Eleanor Carey
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Harsh Desai
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Yasmin Ahmad
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Eleanor Carey
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Harsh Desai
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Yasmin Ahmad
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a des répercussions directes et indirectes sur la composition de l'aide publique au développement (APD) et sur les pressions auxquelles elle est soumise. La forte hausse du soutien à l’Ukraine, associée aux dépenses liées à l'accueil des réfugiés dans les pays de l’OCDE ont porté l’APD au niveau le plus élevé jamais enregistré. Dans le même temps, la demande de ressources, déjà accentuée par la crise du COVID-19, continue de croître ailleurs dans le monde, tandis que la guerre modifie le type et le niveau de soutien requis par les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ce chapitre apporte des éclairages sur la façon dont la communauté de la coopération pour le développement fait face à cette demande sans précédent, et signale les tendances susceptibles d'influer sur l’APD en 2023 et 2024.
Ce document a été élaboré sous la direction de Pilar Garrido, Directrice de la Coopération pour le développement ; Rahul Malhotra, Chef de division, Direction de la coopération pour le développement ; et Ida Mc Donnell, responsable de l’équipe chargée du rapport Coopération pour le développement. Misha Pinkhasov s’est chargé de la révision du document et de la relecture des épreuves.
Des remerciements particuliers vont à Maayan Sacher pour son assistance en recherche.
Les auteurs remercient également, pour leurs contributions et retours d’information : Mark Baldock, Joëlle Bassoul, Elena Bernaldo de Quiros, Emily Bosch, Olivier Bouret, Olivier Cattaneo, Thea Christiansen, Stephanie Coïc, Pietrangelo de Biase, Jean-Christophe Dumont, Cyprien Fabre, Philippe Hervé, Jens Hesseman, Renwick Irvine, Ola Kasneci, Anita King, Fatos Koc, Ave Lauren, Rachel Morris, Amalia Pape, Santhosh Persaud, Henri-Bernard Solignac Lecomte, Andrzej Suchodolski, Sarah Spencer-Bernard, et William Tompson.
Les orientations fournies par le Président du CAD, Carsten Staur, sont également appréciées.
1. Le soutien des donneurs à l’Ukraine atteint le deuxième niveau le plus élevé derrière celui apporté à l’Iraq en 2005. Ce soutien, ainsi que l'aide aux réfugiés, ont porté en 2022 l’APD au niveau le plus élevé jamais enregistré, soit 204 milliards USD. Les pays du Comité d'aide au développement (CAD) ont consacré plus de 16 milliards USD au soutien à l’Ukraine, un montant auquel s’ajoutent les 10 milliards USD versés par les institutions de l’UE. Il s'agit du deuxième montant d'aide le plus élevé jamais alloué à un seul pays en une seule année, derrière les 27.4 milliards USD versés à l’Iraq en 2005, notamment dans le cadre d'opérations exceptionnelles d’allègement de la dette.
2. La hausse du coût des réfugiés dans les pays donneurs pourrait se prolonger. Le coût de l'accueil des réfugiés dans les pays du CAD a bondi de 12.8 milliards USD en 2021 à 29.3 milliards USD en 2022, et a plus que doublé en proportion des budgets d’APD. Les arrivées de réfugiés ukrainiens ont coïncidé avec une forte hausse des entrées de réfugiés dans les pays du CAD en provenance d'autres pays, ce qui fait craindre que les membres du CAD continuent d'allouer une proportion élevée de leur APD au coût des réfugiés au détriment des ODD et de la transition climatique dans les pays en développement, si ces dépenses ne sont pas additionnelles.
3. La reconstruction de l’Ukraine nécessitera l’adoption d’approches innovantes en matière de financement, dans lesquelles l’APD jouera un rôle circonscrit. On estime à plus de 400 milliards USD sur plus de dix ans le coût de la reconstruction et de la reprise, soit près du double des dépenses globales d’APD des pays du CAD en 2022. Les financements publics et des donneurs ne suffiront pas : les autorités ukrainiennes et leurs partenaires, en particulier les institutions financières internationales, s’emploient à mettre en place des mécanismes destinés à mobiliser les investissements privés.
4. La demande d’APD dépasse de loin l'offre, d’où la nécessité d’optimiser l'impact de chaque dollar. L’APD bilatérale versée par les pays du CAD aux pays les moins avancés et à l’Afrique subsaharienne a reculé de respectivement 0.7 % et 7.8 % entre 2021 et 2022. Au cours de la même période, la crise du COVID-19 et la guerre d'agression menée par la Russie contre l’Ukraine ont provoqué une inflation record, une escalade de la dette publique, des crises alimentaires et la première hausse de la pauvreté depuis des décennies. Des chocs soudains, tels que le tremblement de terre en Türkiye et en Syrie et l'éclatement du conflit au Soudan ont augmenté les besoins d'assistance humanitaire déjà en hausse. Prises ensemble, ces crises soumettent les budgets d’APD à d’énormes pressions.
5. La hausse des besoins de financement concessionnel du développement et d'aide humanitaire est extrêmement hétérogène entre les pays en développement, ce qui nécessite des stratégies sur mesure en matière de développement international. Le nombre des pays éligibles à l’APD s’élève à cent-quarante-et-un. En 2022, la croissance de leur PIB allait de - 30 % en Ukraine à 62.3 % au Guyana, et l'inflation variait entre 1.5 % au Bénin et 200 % au Venezuela. L’Asie-Pacifique et l’Afrique du Nord étaient les régions les plus vulnérables face à la chute des exportations de blé de l’Ukraine. L’Afrique subsaharienne a eu du mal à compenser la baisse des exportations d’engrais, ce qui a entrainé un recul de la consommation de 25 %. Les donneurs doivent répondre avec efficacité et impact à cet environnement en évolution rapide.
6. Les niveaux élevés d’endettement constituent un défi majeur pour les pays à faible revenu en 2023 et au-delà. Ce sont les détenteurs d’obligations et d’autres créanciers privés qui détiennent aujourd'hui les plus hauts niveaux de dette des pays en développement. La Chine est pour sa part le premier prêteur bilatéral des pays en développement, devançant tous les prêteurs bilatéraux du Club de Paris pris ensemble. Les prêts d’APD ne représentent qu'une faible proportion dans la composition de la dette de la plupart des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire, mais la demande de ressources concessionnelles va continuer à augmenter. Pour les pays privés d’un accès au marché, l’APD demeure vitale.
En 2021 et 2022, l'aide publique au développement (APD) a atteint des niveaux jamais enregistrés auparavant, essentiellement sous l’effet des mesures prises face aux crises consécutives au COVID-19 et à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. La capacité de l’APD d’affronter ces chocs soudains en a souligné l'importance. Au même moment, le recours croissant à l’APD dans le cadre d'interventions d’urgence suscite des préoccupations quant aux répercussions que cette évolution pourrait avoir sur la composition du budget alloué au développement, notamment en termes de diminution éventuelle des fonds alloués aux besoins de développement à long terme.
Ce chapitre décrit les répercussions directes et indirectes de la guerre en Ukraine sur l’offre et la demande d’APD. La croissance en berne du produit intérieur brut (PIB) et les niveaux élevés d'inflation n'ont pas réduit l’offre d’APD en 2022. Les prévisions montrent que l’APD restera essentielle pour les pays qui en bénéficient, en particulier en Afrique et dans les pays moins avancés (PMA) où elle représente une part plus importante du PIB que dans d'autres pays qui y sont éligibles. En dépit de son importance, la proportion d’APD qui cible ces contextes a diminué ces dernières années. Dans ce contexte, ce chapitre examine les répercussions directes de la guerre sur l’APD, notamment la hausse du soutien apporté par les membres du Comité d'aide au développement (CAD) à l’Ukraine, qui est principalement due aux institutions de l’Union européenne (UE) et aux États-Unis, et des dépenses d'accueil des réfugiés d’Ukraine au cours d'une année où le nombre de réfugiés de tous les pays a atteint un niveau record. Ailleurs, la guerre et la crise du COVID-19 qui l’a précédée ont entrainé une crise du coût de la vie, un alourdissement du fardeau de la dette et une hausse de la pauvreté, ce qui a renforcé les pressions exercées sur les budgets d’APD et d'autres sources de financement pour apporter un soutien ciblé qui tient compte de ces changements rapides.
En plus de réformer le système financier international (ce que réclament avec force les pays en développement), de mobiliser des financements à l’appui des Objectifs de développement durable et de financer les engagements climatiques anciens et nouveaux, les fournisseurs de coopération pour le développement sont confrontés en 2023 à deux défis majeurs : 1) faire face aux coûts de reconstruction de l’Ukraine, et 2) prendre des mesures face aux niveaux croissants d’endettement et à l’accès insuffisant aux financements des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PRITI). Ce chapitre souligne l'importance du rôle de tous les acteurs dans la réponse à apporter à ces besoins complexes, et rappelle la mission plus limitée et circonscrite de l’APD par rapport à d'autres apports de ressources dans la prise en charge des besoins considérables en financement du développement.
Il fait fond sur trois éditions précédentes qui examinent l'impact des crises mondiales sur l’APD (Ahmad et Carey, 2022[1] ; Ahmad et Carey, 2021[2] ; Ahmad et al., 2020[3]) et soumet un socle de données concrètes inédit aux membres du CAD et aux pays éligibles à l'APD, notamment des variables économiques clés qui renseignent sur le contexte de l’offre et la demande d’APD, ainsi que des variables spécifiques en lien avec le soutien apporté à la population ukrainienne (Annexe A, Annexe B et Annexe C).
En 2022, l’aide publique au développement (APD) consentie par les pays membres du CAD s’est montée à 204.0 milliards USD en 2022, ce qui représente une augmentation de 13.6 % en termes réels par rapport à 2021. Il s’agit de l’un des taux de croissance les plus élevés jamais enregistrés pour l’APD, et ceci dans une période d’incertitude économique mondiale et, pour les pays de l’OCDE, de croissance du PIB qui ralentit mais reste positive (L’aide publique au développement apportée par les pays du CAD de l’OCDE continue d’augmenter malgré un ralentissement de l’activité économique). En outre, l’APD a représenté 0.36 % du revenu national brut (RNB) cumulé des pays du CAD, soit la proportion la plus élevée en 40 ans. L’APD continue d’avoir un effet contracyclique, comme le montrait une analyse antérieure (OCDE, 2022[4]).
L’APD bilatérale nette destinée à l’Ukraine (16.1 milliards USD) et l’APD consacrée au traitement et à l’accueil des réfugiés dans les pays donneurs (29.3 milliards USD), représentant, à elles deux, 22 % de l’APD totale en 2022, contribuent à expliquer cette hausse record dans les niveaux d’APD (Le soutien apporté face au COVID‑19 a reculé en 2022, mais l’aide publique au développement (APD) adressée à l’Ukraine et le coût des réfugiés dans les pays donneurs ainsi que toutes les autres formes d’APD ont augmenté). Si l’on déduit le coût des réfugiés dans les pays donneurs et l’aide destinée à l’Ukraine, l’APD nette a baissé de 2 % entre 2021 et 2022, essentiellement sous l’effet d’un recul de l’APD consacrée aux dons de vaccins contre le COVID‑19 aux pays en développement.
Si l’on déduit le coût des réfugiés dans les pays donneurs et l’aide destinée à l’Ukraine, l’APD nette a baissé de 2 % entre 2021 et 2022, essentiellement sous l’effet d’un recul de l’APD consacrée aux dons de vaccins contre le COVID‑19 aux pays en développement.
L’APD délivrée par les membres pour faire face à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ou au COVID‑19 sont des exemples d’une « APD utile dans les crises » (Melonio, Rioux et Naudet, 2022, p. 12[7]), que l’on peut verser rapidement et avec souplesse là où elle est indispensable. Toutefois, malgré cette hausse, les dépenses d’APD restent en deçà des engagements, tels que l’objectif fixé par les Nations Unies de consacrer 0.7 % du RNB à l’APD.
Les budgets d’APD ont augmenté entre 2021 et 2022 dans 27 des 31 membres du CAD1, malgré des écarts dans leur conjoncture économique respective : la croissance du PIB s’est échelonnée entre 1 % au Japon et 10.1 % en Irlande, tandis que l’inflation globale variait entre 2.5 % au Japon et 18.8 % en Lituanie (Annexe A). Les prévisions indiquent que la croissance du PIB va continuer de ralentir dans les pays du CAD, pour atteindre une moyenne de 1 % en 2023 (voire baisser dans certains pays2) et 1.7 % en 2024 (en hausse dans tous les pays). D’après les prévisions, l’inflation globale dans les pays du CAD devrait ralentir à 6.5 % en 2023 et à 3.3 % en 2024 (OCDE, 2022[9] ; OCDE, 2023[10]), même si ces chiffres restent supérieurs aux cibles des banques centrales et que des préoccupations persistent quant à l’inflation sous-jacente, qui devrait rester forte dans les économies avancées au moins jusqu’en 2025 (FMI, 2023[11]). En 2022, 11 milliards USD de l’accroissement de l’APD, ce qui représente 5.2 % de l’APD totale, ont permis de compenser la hausse des prix. En 2023, il faudrait que l’APD augmente de 9 milliards USD pour compenser l’inflation prévue dans les pays du CAD (autrement dit pour que les volumes d’APD offrent le même pouvoir d’achat en 2023 qu’en 2022). Il faudra peut-être prêter une attention particulière aux niveaux d’APD apportés aux pays dans lesquels les prévisions anticipent une contraction du PIB en 2023 s’il en découle des réductions des dépenses publiques ou des baisses d’APD correspondant à celles du PIB.
