Je suis heureux de présenter cette première édition du Rapport d'étape de l'UpM sur l'intégration régionale à un moment où souffle sur l'Union pour la région méditerranéenne (et sur le monde entier) le vent du changement provoqué par les perturbations numériques et des chaînes de valeur et que l’Union constate l'immensité des pertes socio-économiques provoquées par la pandémie actuelle de COVID-19. C'est précisément au seuil de cette nouvelle ère que les arguments en faveur d'une intégration régionale renforcée deviennent plus que pertinents ; ces arguments représentent une vision permettant de faire face à un large éventail de défis, dont l’ampleur et la portée dépassent les capacités d’un pays ou d’une entité en particulier.
Ce Rapport remplit le mandat confié au Secrétariat de l'UpM par ses États membres, décrit dans la Plan d’action de l'UpM de 2017, en vue d'élaborer un rapport d'étape sur l'intégration régionale permettant d'évaluer les progrès réalisés dans ce domaine, en utilisant des indicateurs de performance spécifiques afin d’analyser les principales tendances et évolutions. Celui-ci s’inscrit également dans la mission de l'UpM, dont l'essence est de promouvoir la coopération et l'intégration régionales d'une manière propice à la création d'un espace commun de paix, de stabilité, de sécurité et de prospérité.
Il existait un besoin évident d’un Rapport fondé sur les faits, préparé par une tierce partie crédible et neutre utilisant des données fiables et des modèles statistiques scientifiques pour couvrir les domaines politiques clés de l’intégration ; à savoir le financement du commerce, les infrastructures, la circulation des personnes, ainsi que l'enseignement supérieur. En outre, ce Rapport révolutionnaire doit transcender la présentation classique des principales conclusions pour fournir des recommandations politiques pragmatiques. Parmi les diverses conclusions de ce rapport, les données montrent que des progrès ont été réalisés au niveau de l'intégration régionale depuis le processus de Barcelone de 1995, mais celles-ci indiquent également que ces progrès ont été lents et restent en deçà du potentiel de la région en termes de capacités et de ressources. Nous croyons en ce potentiel et nous sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour le libérer.
L'intégration régionale est ancrée dans la mentalité méditerranéenne depuis des temps immémoriaux, étant l'un des principes mêmes de la résilience et de la régénération méditerranéenne. Je suis convaincu que ce Rapport aidera à orienter notre boussole collective vers une coopération renforcée et identifiera les réformes politiques indispensables qui créeront un environnement propice à un progrès durable, responsable et inclusif répondant aux aspirations légitimes de notre peuple.
Je vous invite à lire cette première édition du Rapport d'étape qui sera suivie périodiquement par d'autres éditions, ce qui nous permettra de suivre l'état d'avancement de l'intégration dans la région.
Nasser Kamel,
Secrétaire général, Union pour la Méditerranée