Après s’être vigoureusement relevée de la pandémie de COVID-19, l’activité économique ralentit (Graphique 1). L’inflation globale reflue progressivement, mais reste élevée. Le ralentissement des investissements qui a suivi la flambée des prix des matières premières au milieu des années 2010 entrave le potentiel de croissance. Le gouvernement a formulé un ambitieux plan d’action visant à diversifier l’économie et à favoriser la transition énergétique ainsi que la convergence régionale. Les perspectives de croissance à moyen terme dépendent de la préservation du solide cadre macroéconomique de la Colombie et de la mise en œuvre de réformes propres à instaurer un environnement favorable aux entreprises et aux investissements.
Études économiques de l'OCDE : Colombie 2024 (version abrégée)
Résumé
Copier le lien de RésuméAprès un fort rebond, la croissance faiblit
Copier le lien de Après un fort rebond, la croissance faiblitL’activité économique a brutalement marqué le pas en 2023, dans un contexte de resserrement des politiques macroéconomiques et de ralentissement de la croissance mondiale. Cependant, la croissance économique a rebondi au premier semestre de 2024. L’orientation restrictive de la politique monétaire a contribué à la réduction de l’inflation globale, qui est passée d’un pic à 13.3 % en mars 2023 à 6.1 % en août 2024. La demande intérieure a commencé à stagner à la fin de l’année 2022, le faible niveau d’investissement ajoutant à une croissance atone en 2023, même si l’investissement est reparti à la hausse au deuxième trimestre de 2024. Le marché du travail a bien résisté avec de nombreuses créations d’emploi, une diminution du chômage et une réduction de l’activité informelle, mais la situation s’est toutefois légèrement dégradée depuis peu.
L’économie devrait connaître une nouvelle année de croissance modeste qui devrait s’établir à 1.8 % en 2024 avant de se hisser à 2.8 % en 2025 (Tableau 1). La consommation privée restera vigoureuse, portée par la désinflation, l’assouplissement de la politique monétaire et l’ampleur des envois de fonds des travailleurs émigrés. L’investissement rebondira grâce à l’amélioration progressive des conditions financières, mais il restera à un niveau faible. Les exportations connaîtront une hausse modérée. L’inflation devrait converger progressivement vers l’objectif de 3 % d’ici la fin de 2025. Des risques de dégradation rapport aux prévisions demeurent, qui sont notamment liés aux incertitudes à l’échelle mondiale ou locales, aux intempéries climatiques, à l’inflation persistante, aux tensions géopolitiques et au durcissement des conditions financières mondiales. Le secteur financier reste robuste, avec des banques bien capitalisées disposant d’amples volants de liquidités.
Tableau 1. Prévisions macroéconomiques
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2023 |
2024 |
2025 |
|
---|---|---|---|
Produit intérieur brut |
0.6 |
1.8 |
2.8 |
Consommation privée |
0.8 |
1.6 |
1.5 |
Formation brute de capital fixe |
-9.5 |
2.3 |
10.8 |
Exportations |
3.4 |
3.1 |
3.8 |
Importations |
-15.0 |
1.9 |
6.4 |
Taux de chômage |
10.2 |
10.5 |
10.0 |
Indice des prix à la consommation (variation de T4 à T4) |
10.0 |
5.7 |
3.6 |
Indice des prix à la consommation sous-jacent (variation de T4 à T4) |
8.9 |
5.1 |
3.6 |
Solde budgétaire |
-4.3 |
-5.6 |
-5.1 |
Source : OCDE, Perspectives économiques de l’OCDE (base de données).
Une politique budgétaire prudente est essentielle à la viabilité de la dette
Copier le lien de Une politique budgétaire prudente est essentielle à la viabilité de la detteGrâce aux efforts d’assainissement, la dette publique brute, qui avait atteint un niveau élevé, à 65 % du PIB, en raison de la pandémie de COVID-19, a pu être abaissée à 57 %. Cependant, les coûts d’emprunt ont augmenté depuis que la Colombie a perdu sa note de la catégorie investissement en 2021. La prudence budgétaire reste nécessaire pour pouvoir se conformer à la règle budgétaire et assurer la viabilité de la dette. Des réformes visant à accroître les recettes fiscales et l’efficience des dépenses s’imposent pour financer la hausse des dépenses enregistrée dans le prolongement de la pandémie ainsi que l’ambitieux programme de transformation productive et sociale que souhaite mettre en œuvre le gouvernement colombien.