Il faudrait que l’APD augmente de 9 milliards USD en 2023 pour compenser l’inflation prévue dans les pays du CAD.
Il semble que les dépenses publiques et la dette publique resteront relativement stables dans les pays du CAD en 2023 (Annexe A) mais l’encours de la dette demeurera substantiellement plus élevé qu’il ne l’était avant la pandémie (OCDE, 2023[12] ; FMI, 2023[13]). Si les facteurs économiques ne sont pas les principaux déterminants des niveaux d’APD (Ahmad et al., 2020[3]), cette relative stabilité pourrait créer des conditions favorables pour que les efforts d’APD se maintiennent au niveau de 2022 (0.36 % du RNB collectif), après une longue période de stagnation, ou affichent de nouvelles hausses, qui permettraient de progresser vers la cible de 0.7 % du RNB consacré à l’APD fixée par les Nations Unies. Il convient de noter que le coût de l’emprunt augmente, et qu’entre 2023 et 2025, près de la moitié des titres de créance négociables des pays de l’OCDE doivent être refinancé ou arrivent à la date de refixation, où ils seront assortis d’un nouveau taux d’intérêt (OCDE, 2023[12]), ce qui pourrait conduire à des situations budgétaires plus tendues. Cependant, l’APD ne représente qu’une petite fraction des dépenses des administrations publiques, si bien que la réduction de cette enveloppe ne libérerait pas beaucoup d’espace budgétaire pour les fournisseurs (Carey et Desai, 2023[14]).
Les pays en développement subissaient une baisse marquée des recettes publiques et des investissements directs étrangers dès avant la prise en compte des effets des récentes crises sur les échanges et les recettes fiscales (CNUCED, 2022[15] ; OCDE, 2022[16]). La guerre d’agression menée par la Russie, en particulier, a mis un coup d’arrêt au redressement des recettes publiques dans les pays en développement, qui devraient rester quasiment 20 % en dessous des projections faites avant la pandémie (OCDE, 2022[16]). Toutefois, en 2022, la croissance du PIB dans les marchés émergents et les économies en développement (4 %) était plus forte que dans les économies avancées (3.4 %) et devrait atteindre 3.9 % en 2023 et 4.2 % en 2024 (FMI, 2023[13]). La croissance des pays à faible revenu (PFR) devrait ressortir, en moyenne, à 5.1 % sur la période 2023‑24, mais ce ne sera pas suffisant pour répondre à leurs besoins (FMI, 2023[13]). On estime que les PFR auront besoin de 440 milliards USD supplémentaires pour 2022‑26 (FMI, 2022[17]). L’inflation dans les marchés émergents et les économies en développement était supérieure à la moyenne mondiale et à celle des économies avancées en 2022, et devrait le rester jusqu’en 2025, ce qui se traduira par une exacerbation de leurs besoins financiers (FMI, 2023[13]). Ces moyennes masquent des écarts importants entre les différents pays éligibles à l’APD, la croissance du PIB variant entre ‑30 % en Ukraine et 62.3 % au Guyana (croissance tirée par le secteur pétrolier) et l’inflation entre 1.5 % au Bénin et 200 % au Venezuela (Annexe B). L’importance relative de l’APD change radicalement en fonction de ces facteurs, et d’autres.
La région de l’Afrique subsaharienne, où se concentrent un grand nombre de PMA, a enregistré une stagnation des recettes publiques et une baisse des envois de fonds et de l’investissement direct étranger3. L’APD reste une partie vitale de la combinaison de financements, dépassant toutes les sources en proportion du PIB/RNB hormis les recettes publiques en Afrique subsaharienne et dans les PMA (L’APD constitue une partie vitale de la combinaison de financements dont disposent les pays en développement, surtout en Afrique subsaharienne et dans les pays les moins avancés). Globalement, l’APD bilatérale apportée par les pays du CAD aux PMA a augmenté, en volume, de 8.5 % entre 2010 et 2022, même si l’on note une baisse de 0.7 % entre 2021 et 2022. Cependant, en proportion du RNB des PMA, l’APD nette totale fournie aux PMA (qui comprend également les apports des organisations multilatérales et les contributions d’autres apporteurs publics) a reculé de 1.7 point de pourcentage entre 2010 et 2021. En outre, l’APD dirigée vers la région de l’Afrique subsaharienne a chuté de 7.8 % entre 2021 et 2022 (OCDE, 2023[18])4, évolution qui, compte tenu de l’importance considérable que revêt l’APD pour les PMA, mérite une attention particulière.
L’APD reste une partie vitale de la combinaison de financements, dépassant toutes les sources hormis les recettes publiques en Afrique subsaharienne et dans les PMA.
En 2021, les PMA ayant reçu le plus d’APD bilatérale nette de la part des pays du CAD étaient le Bangladesh, l’Afghanistan, l’Éthiopie, le Yémen et la République démocratique du Congo : à eux cinq, ils ont reçu 39 % des apports totaux aux PMA. L’APD nette ciblant les cinq premiers destinataires a augmenté sur la période 2012‑21, hormis pour l’Afghanistan, où elle a reculé de 43 % sur la même période. Les principaux pays donneurs étaient les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, lesquels ont fourni près des trois quarts des apports d’APD des pays du CAD aux PMA en 2021. L’effet combiné de la baisse de l’APD nette à l’un principaux PMA bénéficiaires, à savoir l’Afghanistan, et de la chute de l’APD bilatérale apportée par l’un des principaux donneurs, à savoir le Royaume-Uni (‑40 % entre 2020 et 2021, en raison du plafonnement de son APD en pourcentage du RNB), non compensées par des hausses des apports d’APD par d’autres fournisseurs ou à d’autres PMA, explique le recul de l’APD dispensée à cette catégorie de pays. Les fournisseurs multilatéraux ont alloué un peu plus d’un tiers de leurs apports concessionnels à cinq pays : le Soudan, la République Démocratique du Congo, le Bangladesh, l’Éthiopie et la Tanzanie, sachant que les principaux fournisseurs, à savoir les institutions de l’Union européenne et la Banque mondiale, ont apporté plus de la moitié de l’aide.
Il est possible que les sorties de fonds des organisations multilatérales en 2022 puissent compenser la tendance à la baisse de l’APD bilatérale aux PMA et à l’Afrique subsaharienne entre 2021 et 2022. Cela ne pourra être confirmé qu’avec la publication des statistiques finales de l’aide en décembre 20235, mais une analyse rétrospective suggère qu’en moyenne, la proportion estimée de l’APD multilatérale ciblant l’Afrique subsaharienne entre 2012 et 2021 est ressortie à 40.4 %, avec une tendance à la hausse sur l’ensemble de la décennie, contre une moyenne de 26.1 % pour l’APD bilatérale, affichant une tendance à la baisse. De même, on estime que sur cette période, en moyenne, 36.8 % de l’APD multilatérale ciblait les PMA, contre 27.2 % de l’APD bilatérale. Ainsi, si l’on applique le taux annuel moyen d’évolution observé entre 2012 et 2021 au volume d’apports versés par les organismes multilatéraux aux PMA en 2021, l’APD totale aux PMA devrait augmenter de 0.5 %, alors que l’APD bilatérale seule devrait reculer de 0.7%6. Toutefois, les niveaux de concessionnalité ne sont pas les mêmes : en moyenne, entre 2019 et 2021, 55 % des apports versés par les organismes multilatéraux aux PMA (et 53 % à l’Afrique subsaharienne) reposaient sur des dons, contre 87 % de l’APD bilatérale allouée aux PMA (et 90 % à l’Afrique subsaharienne). Si les fournisseurs bilatéraux se servent du système multilatéral de manière stratégique pour acheminer de l’aide aux pays qui en ont besoin, il convient de ne pas négliger le fait que les niveaux de concessionnalité ne sont pas les mêmes. Le financement multilatéral du développement continue, globalement, de privilégier les pays à revenu intermédiaire (OCDE, 2022[19]).
Si les fournisseurs bilatéraux se servent du système multilatéral de manière stratégique pour acheminer de l’aide aux pays qui en ont besoin, il convient de ne pas négliger le fait que les niveaux de concessionnalité ne sont pas les mêmes.
En plus du soutien dispensé par les membres du CAD, esquissé ci-dessus, les pays à revenu faible ou intermédiaire reçoivent des financements de divers partenaires, qui apportent différents types et niveaux de soutien en fonction des besoins de financement, des priorités géographiques et thématiques, des partenariats préexistants et des capacités dont disposent les pays pour gérer tel ou tel type de financement. En 2021, les principaux bénéficiaires des volumes d’aide combinés des pays du CAD étaient l’Inde, le Bangladesh et l’Afghanistan, tandis que les fournisseurs multilatéraux ont consacré les sommes les plus importantes au Soudan, au Pakistan et au Bangladesh. D’autres fournisseurs publics7 ont concentré leur aide sur la République arabe syrienne et l’Égypte8 (Divers apporteurs publics fournissent de l’APD aux pays en développement). En 2021, les pays du CAD ont fourni au total 90.7 % de l’ensemble de l’APD reçue par les pays en développement de la part de tous les fournisseurs ayant communiqué leurs statistiques d’aide à l’OCDE.
Les données finales désagrégées concernant 2022, qui seront disponibles à la fin de l’année 2023, permettront une analyse complémentaire, notamment sur les points suivants :
Ventilation de l’aide publique au développement (APD) de 2022 fournie par tous les apporteurs publics à certains pays à revenu faible ou intermédiaire.
Suivi des apports multilatéraux en 2022, permettant une analyse de l’ensemble des sommes reçues par les pays éligibles à l’APD de sources aussi bien bilatérales que multilatérales.
La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a provoqué une double réaction au niveau des budgets d’APD : des versements massifs de financements concessionnels ont été destinés à l’Ukraine et des dépenses importantes ont été consacrées par les pays du CAD à l’accueil des personnes fuyant la guerre.
Les dépenses bilatérales des pays du CAD en faveur de l’Ukraine se sont élevées à 16.1 milliards USD en 2022, soit le deuxième montant d'aide le plus élevé jamais alloué à un pays unique en une seule année, derrière les 27.4 milliards USD versés à l’Iraq en 2005, dont la moitié correspondait à des opérations d’allègement de la dette. À titre de comparaison, le volume de l’APD destinée à l’Ukraine en 2022 est supérieur à celui de l’APD bilatérale reçue collectivement par les cinq premiers destinataires en 20219 et représente plus du double des versements jamais reçus en une année par les trois pays réunis que sont l’Afghanistan, la Syrie et le Yémen10. Les institutions de l’UE ont alloué 10.6 milliards USD supplémentaires, ce qui représente 38.4 % de leur APD totale. En comparaison, en 2021, avec 2.1 milliards USD, l’Égypte était le premier pays destinataire de l’APD bilatérale des institutions de l’UE. Au total, les membres du CAD tous confondus ont mobilisé 26.7 milliards USD en APD à destination de l’Ukraine en 2022.
Selon le suivi assuré par l’Institut Kiel jusqu’au 24 février 202311, les engagements de soutien humanitaire et financier des membres du CAD en faveur de l’Ukraine s’élevaient à près de 81 milliards USD (Kiel Institute, 2023[20]) (L’APD allouée par les membres du CAD à l’Ukraine en 2022 équivalait à un tiers des engagements de soutien financier et humanitaire en faveur de ce pays). L’écart important entre les engagements annoncés et les apports d’APD effectivement notifiés s’explique probablement par les facteurs suivants (non exhaustifs) : les engagements ne sont pas équivalents aux versements ; les engagements annoncés en 2022 sont versés sur plusieurs années ; le soutien financier et humanitaire ne remplit pas toujours les critères de prise en compte dans l’APD même si l’Ukraine est éligible à cette dernière ; les données relatives à l’APD de 2022 sont préliminaires et les déclarants recueillent encore des informations sur le soutien total apporté à l’Ukraine pour cette année-là. Les données préliminaires relatives au soutien apporté à l’Ukraine au titre de l’APD de 2022 équivalent par conséquent à environ un tiers du montant des engagements de soutien financier et humanitaire annoncés depuis le début de la guerre.
Les données préliminaires relatives au soutien apporté à l’Ukraine au titre de l’APD de 2022 équivalent par conséquent à environ un tiers du montant des engagements de soutien financier et humanitaire annoncés depuis le début de la guerre.
Les versements d’APD à destination de l’Ukraine en 2022 équivalent à 40 % environ des engagements d’assistance militaire des membres du CAD (66 milliards USD), celle-ci n’étant pas comptabilisable dans l’APD, et à une faible proportion des dépenses militaires consenties par les États d’Europe centrale et occidentale en 2022, en partie en réaction à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine (SIPRI, 2023[21]). L’APD représente donc une part relativement faible de cet effort budgétaire plus large.
