L’évolution de la situation économique, monétaire et financière à l’échelle mondiale a accentué les risques et les incertitudes. La reprise qui était en cours, soutenue par des améliorations dans les chaînes d’approvisionnement, l’augmentation du nombre de touristes, la libération de la demande contenue et des politiques accommodantes, a récemment perdu de son élan (Graphique 1).
Études économiques de l'OCDE : Japon 2024 (version abrégée)
Résumé
L’existence de risques élevés montre l’importance de renforcer la résilience face aux chocs
La demande intérieure restera le principal moteur de la croissance dans un contexte où les incertitudes mondiales pèsent sur la demande extérieure. Le marché du travail restera tendu, ce qui contribuera à renforcer la croissance des salaires en 2024‑25. La hausse des salaires, les subventions publiques et le nouveau train de mesures budgétaires soutiendront la consommation et l’investissement privés.
Les risques sont principalement de nature externe. Les principaux risques de divergence à la baisse par rapport aux prévisions ont trait aux perspectives mondiales, aux tensions géopolitiques et à un regain de pressions sur l’offre. À l’inverse, le tourisme et la consommation intérieure pourraient se redresser plus vigoureusement que prévu.
Le Japon se trouve à un tournant, l’inflation étant maintenant plus susceptible qu’elle ne l’a jamais été depuis son entrée en vigueur de s’installer durablement aux alentours de l’objectif de 2 %. Après une longue période de faiblesse, l’inflation mesurée par les prix à la consommation hors produits alimentaires frais, qui est la mesure utilisée par la Banque du Japon pour orienter sa politique monétaire, est supérieure à l’objectif de 2 % depuis avril 2022 (Graphique 2). La forte hausse des salaires obtenue à l’issue des dernières négociations salariales annuelles de printemps, la plus élevée observée depuis trois décennies, constitue l’amorce d’un cercle vertueux de redistribution et de croissance ainsi que d'une normalisation de la politique monétaire. L’inflation globale et l’inflation sous-jacente mesurées par les prix à la consommation devraient s’établir aux alentours de 2 % en 2024-25, sur fond de retrait des subventions publiques, de réduction de l’écart de production et d’accélération de la progression des salaires (Tableau 1).
Tableau 1. La croissance du PIB va se modérer
(Croissance annuelle, sauf indication contraire) |
2022 |
2023 |
2024 |
2025 |
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PIB aux prix du marché |
1.0 |
1.9 |
1.0 |
1.1 |
Demande intérieure totale |
1.5 |
1.1 |
0.7 |
1.0 |
Dette publique brute (% du PIB) |
244.8 |
243.5 |
243.3 |
242.3 |
Taux de chômage (% de la population active) |
2.6 |
2.6 |
2.5 |
2.4 |
Inflation globale (IPC) |
2.5 |
3.2 |
2.6 |
2.0 |
Inflation sous-jacente (indice hors produits alimentaires et énergie) |
0.3 |
2.7 |
2.3 |
2.0 |
Source : OCDE, Perspectives économiques de l’OCDE, n° 114 (base de données), données actualisées après la publication des comptes nationaux du Japon le 8 décembre 2023.
La divergence des politiques monétaires entre le Japon et les pays comparables est source de tensions. Le taux d’intérêt directeur à court terme est resté inchangé, à -0.1 %, mais la gestion du dispositif de contrôle de la courbe des rendements a été assouplie depuis décembre 2022. Le caractère soutenu de l’inflation et la dynamique des salaires qui ressortent des projections justifient la plus grande souplesse du dispositif de contrôle de la courbe des rendements et un léger redressement progressif du taux d’intérêt directeur à court terme. Cependant, les incertitudes entourant l’évolution de l’inflation sont fortes.
Les banques paraissent résilientes à court terme, mais les risques devraient être surveillés de près. Parmi les facteurs de vulnérabilité potentiels, on peut citer la suppression progressive des mesures d’aide d’urgence, l’augmentation des risques liés aux taux d’intérêt et aux prêts à l’étranger, la proportion élevée de prêts au logement assortis d’un taux variable et la hausse des ratios dette/revenu. Il conviendrait de poursuivre les mesures engagées pour encourager les fusions et améliorer les modèles d’affaires des banques régionales, sur fond de difficultés liées aux évolutions démographiques.
