Les cas de contaminations et de décès liés au COVID-19 ont été au Canada moins nombreux que dans les pays les plus durement touchés, et le déploiement d’une campagne de vaccination est en cours. Cependant, l'économie reste lourdement affectée par la crise, les dernières mesures d’endiguement prises ayant pour effet de ralentir la reprise de l'activité et de l'emploi (Graphique 1.1). La crise a mis en lumière les points forts du pays sur le plan économique et social. La structure fédérale de l’administration canadienne a permis une riposte à la fois rapide et coordonnée. Le faible niveau de la dette publique avant la crise a permis de disposer d’une marge de manœuvre pour des mesures fiscales et de nouvelles dépenses conséquentes. L’accélération du télétravail et de l’utilisation des services en ligne pendant la crise a ouvert la voie à de nouvelles modalités de vie et de travail pour demain. L’abaissement des niveaux de pollution sonore et atmosphérique pendant la période de confinement a suscité une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux. La perspective d’un fléchissement structurel de la demande et de l’emploi dans certains secteurs ouvre des perspectives pour des emplois et des investissements plus verts.
Toutefois, le COVID-19 a également mis en évidence certains points faibles et a apporté son lot de difficultés nouvelles. Dans le secteur de la santé, la pandémie a permis d'attirer l’attention sur des défauts dans la qualité de certains établissements de long séjour, sur des difficultés de coordination dans le système de santé publique et sur l’absence d’une couverture nationale commune pour les médicaments. Des inquiétudes sont apparues quant aux conséquences de restrictions prolongées sur les interactions sociales et la santé mentale. La concentration des licenciements parmi les bas salaires a souligné le fait que cette récession a creusé les inégalités économiques. De même, des disparités ont été mises en lumière en matière de garantie de ressources parmi les personnes ayant perdu leur emploi et leur revenu. La crise a accentué l’importance d’autres enjeux socioéconomiques, notamment la vulnérabilité de la main-d'œuvre peu qualifiée, des ménages modestes, des populations autochtones et des groupes racialisés.
Les principaux messages de la présente Étude économique sont les suivants :
L’économie canadienne demeure vulnérable face à la crise en cours liée au COVID-19. Les risques et incertitudes sont notables et certains secteurs pourraient rester profondément marqués. La politique budgétaire devrait s’attacher en priorité à soutenir la reprise économique, mais également à jeter les bases nécessaires pour maîtriser l’évolution de la dette publique lorsque l’économie sera bien repartie. Face à la perspective de niveaux de taux d’intérêt extrêmement bas pendant un certain temps encore, la hausse des prix des actifs et une forte prise de risque de la part des investisseurs ajoutent aux inquiétudes à moyen terme.
Les décideurs politiques canadiens devront faire en sorte de maintenir un équilibre entre les objectifs concernant les revenus, la situation sanitaire, la situation sociale et l’environnement s’ils entendent améliorer le bien-être. L’attention aux questions de redistribution, notamment aux inégalités, à l’inclusivité et aux situations de désavantage, sera également essentielle au bien-être collectif. Les autorités canadiennes devront intégrer cette dimension du bien-être dans les processus de décision.
Il sera fondamental de soutenir la reprise et la transition dans le secteur des entreprises pour que l’économie et la société, une fois sorties de la pandémie, renouent avec le succès. Les pouvoirs publics doivent continuer d'encourager la transition vers une économie plus verte. Enfin, les obstacles structurels qui s’opposent depuis longtemps à l’efficience des entreprises devront également être levés.