L’évolution du soutien à l’Ukraine tient en grande partie aux apports de deux donneurs : les institutions de l’UE (voir le Profil de la coopération pour le développement correspondant (OECD, 2022[22]) et les États-Unis (voir leur Profil (OECD, 2022[23]). Les engagements les plus élevés recensés par l’Institut Kiel se montent à 30 milliards USD pour les institutions de l’UE et à 28 milliards USD pour les États-Unis, la majeure partie sous forme de soutien financier. Les données préliminaires relatives aux versements d’APD bilatérale nette illustrent cette prédominance, l’UE (avec 10.6 milliards USD) et les États-Unis (8.9 milliards USD) figurant en tête des donneurs à l’Ukraine en 2022 (Sur l’ensemble des membres du CAD, les institutions de l’UE et les États-Unis se placent au premier rang en termes d’engagements et de versements d’APD en faveur de l’Ukraine).
L’évolution du soutien à l’Ukraine tient en grande partie aux apports de deux donneurs : l’Union européenne et les États-Unis.
D’après l’outil de suivi de l’Institut Kiel, près de 42 milliards USD, soit un peu plus de la moitié du total des engagements d’aide financière, ont été fournis sous forme de prêts. Les divers engagements des institutions de l’UE se sont élevés au total à 29.7 milliards USD, le plus volumineux d’entre eux (18 milliards EUR) étant destiné au soutien à la stabilité macroéconomique, aux services publics et aux salaires, ainsi qu’au financement de la reconstruction d’infrastructures essentielles. Déjà avant la guerre, l’UE apportait un soutien à l’Ukraine sous forme de prêts et les prêts consentis au titre du soutien budgétaire général et d’investissements dans les infrastructures avaient nettement augmenté en 2020 (OCDE, 2022[4]). En date de février 2023, d’autres engagements de prêts importants avaient été pris par le Japon (6.1 milliards USD), le Canada (1.8 milliard USD) et la France (0.7 milliard USD). Les membres du G7 et du Club de Paris ont annoncé la suspension des paiements au titre du service de la dette de l’Ukraine à compter du 1er août 2022 et jusqu’à la fin de 2023, avec la possibilité de proroger cette suspension d’une année (Parlement européen, 2023[24]). Les prêts ne constituent pas un mécanisme de financement inhabituel pour les pays à revenu intermédiaire comme l’Ukraine. Cette catégorie de pays a reçu 43 % des prêts d’APD en 2021, dont la valeur représentait 18 % de l’APD bilatérale brute de l’année.
La division entre soutien financier (orienté vers le développement) et soutien humanitaire diffère très nettement dans le cas de l’Ukraine par rapport à d’autres conflits. Les estimations d’engagements financiers à destination de l’Ukraine tendent à indiquer que l’aide humanitaire annoncée représente un cinquième de l’assistance financière totale (Kiel Institute, 2023[20])12. À l’inverse, au cours de la première année du violent conflit qui a éclaté en Afghanistan (2001), 82 % des versements d’APD bilatérale correspondaient à une assistance humanitaire. De même, pendant les premières années des violents conflits qui ont touché la Syrie (2012) et le Yémen (2015), l’aide humanitaire représentait respectivement 82 % et 66 % de l’APD totale (L’assistance humanitaire et l’aide au développement apportées à l’Ukraine à ce jour : une répartition atypique). Dans ces deux cas notamment, plus de 70 % de l’APD correspondaient encore à une assistance humanitaire après la première année de conflit et jusqu’en 2021 : le modèle adopté par les donneurs du CAD pour faire face aux crises reste excessivement axé, sur le long terme, sur le soutien humanitaire (OCDE, 2023[25]). Par ailleurs, la Syrie comme le Yémen faisaient partie des pays à revenu intermédiaire avant d’être touchés par ces conflits et ont depuis été rétrogradés dans la catégorie des pays à faible revenu (Banque mondiale, 2023[26]).
Pourquoi le soutien à l’Ukraine est-il orienté davantage vers le développement plutôt que vers l’assistance humanitaire ? Tout d’abord, le gouvernement ukrainien se trouve toujours sur place et continue d’assurer et de coordonner les services publics, d’où le rôle limité des acteurs humanitaires pour combler les lacunes dans ce domaine. Ensuite, parce qu’il existe déjà des infrastructures et parce que l’économie fonctionne partiellement, les besoins humanitaires ne sont pas aussi importants que dans d’autres situations de conflit – même s’il faut reconnaître la gravité des besoins humanitaires des populations déplacées à l’intérieur du territoire et dans les régions du pays sous contrôle militaire de la Russie (OCHA, 2022[27]). Troisièmement, le fait que cette guerre se déroule à proximité du territoire d’autres membres de l’OCDE, en particulier en Europe, s’est traduit par une hausse des dotations budgétaires destinées à l’accueil des réfugiés, à un niveau supérieur à ce qui était le cas dans d’autres conflits, ce qui pourrait expliquer certains écarts de dépenses. Enfin, la structure des dépenses peut aussi être une indication du soutien politique stratégique apporté au gouvernement ukrainien.
La nature des réponses apportées a des implications pour les efforts de reconstruction et de relance d’après-guerre (voir ci-après « Tendances à suivre en 2023 et au-delà : l’Ukraine et la dette »), ainsi que pour les interventions des donneurs face à d’autres conflits, alors qu’ils s’efforcent en particulier de renforcer la cohérence et la complémentarité de leur action à tous les niveaux de l’articulation entre action humanitaire, développement et recherche de la paix (OCDE-CAD, 2019[28]). Ainsi, cette composition de l’assistance apportée à l’Ukraine souligne le fait que si l’aide humanitaire est importante pour répondre aux besoins immédiats qui se manifestent en début de conflit, ce n’est pas le seul mécanisme auquel les donneurs peuvent avoir recours dans de telles situations : l’aide au développement et l’assistance en faveur de la paix peuvent également jouer un rôle important, selon le contexte (OCDE, 2023[25]). Il importe que les donneurs prennent en compte l’ensemble des mécanismes et outils disponibles pour s’assurer que les ressources financières appropriées parviennent aux pays qui en ont effectivement besoin, au moment où ils en ont besoin.
En date d’avril 2023, plus de 8 millions de réfugiés en provenance d’Ukraine étaient enregistrés en Europe, un peu plus de 5 millions d’entre eux ayant demandé à bénéficier d’une protection temporaire ou d’autres dispositifs nationaux similaires depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie (HCR, 2023[29]). La hausse du nombre de réfugiés ukrainiens s’est inscrite dans un contexte de pressions grandissantes exercées sur les systèmes d’asile, d’autres facteurs comme le changement climatique, les conflits et la levée des interdictions de déplacement liées à la pandémie de COVID-19 ayant entraîné une augmentation du nombre de personnes sollicitant une protection. Rien qu’au cours des six premiers mois de 2022, les pays du CAD dans leur ensemble ont reçu, toutes régions d’origine confondues, des demandes d’asile équivalant à 72 % de la totalité des demandes reçues en 2021 ; certains ont même reçu deux fois plus de demandes au cours de ce premier semestre que pendant toute l’année précédente (Annexe B). Dans les pays de l’Union européenne, le nombre de primo-demandeurs d’asile s’est accru de 64 % entre 2021 et 2022 (Eurostat, 2023[30]), la Syrie, l’Afghanistan et la Türkiye figurant en tête de liste des pays d’origine des personnes sollicitant une protection (AUEA, 2023[31]). En 2021, les États-Unis se sont fixé l’objectif de porter à plus grande échelle leur programme d’admission de réfugiés (USRAP) de manière à accueillir 125 000 personnes chaque année, ce qui s’est traduit par une augmentation des admissions en 2022 et par la réinstallation de 80 000 Afghans (Département d’État américain, 2023[32]).
La hausse du nombre de réfugiés ukrainiens s’est inscrite dans un contexte de pressions grandissantes exercées sur les systèmes d’asile, d’autres facteurs comme le changement climatique, les conflits et la levée des interdictions de déplacement liées à la pandémie de COVID-19 ayant entraîné une augmentation du nombre de personnes sollicitant une protection.
Le coût des réfugiés dans les pays donneurs financé par les budgets d’APD est passé de 12.8 milliards USD en 2021 (soit 6.9 % de l’APD totale déployée par les membres du CAD cette année-là) à 29.3 milliards USD en 2022 (14.4 % de l’APD totale)13. En pourcentage des budgets d’APD, ce coût s’est accru pour la plupart des membres, mais pas de manière uniforme (Les dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donneurs ont eu des effets variables sur les budgets d’APD). La hausse de l’APD entre 2021 et 2022 a été suffisante pour absorber celle des dépenses consacrées aux réfugiés sur le territoire dans 17 pays du CAD, mais pas dans les autres (Annexe B).
Certains pays du CAD ont accueilli un grand nombre de réfugiés ukrainiens en 2022, d’autres ont reçu de nombreuses demandes d’asile, et certains ont connu les deux phénomènes à la fois (Un nombre élevé de réfugiés fuyant la guerre en Ukraine a coïncidé avec un plus grand nombre de demandeurs d’asile dans de nombreux pays en 2022). La Pologne (voir le Profil de la coopération pour le développement correspondant (OECD, 2022[33]) et la République tchèque (voir son Profil (OECD, 2022[34]), qui sont les deux pays ayant consacré la plus grande part de leur budget d’APD au coût des réfugiés sur le territoire en 2022, figurent parmi les trois principaux pays d’accueil des réfugiés ukrainiens. L’Irlande (voir son Profil (OECD, 2022[35])) se place au troisième rang pour la part de son budget d’APD consacrée au coût des réfugiés sur son territoire. En Pologne et en Irlande, les ressources additionnelles comptabilisées au titre de l’APD ont suffi à couvrir la hausse de ce coût en 2022 (Annexe B).
Nombre de réfugiés ukrainiens, demandes d’asile (premier semestre 2022) et coût des réfugiés dans les pays donneurs
Cinq premiers pays du CAD où le nombre de réfugiés ukrainiens est le plus élevé |
||||
---|---|---|---|---|
Membre du CAD |
Réfugiés en provenance d’Ukraine enregistrés dans le pays |
Demandes d’asile, 1er semestre 2022 |
Coût des réfugiés dans les pays donneurs notifié à l’OCDE en 2021 (% de l’APD totale) |
Coût des réfugiés dans les pays donneurs notifié à l’OCDE en 2022 (% de l’APD totale) |
Pologne |
1 583 563 |
5 859 |
2 % |
65 % |
Allemagne |
1 056 628 |
136 241 |
8 % |
13 % |
République tchèque |
504 352 |
1 039 |
2 % |
65 % |
États-Unis |
270 000 |
258 933 |
10 % |
12 % |
Royaume-Uni |
201 000 |
36 321 |
9 % |
29 % |
Cinq premiers pays du CAD ayant reçu le plus grand nombre de demandes d’asile au 1er semestre de 2022 |
||||
États-Unis |
270 000 |
258 933 |
10 % |
12 % |
Allemagne |
1 056 628 |
136 241 |
8 % |
13 % |
France |
118 994 |
90 499 |
7 % |
9 % |
Espagne |
173 829 |
57 694 |
6 % |
20 % |
Royaume-Uni |
201 000 |
36 321 |
9 % |
29 % |
Note : Réfugiés en provenance d’Ukraine enregistrés dans les pays en date d’avril 2023. Le coût des réfugiés dans les pays donneurs en proportion de l’APD en 2021 est indiqué à titre de comparaison. Les données relatives aux demandes d’asile pour 2022 portent sur les six premiers mois de l’année et concernent tous les demandeurs d’asile, de toutes les nationalités.
Source : https://data.unhcr.org/en/situations/ukraine, https://www.unhcr.org/refugee-statistics/, statistiques du CAD.
Les dépenses consacrées aux réfugiés sur le territoire sont déterminées par le coût supporté par les pays d’accueil, les mécanismes de soutien et le nombre d’arrivants. Tous les réfugiés n’ont pas besoin du même niveau de protection et de soutien. L’activation du mécanisme de protection temporaire pour les ressortissants ukrainiens qui se trouvent dans l’UE signifie qu’ils ont le droit de travailler dans de nombreux pays et, d’après les premières indications disponibles, leur entrée sur le marché du travail s’est faite plus rapidement que d’autres groupes de réfugiés (OCDE, 2023[36]). Les États membres de l’UE reçoivent une compensation de la Commission européenne qui vise à les aider à supporter le coût de l’accueil des réfugiés ukrainiens. Dans certains pays, le soutien passe par le système général de protection sociale plutôt que par des dispositifs spéciaux d’aide aux réfugiés. Par conséquent, les coûts liés à l’accueil de réfugiés ukrainiens pourraient être différents de ceux engagés pour d’autres réfugiés. L’OCDE sonde actuellement les membres pour obtenir des informations plus granulaires sur leurs coûts.
