Des réformes ambitieuses et de grande ampleur sont indispensables pour surmonter le choc provoqué par le COVID-19 et relever durablement le bien-être
La pandémie fait peser de lourdes incertitudes sur les perspectives à court terme Les réponses annoncées à ce jour par le gouvernement permettront de soutenir les revenus et les entreprises jusqu’en 2021 si aucune nouvelle vague d'infections ne se manifeste. Une deuxième vague freinerait encore la demande dans le tourisme et les services, et nécessiterait d’étendre les aides des pouvoirs publics. Aider les entreprises et leurs travailleurs à faire monter en gamme leurs activités et leurs compétences et à se tourner vers des secteurs ouvrant davantage de perspectives permettra d’accélérer la reprise et de rendre l’économie et la société plus résilientes.
Une fois passée l’urgence liée au COVID-19, la Grèce pourra à nouveau se concentrer sur un programme de transformation à moyen terme destiné à redonner de la vigueur à la reprise en s’appuyant sur une croissance plus forte et inclusive. Le gouvernement travaille actuellement à un programme de réforme répondant à quatre objectifs stratégiques : protéger l’économie du choc provoqué par la pandémie, soutenir la reprise économique, stimuler les taux de croissance à long terme et développer l’inclusivité. Dans le droit fil de ce programme, la présente Étude propose un ambitieux programme de réformes visant à favoriser la croissance de l’emploi, de la productivité et de l’investissement et à améliorer le bien-être. Cet ensemble comprend des mesures destinées à encourager et aider davantage de personnes à trouver un emploi ainsi qu’à stimuler l’innovation en abaissant et en répartissant plus équitablement la charge fiscale et en améliorant l’administration publique. Ces mesures permettraient d’ajouter 1 point de pourcentage à la croissance annuelle du PIB tendanciel d’ici 2030. Avec une croissance plus vigoureuse et un excédent budgétaire primaire solide de 2.2 % du PIB, le ratio dette-PIB pourrait diminuer régulièrement à long terme.
Les mesures de restauration du système bancaire doivent s’accélérer. Les pouvoirs publics sont en train de mettre en œuvre un nouveau mécanisme de protection des actifs (Hercule) pour aider les banques à se défaire de leur important stock de prêts non performants. Ce plan devrait permettre d’abaisser de manière sensible les prêts non performants des banques au cours des deux prochaines années. Cependant, le choc provoqué par la pandémie a ralenti les progrès, et d’autres mesures s’imposent pour s’attaquer à l’important stock de prêts non performants qui va subsister et améliorer la qualité des fonds propres des banques.
Relever la productivité est crucial pour améliorer les niveaux de vie et compenser l’impact largement négatif de l’évolution démographique. Pour accélérer les gains de productivité, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour abaisser les obstacles à la concurrence, notamment dans les services professionnels, dont les notaires, les avocats et les pharmaciens, et augmenter l’efficience et l’efficacité de l’administration publique (y compris du système judiciaire). Cela permettrait de renforcer l’état de droit, réduisant ainsi les coûts et incertitudes entourant l’exercice des affaires en Grèce, ce qui aurait pour effet d’attirer davantage d’investissement direct étranger et d’aider à rétablir la confiance dans les institutions publiques. Les efforts déployés par le gouvernement pour réduire les formalités administratives et à accroître la transparence et l’efficience du secteur public, notamment par le recours à des technologies numériques, sont les bienvenus, et ont fait la preuve de leur efficacité pendant la période de confinement. Les efforts de prévention et de poursuite de la corruption doivent être menés conformément aux meilleures pratiques internationales. La création récente d’une Autorité nationale de la transparence indépendante va dans la bonne direction.