Il ressort d’un nouveau rapport de l’OCDE que plus des deux tiers des élèves utilisent régulièrement des produits et services financiers, mais le niveau de culture financière reste trop faible pour qu’ils puissent tous éviter les écueils financiers tout en tirant parti des possibilités qui s’offrent à eux.
Les pouvoirs publics devraient chercher à renforcer la culture financière des jeunes, en leur donnant les moyens de mieux comprendre les notions financières essentielles, ainsi que les risques et les avantages que présentent les produits financiers. Relever le niveau de culture financière des élèves leur permettra non seulement d’améliorer à court terme la façon dont ils gèrent leur argent, mais aussi de prendre des décisions financières plus avisées en grandissant.
L’évaluation de la culture financière dans le volume IV du PISA 2022, qui examine les compétences financières des jeunes de 15 ans dans 14 pays de l’OCDE et six pays et économies partenaires, montre que de nombreux élèves mènent des activités financières de base à un âge précoce. En moyenne, plus de huit élèves sur dix ont en effet acheté un produit en ligne au cours des 12 derniers mois et 66 % ont effectué un paiement avec un téléphone portable. Ils sont cependant nombreux à ne pas posséder les compétences et les connaissances nécessaires pour prendre des décisions financières avisées : près d’un sur cinq en moyenne dans les pays et économies de l’OCDE participants n’atteint pas le niveau de compétences de base en culture financière.
Les élèves les plus performants – environ 11 % des élèves de l’OCDE évalués – sont capables de résoudre des problèmes financiers non courants et peuvent décrire les résultats possibles de décisions financières en faisant preuve d’une compréhension du paysage financier au sens large, comme l’impôt sur le revenu. Un meilleur niveau de culture financière est associé à des comportements financiers plus responsables, comme le fait de gérer son argent de façon plus proactive et plus durable. Les élèves qui possèdent une bonne culture financière sont plus susceptibles d’épargner et moins susceptibles à la fois de dépenser trop et de déclarer acheter un produit parce que leurs amis l’ont fait.
« Ces résultats, conjugués à l’incidence accrue, à la complexité et aux conséquences potentielles des fraudes et des escroqueries financières, soulignent la nécessité de mieux transmettre à nos jeunes les connaissances et compétences nécessaires pour prendre des décisions financières sûres et éclairées. », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann, à l’occasion de la présentation du rapport. « Nous souhaitons élargir le périmètre de cette évaluation afin de contribuer à éclairer les politiques et stratégies nationales d’éducation financière à l’aide de données solides, de sorte que les systèmes éducatifs soient aussi efficaces que possible, notamment pour préparer les jeunes à leur avenir financier ».
L’évaluation du PISA montre que les élèves issus de milieux socioéconomiques favorisés obtiennent de meilleurs résultats que leurs camarades défavorisés, le milieu socioéconomique d’origine représentant 12 % de la variation des résultats. Non seulement les élèves d’origine modeste obtiennent de moins bons résultats en culture financière, mais ils ont aussi eu moins de possibilités de développer leurs compétences financières.
Les établissements scolaires ont aussi un rôle important à jouer. Le rapport met en évidence une corrélation positive entre les résultats en culture financière et la sensibilisation des élèves aux termes financiers à l’école. Cependant, seuls deux élèves sur trois ont eu à réaliser des travaux scolaires pour apprendre à faire la différence entre dépenser de l’argent par nécessité et par envie. Il faudrait offrir à tous les élèves, en particulier à ceux qui en ont le plus besoin, la possibilité d’acquérir dès le plus jeune âge des compétences financières de base à l’école, comme le préconise la Recommandation de l’OCDE sur la culture financière.
L’étude souligne en outre que les jeunes sont très susceptibles d’utiliser des produits et services financiers numériques, ce qui les expose à d’autres risques, comme la fuite d’informations personnelles et les escroqueries en ligne. Il conviendrait que des politiques d’éducation et d’inclusion financières numériques sûres et adaptées à l’âge des jeunes permettent à ces derniers d’apprendre très tôt à maîtriser les risques financiers.
Les pays devraient :
- Offrir à tous les élèves les mêmes chances d’acquérir une culture financière à l’école, quel que soit leur milieu socioéconomique.
- Lutter contre les inégalités socio-économiques en matière de compétences et de comportements financiers et favoriser la culture financière dans l’environnement des élèves, y compris par le biais des parents et des camarades.
- Affermir les attitudes des élèves dans le domaine financier, en plus de leurs connaissances et de leurs compétences, afin d’éveiller leur intérêt pour les questions d’argent.
- Veiller à ce que les possibilités d’accès et de recours aux services financiers, notamment en ligne, soient sûres et adaptées à l’âge.
- Promouvoir la mise en place de cadres de protection financière des consommateurs afin de protéger les consommateurs de produits et services financiers, conformément aux Principes de haut niveau G20/OCDE sur la protection financière des consommateurs (en anglais).
Les messages clés et le rapport complet en anglais sont disponibles sur cette page : PISA 2022 Financial Literacy Results.
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