Le vieillissement de la population, l’atonie de la croissance de la productivité et la faiblesse de l’investissement entament le potentiel de croissance de l’Espagne. S’établissant à environ la moitié de la moyenne de l’OCDE, la croissance de la productivité a été très modeste au cours de la dernière décennie. Pour rendre la croissance plus durable, il faudra redoubler d’efforts pour réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, lutter contre le changement climatique et résoudre les problèmes liés à l’eau.
L’Espagne avance dans la mise en œuvre de son programme de réforme et de son Plan de relance, de transformation et de résilience. Une harmonisation des réglementations dans l’ensemble du pays serait bénéfique à la croissance des entreprises, en particulier des PME. Promouvoir les partenariats entre les établissements publics de recherche et les entreprises permettrait de développer leur capacité à innover, actuellement faible.
Renforcer la prévention de la corruption dans l’administration publique permettrait d’améliorer la qualité de l’investissement public et d’abaisser les coûts budgétaires. Un recours plus systématique à la signature électronique des contrats dans la passation des marchés publics pourrait être utile, de même que la poursuite de la mise en œuvre de la Convention anticorruption de l’OCDE.
Pour atteindre ses objectifs en matière de changement climatique, l’Espagne devra intensifier son action. Bien qu’ayant fait des progrès, le pays reste fortement tributaire des combustibles fossiles, du fait des exonérations fiscales dont ils bénéficient, du niveau modeste des taxes sur les carburants et des subventions considérables accordées à l’agriculture et à la pêche. Les prix du carbone sont peu élevés en regard des meilleures pratiques internationales. Prendre d’autres mesures dans les secteurs non couverts par le SEQE-UE jusqu’à l’entrée en vigueur du SEQE-UE2 permettrait de réduire les émissions. Accélérer la transition vers des modes de transport à émissions faibles ou nulles peut contribuer à réduire les émissions du secteur des transports, qui sont élevées. Il sera nécessaire de poursuivre les efforts pour surmonter la dépendance aux combustibles fossiles, notamment promouvoir les énergies renouvelables et chercher à améliorer le stockage et les interconnexions. Le Plan de relance, de transformation et de résilience, dont 40 % des ressources doivent être consacrées à la transition écologique, apportera un soutien essentiel à cet égard.
La sécheresse associée au changement climatique et l’expansion de l’irrigation des terres cultivables ont des conséquences sur la disponibilité en eau et sur sa qualité. Il faudrait promouvoir des actions axées sur la gestion de la demande et rendre l’utilisation de l’eau plus efficiente, en ayant davantage recours à la réutilisation de l’eau et à la réhabilitation environnementale des plans d’eau. Le prix de l’eau devrait mieux refléter sa rareté, en particulier pour les utilisations agricoles. Pour lutter contre la pollution due aux engrais, il faudrait ajuster leur fiscalité ou en réglementer l’utilisation (Graphique 3).