Il est essentiel d’assurer la viabilité des finances publiques
Les autorités devraient viser en priorité à reconstituer les marges de manœuvre budgétaires et à assurer la viabilité de la dette, dans un contexte d’accroissement des risques liés au service de la dette découlant d’une hausse éventuelle des taux d’intérêt à long terme. Le vieillissement rapide de la population exerce des tensions sur les dépenses, orientant à la hausse les transferts au bénéfice de la frange la plus âgée, dont le montant est déjà important.
Le soutien budgétaire mobilisé pour faire face à la pandémie et au choc énergétique a porté la dette publique brute au niveau inédit de quasiment 245 % du PIB en 2022. Il faudrait cibler les mesures de soutien encore en place qui visent à amortir le choc énergétique, en vue de leur démantèlement progressif. Le recours excessif aux collectifs budgétaires et aux fonds de réserve pour imprévus amoindrit la transparence des projections et des objectifs budgétaires. L’annonce de mesures concrètes concernant les dépenses et les recettes à même d’engager le pays sur la voie d’un assainissement budgétaire à moyen terme permettrait d’améliorer la crédibilité et la viabilité de la politique budgétaire.
Pour limiter la croissance des dépenses, des réformes du système de santé et des soins de longue durée s’imposent. Au vu de la durée des séjours hospitaliers et du nombre élevé de consultations médicales, on peut penser qu’il existe des moyens plus efficients d’offrir des soins de haute qualité à la population vieillissante du Japon. Parmi les priorités de réforme, il faudrait notamment augmenter, sous conditions de ressources, le reste à charge pour les personnes âgées les plus aisées, et développer les soins de longue durée en dehors du système hospitalier.
Le Japon devrait s’appuyer au premier chef sur la taxe sur la consommation (taxe sur la valeur ajoutée) pour accroître ses recettes. Le taux actuel, de 10 %, est parmi les plus faibles de la zone OCDE. De plus, différentes déductions au titre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ont pour effet d’éroder la base d’imposition. Les réformes fiscales devraient être accompagnées de mesures de soutien ciblées en faveur des ménages à faible revenu.
Accélérer la croissance de la productivité devrait être une priorité
Des réformes destinées à améliorer le cadre de l’innovation et les incitations destinées aux start‑ups s’imposent pour stimuler la productivité et remédier aux tensions liées au vieillissement démographique.
L’aide publique à l’investissement dans la recherche‑développement (R‑D) est importante, mais une meilleure diffusion de l’innovation s’impose. Les PME ne représentent que 6 % du total des dépenses de R‑D. L’actuel crédit d’impôt en faveur de la R‑D n’est pas immédiatement remboursable et ne peut pas être reporté, ce qui en réduit l’efficacité lorsqu’il s’agit de favoriser l’innovation des jeunes entreprises innovantes ayant peu d’impôts à payer.
La dynamique des entreprises n’est pas très forte, les start‑ups étant relativement peu nombreuses. Les autorités prévoient de restreindre l’usage des garanties personnelles, ce qui pourrait contribuer à améliorer les conditions de financement des start‑ups et à réduire le recours à des prêts garantis par l’État. Améliorer les conditions permettant de mobiliser du capital-innovation, par exemple via le secteur du capital-risque, actuellement sous-dimensionné, et encourager les opérations de fusions-acquisitions sont autant de mesures qui pourraient aider les petites entreprises à surmonter les obstacles à la croissance liés à leur taille.
Le gouvernement entend atteindre les objectifs climatiques tout en assurant la sécurité énergétique
Il sera difficile pour le Japon de parvenir à la neutralité en gaz à effet de serre d’ici à 2050, compte tenu de sa forte dépendance à l’égard des combustibles fossiles. Les énergies renouvelables ne représentent que 11 % de ses approvisionnements totaux en énergie et 22 % de son approvisionnement total en électricité.
Pour atteindre les objectifs fixés, le gouvernement prévoit de combiner investissement vert, mesures d’innovation et tarification du carbone. S’étant engagées à relever progressivement les prix du carbone, qui étaient bas, et à mettre en place un système d’échange de quotas d’émission, les autorités devraient respecter cet engagement. Le dispositif de tarification du carbone devrait être présenté en détail bien à l’avance et conçu conformément aux meilleures pratiques internationales. Il devrait en outre fournir des incitations et une visibilité suffisantes pour encourager l’investissement privé.