Si certains pays du CAD tentent d’atténuer l’impact de la hausse de leurs dépenses consacrées aux réfugiés sur leur budget d’APD (Les mécanismes mis en place par les pays du CAD pour faire face à la hausse du coût de l’accueil des réfugiés), cette hausse ainsi que la part de l’APD allouée au coût des réfugiés dans les pays donneurs et la pratique consistant à notifier ce coût comme étant une composante de l’APD suscitent des préoccupations (Groupe de référence des OSC du CAD, 2023[37] ; ICAI, 2023[38] ; Cour des comptes des Pays-Bas, 2023[39]). Ainsi, les organisations de la société civile ont fait observer que certes, les pays peuvent et doivent soutenir l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile, mais que les coûts budgétaires devraient être couverts par d’autres sources financières et budgétaires que celles déjà dévolues à l’APD (Groupe de référence des OSC du CAD, 2023[37]).
Les règles du CAD soulignent que : 1) la protection des réfugiés est une obligation juridique ; 2) elle est considérée comme étant de nature humanitaire ; 3) les pays du CAD peuvent comptabiliser le coût de l’accueil des réfugiés dans leur APD dans certaines limites ; et 4) la méthodologie appliquée pour comptabiliser ce coût devrait reposer sur une approche prudente. Les pratiques des pays du CAD varient et certains d’entre eux recourent à des mécanismes qui leur permettent d’amortir ou d’atténuer l’impact du coût des réfugiés sur leur budget d’APD. Les mécanismes mis en place lorsque l’UE a connu son dernier afflux migratoire (2015-16) ainsi qu’en 2022 attestent de cette diversité d’approches.
Pour faire face à l’accroissement des migrations vers l’UE en 2015-16, la Suède a plafonné les dépenses consacrées aux réfugiés sur son territoire à 30 % de son budget d’APD. D’autres membres ont introduit davantage de flexibilité dans l’utilisation des crédits budgétaires pluriannuels afin de lisser l’impact sur leur budget d’APD sur une plus longue période. L’Islande a apporté des améliorations à la comptabilisation du coût des réfugiés sur son territoire.
Dix-sept membres du CAD ont porté leur volume d’APD à un niveau suffisant pour compenser la hausse du coût des réfugiés sur leur territoire.
La Belgique a choisi d’exclure les dépenses exceptionnelles consacrées aux réfugiés sur son territoire engagées au titre de la Directive européenne relative à la protection temporaire, qui a été réactivée à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
Le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas est convenu avec le ministère des Finances de plafonner à 150 millions EUR la part du budget d’APD consacrée au coût de l’accueil des réfugiés ukrainiens.
La Pologne a créé un fonds d’aide pour soutenir les intermédiaires financiers publics dans la distribution de l’aide aux réfugiés en provenance d’Ukraine ayant trouvé refuge en Pologne. Ce fonds met en commun les ressources budgétaires du pays, les fonds de l’UE, les obligations émises par la Banque nationale de développement de la Pologne ainsi que les dons.
La République slovaque a choisi de prendre en compte uniquement les dépenses éligibles liées aux personnes bénéficiant du statut de demandeur d’asile.
La Suède a plafonné les dépenses consacrées aux réfugiés sur son territoire à 8 % de son budget d’APD.
Note : Les mécanismes cités plus haut ne sont pas exhaustifs ; ils donnent une indication des approches adoptées. D’autres pays non cités ont pu prendre d’autres mesures pour atténuer l’impact du coût des réfugiés dans les pays donneurs sur leur APD.
Source : Ahmad et Carey (Ahmad et Carey, 2022[1]) (2022[1]) « Comment le COVID-19 et la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine remodèlent l’aide publique au développement (APD) », dans les Profils de la coopération pour le développement, https://doi.org/10.1787/54b7b8bf-fr ; KMPG (2021[40]) , « Evaluation of in-donor costs for asylum seekers and quota refugees in Iceland », www.government.is/library/01-Ministries/Ministry-for-Foreign-Affairs/Int.-Dev.-Coop/Evaluations/Evaluation%20of%20in-donor%20costs%20English%20version.pdf ; Gouvernement des Pays-Bas (s.d.[41]) « Dutch aid for Ukraine: from day to day », www.government.nl/topics/russia-and-ukraine/dutch-aid-for-ukraine ; https://www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/APD-2022-donnees-preliminaires.pdf ; https://www.en.bgk.pl/funds/aid-fund/ ; https://www.oecd.org/dac/peer-reviews/sweden_2023_mid_term_review_letter.pdf.
Le nombre d’Ukrainiens fuyant la guerre s’est stabilisé en Europe depuis la mi-2022 (Le nombre de réfugiés ukrainiens sollicitant une protection temporaire en Europe s’est stabilisé et progresse très faiblement depuis la mi-2022). Ces données ne prennent pas en compte les Ukrainiens s’étant éventuellement enregistrés pour solliciter une protection temporaire dans un pays de l’UE avant de rentrer en Ukraine ou de se déplacer vers d’autres pays (par exemple, les flux secondaires vers des pays hors UE comme le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni affichent une certaine progression) ; les chiffres peuvent en réalité être plus bas. Sous réserve qu’il n’y ait pas de nouvel afflux d’Ukrainiens, la part du coût des réfugiés dans les pays donneurs consacrée au soutien à ce groupe devrait chuter en 2023 du fait de l’application de la règle des douze mois, selon laquelle les dépenses effectuées par les membres du CAD au titre de l’accueil de catégories de réfugiés éligibles et de coûts spécifiques admis ne peuvent pas être comptabilisées dans l’APD au-delà de 12 mois (OCDE, 2023[42]). Cela étant, plus que le nombre de réfugiés ukrainiens, c’est le nombre de personnes arrivant dans les pays du CAD depuis d’autres pays qui devrait déterminer l’ampleur de ce coût en 2023.
Plus que le nombre de réfugiés ukrainiens, c’est le nombre de personnes arrivant dans les pays du CAD depuis d’autres pays qui devrait déterminer l’ampleur de ce coût en 2023.
Les données finales désagrégées concernant 2022, qui seront disponibles à la fin de l’année 2023, permettront une analyse complémentaire, notamment sur les points suivants :
Le nombre total de réfugiés et de demandeurs d’asile accueillis par les pays en 2022
Le pays d’origine des réfugiés, ce qui permettra de faire la distinction entre les coûts liés à l’accueil de réfugiés ukrainiens et ceux liés à l’accueil de réfugiés en provenance d’autres pays
Le niveau de soutien apporté par les membres du CAD aux réfugiés accueillis dans d’autres pays du CAD
Les conséquences éventuelles de l’accroissement du soutien à l’Ukraine ou de l’APD pour accueillir les réfugiés dans les pays donneurs sur les dépenses d’APD consacrées à d’autres priorités ou pays
La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a des répercussions dévastatrices dans le monde entier. Les pays en développement peinaient déjà à se relever des conséquences de la crise du COVID‑19 avant que la guerre ne vienne aggraver l’ampleur déjà inédite de leurs besoins. Les fournisseurs d’APD ont déployé d’importants efforts budgétaires, consacrant au total 47 milliards USD entre 2020 et 2022 au titre des mesures adoptées pour faire face au COVID‑19 (voir ci-dessous pour plus de détails). La guerre perpétrée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine fait toutefois évoluer l’ampleur, l’intensité et le type des besoins qui sont ceux des pays à revenu faible ou intermédiaire. À cela s’ajoute la demande croissante de ressources humanitaires résultant de catastrophes ou d’autres conflits, avec pour conséquences que les budgets d’APD sont soumis à de très fortes pressions et qu’il devient manifeste que des arbitrage s’imposent pour les populations les plus pauvres de la planète.
Dans les pays plus vulnérables de la planète, les populations peinaient déjà grandement à subvenir à leurs besoins les plus fondamentaux à la suite de la crise du COVID‑19, et ces difficultés sont exacerbées par les répercussions de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine (PNUD, 2022[43] ; Banque mondiale, 2023[44]). Ces changements mettent en évidence combien l’ampleur, l’intensité et le type des besoins ont évolué à travers le monde14.
La tension sur le marché de l’énergie depuis la réouverture des économies après la crise du COVID-19 se trouve exacerbée par la guerre menée par la Russie en Ukraine, ce qui se traduit par des niveaux historiquement élevés pour les prix de l’énergie. Les pays qui sont dans l’incapacité de payer ces prix plus élevés ont du mal à faire face à la concurrence et à s’assurer un approvisionnement énergétique. En Afrique, tout particulièrement, la hausse des prix du marché fait reculer l’accès à l’énergie, inversant les tendances récentes à l’amélioration (AIE, 2022[45]).
Sachant que les prix des denrées alimentaires étaient déjà à la hausse avant l’invasion (FAO, 2022[46]), la guerre en Ukraine a aggravé les pénuries alimentaires ; la forte baisse de la production et des exportations ukrainiennes de blé et d’autres produits de base a eu des répercussions sur les régions en développement, notamment l’Asie‑Pacifique et l’Afrique du Nord, qui ont reçu, respectivement, 30 % et 27 % des exportations ukrainiennes de blé en moyenne sur la période 2016‑20 (Conseil de l’Union européenne, 2023[47]). Ces pénuries alimentaires touchent de façon disproportionnée les pays les plus pauvres, tels que la République démocratique du Congo, dont 87 % des importations de blé proviennent de Russie (FSIN et Réseau mondial contre les crises alimentaires, 2023[48]). Le commerce mondial d’engrais, qui joue un rôle clé dans l’amélioration de la sécurité alimentaire, a lui aussi été impacté. Les sanctions appliquées aux principaux fournisseurs russes et bélarusses et les restrictions à l’exportation visant à réserver les productions à la consommation intérieure, notamment en Chine, se sont traduites par de graves pénuries (IFPRI, 2023[49]). Même si certains pays ont changé de fournisseurs, les estimations relatives à l’Afrique subsaharienne montrent que la consommation d’engrais a chuté de 25 % en 2022 (IFPRI, 2023[49]). L’Initiative céréalière de la mer Noire, qui a empêché l’effondrement des exportations russes et ukrainiennes de céréales et d’engrais en 2022, reste une action à court terme, qui plus est dépendante de la poursuite de la coopération de toutes les parties (VOA, 2023[50]). Entre 2015 et 2021, les apports totaux du secteur public dirigés vers l’agriculture dans les pays en développement ont augmenté de 14.6 %, passant de 12.8 milliards USD à 14.2 milliards USD (aux prix constants de 2021). L’aide totale consacrée à l’agriculture a atteint un pic en 2020, avec une hausse de près de 18 % par rapport à 2019, en partie sous l’effet des inquiétudes au regard de la sécurité alimentaire pendant la pandémie. En 2021, elle a toutefois reculé de 15 % en volume, se rapprochant des niveaux antérieurs à la pandémie.
Les fournisseurs de coopération pour le développement devront tenir compte des besoins propres aux différentes régions (Les besoins ne sont pas du tout les mêmes d’une région à l’autre et ils évoluent au fil des crises) et de la façon dont les crises récentes ont amplifié ces besoins, afin d’ajuster et de cibler précisément leurs apports. En Afrique subsaharienne, en 2023, plus d’un tiers de la population est en situation d’extrême pauvreté15 ; d’après les projections de croissance économique, ce taux devrait s’établir à 28 % d’ici 2030. Avec près de la moitié (43 %) des pays de la région en situation de surendettement ou de « risque élevé de surendettement », et des recettes publiques équivalant à 18 % du PIB – alors que la dette publique représente 38.7 % du PIB – dans un contexte d’inflation installée à des niveaux historiques, l’Afrique subsaharienne se heurte à une « grande pénurie de financement » (FMI, 2023, p. 3[51]). Cela affaiblit la capacité des pouvoirs publics à financer les secteurs dont le rôle est essentiel dans la lutte contre l’extrême pauvreté, tels que la santé, l’éducation et la protection sociale. L’expérience récente du Nigéria, dont le taux d’extrême pauvreté est le plus élevé d’Afrique, illustre l’insuffisance des financements et les arbitrages requis : en 2022, le gouvernement a alloué l’équivalent de 96.3 % des recettes publiques au service de la dette (Banque mondiale, 2023[52]).
Dans le même temps, l’APD destinée à l’Afrique subsaharienne a représenté en moyenne 21.4 % de l’APD bilatérale des pays du CAD entre 2020 et 2022. Pour comparaison, l’APD allouée à l’Asie s’est élevée à 23.2 % du total sur la même période, malgré des besoins en moyenne moins intenses dans les pays de la région, d’après plusieurs indicateurs (Les besoins ne sont pas du tout les mêmes d’une région à l’autre et ils évoluent au fil des crises). Avec l’évolution de la conjoncture et les pressions persistantes pesant sur les budgets d’APD, il convient pour les pays du CAD de garder cet éventail de besoins à l’esprit afin de veiller à ce que chaque dollar dépensé aide encore plus les pays partenaires à parvenir à un développement durable et à la paix (OCDE, 2023[53]).
