Le soutien total à l’agriculture (estimation du soutien total, EST) dans les pays de l’OCDE1 a représenté 349 milliards USD (311 milliards EUR) par an en moyenne en 2020-22, dont 67 %, soit 234 milliards USD (208 milliards EUR), ont été versés sous forme de soutien aux producteurs à titre individuel (estimation du soutien aux producteurs, ESP). Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, le soutien aux producteurs a représenté 15.2 % des recettes agricoles brutes en 2020-22, contre environ 28 % en 2000-02 et plus de 35 % en 1986-88 (tableau 3.1). Ces moyennes masquent des variations significatives au sein de l’OCDE, dont les détails sont présentés au chapitre 2 de ce rapport.
Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, le recours au soutien des prix du marché (SPM) et les paiements fondés sur le rendement diminue dans la durée. Par comparaison avec le début du millénaire, les paiements au titre de l’utilisation sans contrainte d’intrants variables ont légèrement progressé. Les travaux de l’OCDE montrent que ces trois types de soutien sont les plus susceptibles de fausser la production et les échanges agricoles, et qu’ils peuvent avoir des effets négatifs sur l’environnement.
Dans l’ensemble, le SPM représente la plus grande part du soutien fourni aux différents produits de base, au moyen de diverses mesures internes et commerciales. Dans la zone de l’OCDE, le riz est de loin le produit de base qui bénéficie du niveau de soutien le plus élevé, suivi du sucre, des graines de tournesol et de plusieurs produits de l’élevage (graphique 3.2). Pour plusieurs produits de base, en particulier le maïs, le sorgho, le soja et la viande ovine, le soutien passe aussi par d’autres types de transferts, y compris des paiements moins directement couplés à la production.
Des formes de soutien nettement moins génératrices de distorsions sont aussi utilisées dans un certain nombre de pays, comme les paiements fondés sur des paramètres qui ne dépendent pas de la production courante ou sur des critères qui ne sont pas liés à des produits de base, tels que le gel des terres ou les transferts visant des résultats spécifiques en matière d’environnement ou de bien-être animal (chapitre 2, graphique 2.15). Les paiements au titre des droits antérieurs (généralement la superficie cultivée ou le nombre d’animaux d’une année de référence dans le passé)2 ont augmenté au cours des deux décennies écoulées, pour atteindre plus de 3 % des recettes agricoles brutes et environ 22 % de l’ESP en 2020-22. La part des paiements fondés sur les superficies cultivées, le nombre d’animaux, les recettes ou le revenu courants a diminué depuis 2000-02 et s’élève aujourd’hui à environ 23 % de l’ESP (tableau 3.1).
Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général du secteur (estimation du soutien aux services d’intérêt général, ESSG) dans la zone OCDE ont augmenté en valeur nominale, passant de 37 milliards USD (40 milliards EUR) par an en 2000-02 à 48 milliards USD (43 milliards EUR) en 2020-22. Toutefois, la progression de l’ESSG est inférieure à la croissance du secteur et l’ESSG exprimé en pourcentage de la valeur agricole de la production a diminué, passant de 5.4 % à 3.4 %. Sur la période 2020-22, la majeure partie de ces dépenses ont été consacrées aux infrastructures (18 milliards USD) – poste en légère hausse par rapport à 2000-02 – ainsi qu’aux systèmes de connaissances et d’innovation agricoles (15 milliards USD), augmentant de 87 % en valeur nominale, soit pratiquement au même rythme que le secteur. Au cours de la même période, les dépenses relatives aux services d’inspection et de contrôle ont plus que doublé, tandis que celles consacrées à la commercialisation et à la promotion ont augmenté de manière plus modeste et que le stockage public a considérablement diminué. Elles ont toutefois représenté une part relativement faible des dépenses d’ESSG (tableau 3.1). Enfin, le soutien total à l’agriculture en pourcentage du PIB a fortement décliné.