Les pressions démographiques et le ralentissement du processus de convergence des revenus soulignent la nécessité de s’appuyer davantage sur l’investissement, l’innovation et les compétences en vue d’accélérer la croissance de la productivité.
Des progrès ont été réalisés en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux, ce qui devrait favoriser une augmentation de l’investissement. Néanmoins, la confiance dans les pouvoirs publics est faible et les pots-de-vin sont toujours considérés comme courants. Cela dit, l’organisme public compétent s’est vu accorder des ressources supplémentaires considérables, et le Comité d’experts sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (MONEYVAL) a jugé que les dispositifs de la Lettonie étaient conformes ou en grande partie conformes dans toutes les dimensions examinées. Le plan d’action destiné à faire reculer l’économie souterraine que s’apprête à adopter le gouvernement doit aussi être effectivement mis en œuvre.
L’investissement est entravé par une offre de crédit insuffisante. Bien que les grandes banques soient bien portantes, les conditions de crédit sont restrictives. De nombreux ménages sont confrontés à des contraintes de crédit, et l’accès aux financements – ainsi que leur coût et les garanties exigées – constitue un obstacle de taille à l’investissement des entreprises. Les autorités doivent approfondir les marchés financiers, créer une culture de l’investissement, en commençant par améliorer les connaissances financières, et transposer pleinement la directive de l’UE sur la restructuration et l’insolvabilité, notamment en simplifiant les procédures de restructuration de dettes de sociétés par le biais de procédures extrajudiciaires et hybrides. Il serait également utile que les établissements non bancaires, notamment les entreprises de technologie financière (FinTech), jouent un plus grand rôle.
Mettre l’accent sur les exportations est la meilleure stratégie de croissance que puisse adopter la Lettonie, compte tenu de ses perspectives démographiques. Or, ses résultats à l’exportation ont été relativement faibles au cours des dernières décennies (Graphique 4). Cela tient peut-être à la structure sectorielle de l’économie lettone, qui reste dominée par des entreprises de faible et de moyenne-faible technologie, ainsi qu’à l’augmentation persistante des coûts de main‑d’œuvre réels. Le gouvernement devrait s’employer à promouvoir les exportations lettones de produits plus complexes en favorisant l’innovation, en renforçant les compétences des travailleurs et en améliorant l’environnement des entreprises.