Pauvreté, indicateurs macroéconomiques, répartition des pays les moins avancés (PMA) et affectation de l’APD bilatérale des membres du CAD par région (classification de l’OCDE)
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|
Pauvreté |
Indicateurs macroéconomiques |
|
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Région de l’OCDE |
PMA en % du total (nombre) |
Taux moyen d’extrême pauvreté, 2023 (en %) |
Taux moyen d’extrême pauvreté attendu, 2030 (en %) |
Part des pays en situation de surendettement ou de « risque élevé de surendettement », en % [ratio moyen dette/PIB, en %] |
Recettes moyennes des administrations publiques (en % du PIB) |
Inflation moyenne, variation annuelle en pourcentage, 2022* |
Inflation moyenne, variation annuelle en pourcentage, prévisions pour 2023* |
Part de l’APD bilatérale des membres du CAD affectée (en % du total, 2019/20-2021/22**) |
Afrique |
61 % (33) |
29.00 % |
24.00 % |
39 % [57.5 %] |
18.00 % |
14.30 % |
15.50 % |
23.80 % |
dont : Afrique subsaharienne |
67 % (33) |
33.80 % |
27.80 % |
43 % [38.7 %] |
17.40 % |
17.70 % |
15.70 % |
21.40 % |
Amériques |
4 % (1) |
4.60 % |
3.95 % |
15 % [83.7 %] |
24.40 % |
14 % |
13.30 % |
5 % |
Asie |
26 % (9) |
4.70 % |
2.40 % |
11 % [69.8 %] |
20.60 % |
3.80 % |
3.40 % |
23.20 % |
dont : Moyen-Orient |
14 % (1) |
19.00 % |
23.40 % |
0 % [69.7 %] |
17.40 % |
14.50 % |
12.60 % |
8.70 % |
Océanie |
20 % (3) |
27.30 % |
22.80 % |
47 % [18.3 %] |
41.30 % |
6.10 % |
5.10 % |
1.50 % |
Europe |
0 % (0) |
0.16 % |
0.08 % |
0 % [44.2 %] |
25.50 % |
27.90 % |
19.70 % |
2.00 % |
Note : Les agrégats de l’extrême pauvreté, à la fois actuels et attendus, sont calculés en utilisant une moyenne arithmétique, tandis que les recettes moyennes des administrations publiques reposent sur une moyenne pondérée du PIB de l’ensemble des pays/territoires au sein de chaque région de l’OCDE à des fins de cohérence avec l’approche adoptée pour les données sources. Les estimations publiées concernant l’inflation (en 2022 et 2023) sont fondées sur les agrégats régionaux fournis dans les données sources (FMI) – les classifications régionales peuvent donc différer très légèrement des classifications régionales de l’OCDE (cette approche est retenue afin de garantir la comparabilité avec la méthode d’agrégation utilisée dans les données sources). Les estimations d’APD pour toutes les régions, à l’exception de l’Afrique et de l’Afrique subsaharienne, reposent sur une moyenne couvrant la période 2019‑21, tandis que les estimations pour ces deux régions intègrent les statistiques préliminaires de l’APD de 2022 publiées et s’appuient, de ce fait, sur une moyenne couvrant la période 2020‑22. La surbrillance signale la région dont le score est le plus faible pour chaque indicateur.
Source : OCDE (2023[8]), « Système de notification des pays créanciers : Activités d’aide », https://doi.org/10.1787/data-00061-fr ; FMI, 2023 (2023[13]), « Perspectives de l’économie mondiale – Une reprise cahoteuse », https://www.imf.org/fr/Publications/WEO/Issues/2023/04/11/world-economic-outlook-april-2023 ; Plateforme Pauvreté et inégalités de la Banque mondiale.
Il est également probable que les pays éligibles à l’APD et proches de l’Ukraine sur le plan géographique aient eux aussi besoin d’un soutien accru. La diminution des envois de fonds en provenance de la Russie et l’accentuation de l’inflation ont soulevé des inquiétudes à l’égard de la pauvreté croissante dans les pays du Caucase (FMI, 2022[54]). En Europe, ce sont les pays en développement qui ont enregistré les plus fortes hausses de taux d’inflation en 2022 (Les besoins ne sont pas du tout les mêmes d’une région à l’autre et ils évoluent au fil des crises). Sur les 40 révisions à la baisse des notations observées sur les marchés émergents et dans les économies en développement en 2022, 15 ont concerné des pays européens, reflétant les répercussions de la guerre (OCDE, 2023[12]). Cette dégradation de la qualité du crédit des marchés émergents et des économies en développement et l’augmentation des coûts d’emprunt surviennent dans un contexte où, au cours des trois prochaines années, un grand nombre d’emprunts obligataires devront être refinancés.
Entre 2020 et 2022, les membres du CAD ont fourni 47 milliards USD (aux prix constants de 2021) pour aider les pays en développement à prendre des mesures face à la pandémie de COVID‑19 (13.2 milliards USD en 2020, 21.9 milliards USD en 2021 et 12.0 milliards USD en 2022)16. Ce recul de 45 % en termes réels enregistré entre 2021 et 2022 s’explique par la diminution des dépenses consacrées aux vaccins (de 6.4 milliards USD en 2021 à 1.53 milliard USD en 2022), reflétant la baisse du volume des dons effectués (l’OCDE a recommandé d’appliquer un prix moyen de 6.66 USD par dose de vaccin pour la notification de l’APD de 2022 et de 6.72 USD pour 2021, ainsi que l’a déterminé Gavi et conformément au mécanisme COVAX), tandis que les apports à l’appui de la lutte contre le COVID‑19 ont augmenté (Les dépenses consacrées aux vaccins contre le COVID‑19 ont reculé en 2022, mais les apports en faveur de la lutte contre la pandémie ont augmenté).
Le recul de 45 % des dépenses d’APD en lien avec le COVID‑19 entre 2021 et 2022 s’explique par la diminution des dépenses consacrées aux vaccins, tandis que les apports à l’appui de la lutte contre le COVID‑19 ont augmenté.
Le financement des mesures adoptées pour faire face au COVID‑19 a également pris la forme d’un soutien budgétaire sectoriel. En outre, les membres du CAD ont apporté une aide bilatérale au mécanisme de garantie de marché COVAX de Gavi pour la mise au point et l’achat de vaccins en faveur des pays en développement, ainsi qu’à l’Accélérateur ACT et à la CEPI.
La lutte contre le COVID‑19 recouvre les activités de test, de prévention, de vaccination et d’immunisation, de traitement et de soin, ainsi que d’information, d’éducation et de communication. Les pays membres du CAD ont consacré 3.7 milliards USD à la lutte contre le COVID‑19 en 2020, soit 23 % de l’APD totale mobilisée face à la pandémie. Ces dotations ont atteint un montant de 11.1 milliards USD en 2021, soit 51 % de l’APD totale destinée à faire face à la pandémie. En 2022, les dépenses au titre de la lutte contre le COVID‑19 se sont élevées à 7.0 milliards USD. La forte augmentation enregistrée en 2021 s’explique par les dons de vaccins, qui ont représenté 6.4 milliards USD. Hors dons de vaccins, la part de la lutte contre le COVID‑19 dans l’aide globale en lien avec la pandémie est restée stable à environ 21 %. S’agissant des organisations multilatérales, la part des dépenses consacrées à la lutte contre le COVID‑19 sur le total des activités en lien avec la pandémie a augmenté pour passer de 0.5 % en 2020 à 15 % en 2021. Cette tendance a évolué en 2022, avec un recul des dotations destinées aux vaccins et une augmentation des apports en faveur d’autres volets.
Hors dons de vaccins, l’APD dispensée en 2021 en faveur de la lutte contre le COVID‑19 s’est élevée à 4.7 milliards USD. L’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France et le Japon ont été les cinq principaux donneurs parmi les pays du CAD, représentant à eux seuls plus des deux tiers de l’aide totale apportée par les membres du CAD en faveur de la lutte contre le COVID‑19, hors vaccins.
L’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France et le Japon ont été les cinq principaux donneurs parmi les pays du CAD, représentant à eux seuls plus des deux tiers de l’aide totale fournie par les membres du CAD en faveur de la lutte contre le COVID‑19, hors vaccins.
|
Lutte contre le COVID-19 |
dont : dons de vaccins |
Lutte contre le COVID-19, hors dons de vaccins |
Part de l’APD en lien avec la lutte contre le COVID‑19 au sein du groupe de donneurs, hors dons de vaccins |
---|---|---|---|---|
|
en milliards USD |
en % |
||
Canada |
0.9 |
0.1 |
0.8 |
18 % |
États‑Unis |
4.8 |
4.0 |
0.8 |
18 % |
Allemagne |
1.3 |
0.7 |
0.6 |
13 % |
Japon |
0.7 |
0.2 |
0.5 |
11 % |
France |
0.7 |
0.3 |
0.4 |
8 % |
Autres pays du CAD |
2.6 |
1.1 |
1.5 |
32 % |
Total de l’aide apportée par les membres du CAD |
11.1 |
6.4 |
4.7 |
100 % |
|
|
|
|
|
Banque asiatique de développement |
1.0 |
- |
1.0 |
48 % |
Institutions de l’UE |
0.8 |
- |
0.8 |
38 % |
Autres organisations multilatérales |
0.3 |
- |
0.3 |
14 % |
Total de l’aide multilatérale |
2.2 |
- |
2.2 |
100 % |
|
|
|
|
|
Émirats arabes unis |
0.2 |
- |
0.2 |
54 % |
Arabie saoudite |
0.1 |
- |
0.1 |
30 % |
Autres fournisseurs non membres du CAD |
0.1 |
- |
0.1 |
16 % |
Total de l’aide apportée par les fournisseurs non membres du CAD |
0.4 |
- |
0.4 |
100 % |
Source : OCDE (2023[8]), « Système de notification des pays créanciers : Activités d’aide », https://doi.org/10.1787/data-00061-fr.
La majeure partie (89 %) de l’aide en faveur de la lutte contre le COVID-19, hors vaccins, dispensée par les pays du CAD a été fournie sous la forme de dons, la Corée, la France et l’Italie ayant apporté un soutien sous la forme de prêts d’APD. Les institutions de l’UE ont fourni environ un tiers de leur aide en faveur de la lutte contre le COVID‑19 sous la forme de prêts.
En termes de ventilation régionale, environ un tiers de l’aide en faveur de la lutte contre le COVID‑19, hors vaccins, fournie par les pays membres du CAD était non ventilée par région. L’Asie (1.1 milliard USD) et l’Afrique (1 milliard USD) ont été les principales régions bénéficiaires (Apports des pays du CAD en faveur de la lutte contre le COVID‑19, par région).
En 2021, près de la moitié des dotations en faveur de la lutte contre le COVID-19 ont été dispensées par l’intermédiaire de l’UNICEF (777 millions USD), de Gavi (740 millions USD) et de l’OMS (609 millions USD), tandis que 15 % (732 millions USD) ont été acheminées par l’intermédiaire des administrations des pays bénéficiaires.
Les dépenses multilatérales en lien avec le COVID‑19 ont augmenté, passant de 8.7 milliards USD en 2020 à 15.2 milliards en 2021, tandis que les apports dans ce domaine provenant de fournisseurs non membres du CAD sont restés stables à 0.5 milliard USD en 2020 et en 2021. Mais, contrairement à ce que l’on aurait pu envisager, ce rôle accru des organisations multilatérales n’a pas fait évoluer la composition de l’aide en lien avec le COVID‑19 dans le sens d’une augmentation de la proportion de prêts. En moyenne, en 2020, environ les deux tiers de l’aide en lien avec le COVID-19 fournie par l’ensemble des donneurs ont pris la forme de dons et un tiers de cette aide a été consenti sous forme de prêts ou d’autres types de financement hors dons, alors qu’en 2021, la part des dons a augmenté pour représenter les trois quarts de cette aide et la part des financements hors dons a chuté, n’en constituant plus qu’un quart.
Ce rôle accru des organisations multilatérales n’a pas fait évoluer la composition de l’aide en lien avec le COVID‑19 dans le sens d’une augmentation de la proportion de prêts.
L’aide en lien avec le COVID‑19 a représenté une part importante du total de l’APD reçue par certains pays bénéficiaires au cours de la période considérée (Principaux bénéficiaires de l’aide en lien avec le COVID‑19 (moyenne 2020‑21)).
Versements bruts (en millions USD constants de 2021)
Pays du CAD |
Organisations multilatérales |
Autres fournisseurs bilatéraux |
Total de l’aide en lien avec le COVID‑19 |
Pour mémoire : total des recettes d’APD |
Part de l’aide en lien avec le COVID-19 |
|
---|---|---|---|---|---|---|
Bangladesh |
636 |
565 |
5 |
1 206 |
5 308 |
23 % |
Indonésie |
812 |
88 |
4 |
904 |
976 |
93 % |
Philippines |
648 |
78 |
2 |
729 |
1 557 |
47 % |
Maroc |
514 |
179 |
0 |
693 |
1 453 |
48 % |
Inde |
643 |
41 |
1 |
686 |
2 485 |
28 % |
Pakistan |
80 |
511 |
4 |
595 |
2 836 |
21 % |
Jordanie |
321 |
254 |
10 |
584 |
3 364 |
17 % |
Ukraine |
69 |
473 |
2 |
545 |
2 342 |
23 % |
Papouasie-Nouvelle-Guinée |
460 |
53 |
0 |
512 |
1 164 |
44 % |
Myanmar |
278 |
208 |
0 |
486 |
2 231 |
22 % |
Sous-total des dix premiers bénéficiaires |
4 460 |
2 451 |
30 |
6 941 |
23 716 |
29 % |
Aide fournie à d’autres pays en développement et aide régionale |
15 049 |
9 657 |
479 |
25 185 |
182 541 |
14 % |
Total de l’aide en lien avec le COVID-19 |
19 509 |
12 108 |
509 |
32 127 |
206 257 |
16 % |
Note : Le tableau est classé par ordre décroissant en fonction du total de l’aide en lien avec le COVID-19 reçue.
