Le recours généralisé aux contrats temporaires accentue les inégalités et la pauvreté dans l’emploi. L’emploi temporaire peut aider les secteurs affectés à court terme, mais il faudrait réduire le dualisme du marché du travail à moyen terme. Les incitations à l’embauche devraient être ciblées sur les groupes les plus vulnérables pour des périodes limitées, et leurs liens avec les programmes de formation devraient être resserrés, afin qu’ils leur offrent un tremplin vers des emplois plus permanents. Il faudrait simplifier la palette de contrats offerts au choix des entreprises, tout en clarifiant les conditions dans lesquelles les contrats temporaires peuvent être utilisés, notamment dans une optique de formation ou pour des emplois saisonniers.
Les effets des augmentations rapides et amples du salaire minimum sur l'emploi, en particulier sur l’emploi des jeunes et des personnes faiblement qualifiées, devraient être évalués. Il faudrait revoir le processus de détermination du salaire minimum pour y associer une commission permanente et indépendante, chargée d’évaluer son impact potentiel et de formuler des recommandations en vue de permettre un ajustement progressif du salaire minimum, parallèlement à l’évolution de la situation du marché du travail et de la productivité.
Dans un contexte de fléchissement de l’économie, l’assainissement budgétaire devrait rester progressif, afin de ne pas faire dérailler la reprise. Néanmoins, pour renforcer la crédibilité de la viabilité des finances publiques, compte tenu du niveau élevé de la dette publique, les autorités devraient annoncer une stratégie d’assainissement budgétaire à moyen terme, intégrant tous les niveaux d’administration, une fois que la reprise sera bien engagée.
Il est possible d’améliorer la composition et l’efficience des dépenses publiques pour dégager des marges d’augmentation de l’investissement public à moyen terme. Malgré la nécessité de revoir les priorités en matière de dépenses, le recours aux examens des dépenses est limité. Le manque d’évaluation des politiques publiques, notamment aux niveaux d’administration infranationaux, peut faire obstacle à une réaffectation des dépenses à des usages plus productifs.
Les problèmes budgétaires seront exacerbés par le doublement du taux de dépendance des personnes âgées d’ici à 2050. Des mesures adéquates et socialement acceptables devraient être prises pour assurer la viabilité financière du système de retraite sur le long terme. Ainsi, l’âge de la retraite pourrait être lié à l’espérance de vie. Il est possible de rehausser encore l’âge effectif de départ à la retraite en dissuadant les travailleurs de prendre une retraite précoce et en instaurant de nouvelles incitations à l’allongement de la vie active, par exemple en revoyant à la hausse la durée de cotisation requise pour avoir droit à une retraite à taux plein, et cela devrait s’accompagner de mesures de recyclage des travailleurs âgés.
Il est possible d'améliorer la fiscalité environnementale pour réaliser des économies d'énergie et accroître les recettes fiscales. Le taux d'imposition des carburants et autres combustibles dans les secteurs non couverts par le système d’échange de quotas d’émission (SEQE) de l’Union européenne (UE) est faible en termes de comparaison internationale. Une fois que l'économie sera clairement engagée sur la voie de la reprise, il faudrait augmenter les taxes sur les carburants afin qu’elles correspondent mieux aux émissions de CO2. Cela devrait s'accompagner d'une redistribution en faveur des ménages pauvres.