1. La Corée devrait mettre en œuvre sa loi-cadre de 2022 sur le développement durable afin de renforcer la cohérence de ses politiques au service du développement durable et :
a. rendre pleinement opérationnel le Conseil national du développement durable afin de coordonner les politiques nationales et internationales et leurs effets quant à la réalisation des Objectifs de développement durable ;
b. s’appuyer sur le mandat du Conseil national pour passer en revue les plans de mise en œuvre des ministères, et examiner et prendre en compte les effets transnationaux des politiques nationales sur les pays en développement, en commençant par quelques domaines clés ;
c. mettre à profit le rôle du CCID pour intégrer la dimension du développement dans les délibérations interministérielles sur l’action publique.
2. La Corée devrait renforcer ses partenariats stratégiques et son dialogue avec les banques multilatérales de développement, d’autres partenaires multilatéraux et bilatéraux, au-delà du niveau actuel d'engagement principalement axé sur le soutien aux projets, de façon à gagner en influence et à renforcer la confiance, conformément à l’ambition de la Corée de porter son APD à l’échelle supérieure.
3. En s’appuyant sur sa Stratégie d’APD verte, la Corée devrait intégrer des considérations climatiques dans l’ensemble des ministères et organismes d’exécution, y compris en intensifiant ses efforts de déploiement du Cadre pilote de lutte contre les effets du changement climatique du FCDE et le Cadre de gestion des résultats climatiques de la KOICA.
4. La Corée devrait tenir compte de l’examen des capacités mené dans l’ensemble de l’administration, ainsi que des données factuelles et des enseignements tirés des évaluations, pour accorder en priorité des augmentations d’APD à des agences d’exécution affichant des capacités importantes en matière de gestion des performances, conformément aux objectifs de la Troisième Stratégie à moyen terme.
5. Le pays devrait allouer les augmentations d’APD en fonction des besoins et de la capacité d’absorption des partenaires, en les incitant à faire pleinement usage des modalités existantes, y compris des prêts liés aux programmes et du dialogue sur les politiques à suivre.
6. Afin d’améliorer l’efficacité et la durabilité, la Corée devrait engager un dialogue stratégique plus en amont et plus régulier avec les autorités, partenaires et parties prenantes des pays partenaires sur les processus de réforme plus larges et l’environnement politique, en vue d’une meilleure viabilité financière de sa programmation, en utilisant les mécanismes de coordination existants lorsque cela est possible.
7. La Corée devrait renforcer la capacité de la société civile coréenne à produire des résultats avec efficacité et encourager l’établissement de partenariats avec la société civile locale afin d’élargir la portée des programmes coréens, de renforcer les capacités locales et de favoriser un développement mené par les acteurs locaux.
8. En s’appuyant sur les enseignements tirés du projet pilote du CCID visant à créer des programmes intégrés et sur les travaux des comités des dons et des prêts, mis sur pied par le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Économie et des Finances, pour rapprocher programmes et les séquencer, la Corée devrait déléguer davantage de pouvoirs aux bureaux locaux des pays partenaires afin d’approfondir le dialogue au niveau des pays, notamment en leur déléguant davantage d’autorité pour définir la portée, proposer, co-créer, gérer et adapter des programmes intégrés à grande échelle.
9. La Corée devrait affecter davantage d’agents qualifiés dans le domaine du développement dans l’ensemble de l’administration afin de déployer à plus grande échelle des programmes de qualité. En particulier, les pouvoirs publics devraient trouver des moyens d’inciter à allonger les périodes entre les rotations de personnel en postes dans la coopération au développement, afin de contribuer à nouer des relations de confiance et à bâtir des partenariats plus solides, de grossir le nombre d’agents travaillant dans les pays partenaires, et d’encourager le recrutement de personnel au niveau local tout en lui donnant davantage d’autonomie pour assurer une forte présence dans les pays.
10. Afin de poursuivre l’expansion des activités du secteur privé et la mobilisation de financements privés, y compris auprès d’investisseurs locaux dans les pays partenaires, la Corée devrait :
a. donner une impulsion politique à haut niveau et signaler qu’elle est favorable à ce que les organismes d’exécution montrent une plus grande propension au risque en ce qui concerne les activités du secteur privé ;
b. continuer de développer les modalités de l’aide non liée, notamment le cofinancement avec les BMD et le soutien budgétaire, afin d’améliorer l’environnement pour les entreprises dans les pays partenaires ;
c. continuer d’encourager les projets pilotes de financement mixte, notamment par le biais de programmes et de dispositifs qui intègrent des prêts, des dons, de l’assistance technique et l’échange de connaissances entre organismes.