Alors qu’ils sont parmi les pays les moins responsables du changement climatique, les PEID en subissent les impacts de plein fouet, d’où le consensus international sur leur droit à une assistance particulière pour les aider à y faire face. Pourtant, les recherches de l'OCDE montrent que les engagements financiers des fonds verts mondiaux en faveur des PEID risquent de diminuer dans les années à venir, en raison de la perception d'un faible « rendement » des projets d'atténuation du changement climatique dans les pays à faible taux d'émission. Les PEID sont donc confrontés à la nécessité de moderniser leurs économies pour pouvoir absorber davantage de ces financements et tirer le meilleur parti des investissements, en particulier dans le domaine de l'adaptation au changement climatique.
Petits États insulaires en développement
L'OCDE chiffre et analyse le financement extérieur des petits États insulaires en développement (PEID) dans le but d'améliorer le montant, la qualité et l'impact de l'aide qui leur est fournie. L'Organisation partage également ses analyses et ses conseils sur d'autres enjeux de politiques publiques essentiels pour les PEID, comme la soutenabilité de l'économie océanique et le renforcement de leur capacité à affronter le changement climatique.
Messages clés
· Au fur et à mesure qu’un pays se développe, la part de l'aide publique au développement (APD) dans la composition de ses financements d’origine externe devient presque négligeable par rapport à d'autres flux tels que les financements non concessionnels, les investissements privés ou les recettes nationales. Dans le cas des PEID, cependant, même lorsqu'ils sont sur le point d'être retirés de la liste des bénéficiaires de l'APD, leur dépendance à l'égard de cette aide reste élevée.
Sans un soutien adéquat pour la transition, la sortie de l'APD entraîne souvent de graves revers socio-économiques, laissant les PEID dans une situation pire qu'auparavant. En se concentrant davantage sur les besoins en capacités et les vulnérabilités des PEID, les donateurs peuvent les aider à réussir leur transition.
Si les situations d'endettement des PEID varient considérablement, nombre d'entre eux connaissaient déjà des problèmes de solvabilité avant la pandémie du COVID-19 et étaient considérés comme présentant un risque élevé ou en situation de surendettement. À la fin de 2023, les classifications de la dette disponibles par le Fonds monétaire international (FMI) identifient trois PEID éligibles à l'APD comme étant en situation de surendettement et quinze comme présentant un risque élevé de surendettement. Neuf autres PEID ne présentent qu'un risque modéré ou bénéficient d'une perspective de dette viable. Ces résultats reflètent une détérioration de la situation dans de nombreux PEID depuis la pandémie. Les créanciers privés détiennent la majeure partie de leur dette extérieure, tandis que la dette dite « hors radar » due à la Chine pourrait l'augmenter (car cette dernière est contractée aux mêmes conditions que la dette purement privée, mais elle est également garantie par l'État). Pour alléger le fardeau de la dette, les membres du CAD devraient collaborer avec les institutions financières internationales et les créanciers privés et explorer des solutions telles que les échanges de dette contre nature, les rachats ou les clauses de résilience climatique de la dette.
Contexte
Financement des PEID
Les PEID souffrent d'un faible niveau de diversification économique, souvent caractérisé par une forte dépendance à l'égard du tourisme et des envois de fonds, une volatilité due aux fluctuations des flux de revenus privés et des prix des matières premières, et un endettement élevé.
En outre, ils représentent les deux tiers des pays les plus exposés aux pertes dues aux catastrophes naturelles - entre 1 % et 9 % de leur PIB chaque année - et sont extrêmement vulnérables aux effets du changement climatique.
PEID et sortie de l'éligibilité à l'APD
La plupart des PEID éligibles à l’APD sont actuellement des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Les règles de l’APD stipulent que lorsqu’un pays dépasse le seuil de revenu élevé pendant trois années consécutives (au moment de l’examen triennal), il est proposé de sortir de la liste des bénéficiaires de l’APD du CAD, c’est-à-dire que les flux qui lui sont adressés par les membres du CAD ne peuvent plus être comptabilisés comme de l’APD.
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