Des incertitudes entourent les contributions attendues des technologies innovantes, qui ne sont pas encore rentables, et de l’énergie nucléaire à la réduction des émissions. Compte tenu de l’évolution des technologies, il est essentiel d’établir des scénarios et des feuilles de route énergétiques qui prévoient plusieurs trajectoires possibles de développement des sources d’énergie.
Il faudrait intensifier les efforts actuellement déployés pour accroître la part modeste des énergies renouvelables dans le mix électrique, qui tient en partie à la fragmentation du système électrique. L’amélioration du réseau électrique concourrait à la réalisation des objectifs climatiques et au renforcement de la sécurité énergétique.
Une réforme pluridimensionnelle s’impose pour limiter les effets des évolutions démographiques défavorables
Il conviendrait d’atténuer le recul attendu de la population et de l’emploi en mettant en œuvre des mesures propres à inverser la tendance à la baisse du taux de fécondité, à lever les obstacles à l’emploi des femmes et des seniors, et à accroître le recours à la main-d’œuvre étrangère.
Le gouvernement a fait de l’inversion de la tendance à la baisse du taux de fécondité l’une de ses grandes priorités et prévoit de doubler les ressources budgétaires consacrées aux mesures d’appui aux ménages élevant des enfants. Le taux de fécondité est tombé à 1.3 et les projections démographiques laissent entrevoir, dans l’hypothèse de politiques inchangées, un recul de la population japonaise d’environ un quart d’ici à 2060. Le taux de dépendance des personnes âgées devrait atteindre 79 % d’ici à 2050 (Graphique 3).
Les mesures de soutien aux familles et aux enfants, qui permettent notamment d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, pourraient contribuer à inverser la tendance à la baisse du taux de fécondité. Le taux de recours des pères au congé parental et la durée de ce congé sont faibles, notamment du fait de la baisse des revenus pendant cette période, des inquiétudes quant aux répercussions négatives du congé sur leur carrière et de la capacité limitée des PME à le financer. L’augmentation prévue des dépenses consacrées à l’éducation et à l’accueil des jeunes enfants devrait permettre de disposer d’un personnel de qualité et en quantité suffisante.
Les réformes antérieures du marché du travail ont permis de renforcer l’emploi, mais des efforts supplémentaires doivent être engagés pour mettre fin au dualisme du marché du travail. Une forte proportion de jeunes et de femmes occupent des emplois non réguliers, caractérisés par des salaires bas et des perspectives professionnelles limitées, ce qui peut inciter à retarder le moment de fonder une famille, affaiblir le taux d’activité des femmes et contribuer à l’écart de rémunération entre les genres. La poursuite des réformes des modes de travail, notamment celles visant à promouvoir une rémunération égale à travail égal, améliorerait en outre les conditions de travail des seniors qui passent au statut de travailleur non régulier à l’âge de 60 ans. Il faudrait aussi réduire encore les écarts de couverture sociale et de formation entre les travailleurs réguliers et les travailleurs non réguliers.
Au Japon, le modèle traditionnel de l’emploi à vie, le système de rémunération fondé sur l’ancienneté et la retraite obligatoire découragent la participation des seniors et des femmes au marché du travail, ainsi que la mobilité de la main-d’œuvre. La suppression du droit accordé aux entreprises de fixer un âge obligatoire de départ à la retraite, qui est généralement de 60 ans, aurait pour effet d’accroître l’emploi et d’affaiblir le poids de l’ancienneté dans la détermination des rémunérations, ce qui profiterait en outre aux femmes et aux jeunes travailleurs. Le relèvement de l’âge d’ouverture des droits à la retraite au-delà de l’âge cible de 65 ans parallèlement à l’allongement de l’espérance de vie renforcerait également les incitations à travailler. Ces réformes devraient s’accompagner de mesures favorisant la reconversion des seniors, dont le taux de participation à la formation tout au long de la vie est relativement faible.
