Il est essentiel de disposer de capacités méthodologiques internes en matière d’évaluation et d’examen, tant pour effectuer des examens en interne que pour superviser ceux qui sont confiés à des organismes externes.
L’objectif des administrateurs publics doit être de développer et de maintenir une expertise suffisante en matière d’évaluation pour assurer des analyses internes collaboratives et une gestion intelligente des commandes de travaux externes. En principe, il faut pour cela disposer d’une « masse critique » d’analystes capables de travailler ensemble et d’apprendre les uns des autres, qui contribueront ainsi au développement d’une culture de l’évaluation.
Il n’est pas nécessaire de prévoir des ressources spéciales à cet effet car les compétences requises pour l’évaluation ex post des règlements sont en grandes partie les mêmes que pour l’évaluation ex ante ou les processus d’AIR.
Le renforcement des capacités doit passer par la formation du personnel existant et par le recrutement, l’apprentissage sur le terrain étant un élément important.
Une certaine formation aux méthodes d’évaluation est utile pour la plupart du personnel travaillant dans des domaines en lien avec la politique ou la réglementation car c’est un moyen de renforcer leur capacité à discerner les différents impacts et à en tenir compte afin d’éviter les conséquences involontaires. Une telle formation contribue aussi à créer une culture de l’évaluation, généralement propice à l’élaboration de politiques fondées sur des observations factuelles. Elle peut être dispensée dans le cadre de cours spéciaux ou « sur le terrain », lesquels peuvent présenter l’avantage d’être perçus comme plus pertinents. Par exemple, dans son programme de master d’administration publique à l’attention des cadres, l’ANZSOG (Australia and New Zealand School of Government) met l’accent sur l’évaluation et propose aux gouvernements membres des modules de formation spéciaux sur les méthodes d’évaluation, en particulier l’analyse coûts-avantages.
Lorsque les capacités doivent être crées de toutes pièces, il est évident que le recrutement de personnes qui maîtrisent déjà les techniques d’évaluation est à envisager. Ces recrues présentent l’avantage de pouvoir transmettre leurs connaissances à d’autres membres du personnel.
Parallèlement, il est important de veiller à ce que les manuels d’orientation et de formation soient systématiquement mis à jour afin que le personnel reçoive une formation actualisée.
Les consultants peuvent venir compléter l’expertise disponible au sein du gouvernement, mais il convient d’examiner soigneusement comment optimiser leur contribution dans des cas spécifiques et d’éviter de faire appel à eux de façon excessive au détriment des capacités internes.
Les consultants externes, qu’il s’agisse d’universitaires ou d’entreprises spécialisées, peuvent venir compléter l’expertise gouvernementale lorsque les pouvoirs publics sont responsables des examens, en particulier lorsque des compétences spécialisées sont nécessaires (pour les analyses quantitatives ou la conception et la gestion d’enquêtes, par exemple).
Toutefois, il ne faut pas compter sur les consultants au point de dégrader les capacités d’évaluation interne. Certains examens doivent généralement être réalisés en interne (par exemple, en raison d’exigences politiques ou stratégiques) et, comme indiqué précédemment, il est essentiel que les administrations conservent une capacité de contrôle de la qualité des travaux commandés à l’extérieur. Sur ce point et sur des questions connexes, voir (Banks, 2009[1]).