Les plans budgétaires à moyen terme du gouvernement ont pour objectif d’assainir les finances publiques de manière progressive et prudente. Le gouvernement est attaché au respect de la règle budgétaire, même si cela nécessite une réduction de certaines dépenses qui pourrait nuire aux investissements publics et à la croissance à long terme. Il est possible de se conformer aux règles budgétaires actuelles tout en évitant les coupes dans l’investissement public en éliminant progressivement le subventionnement du gazole – suivant le bon exemple de l’arrêt des subventions au pétrole en 2023 – ainsi que les subventions aux services collectifs qui sont mal ciblées et source de distorsion, et en fléchant plus précisément les dépenses sociales.
Ces vingt dernières années, la Colombie a mis en œuvre 21 réformes du système d’imposition, mais les recettes fiscales demeurent faibles (Graphique 2). La réforme fiscale de 2022 a permis d’augmenter les recettes et d’améliorer la progressivité de l’impôt, mais la fréquence et le caractère parcellaire des réformes qui se sont succédé ont accru l’incertitude et la complexité du système. Une réforme fiscale globale, progressive, bien conçue et présentée avec pédagogie s’impose afin de rééquilibrer la charge fiscale en la faisant porter sur les personnes physiques davantage que sur les sociétés, de diminuer les dépenses fiscales, de simplifier le système d’imposition et de lutter contre la fraude fiscale. Une telle réforme permettrait non seulement d’augmenter les recettes, mais aussi de stimuler l’investissement et de favoriser la progressivité de l’impôt. Il est également nécessaire d’améliorer l’administration de l’impôt pour lutter contre la fraude fiscale. Pour accroître l’efficience des dépenses, il faudra mieux cibler les prestations sociales et réduire les amples rigidités budgétaires.
Réduire les écarts régionaux en matière de productivité
Copier le lien de Réduire les écarts régionaux en matière de productivitéLa Colombie fait face à des disparités régionales marquées et persistantes en matière de revenus et de productivité (Graphique 3) ainsi qu’à une productivité stagnante. À l’échelle mondiale, la transition énergétique et la réorientation des flux commerciaux ouvrent des perspectives de développement et de croissance au niveau régional, tout comme l’Accord de paix, à la mise en œuvre duquel il conviendrait de consacrer des ressources suffisantes.
La qualité des infrastructures de transport laisse à désirer, ce qui induit d’importants coûts de transport et limite l’intégration régionale. Les projets d’infrastructures devraient porter en priorité sur l’interconnectivité entre les ports et les réseaux fluvial, ferroviaire et routier, et sur la remise en état du réseau routier rural pour mieux connecter les villes à leur arrière-pays.
D’importantes disparités régionales concernant l’environnement des entreprises entravent la productivité. Le déploiement de guichets uniques plus nombreux permettant d’accéder aux procédures nationales et infranationales et des mesures visant à développer le recours au régime d’imposition simplifié permettraient de rendre l’environnement plus favorable aux entreprises. Les mesures prises en matière d’innovation et de modernisation technologique pourraient être mieux ciblées sur les entreprises situées dans les régions en difficulté.
Renforcer les capacités budgétaires et administratives des collectivités territoriales permettrait d’améliorer les infrastructures et les services. Comme l’indiquent les conclusions de la Mission de décentralisation mise en place par la Colombie, il faudrait pour cela consolider les mécanismes de péréquation budgétaire et faire en sorte de générer davantage de recettes directes. Parallèlement au développement des capacités administratives, il faudrait procéder à des délégations d’autorité, clarifier les compétences en matière de dépenses et accroître la coordination intergouvernementale Poursuivre la lutte contre la corruption permettrait de renforcer les capacités de l’État, en particulier dans les zones défavorisées et périphériques.
Lutter contre les inégalités et la pauvreté
Copier le lien de Lutter contre les inégalités et la pauvretéLa Colombie, qui est aux prises avec une grande pauvreté qui s’explique par un niveau élevé d’activité informelle, un accès insuffisant à une éducation de qualité et des inégalités entre les femmes et les hommes sur le marché du travail, se classe parmi les pays les plus inégalitaires de l’OCDE. Le gouvernement souhaite mettre en œuvre un vaste et ambitieux programme de réformes sociales qui contribuera à réduire les inégalités et la pauvreté. Néanmoins, d’autres mesures seront nécessaires pour lutter contre les disparités persistantes et l’activité informelle.
