La diminution de l’offre de main-d’œuvre a tendance à freiner le potentiel de croissance de l’économie. Selon le modèle économique de long terme de l’OCDE, la croissance annuelle du PIB par habitant de la Corée devrait connaître un ralentissement similaire à celui d'autres pays de l’OCDE. La crise du COVID-19 va vraisemblablement peser davantage encore sur la croissance mondiale et sur celle de la Corée. Toutefois, il est possible d'augmenter les taux d’emploi et la productivité afin d'accroître le PIB par habitant d’un à près de deux points de pourcentage.
La nouvelle Stratégie de l’OCDE pour l’emploi suggère des moyens de stimuler l’emploi et de renforcer la croissance inclusive. Relever le taux d’emploi et la qualité des emplois des femmes coréennes, qui sont en moyenne très qualifiées, devrait être une priorité. Par ailleurs, il est nécessaire d'améliorer la qualité des emplois des seniors, qui souvent partent tardivement à la retraite mais terminent leur vie professionnelle en exerçant des emplois de qualité médiocre, et de faciliter l’accès des jeunes à l’emploi, notamment en développant la formation et l’orientation professionnelles.
Il convient de renforcer la protection sociale. La crise du COVID-19 illustre la vulnérabilité des travailleurs non réguliers face aux chocs économiques, malgré les mesures d’urgence prises pour aider les ménages et les entreprises. Parallèlement au renforcement de la protection sociale, assouplir la réglementation du marché du travail une fois la crise du COVID-19 surmontée faciliterait le redéploiement des travailleurs vers leurs utilisations les plus productives et réduirait le dualisme du marché du travail. Les régimes de protection sociale ont été progressivement étendus, mais leur application effective demeure problématique.
Un rééquilibrage des politiques actives du marché du travail de la création directe d’emplois, qui concentrait près de la moitié des dépenses avant la crise, vers la formation et l’orientation professionnelles, associées à des investissements supplémentaires dans la formation des adultes, permettrait de renforcer la qualité des emplois. Les créations d’emplois publics en période de crise doivent être complétées par de nouveaux investissements dans le capital humain.
La productivité varie grandement d’un secteur économique à l’autre. La productivité est excellente dans la fabrication de matériel informatique et élevée dans d'autres secteurs manufacturiers, mais elle est beaucoup plus faible dans les services, informatiques notamment (graphique 5). L'écart est également large entre les grandes entreprises et les PME. Il est essentiel de combler ces écarts pour accroître la productivité globale.
La diffusion des technologies est inégale. Les PME accusent un retard dans l’utilisation de technologies de l’information avancées, comme l’informatique en nuage et les données massives, parce qu’elles rencontrent des difficultés pour recruter des travailleurs qualifiés et pour former leurs salariés. Le taux de réussite des transpositions à plus grande échelle est limité, en dépit du soutien important apporté par les pouvoirs publics aux activités de R-D.
La réglementation des marchés de produits demeure restrictive, ce qui freine la concurrence et la croissance de la productivité. Les pouvoirs publics ont mis en place un système de « bac à sable » réglementaire qui permet aux entreprises exploitant de nouvelles technologies et opérant dans de nouveaux secteurs de tester leurs produits et leur modèle économique sans devoir se conformer à toutes les obligations prévues par la loi.