Les retombées de la guerre d'agression menée par la Russie contre l’Ukraine ont fait dérailler la reprise qui s’était engagée en République tchèque après la pandémie, et continuent de perturber l’impressionnant rattrapage par rapport aux revenus moyens de l’OCDE réalisé par ce pays au cours des deux dernières décennies. L’inflation est élevée, et il faut durcir l’orientation de la politique macroéconomique pour rétablir la stabilité des prix. Les tensions budgétaires se sont accentuées. Une réforme des retraites et de la fiscalité pourrait contribuer à préserver la viabilité des finances publiques. Le marché du travail tchèque reste vigoureux. Le taux de chômage est modeste, et le taux d’emploi ainsi que le niveau de sécurité de l’emploi sont élevés. Néanmoins, les graves pénuries de main-d’œuvre et de compétences enregistrées constituent un obstacle majeur à la croissance. À cet égard, il pourrait être utile d’inciter davantage de mères à travailler et d'accroître le taux d’activité des seniors. Une offre plus équitable d’éducation et de qualifications, un système de formation continue efficace et des mesures permettant d'attirer et de retenir des travailleurs étrangers qualifiés permettraient d'atténuer les pénuries de compétences et favoriseraient la croissance. L’économie tchèque reste caractérisée par une forte intensité énergétique et tributaire dans une large mesure du charbon, avec un niveau élevé d’émissions de gaz à effet de serre. Des investissements majeurs sont nécessaires pour modifier le bouquet énergétique et réaliser des gains d’efficacité énergétique. Des politiques environnementales plus ambitieuses et une amélioration du climat de l’investissement pourraient contribuer à rendre la croissance plus durable.
CHAPITRE SPÉCIAL : ATTEINDRE LA NEUTRALITÉ CARBONE