La possibilité de s’élever dans la grille des salaires est faible, et les fermetures d’établissements scolaires dues au COVID-19 risquent de creuser encore l’écart entre les élèves issus de milieux aisés et ceux qui viennent de milieux défavorisés. Les jeunes, les femmes et les travailleurs faiblement rémunérés sont plus susceptibles de se trouver au chômage, dans la mesure où ils sont essentiellement présents dans des secteurs durement touchés par la crise.
Réduire les taux d’imposition effectifs, actuellement élevés, permettrait de lever l’un des obstacles à la transition vers des emplois mieux rémunérés. La charge fiscale qui pèse sur les revenus du travail est élevée ; réduire cette charge tout en renforçant les taxes environnementales, la fiscalité du patrimoine foncier et des revenus du capital et en supprimant les exonérations contribuerait à améliorer les incitations et l’efficience. S’appuyant sur la réussite du dialogue social en Allemagne, les entreprises et les travailleurs seraient mieux armés pour faire face à la récession économique grâce à la mise en place de formations et de conventions collectives et à la poursuite d’un dialogue social efficace pour la fixation des salaires minimaux.
L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est important et a peu reculé au cours des deux dernières décennies. L’un des facteurs explicatifs tient à la forte proportion du travail à temps partiel chez les femmes, notamment les mères. Continuer d’étoffer l’offre de services d’accueil des enfants à temps plein et de qualité élevée et encourager l’allongement du congé paternel permettrait un meilleur partage des tâches de garde des enfants avec des répercussions favorables sur l’emploi des femmes. Les femmes n’occupent qu'une très faible proportion des postes de cadres et dirigeants. Renforcer la législation sur la transparence des rémunérations, élargir les quotas, améliorer l’accès des filles aux disciplines STIM et TIC et accorder plus de flexibilité concernant les horaires de travail et le télétravail sont autant de leviers indispensables pour promouvoir une plus grande égalité entre les femmes et les hommes.
La proportion de la main-d’œuvre concernée par des autorisations professionnelles est la plus élevée de toute l’OCDE. Les autorisations professionnelles réduisent la concurrence, font monter les prix et nuisent à la productivité et à la mobilité professionnelle. Il est probable que ces dispositifs sont particulièrement coûteux pour les immigrés qui ne peuvent pas mettre à profit leurs compétences, et pour le secteur de la construction où les pénuries de main-d’œuvre freinent l’investissement.
Les pénuries de logements dans les zones urbaines empêchent les travailleurs de se rapprocher des bassins d’emplois. La disponibilité insuffisante de terrains viabilisables et la rigueur de l’encadrement des loyers pèsent sur la capacité d’adaptation de l’offre de logements. On ne dispose pas à ce jour d’éléments indiquant que l’encadrement des loyers introduit en 2015 aurait eu des conséquences négatives, mais le durcissement de certaines mesures comme le gel des loyers mis en place à Berlin risque de restreindre la mobilité.