Source : OCDE (2023[8]), « Système de notification des pays créanciers : Activités d’aide », https://doi.org/10.1787/data-00061-fr.
Étant donné que les budgets d’aide pour 2020 avaient été établis avant la pandémie, il n’y a, semble-t-il, guère eu de réaffectations significatives de l’aide entre les secteurs cette année-là, mais une hausse de l’APD bilatérale brute dirigée vers l’ensemble des secteurs s’explique par des dotations supplémentaires en lien avec le COVID‑19. Les chiffres de 2021 ont confirmé cette tendance, ne révélant aucun changement majeur dans la répartition de l’APD entre les secteurs par rapport à 2020 (Les dotations d’APD bilatérale des pays du CAD n’ont révélé aucun changement majeur dans la répartition sectorielle de l’APD sur la période 2020‑21). Sur le total de 21.9 milliards USD de dépenses des pays du CAD en lien avec le COVID‑19 en 2021, 13.2 milliards USD ont été dirigés vers les activités relatives au secteur santé et population, soit une hausse de 142 % par rapport à 2020, dont 6.4 milliards USD de dons de vaccins contre le COVID‑19. Hors vaccins, l’APD en faveur de ce secteur a augmenté de 25 %. Cette hausse des financements à l’appui des systèmes de santé dans les pays en développement nécessitera un engagement supplémentaire des donneurs de façon à garantir aux populations un accès aux services de santé, lesquels ont été submergés pendant la pandémie, sans annuler les résultats déjà obtenus dans le domaine de la santé. L’aide en lien avec le COVID‑19 allouée à l’éducation a augmenté de 31 % en 2021, tandis que la majorité des autres secteurs ont vu les dépenses en lien avec la pandémie chuter, avec une baisse de 21 % pour l’infrastructure économique, de 28 % pour le secteur de la production et de 37 % pour l’aide humanitaire.
Les chiffres de 2021 n’ont révélé aucun changement majeur dans la répartition de l’APD entre les secteurs par rapport à 2020.
Après une hausse de 162 % en 2020, l’APD consacrée à la protection sociale a reculé de 12 % en 2021, et le soutien budgétaire général a chuté de 27 % en 2021 après avoir progressé de 91 % en 2020.
En 2020, l’augmentation des apports d’APD bilatérale fournis par les pays membres du CAD à des pays dans toutes les catégories de revenu s’explique par l’aide en lien avec le COVID‑19. Toutefois, en 2021, l’APD a chuté dans tous les groupes à l’exception des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI), pour lesquels elle a progressé de 2 %. Hors aide en lien avec le COVID‑19, l’APD a augmenté de 4 % dans les pays les moins avancés (PMA), en restant toutefois inférieure aux niveaux antérieurs à la pandémie observés en 2019. De la même façon, les apports des organisations multilatérales ont progressé en 2020 sous l’effet des dépenses en lien avec le COVID‑19 (APD par groupe de revenu incluant et excluant l’aide en lien avec le COVID‑19 (2019-21)). En 2021, l’APD multilatérale dirigée vers les PMA et les PRITI a augmenté de, respectivement, 3 % et 4 % ; en revanche, hors aide en lien avec le COVID‑19, l’APD multilatérale dirigée vers les PMA a chuté de 22 %, restant inférieure aux niveaux observés en 2019.
|
Pays du CAD, APD bilatérale |
|||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
|
2019 |
2020 |
2021 |
2020 |
2021 |
2019-20 |
2020-21 |
2019-20 |
2020-21 |
2019-21 |
APD totale |
APD totale |
APD totale |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
Variation de l’APD totale, en % |
Variation de l’APD totale, en % |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
|
en milliards USD, aux prix constants de 2021 |
variation en % |
|
||||||||
Pays les moins avancés |
31.2 |
33.1 |
34.1 |
29.4 |
30.6 |
17 % |
-8 % |
-6 % |
4 % |
-2 % |
Autres pays à faible revenu |
2.6 |
2.6 |
2.3 |
2.5 |
2.2 |
3 % |
-22 % |
-4 % |
-13 % |
-17 % |
Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure |
26.0 |
27.2 |
28.2 |
22.7 |
23.1 |
20 % |
2 % |
-13 % |
2 % |
-11 % |
Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure |
17.6 |
20.3 |
19.7 |
17.9 |
16.8 |
20 % |
-7 % |
2 % |
-7 % |
-5 % |
APD multilatérale |
||||||||||
2019 |
2020 |
2021 |
2020 |
2021 |
2019-20 |
2020-21 |
2019-20 |
2020-21 |
2019-21 |
|
APD totale |
APD totale |
APD totale |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
Variation de l’APD totale, en % |
Variation de l’APD totale, en % |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
excluant l’aide liée au COVID-19 |
|
en milliards USD, aux prix constants de 2021 |
variation en % |
|
||||||||
Pays les moins avancés |
27.3 |
37.2 |
30.2 |
32.8 |
25.5 |
6 % |
3 % |
20 % |
-22 % |
-7 % |
Autres pays à faible revenu |
0.6 |
0.5 |
0.7 |
0.4 |
0.5 |
1 % |
-13 % |
-37 % |
40 % |
-11 % |
Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure |
19.1 |
27.8 |
22.9 |
25.3 |
17.9 |
5 % |
4 % |
33 % |
-29 % |
-6 % |
Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure |
8.1 |
10.8 |
10.0 |
9.3 |
7.1 |
16 % |
-3 % |
15 % |
-24 % |
-13 % |
Note : En 2021, hors dons de vaccins, l’essentiel de l’aide en lien avec le COVID‑19 fournie par les pays membres du CAD a été fourni sous la forme d’aide-projet (7 milliards USD), de contributions à des ONG, fonds et partenariats public-privé (4.3 milliards USD) et de soutien budgétaire (4.1 milliards USD). Cette aide a été en majeure partie (75 %) acheminée par l’intermédiaire des administrations des pays bénéficiaires (38 %) et d’organisations multilatérales (37 %).
Source : OCDE (2023[8]), « Système de notification des pays créanciers : Activités d’aide », https://doi.org/10.1787/data-00061-fr.
Par rapport à 2019 (avant la pandémie), il ressort de la dynamique mise en évidence ci-dessus que les dépenses en lien avec le COVID‑19 ont eu des retombées positives majeures sur les recettes d’APD dans tous les groupes de pays selon le revenu et que la hausse des dépenses dans les secteurs de la santé et d’autres secteurs connexes n’a pas été compensée par des réductions par ailleurs, pour le moins en 2020 et en 2021. En mai 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que le COVID‑19 ne constituait plus une urgence de santé publique de portée internationale (OMS, 2023[55]) et a appelé à adopter dorénavant une gestion de cette maladie sur le long terme (OMS, 2023[56]). Le fait que les dépenses en lien avec le COVID‑19 semblent avoir été moins axées sur les vaccins et davantage sur la lutte contre la maladie peut laisser penser que la réorientation de l’APD est déjà en cours, conformément à l’appel formulé par l’OMS. Toutefois, si la fin de la pandémie devait accélérer un repli des dépenses d’APD en lien avec le COVID‑19, cela pourrait avoir des répercussions disproportionnées sur les pays où ces dépenses représentent une part importante des recettes d’APD. Les fournisseurs d’APD devront trouver des solutions pour que les systèmes de santé demeurent prioritaires et pour gérer avec soin toute baisse de l’aide aux côtés des partenaires.
Si la fin de la pandémie devait accélérer un repli des dépenses d’APD en lien avec le COVID‑19, cela pourrait avoir des répercussions disproportionnées sur les pays où ces dépenses représentent une part importante des recettes d’APD.
En 2021 et 2022, les appels en vue de bénéficier d’une assistance humanitaire ont atteint des niveaux inédits ; y a fait suite une hausse de 25 % du coût estimé de la réponse humanitaire en 2023, s’élevant à 54.6 milliards USD (OCHA, 2022[57]) – soit une hausse de 169 % par rapport à 2016. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire extrême a augmenté, passant de 193 millions en 2021 à 258 millions d’individus en 2022, en grande partie en raison des chocs économiques et des répercussions de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine (PAM, 2023[58]). En 2022, 57 % des demandes de financement ont été satisfaites (OCHA, 2023[59]).
Les chocs, tels que les séismes en Türkiye et en Syrie ou le déclenchement du conflit au Soudan, amplifient les besoins grandissants d’assistance humanitaire. En mai 2023, 30.2 % des sommes sollicitées dans le cadre de l’appel éclair en faveur de la Türkiye avaient été réunies (OCHA, 2023[60]), de même que 98.9 % des sommes en faveur de la Syrie (OCHA, 2023[61]), les États-Unis et l’Allemagne étant les deux plus importants contributeurs dans les deux cas. En date du 9 mai 2023 au Soudan, selon les estimations, 700 000 personnes avaient été déplacées à l’intérieur de leur pays en raison des combats en cours sur le territoire national, auxquelles s’ajoutent plus de 150 000 réfugiés, demandeurs d’asile et migrants de retour dans le pays (HCR, 2023[62] ; ONU, 2023[63]). Dans le même temps, 14 % des demandes pour le plan d’intervention de 2023 en faveur du Soudan étaient satisfaits au début du mois de mai 2023 (OCHA, 2023[64]).
Les chocs, tels que les séismes en Türkiye et en Syrie ou le déclenchement du conflit au Soudan, amplifient les besoins grandissants d’assistance humanitaire.
En pourcentage de l’APD bilatérale, l’aide humanitaire et alimentaire a augmenté pour faire face à l’ampleur, la fréquence et la durée accrues des crises au cours de la dernière décennie ; de 10 % en moyenne sur la période 2010‑12, elle est passée à 15.2 % sur la période 2019‑21 (OCDE, 2023[53]). Dans les contextes fragiles, où les besoins sont concentrés (OCDE, 2023[25]), l’aide humanitaire a représenté 28 % de l’APD bilatérale fournie par les pays du CAD en 2021 – soit un point haut historique. En comparaison, l’APD allouée à la consolidation de la paix et à la prévention des conflits a représenté au total 10 % de l’APD bilatérale – soit un point bas historique. Ainsi, en 2021, pour chaque dollar consacré à l’APD en lien avec la paix dans le but de lutter contre les causes profondes des crises, les pays membres ont consacré presque trois dollars à l’assistance humanitaire pour faire face aux crises, signe d’une tendance à « jouer les pompiers » plutôt qu’à miser sur la prévention (OCDE, 2018[65]).
Les données finales désagrégées concernant 2022, qui seront disponibles à la fin de l’année 2023, permettront une analyse complémentaire, notamment :
Ventilation géographique et sectorielle des apports en faveur de la lutte contre le COVID‑19
Répartition des dépenses effectuées par les membres du CAD par pays et région bénéficiaire, en vue de l’analyse de toute éventuelle réorientation géographique des budgets en 2022
Répartition des dépenses effectuées par les membres du CAD par secteur, en vue de l’analyse de toute éventuelle réorientation sectorielle des budgets pour prendre en compte les besoins existants et en évolution
Outre les interventions d’urgence liées aux conflits et aux crises qui ont marqué l’année 2022 et le début de 2023, l’attention de la communauté internationale va probablement se porter au cours du second semestre de l’année sur les préoccupations systémiques relatives au développement et au changement climatique. Selon un rapport récent des Nations Unies, seulement 12 % des cibles des Objectifs de développement durable (ODD) sont en bonne voie, et les États membres sont invités à fournir 500 milliards USD par an jusqu’à 2030 afin de dynamiser les efforts à l’appui des ODD (ONU, 2023[66]). En septembre 2023, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, les États membres seront conviés à renouveler leur engagement en faveur du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et, toujours en septembre, le Secrétaire général des Nations Unies organisera un sommet sur le climat (Reuters, 2022[67]). Créé lors de la COP 27 dans l’optique de formuler des recommandations sur la manière de rendre opérationnel le fonds « pertes et préjudices », un comité de transition doit présenter un rapport lors de la COP 28 qui se tiendra en décembre ; par ailleurs, de nouvelles avancées sont attendues concernant la définition d’un nouvel objectif collectif chiffré relatif au financement climatique en 2024 (CCNUCC, 2022[68]). Dans ce contexte, l’incertitude perdure concernant la composition et l'ampleur du coût des réfugiés dans les pays donneurs (voir Comment les membres du CAD ont-ils fait face à l’escalade des dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donneurs ?). Le soutien continu apporté à l’Ukraine et la reconstruction du pays nécessiteront encore l'attention des pouvoirs publics et l'apport de financements, tandis que les niveaux d’endettement élevés parmi les pays en développement obligeront probablement à poursuivre les efforts de recherche de solutions.