Pour faire face au déclin démographique, il convient en outre de poursuivre les actions engagées récemment en vue d’accroître le recours aux travailleurs étrangers, qui reste faible même s’il augmente. L’octroi d’un permis de séjour de longue durée aux travailleurs étrangers et à leur famille rendrait le Japon plus compétitif et lui permettrait ainsi d’attirer des travailleurs étrangers plus nombreux et plus qualifiés. Les pouvoirs publics devraient s’attacher en priorité à mettre en œuvre des mesures de vaste portée visant à renforcer l’intégration des travailleurs étrangers.
Principales conclusions |
Principales recommandations |
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Accroître la résilience aux chocs |
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La politique monétaire demeure très accommodante, mais la gestion du dispositif de contrôle de la courbe des rendements a été assouplie depuis décembre 2022. L’inflation globale et l’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) mesurées par les prix à la consommation devraient s’établir aux alentours de 2 % en 2024‑24, et la croissance des salaires devrait s’accélérer. Cependant, les incertitudes demeurent élevées. |
Continuer d’assouplir la conduite de la politique de contrôle de la courbe des rendements et commencer à relever progressivement les taux directeurs, pour autant que les projections indiquent que l’inflation devrait s’établir durablement aux alentours de 2 %. |
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Le système financier est exposé à des risques liés aux taux d’intérêt étrangers et à l’augmentation des prêts immobiliers et des prêts à l’étranger octroyés par les banques. Le remboursement du principal des prêts à taux zéro et intégralement garantis qui ont été consentis durant la pandémie crée des risques supplémentaires, en particulier pour les banques régionales. |
Élargir le champ de l’évaluation du risque systémique par les autorités de surveillance financière afin de surveiller de près les risques de crédit, ainsi que les risques croissants liés aux taux d’intérêt étrangers. |
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Les mesures visant à protéger les ménages et les entreprises des conséquences de la pandémie et de la crise énergétique ont entraîné une hausse des dépenses publiques. Les chocs économiques survenus récemment ont accentué les difficultés budgétaires à moyen terme. Le ratio dette publique brute/PIB a atteint 245 % en 2022. Il est possible d’améliorer le cadre budgétaire, notamment la crédibilité des projections et des objectifs budgétaires, et l’évaluation des politiques publiques. |
Réduire le déficit budgétaire en supprimant progressivement les aides en lien avec la pandémie et le choc énergétique. En vue d’inscrire le ratio d’endettement public sur une trajectoire descendante, élaborer une feuille de route claire et crédible pour parvenir à un excédent primaire, en s’appuyant sur des mesures spécifiques en matière de dépense et de fiscalité. Ne recourir aux collectifs budgétaires et aux fonds de réserve pour imprévus qu’en cas de grave choc macroéconomique et en réaliser une évaluation a posteriori. |
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Le nombre total de lits d’hôpital, notamment pour les soins de longue durée, et la durée moyenne des hospitalisations sont supérieurs à la moyenne de l’OCDE. |
Décharger les hôpitaux des soins de longue durée en s’appuyant davantage sur les soins à domicile pour les personnes ayant des besoins légers ou modérés, et sur les soins en établissement pour les personnes ayant des besoins importants. |
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Les recettes fiscales sont proches de la moyenne de l’OCDE, mais la part des taxes sur la consommation et de l’impôt sur le revenu des personnes physiques est relativement faible. |
Accroître progressivement les recettes fiscales, notamment en relevant encore le taux de la taxe sur la consommation par petites hausses successives. |
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Renforcer la croissance de la productivité |
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Le taux d’investissement des petites et moyennes entreprises (PME) dans la recherche-développement (R‑D) est l’un des plus faibles de la zone OCDE. |
Rendre le crédit d’impôt en faveur de la R‑D remboursable ou rétablir les dispositions de report pour encourager les start-ups innovantes et les PME en phase de démarrage à investir. |
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La dynamique des entreprises est faible, les créations d’entreprises et les sorties d’entreprises peu productives étant relativement peu nombreuses. Du fait de la générosité des garanties publiques accordées sur les prêts consentis aux PME, les banques sont moins incitées à améliorer leur gestion du risque de crédit. |
Promouvoir le regroupement des ressources managériales dans des PME viables en renforçant les incitations réglementaires en faveur du capital-risque et des opérations de fusions et acquisitions. Réduire encore le taux de couverture des garanties publiques de prêts. |