Réduire l’activité informelle en Colombie, où environ 56 % des travailleurs occupent des emplois informels ne leur permettant pas d’avoir accès à la protection de l’emploi ou aux prestations de sécurité sociale, n’est pas chose aisée (Graphique 4). Une stratégie globale est nécessaire pour lutter contre l’économie informelle, impliquant notamment d’abaisser les cotisations de sécurité sociale pour les travailleurs faiblement rémunérés qui sont au cœur de l’économie informelle, en ciblant les plus vulnérables. Renforcer l’application du droit du travail et le respect des obligations fiscales, diminuer les coûts de la création d’entreprises dans le secteur formel, ajuster le salaire minimum pour que son montant soit plus favorable à l’emploi formel et favoriser le développement des compétences sont autant de mesures qui participeraient à réduire l’activité informelle.
Le taux d’activité des femmes est bas, et elles sont nombreuses dans le secteur informel. Élargir l’accès à l’éducation des jeunes enfants, en particulier dans les régions rurales et vulnérables, permettrait à la fois d’améliorer les perspectives des enfants et d’accroître la participation des mères au marché de l’emploi formel. Le développement des services de soins aux personnes âgées permettrait aussi d’augmenter le taux d’activité des femmes.
Les inégalités persistantes puisent leurs racines dans la faiblesse des niveaux d’études, et ce phénomène s’est aggravé avec la pandémie de COVID-19. Nombre d’élèves quittent le système éducatif précocement, en n’ayant acquis que des compétences limitées, en particulier ceux issus de milieux socioéconomiques défavorisés. Les élèves à risque de décrochage nécessitent un soutien personnalisé. Les programmes d’enseignement et de formation professionnels (EFP) de deuxième cycle sont un bon moyen pour transmettre des compétences pertinentes à l’échelle locale, et sont souvent l’unique option offerte à ce niveau d’études dans les zones rurales.
Faciliter la transition énergétique et mettre à profit les nouvelles possibilités
Copier le lien de Faciliter la transition énergétique et mettre à profit les nouvelles possibilitésEn Colombie, la transition climatique s’articule autour de trois grands enjeux. Premièrement, elle entend atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Deuxièmement, elle doit renforcer sa résilience face aux changements climatiques en prenant des mesures d’adaptation efficaces. Enfin, compte tenu du déclin de la demande mondiale de pétrole et de charbon, elle doit transformer son économie, diversifier sa production et ses exportations et tirer profit de son vaste potentiel en énergies renouvelables, de ses ressources minérales et de la richesse de sa biodiversité pour encourager la croissance, créer des emplois et réduire la pauvreté.
Pour lutter contre le changement climatique, la Colombie s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La réalisation des objectifs de réduction des émissions dépendra en grande partie de la poursuite des progrès dans la lutte contre la déforestation, qui constitue une source considérable d’émissions. Il faudra pour cela faire mieux appliquer le droit et déployer des efforts pour coordonner l’action des pouvoirs publics à tous les niveaux contre la déforestation illégale. Certes, la feuille de route « Transition énergétique juste » adoptée par les autorités permettra de réduire les émissions, mais elle ne suffira peut-être pas à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 (Graphique 5). Il faut accélérer la production d’énergies renouvelables et, parallèlement, développer des instruments financiers verts, instaurer un cadre réglementaire stable et fixer des signaux-prix plus ambitieux pour favoriser la réduction des émissions.
Il est crucial d’investir davantage dans l’adaptation pour renforcer la résilience climatique. Il est nécessaire d’optimiser la coordination et le suivi des mesures d’adaptation aux changements climatiques à tous les échelons de l’administration, tout en actualisant régulièrement les évaluations des risques pour étayer la planification infranationale, afin de venir à bout des obstacles à la mise en œuvre des projets d’adaptation. Il faut également s’employer à développer les systèmes d’alerte précoce et à renforcer les régimes d’assurance pour gérer efficacement les risques climatiques, en particulier dans le secteur agricole.
S’atteler à la réduction des émissions permet aussi d’ouvrir des perspectives. Pour pouvoir gérer les risques et mettre à profit la transition climatique, la Colombie doit diversifier ses exportations en se détachant du pétrole et du charbon et se tourner davantage vers les énergies renouvelables. Elle devrait également investir en priorité dans les ressources minérales critiques et la préservation de la biodiversité, et prévoir des aides à la réinsertion sur le marché du travail des travailleurs ayant perdu leur emploi.
