L'accumulation des débris spatiaux nécessite des réponses nationales et internationales solides. Certains orbites précieux pourraient devenir inutilisables en raison de niveaux insoutenables de concentration de débris spatiaux. Les orbites les plus susceptibles d'être affectées sont aujourd'hui essentielles pour la météorologie, la recherche climatique, la gestion des catastrophes et de l'environnement, ainsi que pour les applications commerciales et militaires. Les satellites fournissent des observations uniques et irremplaçables. Les risques croissants liés à l'occupation et à la densité des orbites peuvent entraîner des réactions en chaîne irréversibles de collisions en orbite, le soi-disant syndrome de Kessler.

Pour résoudre ce problème, il faudra une collaboration public-privé plus forte et mieux coordonnée, par exemple en matière de partage de données, de consensus international sur les normes et les meilleures pratiques, de développement technologique et de politiques innovantes soutenues par de nouveaux instruments économiques pour accroître la conformité des opérateurs de satellites. L'OCDE soutient les efforts actuels en fournissant de nouvelles preuves sur l'économie de la durabilité spatiale.

Les activités spatiales peuvent générer des effets environnementaux négatifs sur Terre et dans l’atmosphère, notamment l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique, l’acidification de l’air, le smog, les déversements de déchets toxiques, la pollution de l’eau, la pollution sonore, la consommation d’eau et divers types de demandes matérielles qui peuvent contribuer à l’épuisement des ressources. La croissance des activités spatiales crée également de nouvelles pollutions lumineuses impactant la recherche astronomique. Les satellites et débris existants dépassent déjà le seuil de pollution lumineuse acceptable sur les sites d’observatoires astronomiques. L’augmentation du trafic satellite en orbite terrestre basse est également problématique pour la radioastronomie, traditionnellement protégée par des « zones de silence radio » car elle collecte des signaux extrêmement faibles et sensibles.

Le secteur est de plus en plus conscient de la nécessité de résoudre ces problèmes, mais le manque de données d'observation et l'accès limité aux données industrielles rendent plus difficile l'identification et l'évaluation adéquates de l'impact environnemental total des activités spatiales. Le Forum spatial de l’OCDE mène des recherches sur ces questions pour soutenir l’élaboration de nouvelles politiques fondées sur des données probantes.

De plus en plus de preuves soutiennent les arguments en faveur de l’espace, démontrant comment les activités spatiales peuvent avoir des impacts positifs sur nos sociétés, conduisant de plus en plus de pays à investir dans les technologies spatiales pour des raisons stratégiques et économiques. Mais certaines caractéristiques inhérentes au secteur spatial, telles que sa visibilité limitée dans les statistiques officielles, le développement de technologies sensibles à double usage, les considérations géopolitiques et la confidentialité industrielle rendent plus difficiles les efforts de suivi des externalités.

Les agences gouvernementales et le secteur privé ne devraient pas hésiter à collecter davantage de preuves sur les effets positifs et négatifs des activités spatiales. Il est nécessaire de disposer de données davantage comparables au niveau international, ainsi que de mieux utiliser les données existantes grâce à davantage de transparence et de partage des données. Cela soutiendra les approches concrètes d’atténuation des débris orbitaux et conduira à plus de transparence sur les pratiques industrielles.