Les personnes âgées sont plus actives que jamais sur le marché du travail. Toutefois, à 62 %, le taux d'emploi moyen des travailleurs âgés reste bien inférieur à celui des 25-54 ans et des écarts substantiels subsistent en fonction du sexe et du niveau de qualification. En 2022, seuls 50 % des travailleurs âgés peu qualifiés avaient un emploi, contre 75 % de leurs homologues plus instruits. Pour stimuler l'emploi des personnes âgées, il faut tenir compte de tous les facteurs qui influent sur la durée et la qualité de la vie professionnelle, notamment en récompensant l'allongement de la vie professionnelle, en s'attaquant aux obstacles rencontrés par les employeurs et en mettant en place des politiques qui aident les personnes à développer leurs compétences tout en restant en bonne santé et actives tout au long de leur vie.
Vieillissement et emploi
Dans de nombreux pays, les gens vivent plus longtemps et en meilleure santé que jamais auparavant. S'il s'agit là d'une bonne nouvelle pour les individus, les sociétés sont confrontées à la difficulté de subvenir aux besoins d'un nombre croissant de retraités, la charge financière la plus lourde incombant aux jeunes générations. Pour relever les défis du vieillissement rapide de la population, il est essentiel d'offrir aux individus de meilleurs choix et des incitations à continuer à travailler à un âge plus avancé.
Messages clés
L'intégration des travailleurs âgés dans la main-d'œuvre présente de nombreux avantages pour les employeurs, notamment l'expérience, la fiabilité et l'augmentation de la productivité de l'entreprise. Les employeurs peuvent favoriser l'intégration des travailleurs âgés en leur offrant des conditions de travail flexibles, des possibilités de formation continue, en éradiquant la discrimination fondée sur l'âge et en adaptant les responsabilités et les horaires en fonction de l'évolution de leurs capacités et de leurs obligations familiales tout au long de leur vie.
Il est essentiel de faciliter la mobilité professionnelle des travailleurs âgés pour relever les défis et saisir les nouvelles opportunités offertes par la mondialisation, les technologies émergentes comme l'intelligence artificielle (IA) et les carrières liées au changement climatique. Pour aider les personnes âgées à s'adapter aux changements sur le marché du travail, il faut adopter une approche fondée sur le parcours de vie, qui permette aux travailleurs de se perfectionner et de se recycler en permanence et d'avoir accès à des emplois de bonne qualité qui ne nuisent pas à leur santé et à leur bien-être.
Contexte
La relance de l'emploie est essentielle pour prolonger la vie professionelle
Aujourd'hui, en moyenne dans les pays de l'OCDE, pour 100 travailleurs, 44 personnes âgées de 50 ans et plus ne font pas partie de la population active, soit parce qu'elles sont inactives, soit parce qu'elles sont à la retraite. Ce nombre devrait passer à 56 d'ici 2050. Dans certains pays, comme l'Espagne, la Pologne, l'Italie et la Grèce, il pourrait y avoir jusqu'à 90 retraités, en moyenne, pour 100 travailleurs, tandis qu'en Italie, le nombre de personnes âgées inactives pourrait dépasser celui des travailleurs au cours des deux prochaines décennies. Sans efforts soutenus pour améliorer la participation des travailleurs âgés au marché du travail, le vieillissement de la population peut exercer des pressions à la hausse sur les dépenses sociales et freiner considérablement la croissance des niveaux de vie.
Fidéliser les travailleurs en fin de carrière est un défi majeur
L'intégration des travailleurs âgés dans la main-d'œuvre présente de nombreux avantages pour les employeurs, notamment l'expérience, la fiabilité et l'augmentation de la productivité de l'entreprise. Il est également important d'aider les personnes âgées à conserver leur emploi, car la perte d'un emploi à un âge avancé est souvent associée à un risque plus élevé de chômage persistant ou de sortie précoce du marché du travail que pour les personnes plus jeunes. Pourtant, de nombreux travailleurs âgés continuent de lutter pour conserver leur emploi. En moyenne, dans les pays de l'OCDE, moins de 50 % des travailleurs âgés de 55 à 59 ans occupent toujours le même emploi cinq ans plus tard. Cette proportion varie de plus de 70 % en Norvège et en Islande à environ 30 % en Türkiye, en Autriche et en Corée.
Investir dans les talents et le développement des compétences des travailleurs âgés reste une priorité essentielle
Les inégalités persistantes dans l'offre et l'utilisation de la formation en fonction de l'âge signifient que les travailleurs âgés sont souvent dépourvus des compétences nécessaires pour s'épanouir tout au long de leur vie professionnelle. En moyenne, dans l'UE, 35 % des travailleurs âgés de 55 à 64 ans ont participé à une formation formelle ou non formelle liée à l'emploi au cours des 12 derniers mois, contre 48 % des travailleurs âgés de 35 à 54 ans. Cette proportion va de plus de 60 % des travailleurs âgés en Suède à moins de 10 % en Grèce et en Türkiye. La faible participation des travailleurs âgés à la formation constitue un problème majeur pour les entreprises, car elle entraîne une baisse de la productivité et une perte d'expérience lorsque les compétences des travailleurs âgés deviennent obsolètes et qu'ils quittent le marché du travail.
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