Améliorer le redéploiement de la main-d’œuvre renforcerait la reprise L’impact de la pandémie sur le marché du travail a été contenu grâce à l’intervention du gouvernement. L’emploi repart à la hausse et le chômage recule tandis que l’inflation salariale reste relativement élevée. À l’arrêt des aides aux entreprises, les licenciements vont augmenter ; les nouveaux demandeurs d’emploi ne bénéficieront que de trois mois d’allocations de chômage et d’un soutien limité des services publics de l’emploi pour les aider à trouver de nouvelles offres d’emploi correspondant à leurs compétences. La mobilité géographique est freinée par les programmes de travaux d'intérêt public maintenant les chômeurs de longue durée, peu qualifiés, dans les régions les plus en difficulté. En outre, le vieillissement de la population entraîne une réduction et un vieillissement de la main-d’œuvre, ce qui rend d’autant plus nécessaire d’améliorer l’affectation des ressources de main-d’œuvre disponibles pour soutenir la croissance.
L’adéquation des compétences et des besoins du marché du travail est faible. La formation professionnelle donne principalement accès aux métiers traditionnels de l’artisanat et du commerce, alors que la demande de main-d’œuvre évolue vers des emplois plus qualifiés. L’obligation d’obtenir un agrément ou une certification pour exercer de nombreux métiers pèse également sur la mobilité professionnelle. En dépit des progrès accomplis, les élèves suivant des filières professionnelles sont peu nombreux à être en apprentissage et l’accès à un apprentissage de qualité en milieu professionnel est difficile. Dans le même temps, un grand nombre de diplômés du supérieur en sciences sociales et humaines peinent à trouver un emploi dans leur domaine, alors que le nombre d’ingénieurs et d’informaticiens diplômés est insuffisant. Cette situation explique que le nombre de sortants du système éducatif ne permette pas de faire face aux pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs en plein essor et que l’offre soit excédentaire dans les secteurs en repli.
Les perspectives professionnelles des diplômés sont bridées par la médiocrité des résultats de l’enseignement La moitié des diplômés de l’enseignement et de la formation professionnels occupe des emplois peu qualifiés ne correspondant pas au métier qu’ils ont choisi. Cela tient au fait que les compétences de base et génériques acquises dans le cadre de l’enseignement et de la formation professionnels sont médiocres à bien des égards, notamment au vu des lacunes dans les domaines de la compréhension de l’écrit, du calcul et des TIC, ce qui limite la capacité des élèves et étudiants à s’adapter à l'évolution des besoins du marché du travail. L’enseignement supérieur accorde peu d’attention aux compétences génériques, comme la résolution de problèmes, qui sont essentiels à la réussite des nouveaux diplômés sur le marché du travail. Un renforcement des compétences de base et génériques est indispensable pour développer l'adaptabilité des diplômés et pour assurer leur réussite professionnelle à long terme.
La mobilité professionnelle est également entravée par la rigidité du marché du logement. Les Hongrois vivent en très grande majorité dans des logements occupés par leurs propriétaires et la plupart des mesures de soutien au logement ont pour objectif l’accession à la propriété. Parallèlement, pour des raisons réglementaires, l’offre de logements ne répond pas à la hausse de la demande. Le marché du logement locatif privé est dominé par les baux à court terme, faute de réglementations conciliant davantage les intérêts des propriétaires et ceux des locataires.
La mobilité géographique est en outre freinée par le sous-développement des infrastructures de transport local. Les financements affectés à l’entretien des réseaux secondaires et tertiaires sont peu élevés, comme en témoigne la mauvaise qualité des routes locales. De même, les lignes ferroviaires et les services de bus sont sous-développés, ce qui augmente les coûts de transport supportés par les personnes résidant dans les zones rurales qui désirent se rendre dans les villes voisines offrant de meilleurs perspectives professionnelles.
Le salaire minimum augmente rapidement. La croissance du salaire minimum est importante pour améliorer les revenus des plus pauvres. Cela étant, sa rapide revalorisation par rapport aux autres salaires limite les perspectives professionnelles des personnes peu qualifiées et des chômeurs de longue durée et incite moins les travailleurs peu qualifiés des régions le plus en difficulté à chercher ailleurs un emploi mieux rémunéré.
Les perspectives professionnelles des femmes pourraient être améliorées par un développement de l'offre de services de garde d'enfants. Le taux d’activité des femmes avoisine celui des hommes mais l’écart salarial hommes-femmes se creuse avec l’âge. Cette évolution est due à la longue durée des congés de maternité que de nombreuses mères prennent en totalité. En outre, les femmes consacrent un nombre bien plus élevé d’heures de travail non rémunéré que les hommes à des tâches ménagères et à l’éducation des enfants.