Les causes et les conséquences des migrations sont complexes et vont au-delà des facteurs économiques. Contrairement aux idées reçues, par exemple, la croissance économique peut en fait encourager l'immigration pendant un certain temps, plutôt que de la ralentir, en particulier lorsqu'elle est inégale, non inclusive et que les opportunités qu'elle crée ne sont pas bien réparties géographiquement. De même, les avantages réels et potentiels de l'émigration pour les pays d'origine sont souvent sous-estimés : les diasporas envoient de l'argent aux familles, investissent dans les entreprises ; beaucoup reviennent avec un nouveau capital humain, social et financier, ce qui stimule les économies locales et crée de nouveaux échanges. L'analyse et les recommandations de l'OCDE visent à expliquer ces liens et à aider les pays à maximiser les avantages en termes de développement.
Migration et développement
Les gens migrent pour différentes raisons. Certains fuient les violences, les persécutions ou les catastrophes naturelles, d'autres sont en quête d'une vie meilleure ou d'opportunités économiques pour soutenir les communautés dans leur pays d'origine. Malgré la diversité de leurs motivations et de leurs besoins, les hommes, les femmes et les enfants qui se déplacent sont des acteurs à part entière du développement économique et social de leur pays d'accueil, comme de leur pays d'origine. Il faut les prendre en compte comme tels dans l'élaboration des politiques et des stratégies de développement durable. En partenariat avec les Nations Unies et d'autres organismes, l'OCDE analyse les liens des migrations et des déplacements forcés avec le développement des pays à revenu faible et intermédiaire, afin de maximiser les effets positifs sur le plan humain et en matière de développement.
Messages clés
Près de la moitié des migrations internationales ont lieu entre des pays appartenant à la catégorie des revenus faibles ou moyens. Les migrants se déplacent de plus en plus à travers ou entre l'Afrique, l'Asie, l'Amérique latine et les Caraïbes pour le travail, la famille, les études, ou en quête de sécurité ou de protection. Pourtant, la mobilité en dehors des pays de l'OCDE reste peu étudiée. Afin d'améliorer les politiques de migration et de développement dans les pays de destination et d'origine, l'OCDE analyse les moteurs et les modalités de la migration dans le monde, l'intégration des migrants, les flux de transferts de fonds, le rôle des diasporas et le retour des migrants.
Une meilleure intégration des migrants et des personnes déplacées de force dans les sociétés d'accueil peut entraîner toute une série d'avantages pour le développement, notamment la création d'activités, d'entreprises et d'échanges, ou l'augmentation des recettes fiscales. Grâce à ses données, ses analyses et ses conseils, l'OCDE aide les fournisseurs de coopération au développement et leurs partenaires à identifier les mesures qui peuvent soutenir cette intégration, comme celles qui facilitent l’acquisition de compétences, ou encore la prise en compte des besoins et des contributions potentielles des migrants dans la planification du développement.
Les pays à revenu faible et intermédiaire accueillent plus de 75 % des réfugiés dans le monde. Le soutien des donateurs pour les aider à faire face aux conséquences administratives et fiscales prend généralement la forme d'une aide humanitaire à court terme, alors que les situations souvent s’éternisent et justifient aussi un soutien en termes de développement et de consolidation de la paix à plus long terme. En suivant et en analysant ces flux de financement, l'OCDE contribue à évaluer la performance du Pacte mondial sur les réfugiés, qui appelle la communauté internationale à partager les coûts et la responsabilité liés à la gestion des situations de déplacement forcé.
Contexte
Le financement du développement et les situations de réfugiés
En 2020 et 2021, un total de 26,3 milliards USD d'aide publique au développement (APD) a été alloué aux situations de réfugiés dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PFR et PRI). La majeure partie du financement du développement alloué aux pays (65 %) a été fournie à seulement sept bénéficiaires, pour la plupart pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. L'APD destinée aux situations de réfugiés dans les PFR et les PRI a été fournie principalement (73 %) par quatre donateurs : les États-Unis, les institutions de l'Union européenne (UE), l'Allemagne et la Banque mondiale. Le financement des situations de réfugiés est donc fragile. Plus de la moitié (55 %) de l'ensemble de l'APD destinée aux situations de réfugiés dans les PFR et les PRI a été accordée à titre de l’aide humanitaire. Cela reflète l'urgence des besoins liés aux situations de réfugiés, mais aussi la tendance des donateurs à recourir à des instruments de financement à court terme. Seuls 17 % de l'ensemble de l'APD allouée aux pays pour les situations de réfugiés dans les PFR et les PRI ont été fournis sous la forme d'un soutien budgétaire aux gouvernements, bien qu'il soit prouvé que l'intégration des réfugiés dans les systèmes nationaux génère de multiples avantages en termes de développement.
Publications récentes
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Working paper13 September 2017
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