La résistance croissante aux antibiotiques de troisième intention - les médicaments considérés comme la dernière ligne de défense contre les maladies graves - constitue une menace inquiétante pour la santé de la population. Lorsque les microbes développent une résistance aux antibiotiques de dernier recours, l'efficacité des traitements médicaux et des procédures disponibles, tels que la chimiothérapie, les greffes d'organes et les interventions chirurgicales, s'en trouve gravement compromise, ce qui rend le traitement des infections plus difficile et plus coûteux et exacerbe le risque de complications et de décès. 

Les dernières analyses de l'OCDE suggèrent que d'ici 2035, la résistance aux antimicrobiens de troisième ligne pourrait plus que doubler dans les pays de l'OCDE par rapport aux niveaux de 2005. Ce défi est plus prononcé dans les pays de l'UE/EEE, où la résistance aux antibiotiques de troisième ligne pourrait tripler au cours de la même période.

Les infections résistantes ont un impact considérable sur la santé et l'économie. Elles sont plus difficiles et plus coûteuses à traiter, entraînant souvent des séjours plus longs à l'hôpital et des soins médicaux plus intenses. En outre, le fardeau des infections résistantes s'étend au-delà des systèmes de santé, car elles réduisent les taux d'emploi et la productivité au travail. 

La dernière analyse de l'OCDE montre que la RAM coûte chaque année près de 66 milliards d'USD PPA dans 34 pays de l'OCDE et de l'UE/EEE. Le coût annuel pour les systèmes de santé de ces pays est estimé à environ 28,9 milliards d'USD PPA et le coût annuel pour les économies au sens large est d'environ 36,9 milliards d'USD PPA. 

L'analyse du retour sur investissement (RSI) est un outil précieux pour orienter les décisions politiques. En quantifiant les coûts et les bénéfices potentiels associés à diverses interventions politiques, l'analyse du retour sur investissement peut aider les décideurs politiques à allouer des ressources limitées aux politiques qui promettent le meilleur rendement. 

La dernière analyse de l'OCDE a calculé le retour sur investissement de 11 interventions et de trois ensembles de mesures. Par exemple, le coût annuel moyen de la mise en œuvre de mesures du programme « Une seule santé » - impliquant des actions dans le domaine de la santé humaine et du secteur alimentaire - est environ cinq fois inférieur aux économies réalisées sur les dépenses de santé et aux gains de productivité combinés.