Depuis 2015, à la demande des pays donateurs, l'OCDE produit des analyses des progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif fixé dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour que les pays développés mobilisent 100 milliards USD par an pour l'action climatique dans les pays en développement, dans le contexte d'une action significative d'atténuation et d'une transparence sur la mise en œuvre. Cet objectif devait initialement être atteint en 2020, et a été prolongé jusqu'en 2025.
Les analyses de l'OCDE s'appuient sur les meilleures données disponibles et un cadre comptable robuste, conforme aux résultats de la première réunion des Parties à l'Accord de Paris (CMA1) concernant les sources de financement et instruments financiers liés à la communication d'informations sur les ressources financières fournies et mobilisées par les interventions publiques. Les chiffres de l'OCDE incluent quatre composantes distinctes du financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés :
Le financement public bilatéral climatique fourni par les institutions des pays développés, notamment les agences d'aide bilatérales et les banques de développement ;
Le financement public multilatéral climatique fourni par les banques multilatérales de développement et les fonds multilatéraux pour le climat, attribué aux pays développés ;
Crédits à l'exportation liés au climat et bénéficiant d'un soutien officiel, accordés par les organismes officiels de crédit à l'exportation des pays développés, et
Le financement privé mobilisé par le financement climatique public bilatéral et multilatéral, attribué aux pays développés.
Les financements climatiques comptabilisés vis-à-vis de l'objectif des 100 milliards USD n'englobent pas l'ensemble du financement climatique dans les pays en développement. En raison du périmètre géographique, les chiffres n'incluent ni le financement public national des pays en développement, ni le financement public bilatéral entre pays en développement, ni le financement privé multilatéral et mobilisé attribuable aux pays en développement. En outre, les chiffres présentés n'incluent ni le financement privé résultant de politiques publiques, ni le financement privé investi en l'absence d'interventions publiques. Par ailleurs, si les rapports de l'OCDE liés à l'objectif de 100 milliards USD fournissent une liste des pays classés comme fournisseurs ou bénéficiaires du financement climatique dans ce contexte, il convient de noter que les "pays développés" ne constituent pas une catégorie définie dans le cadre de l'Accord de Paris.
En novembre 2023, en amont de la COP28, tout en publiant les chiffres pour 2021 (OCDE, 2023[1]), l'OCDE a indiqué que, sur la base de données préliminaires et non encore vérifiées, l'objectif semblait susceptible d'avoir été atteint en 2022. Le présent rapport confirme que l'objectif a bien été atteint en 2022, dépassant pour la première fois les 100 milliards USD et atteignant un niveau qui, selon les scénarios prospectifs de l'OCDE, n'était pas attendu avant 2025 (OCDE, 2021[2]). Conformément à la décision 1/CP.21, adoptée lors de la COP21 en 2015, les pays développés ont l'intention de poursuivre leur objectif collectif de mobilisation jusqu'en 2025, après quoi un Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NOCG) en matière de financement de la lutte contre le changement climatique devrait être fixé sur la base des négociations en cours et devant aboutir lors de la CMA6, pendant la COP29, fin de 2024.