PRINCIPALES CONCLUSIONS |
PRINCIPALES RECOMMANDATIONS |
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Renforcer la stabilité macroéconomique |
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L’inflation a diminué, mais demeure élevée, à 6.1 % au mois d’août, au-dessus de la cible de 3 % fixée par la banque centrale. Différents risques de révision à la hausse entourent les prévisions d’inflation, mais selon les estimations, l’écart de production est négatif. |
Poursuivre le cycle d’assouplissement progressif, prudent et factuel de la politique monétaire pour faciliter un retour graduel de l’inflation vers l’objectif. |
Des efforts d’assainissement ont permis d’abaisser à 56.7 % du PIB la dette publique brute, qui avait atteint de très hauts niveaux pendant la pandémie de COVID-19 ; l’assainissement prévu est prudent et tient compte de la nécessité de réduire la dette, de la faiblesse de la croissance et du niveau élevé de l’inflation. Bien que les plans budgétaires du gouvernement pour la période 2024-2025 s’inscrivent dans le cadre de la règle budgétaire, les déficits globaux et les charges liées au paiement des intérêts demeurent élevés, et les recettes risquent de diminuer. |
Poursuivre l’assainissement budgétaire conformément aux plans actuels, et faire respecter la règle budgétaire pour aligner la dette nette sur son point d’ancrage. |
L’efficience des dépenses publiques reste faible. La suppression des subventions au pétrole est une bonne chose, mais le subventionnement du gazole représente encore 0.7 % du PIB. Les subventions au titre des services collectifs sont mal ciblées, bénéficiant à 80 % aux ménages non pauvres, et ne favorisent pas les économies d’énergie. |
Mettre en place des examens systématiques et réguliers des dépenses publiques, et réduire les dépenses non efficientes, notamment en supprimant progressivement les subventions au gazole, à l’électricité et au gaz et en ciblant mieux les prestations sociales. |
La réforme du système d’imposition de 2022 a permis d’améliorer la progressivité de l’impôt et d’augmenter les recettes fiscales mais à 22 % du PIB, elles ne suffisent pas pour satisfaire les exigences sociales et les besoins d’investissements publics. Le système fiscal, qui repose principalement sur l’imposition des sociétés et ne fait pas une place suffisante à l’impôt sur le revenu des personnes physiques, ne permet pas de corriger les profondes inégalités de revenu. La complexité du système, notamment le grand nombre de régimes spéciaux et de dépenses fiscales, induit d’importantes pertes de recettes et entrave la croissance et l’investissement. Les lacunes qui caractérisent le recouvrement des impôts se traduisent par des pertes de recettes représentant plus de 5 % du PIB par an. |
Améliorer l’administration de l’impôt et mettre en œuvre une réforme fiscale globale avec une application progressive et planifiée afin de rééquilibrer la charge fiscale en allégeant l’imposition des sociétés pour alourdir celle des personnes physiques, et de réduire les dépenses fiscales en matière de TVA et d’imposition des personnes et des sociétés. |
Accroître la productivité des régions |
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Les infrastructures sont de mauvaise qualité et les coûts de transport sont élevés, ce qui nuit à l’intégration entre les régions et sur les marchés mondiaux. |
Améliorer l’interconnectivité entre les ports et les réseaux fluvial, routier et ferroviaire. |
La productivité, faible, est en stagnation, et il existe d’importants écarts de productivité entre les régions. Le taux d’informalité des entreprises est élevé. La réglementation des marchés de produits et les obstacles administratifs restreignent l’entrée d’entreprises formelles. Des guichets uniques en ligne ont été mis en place dans les grandes villes. |
Réduire les coûts de l’activité formelle, en particulier pour les petites entreprises, en déployant les guichets uniques permettant d’accéder à toutes les procédures nationales et infranationales. |
La part des jeunes adultes qui sont déscolarisés, sans emploi ou sans formation est parmi les plus élevées de la zone OCDE, avec de fortes disparités entre les régions. Les résultats des élèves en EFP sont relativement bons. |
Développer les programmes d’EFP de deuxième cycle, en commençant par les régions où peu d’options existent à ce niveau d’études, et où les taux de personnes déscolarisées, sans emploi ou sans formation sont le plus élevés. |
La décentralisation en matière de dépenses est conséquente, mais peu de collectivités territoriales sont dotées d’un dispositif solide permettant de générer des recettes. Les différents mécanismes de transfert sont fragmentés et pas suffisamment coordonnés. |
Renforcer les mécanismes de péréquation budgétaire et les capacités de recouvrement de recettes des collectivités territoriales. |