Plusieurs pays ont indiqué avoir l’intention de fournir en 2023 un effort d’aide à l’Ukraine identique à celui qu’ils ont consenti en 2022. Entre le 16 janvier et le 24 février 2023, les engagements en faveur de ce pays se sont élevés à 12.96 milliards EUR (Kiel Institute, 2023[20]). Même si ce montant est synonyme de repli des nouveaux engagements par rapport à décembre 2022, cela montre que les dépenses dues à la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine devraient continuer de peser sur les budgets d’APD en 2023.
Après un an de guerre (février 2022-février 2023), le coût de la reconstruction et de la reprise en Ukraine était estimé à 411 milliards USD sur dix ans – soit deux fois la taille de l’économie de l’Ukraine avant la guerre en 2021 (Banque mondiale, 2023[69]). En 2023, les besoins s’élèvent à 14 milliards USD environ, pour lesquels 3.3 milliards USD sont prélevés sur le budget de l’État ukrainien et 5.1 milliards USD sont préaffectés en tant qu’option pour les donneurs, le reste devant provenir d’acteurs du secteur privé (Banque mondiale, 2023[69] ; Gouvernement de l’Ukraine, 2023[70]). Élément toujours critique pour les caisses de l’État, la mobilisation des recettes intérieures fluctue en fonction des parties du territoire inaccessibles en raison de l’incursion russe. En 2023, les financements seront en priorité alloués en faveur des infrastructures énergétiques, du déminage humanitaire, du logement, des infrastructures critiques et sociales et du soutien à l’appui du secteur privé. Alors que le plan national de relance mis au point par l’Ukraine en juillet 2022 tablait sur une couverture des besoins de financement à hauteur de 40 % par les dons octroyés par les partenaires sur la période 2023‑25 (Conseil national pour la relance, 2022[71]), les estimations concernant la reconstruction sont accompagnées d’une alerte sur le fait que, d’une part, l’ampleur des investissements requis obligera à limiter le recours aux financements publics et aux dons afin d’encourager l’investissement privé et, d’autre part, le recours au financement concessionnel devrait résulter d’un choix prudent afin d’éviter d’être dépassé par les besoins à court terme (Banque mondiale, 2023[69]).
Les estimations concernant la reconstruction sont accompagnées d’une alerte sur le fait que le recours au financement concessionnel devrait résulter d’un choix prudent afin d’éviter d’être dépassé par les besoins à court terme.
Les organisations multilatérales ont pris en main la coordination du soutien apporté à l’Ukraine et la recherche de solutions innovantes pour répondre aux besoins (Les partenaires multilatéraux coordonnent les initiatives et innovent pour mobiliser les ressources collectives). Au vu de l’ampleur et du caractère pluriannuel des financements nécessaires, l’accès de ces organisations aux ressources et aux instruments financiers et leur capacité à mutualiser, partager et compenser les risques seront cruciaux pour l’Ukraine et pour les membres en quête de mécanismes adéquats aux fins d’acheminer leurs apports. La Déclaration de Lugano et les principes qu’elle énonce – partenariats, réformes, transparence, redevabilité et respect de l’état de droit, participation démocratique, gouvernance multipartite, inclusion et égalité des genres, et durabilité (Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine, 2022[72]) – offrent une base solide pour l’apport d’un soutien coordonné. Instaurés de longue date, les principes d’efficacité que sont l’appropriation par les pays, les partenariats, l’orientation vers les résultats, et la transparence et la redevabilité mutuelle peuvent aussi orienter la coordination et les initiatives d’intervention (PMCED, 2011[73]).
Les organisations multilatérales jouent un double rôle dans le soutien apporté à l’Ukraine depuis le début de la guerre : 1) la coordination du soutien international, et 2) la mise à profit de leur accès aux marchés, aux ressources financières et aux divers instruments financiers dans le but d’apporter un soutien direct au pays. Les initiatives mises en place sont notamment les suivantes :
L’UE a animé plusieurs conférences internationales portant sur la reprise en Ukraine, dont celles de Lugano (juillet 2022), Berlin (octobre 2022) et Paris (décembre 2022). La prochaine conférence doit être organisée à Londres en juin 2023.
Outre le soutien direct qu’elle apporte, l’UE a aidé au lancement en janvier 2023 de la plateforme de coordination des donateurs d’organisations multiples qui vise à appuyer les initiatives de réparation, de reprise et de reconstruction en Ukraine. Coprésidé par les gouvernements de l’Ukraine et des États-Unis et par la Commission européenne, le comité de pilotage de la plateforme est composé de représentants des pays du G7 et d’institutions financières internationales.
Les prêts consentis par l’UE à l’Ukraine sont conséquents et innovants. Dans le cadre de l’instrument d’assistance macrofinancière (AMF +), l’UE emprunte des fonds sur les marchés de capitaux assortis de garanties inscrites au budget de l’UE. Outre la conditionnalité des réformes, comme l’instauration d’un système d’établissement de rapports financiers, les prêts sont régis par des conditions extrêmement favorables (échéance de 35 ans assortie d’un différé d’amortissement de 10 ans), et les charges d’intérêt et les coûts administratifs peuvent être subventionnés au moyen du budget de l’UE avec les contributions versées par les membres.
La Banque européenne d’investissement (BEI) s’est engagée sur un apport de 2.26 milliards EUR en faveur de l’Ukraine, dont 1.7 milliard EUR déjà versé en mai 2023. Elle a également mis en place une ligne de crédit de 4 milliards EUR pour soutenir les États membres de l’UE au regard des coûts liés à l’accueil des réfugiés ukrainiens.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) est le principal investisseur institutionnel en Ukraine, avec un portefeuille de 4.7 milliards EUR. Sur la période 2022‑23, elle s’est engagée à hauteur de 3 milliards EUR d'apports en soutien à ce pays. La moitié des risques de financement de la BERD était partagée avec les ressources des donneurs par l’intermédiaire du fonds pour les interventions liées à la crise (Crisis Response Fund) lancé par l’institution.
Après le soutien qu’il a apporté à l’Ukraine dans le cadre de son guichet de financement rapide en mars et en octobre 2022, le FMI a approuvé en mars 2023 un nouveau mécanisme élargi de crédit (MEDC) d’un montant de 15.6 milliards USD, avec un versement immédiat de 2.7 milliards USD. Le MEDC est axé sur la stabilité, la reprise économique, l’amélioration de la gouvernance et le renforcement des institutions, dans le but de favoriser une croissance à long terme dans le contexte de la reconstruction d’après-guerre. Il a pour vocation expresse de mobiliser des financements concessionnels de grande ampleur auprès des donneurs internationaux qui soutiennent l’Ukraine, afin d’aider à résoudre les problèmes de balance des paiements et de restaurer la viabilité de la dette. C’est la première fois que le FMI accorde un prêt à un pays dans lequel un conflit fait rage. Le MEDC fait partie d’un dispositif de soutien élaboré par le FMI, d’une enveloppe totale de 115 milliards USD, qui englobe des dons, des prêts concessionnels et des mesures d’allègement de la dette.
En avril 2022, le FMI a ouvert un compte administré spécial en faveur de l’Ukraine, permettant à chaque pays donneur d’acheminer les prêts et les dons qu’ils accordent ; certains pays ont déjà eu recours à ce compte.
La Banque mondiale a mobilisé plus de 23 milliards USD en soutien à l’Ukraine, dont 20 milliards USD étaient décaissés à fin avril 2023. Des dons, des prêts et des garanties ont été fournis par l’intermédiaire de divers canaux, dont le Fonds d’affectation spéciale pour le secours, la reprise, la reconstruction et la réforme de l’Ukraine (URTF) mis sur pied en décembre 2022.
Fin 2022, la Société financière internationale a lancé un dispositif d’un montant de 2 milliards USD visant à soutenir le secteur privé ukrainien, dont 150 millions USD étaient décaissés à fin avril 2023. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA, Multilateral Investment Guarantee Agency) a émis des garanties de 106 millions USD pour faciliter l’octroi de prêts supplémentaires.
Note : Les montants mentionnés ci-dessus étaient corrects au début du mois de mai 2023. Lorsque des ressources bilatérales sont acheminées par l’intermédiaire d’organisations multilatérales, il peut y avoir un chevauchement entre ces montants et les engagements bilatéraux abordés dans les sections précédentes du chapitre, qui ne doivent donc pas être agrégés.
Source :https://decentralization.gov.ua/uploads/attachment/document/1060/Lugano_Declaration_URC2022-1.pdf; https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/IDAN/2023/733763/IPOL_IDA(2023)733763_EN.pdf; https://www.imf.org/en/News/Articles/2023/03/31/pr23101-ukraine-imf-executive-board-approves-usd-billion-new-eff-part-of-overall-support-package; https://www.worldbank.org/en/country/ukraine/brief/world-bank-emergency-financing-package-for-ukraine#:~:text=Since%20February%202022%2C%20the%20World,(April%2027%2C%202023); https://www.ifc.org/wps/wcm/connect/region__ext_content/ifc_external_corporate_site/europe+and+central+asia/priorities/ukraine; https://www.miga.org/press-release/miga-supports-ukrainian-financial-sector-resilience-new-guarantee; (Gouvernement de l’Ukraine, 2023[70]); (FMI, 2023[74])
Les efforts de reconstruction vont vraisemblablement ouvrir des possibilités de sous-traitance. L’Ukraine ne figure pas parmi les pays couverts par la Recommandation du CAD sur le déliement de l’aide publique au développement17. Toutefois, certains membres du CAD délient déjà l’intégralité de leur aide, que le pays destinataire soit ou non couvert par cette recommandation (OCDE, 2023[53]). Les apports d’APD destinés à l’Ukraine pourraient s’inscrire dans cette démarche, notamment au vu de la prédominance des efforts impliquant des donneurs multiples.
Les financements privés devraient eux aussi jouer un rôle dans le soutien apporté à l’Ukraine et dans les efforts de reconstruction. Au début de l’invasion, par exemple, l’Ukraine a émis des obligations de guerre, pour l’essentiel achetées par des banques locales et des particuliers, grâce à la réutilisation de son application conçue dans le cadre de la pandémie de COVID‑19 afin de faciliter les transactions (The Washington Post, 2022[75]). Le fait que la dette publique de l’Ukraine soit en grande partie détenue par des banques nationales réduit les risques liés aux créditeurs extérieurs et, de façon opportune, les principaux créanciers du secteur privé ont convenu de suspendre temporairement le service de la dette ukrainienne (Parlement européen, 2023[24]). Des efforts ont été déployés au printemps 2023 afin de mobiliser des investissements privés supplémentaires en faveur de l’Ukraine, par exemple sous la forme d’un protocole d’accord conclu entre l’Agence américaine de financement pour le développement International (DFC), USAID et les autorités ukrainiennes (International Development Finance Corporation des États-Unis, 2023[76]). Face aux nombreux déclassements de la note de crédit de l’Ukraine depuis le début de la guerre (OCDE, 2023[12]), l’administration allemande fournit des garanties d’investissement (Association Européenne des Entreprises, 2023[77]) et les pays du G7 s’appuient sur leurs organismes de crédit à l’exportation afin de financer les opportunités commerciales des acteurs ukrainiens (Gouvernement du Royaume-Uni, 2023[78]).
En Ukraine, les pouvoirs publics ont souligné l’importance des investissements privés, notamment en suggérant le recours à des mécanismes d’assurance contre les risques de guerre, soutenus par les partenaires bilatéraux et multilatéraux, afin d’inciter les acteurs du secteur privé (Gouvernement de l’Ukraine, 2023[79]). Les financements privés mobilisés par les pays du CAD en faveur de l’Ukraine se sont élevés à 56 millions USD en 2021 ; au cours de la dernière décennie, ils se sont situés entre 9 millions USD (2015), au plus bas, et 760 millions USD (2017), au plus haut.
En février 2023, 53 pays admissibles au bénéfice de l’APD présentaient un risque modéré ou élevé d’être en situation de surendettement et neuf d’entre eux étaient déjà dans cette situation (FMI, 2023[80]). Les emprunts contractés afin de financer les mesures adoptées pour faire face à la pandémie de COVID‑19 ont porté la part de dette publique à son niveau le plus élevé des six dernières décennies, soulevant des inquiétudes au regard de la vulnérabilité en matière d’endettement, notamment dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (FMI, 2022[81]). Un dollar fort et l’augmentation rapide des taux d’intérêt afin de contenir l’inflation renchérissent le coût du service de la dette libellée en dollar américain et rendent les emprunts sur les marchés plus difficiles (OCDE, 2023[53]) (FMI, 2023[82]). Les monnaies africaines se sont fortement dépréciées et restent sous pression (FMI, 2023[83]).