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Parvenir à la neutralité en gaz à effet de serre d’ici à 2050 |
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La réalisation des objectifs climatiques ambitieux du Japon repose sur plusieurs trajectoires de réduction des émissions, qui dépendent de technologies incertaines qui ne sont pas encore rentables, et du nucléaire. |
Améliorer la planification des aléas en établissant des scénarios et des feuilles de route énergétiques qui tiennent compte des incertitudes entourant les trajectoires d’évolution des technologies. |
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La fragmentation du réseau électrique entrave l’intégration rentable et accrue de sources d’énergie renouvelables. |
Continuer d’investir dans les infrastructures de transport et de distribution en se fondant sur des analyses coûts-avantages et améliorer le réseau électrique de manière à favoriser une augmentation de l’approvisionnement en électricité d’origine renouvelable. |
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Il est prévu de mettre en place un système national d’échange de droits d’émission et de relever les prix du carbone, qui sont actuellement bas, mais la contribution de ce système à la réalisation des objectifs fixés à l’horizon 2030 pourrait être limitée du fait de sa mise en œuvre progressive. |
Veiller à ce que les mesures prévues de tarification du carbone fournissent des incitations suffisantes et envisager d’accélérer leur mise en œuvre de façon à ce qu’elles contribuent à la réalisation des objectifs fixés à l’horizon 2030. |
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Remédier aux difficultés démographiques |
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En 2022, 17 % des hommes pouvant prétendre à un congé parental ont fait valoir leur droit, contre 80 % chez les femmes. Les responsables publics envisagent de fixer un objectif de 50 % d’ici à 2025 et de 85 % d’ici à 2030 pour les hommes. Plus de la moitié des hommes ayant bénéficié d’un congé parental en 2021 ont pris moins de deux semaines. |
Augmenter le taux de recours des pères au congé parental et la durée de ce congé en revalorisant le niveau des prestations versées à l’ensemble des parents et en exigeant des entreprises qu’elles communiquent le pourcentage de leurs employés pouvant y prétendre qui prennent un congé parental. |
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La proportion de femmes salariées occupant un emploi non régulier a fortement augmenté au cours des 30 dernières années, se hissant à 55 %. Le faible niveau des salaires des travailleurs non réguliers sur le marché du travail dualiste du Japon pèse sur l’emploi féminin et contribue à creuser l’écart de rémunération entre les genres ; en outre, il n’est pas propice à la formation en cours d’emploi et freine les gains de la productivité. Ce dualisme a également des conséquences négatives sur les jeunes et les travailleurs seniors. |
Mettre fin au dualisme du marché du travail en assouplissant la législation sur la protection de l’emploi applicable aux travailleurs réguliers et en la rendant plus transparente. Élargir la couverture du système d’assurance sociale et développer les possibilités de formation des travailleurs non réguliers. |
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Compte tenu du vieillissement rapide de la population, les pratiques traditionnelles caractérisant le marché du travail japonais, telles que la retraite obligatoire et la rémunération fondée sur l’ancienneté, ne sont plus adaptées. En 2022, 70 % des entreprises fixaient l’âge de départ obligatoire à la retraite à 60 ans. Le lien entre la rémunération et l’ancienneté reste fort. |
Continuer de relever l’âge obligatoire de départ à la retraite avec pour objectif de le supprimer et assurer une rémunération égale à travail égal pour tous les travailleurs dans le cadre de la réforme des modes de travail. |
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Bien que le Japon affiche l’espérance de vie la plus longue de la zone OCDE, l’âge d’ouverture des droits à la retraite (soit la part salariale de la pension servie par le régime d’assurance-vieillesse des salariés) est fixé à seulement 64 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes. |
Relever l’âge d’ouverture des droits à la retraite au-delà de l’âge cible (soit 65 ans) parallèlement aux gains d’espérance de vie, afin de renforcer les incitations à travailler, revaloriser les prestations de retraite et réduire les coûts budgétaires. |
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Le Japon n’est pas très bien placé dans le classement international des politiques en faveur de l’intégration des migrants, en raison du caractère récent des efforts déployés en la matière. |
Améliorer la capacité du Japon à attirer des travailleurs étrangers en déployant une vaste stratégie d’intégration des migrants, notamment en empêchant la discrimination à leur endroit et en leur offrant un meilleur accès à l’éducation et au logement. |