La corruption nuit à l’attractivité de l’environnement des affaires et à la capacité de l’État à garantir des infrastructures et des services de qualité à l’ensemble des citoyens. La corruption touche particulièrement les régions les plus pauvres et les plus reculées. |
Lutter contre la corruption en faisant mieux respecter les règles régissant le financement privé des campagnes politiques, en renforçant la protection de la société civile et en appliquant les normes relatives à la publication des bénéficiaires effectifs des transactions financières. |
L’Accord de paix offre des possibilités de développement des zones rurales, en particulier celles touchées par le conflit, et jette les fondements d’une réforme globale de la politique rurale. Seul 1 % des restitutions foncières prévues ont eu lieu depuis 2017, en grande partie en raison d’un manque de ressources. |
Allouer des ressources suffisantes pour la mise en œuvre de l’Accord de paix, dont la réforme de la politique rurale. |
Réduire les inégalités et la pauvreté |
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Environ 56 % des travailleurs occupent des emplois informels, et nombre d’entre eux sont des femmes. Cette situation les prive de nombreuses prestations de sécurité sociale et de la protection de l’emploi, et pèse sur la productivité et les recettes fiscales. |
Mettre en œuvre une stratégie globale visant à diminuer l’activité informelle, notamment développer les compétences, renforcer l’application du droit du travail et de la législation fiscale, abaisser l’imposition des sociétés et les contraintes réglementaires, et réduire les cotisations de sécurité sociale pour les travailleurs faiblement rémunérés. |
Il existe en Colombie d’importantes disparités en matière d’éducation, qui sont fondées sur la situation socioéconomique et l’emplacement géographique. Les taux de décrochage scolaire dans l’enseignement secondaire sont élevés. Malgré l’amélioration du niveau d’accueil et d’éducation des jeunes enfants, 20 % des enfants âgés de 3 à 5 ans et 70 % des enfants âgés de 0 à 2 ans ne sont pas pris en charge ou scolarisés, ce qui nuit à la participation des femmes au marché du travail. |
Identifier les élèves nécessitant un soutien, mettre en place un système d’accompagnement des élèves à risque de décrochage scolaire et proposer du tutorat ciblé. Poursuivre le développement de l’accès à l’éducation des jeunes enfants ainsi que des infrastructures d’accueil, en ciblant en priorité les zones rurales et les enfants vulnérables. |
Faciliter la transition écologique et mettre à profit les possibilités |
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La Colombie fait face à des risques climatiques croissants. Le manque de mesures d’adaptation peut entraîner d’importantes pertes économiques, endommager les infrastructures, accroître la vulnérabilité aux intempéries extrêmes et menacer la sécurité alimentaire et hydrique. |
Garantir la coordination et le suivi des mesures d’adaptation au changement climatique à tous les échelons de l’action publique, et effectuer des évaluations des risques détaillées, en les actualisant régulièrement, pour aider les collectivités locales à planifier leur action. |
La déforestation, engendrée notamment par l’agriculture, l’extraction minière et l’exploitation forestière, est une source majeure d’émission de gaz à effet de serre. |
Redoubler d’efforts dans l’application des règles visant à lutter contre la déforestation illégale et garantir une coordination efficace des mesures de limitation de la déforestation à tous les échelons de l’action publique en s’appuyant sur le nouveau Conseil national compétent. |
La feuille de route « Transition énergétique juste » est bienvenue et permettra de réduire les émissions, mais elle est insuffisante pour que la Colombie atteigne son objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Pour y parvenir, il lui faudra investir davantage dans les énergies renouvelables. La Colombie dispose d’un vaste potentiel en énergies renouvelables. Les projets de développement des énergies renouvelables et du réseau électrique ont été retardés par le manque d’accompagnement des communautés locales et les contraintes réglementaires. À 6 USD par tonne de CO2, le taux de la taxe sur le carbone est bas ; parallèlement, les objectifs fixés pour lutter contre les changements climatiques sont ambitieux. |
Renforcer le cadre réglementaire pour encourager les investissements dans les énergies renouvelables, et prévoir des enchères régulières sur les contrats d’approvisionnement à long terme en électricité. Augmenter le taux de la taxe sur le carbone et en élargir l’assiette afin que l’imposition soit à même d’atteindre les objectifs fixés en matière de réduction des émissions, tout en aidant les ménages vulnérables par des prestations ciblées et temporaires. |