Cette étude a pour objectif de favoriser une compréhension commune de l’intelligence artificielle (IA), actuelle et à court terme. Elle recense les incidences économiques et sociales des technologies et applications d’IA et passe en revue les répercussions sur l’action des pouvoirs publics, en présentant des données probantes et des solutions stratégiques. Elle a en outre vocation à favoriser la coordination et la cohérence avec les débats menés au sein d’autres instances internationales, dont le G7, le G20, l’Union européenne et les Nations Unies.
L’étude s’appuie sur les conclusions de la conférence organisée par l’OCDE en octobre 2017 sur le thème AI: Intelligent Machines, Smart Policies (http://oe.cd/ai2017) ; sur les activités et débats menés par le Groupe d’experts sur l’intelligence artificielle à l’OCDE (AIGO) entre septembre 2018 et février 2019 ; et sur la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur l’intelligence artificielle. Elle a, à son tour, nourri le projet de l’OCDE « Vers le numérique » et la publication de l’OCDE Vers le numérique : forger des politiques au service de vies meilleures.
Le chapitre 1, qui dresse un tour d’horizon du « Paysage technique de l’IA », retrace la genèse de l’intelligence artificielle, de la naissance de l’IA symbolique dans les années 50 aux dernières avancées dans le domaine de l’apprentissage automatique. Il présente les travaux menés par le Groupe d’experts sur l’intelligence artificielle à l’OCDE (AIGO) pour décrire les systèmes d’IA – qui établissent des prévisions, formulent des recommandations ou prennent des décisions influant sur l’environnement – et leur cycle de vie. Il propose également une taxinomie de recherche destinée à aider les décideurs à décrypter les tendances en matière d’IA et identifier les enjeux stratégiques qui en découlent.
Le chapitre 2, consacré au « Paysage économique de l’IA », présente le rôle de l’IA en tant que technologie émergente à visée générique ouvrant la voie à une diminution du coût des prévisions et une optimisation de la prise de décisions. L’exploitation de l’IA exige de réaliser des investissements complémentaires dans les données, les compétences et la transformation numérique des flux de travail, et d’être à même d’adapter les processus organisationnels. Ce chapitre passe également en revue les tendances en termes de capital-investissement dans les startups spécialisées dans l’IA.
Le chapitre 3, qui aborde les « Applications de l’intelligence artificielle », recense dix domaines dans lesquels les technologies de l’IA connaissent une percée rapide – les transports, l’agriculture, la finance, le marketing et la publicité, la science, la santé, la justice pénale, la sécurité, le secteur public et les applications de réalité augmentée et de réalité virtuelle. Dans tous ces domaines, l’utilisation de l’IA est synonyme d’amélioration de l’efficience de la prise de décisions, de réduction des coûts et d’optimisation des ressources.
Le chapitre 4, qui étudie les « Considérations de politique publique », examine les problématiques phares que soulève la diffusion de l’IA. Il expose les Principes de l’OCDE en matière d’IA, adoptés en mai 2019, dont il détaille d’abord les valeurs : croissance inclusive, développement durable et bien-être ; valeurs centrées sur l’humain et équité ; transparence et explicabilité ; robustesse, sûreté et sécurité ; et responsabilité. Dans un deuxième temps, il s’intéresse aux politiques nationales à mettre en place pour promouvoir des systèmes d’IA dignes de confiance et se penche en particulier sur des domaines d’action phares : l’investissement dans des activités de recherche et de développement responsables en matière d’IA ; l’instauration d’un écosystème numérique propice à l’IA ; la mise en place d’un cadre d’action favorisant l’innovation dans l’IA ; l’accompagnement des travailleurs afin de les préparer à la transformation des emplois et le développement des compétences ; et la mesure des progrès.
Le chapitre 5, consacré aux « Politiques et initiatives dans le domaine de l’IA », illustre la place de plus en plus importante qu’elle occupe dans les priorités d’action des acteurs aux niveaux tant national qu’international. Tous les groupes de parties prenantes – pouvoirs publics et organisations intergouvernementales, mais aussi entreprises, organismes techniques, universitaires, société civile et syndicats – mènent une réflexion sur la façon d’orienter le développement et le déploiement de l’IA afin qu’ils servent l’ensemble de la société.
La présente étude a été déclassifiée, selon la procédure écrite, par le Comité de la politique de l’économie numérique de l’OCDE (CPEN) le 10 avril 2019 et préparée en vue de sa publication par le Secrétariat de l’OCDE.