La composition de la dette dans les pays en développement a profondément évolué depuis les initiatives d’annulation de dette du début des années 2000. Les détenteurs d’obligations et d’autres créanciers privés ont aujourd’hui entre leurs mains les plus grandes parts de la dette des pays en développement, devant les organisations multilatérales (Reuters, 2023[84]). La Chine est désormais le plus important prêteur bilatéral aux pays en développement, surpassant l’ensemble des prêteurs bilatéraux du Club de Paris réunis (Reuters, 2023[84]). Une analyse récente a révélé que, depuis l'an 2000, 22 pays débiteurs ont reçu de la Chine 240 milliards USD au titre de renflouement de sauvetage (lignes d’échange de devises entre banques centrales18 et prêts de sauvetage) (Horn et al., 2023[85]). Reflet de l’essor de la Chine en tant que créancier de premier plan, la majeure partie de cette assistance a été mise à disposition ces dernières années, en faveur de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire déjà lourdement endettés envers la Chine – principalement pour prévenir le défaut de paiement de la dette chinoise déjà accordée (Horn et al., 2023[85]) (voir Annexe C). Le recours croissant aux lignes d’échange de devises entre banques centrales peut compliquer davantage les efforts de transparence et d’établissement de rapports concernant la dette (Horn et al., 2023[85]).
Huit des neuf pays en situation de surendettement se trouvent en Afrique, et l’expérience de la région confirme les tendances décrites ci-dessus. L’octroi de nouveaux prêts a augmenté, passant de 10 milliards USD en 2000 à plus de 80 milliards USD en 2020 (Mihalyi et Trebesch, 2023[86]). Si la dette publique n’a pas atteint les niveaux records observés au début des années 1990 ou dans les années 2000, elle est aujourd’hui majoritairement composée d’instruments de dette intérieure, et non extérieure (FinDevLab, 2023[87]), les obligations constituant la principale source de financement. Les créanciers chinois détiennent aujourd’hui 17 % de la dette extérieure en Afrique subsaharienne, soit la plus forte proportion toutes régions confondues (OCDE, 2023[12]). En 2022, cette région affichait les rendements les plus élevés pour les emprunts d’État à 7.9 % contre 5.3 % en moyenne pour l’ensemble des pays en développement (OCDE, 2023[12]). Même si l’octroi de prêts privés s’est stabilisé pendant la période du COVID‑19 (Banque mondiale, 2023[88]), le coût élevé des remboursements – 6.2 % en moyenne – versés aux prêteurs du secteur privé (Le paysage de la dette en Afrique est de plus en plus hétérogène) pose d’importants problèmes aux pays africains (Mihalyi et Trebesch, 2023[86]).
Conditions d’octroi des prêts et rôles des prêteurs parmi les groupes de revenu en Afrique
Taux d’intérêt moyen |
Échéance moyenne |
Rôle parmi les groupes de revenu |
|
---|---|---|---|
Prêteurs privés |
6.2 % |
14.5 ans |
Prédominance parmi les créanciers dans les PRITI et les PRITS |
Prêteurs chinois |
3.2 % |
15 ans |
Part la plus élevée de la dette concentrée dans les PRITS |
Prêteurs bilatéraux (hors Chine) |
1.3 % |
24.7 ans |
Dette concentrée dans les PRITI et les PRITS |
Prêteurs multilatéraux |
1 % |
21.8 ans |
Prédominance parmi les créanciers dans les PFR |
Source : Compilation par les auteurs des données contenues dans ce document : https://www.ifw-kiel.de/fileadmin/Dateiverwaltung/IfW-Publications/-ifw/Kiel_Working_Paper/2022/KWP_2217_Who_Lends_to_Africa_and_How_/KWP_2217.pdf
En 201819, les prêts d’APD bilatérale consentis par les pays du CAD représentaient seulement 4.1 % en moyenne de l’encours total de la dette extérieure parmi les pays partenaires en Afrique. Loin des taux élevés caractérisant les prêts privés, le taux d’intérêt moyen pour les créanciers bilatéraux (hors Chine) était de 1.3 %, avec une échéance de 24.7 ans (Le paysage de la dette en Afrique est de plus en plus hétérogène). Les prêts d’APD consentis en 2021 étaient assortis d’un taux d’intérêt moyen encore plus faible, à 1.1 % début 2021, mais avec une échéance légèrement inférieure de 21.1 ans. Malgré le durcissement des conditions d’octroi des prêts d’APD aux pays les moins avancés (PMA) observé ces dernières années, les taux et les échéances proposés à ces pays restent plus favorables que ceux proposés aux pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI), de même que pour les PRITI par rapport aux pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (PRITS) (OCDE, 2023[89]). Si le profil des créanciers varie parmi les groupes de pays selon le revenu (par exemple, les organisations multilatérales sont les créanciers les plus importants à l’appui des pays à faible revenu), les pays contractent des emprunts auprès de l’ensemble des créanciers existants ; de ce fait, ils sont soumis à des taux d’intérêt très variés, et les études révèlent que les emprunts à faible coût sont en partie utilisés pour rembourser les dettes dont les coûts sont plus élevés (Mihalyi et Trebesch, 2023[86]).
Les études révèlent que les emprunts à faible coût sont en partie utilisés pour rembourser les dettes dont les coûts sont plus élevés
À l’avenir, les pays à faible revenu qui émettent des obligations seront exposés à d’importants risques liés au refinancement, avec près de la moitié (42 %) de leur dette négociable arrivant à échéance au cours des trois prochaines années (OCDE, 2023[12]). On constate également de grandes disparités au niveau de l’encours, de la viabilité, des rendements et des échéances de la dette entre les pays en développement, paramètres que les membres du CAD et les autres fournisseurs de coopération pour le développement devront intégrer comme un facteur contextuel essentiel lors de l’élaboration des stratégies-pays.
Les créanciers bilatéraux, multilatéraux et privés sont invités à poursuivre leurs efforts en matière de restructuration, d’allègement et d’échange de dette (Global Development Policy Centre, 2023[90] ; PNUD, 2023[91]). Les appels en faveur d’une nouvelle architecture financière (Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur - Barbade, 2022[92]) indiquent que des solutions à long terme seront nécessaires pour aborder le paysage de la dette dans toute sa complexité et pour essayer d’éviter la récurrence de cette situation à l’avenir. Par exemple, il est conseillé aux pays à faible revenu qui émettent des obligations de développer des marchés obligataires nationaux et d’accroître les émissions en monnaie locale (OCDE, 2023[12]). Pour remédier au coût élevé des prêts consentis par le secteur privé aux pays en développement, certains plaident en faveur d’une nouvelle approche des notations de crédit des pays africains afin de rendre les financements aux conditions du marché plus abordables, et de leur permettre de dégager ainsi une marge de manœuvre budgétaire (PNUD, 2023[93]). L’hétérogénéité du paysage de la dette est néanmoins un frein à toute action rapide en raison de la nécessaire coordination des créanciers. Pendant les Réunions de printemps 2023, une table ronde mondiale sur la dette souveraine coprésidée par le FMI, la Banque mondiale et la Présidence du G20 a réuni des pays membres et non-membres du Club de Paris, des pays débiteurs et des représentants du secteur privé afin d’étudier des solutions permettant d’accélérer la restructuration de la dette (FMI, 2023[94]). Cela apaisera peut-être les frustrations générées par la lenteur des progrès réalisés au titre du Cadre commun pour les traitements de dette (CC) du G20 (Georgieva et Pazarbasioglu, 2021[95]). Des attentes en matière d’amélioration ont été exprimées, la Chine ayant indiqué qu'elle pourrait abandonner son exigence de voir les créanciers multilatéraux assumer les pertes sur les prêts qu'ils ont consentis avant qu’elle n’entame des négociations en vertu du Cadre commun avec les pays débiteurs qui en font la demande (Reuters, 2023[84]). Le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial (Paris, juin 2023) est axé, entre autres thématiques, sur le traitement de la dette (Focus2030, 2023[96]).
Si les prêts d’APD ne pèsent pas lourd dans la composition de la dette de la majorité des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les pouvoirs publics des membres du CAD joueront un rôle clé dans l’élaboration et la mise en œuvre des solutions à l’échelle internationale. Les fournisseurs d’APD devront prendre en compte le paysage de la dette au sens large dans l’ensemble des décisions d’affectation, et se préparer à des niveaux d’endettement plus élevés afin d’encourager une plus forte demande de financements concessionnels.
Les fournisseurs d’APD devront prendre en compte le paysage de la dette au sens large dans l’ensemble des décisions d’affectation et se préparer à des niveaux d’endettement plus élevés afin d’encourager une plus forte demande de financements concessionnels.
Pour les pays ayant peu ou pas d’accès aux marchés, - environ la moitié des pays d’Afrique subsaharienne, par exemple, n’a pas émis d’obligations en 202220 (OCDE, 2023[12])- l’APD et les autres apports de financement à l’appui du développement conservent un rôle essentiel. En outre, l’APD bénéficie d’un statut unique lui permettant de soutenir la gestion des finances publiques et la mobilisation des recettes intérieures dans l’optique de dégager une marge de manœuvre budgétaire, compte tenu notamment de la baisse des recettes publiques parmi les pays en développement au cours des dernières années (voir L’aide publique au développement aux PMA diminue mais demeure vitale malgré des perspectives de forte croissance).
Les annexes ci-après regroupent des données relatives aux indicateurs clés pour les membres du CAD et les pays éligibles à l’APD. Ces données ont été compilées à partir d’une grande diversité de bases de données internationales accessibles au public (la liste complète se trouve dans les notes sur les sources) ainsi que du Système de notification des pays créanciers de l’OCDE et des statistiques du CAD. Pour faire en sorte que toutes les données puissent être comparées, des méthodes de l’OCDE ont été employées. Ces tableaux peuvent être téléchargés au format classeur Excel à l’adresse : https://www.oecd.org/fr/cad/rapport-cooperation-pour-le-developpement/.
|
APD (m USD) |
APD/RNB |
Croissance du PIB |
Inflation globale |
Dette nette des administrations publiques (% du PIB) |
Dépenses totales des administrations publiques (% du PIB) |
||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
|
2021 |
2022 |
2021 |
2022 |
2022 |
2023 |
2022 |
2023 |
2022 |
2023 |
2022 |
2023 |
Allemagne |
33 272 |
35 025 |
0.76 |
0.83 |
1.9 |
0.3 |
8.7 |
6.7 |
45.073 |
46.691 |
49.7 |
50.66 |
Australie |
3 546 |
3 040 |
0.22 |
0.19 |
3.6 |
1.8 |
6.6 |
5 |
32.359 |
35.9 |
38.43 |
39.01 |
Autriche |
1 467 |
1 853 |
0.31 |
0.39 |
4.5 |
0.1 |
8.5 |
6.7 |
57.698 |
56.375 |
52.39 |
52.42 |
Belgique |
2 616 |
2 657 |
0.43 |
0.45 |
2.9 |
0.5 |
9.9 |
6.6 |
91.876 |
93.236 |
53.67 |
55.96 |
Canada |
6 303 |
7 832 |
0.32 |
0.37 |
3.4 |
1.1 |
6.8 |
3.6 |
13.926 |
14.058 |
41.48 |
41.14 |
Corée |
2 873 |
2 786 |
0.16 |
0.17 |
2.6 |
1.6 |
5.1 |
3.6 |
23.887 |
24.838 |
27.9 |
25.35 |
Danemark |
2 921 |
2 857 |
0.71 |
0.7 |
3.1 |
0.1 |
7.8 |
5.5 |
6.508 |
4.993 |
49.19 |
49.39 |
Espagne |
3 642 |
4 207 |
0.26 |
0.3 |
5.5 |
1.7 |
8.3 |
4.2 |
97.36 |
96.625 |
47.82 |
48.72 |
États-Unis |
47 805 |
55 277 |
0.2 |
0.22 |
2.1 |
1.5 |
6.3 |
3.7 |
94.164 |
95.462 |
38.5 |
38.17 |
Finlande |
1 441 |
1 614 |
0.47 |
0.58 |
2.2 |
-0.3 |
7 |
5.3 |
34.14 |
34.545 |
54.05 |
54.6 |
France |
15 506 |
15 876 |
0.51 |
0.56 |
2.6 |
0.7 |
5.9 |
5.5 |
99.045 |
99.418 |
58.47 |
58.06 |
Grèce |
341 |
305 |
0.16 |
0.14 |
6.7 |
1.6 |
9.7 |
4.3 |
|
|
55.53 |
50.32 |
Hongrie |
435 |
396 |
0.28 |
0.28 |
6 |
1.5 |
13.5 |
12.7 |
69.399 |
66.245 |
49.98 |
47.54 |
Irlande |
1 155 |
2 452 |
0.3 |
0.64 |
10.1 |
3.8 |
8.4 |
7.2 |
36.516 |
32.014 |
22.11 |
21 |
Islande |
71 |
93 |
0.28 |
0.34 |
6.4 |
2.5 |
8.3 |
5.5 |
57.066 |
53.774 |
46.09 |
44.8 |
Italie |
6 085 |
6 468 |
0.29 |
0.32 |
3.8 |
0.6 |
8.7 |
6.7 |
132.988 |
129.338 |
56.83 |
53.73 |
Japon |
17 634 |
17 475 |
0.34 |
0.39 |
1 |
1.4 |
2.5 |
2.5 |
162.652 |
161.006 |
44.01 |
42.07 |
Lituanie |
86 |
197 |
0.14 |
0.29 |
2.5 |
1.6 |
18.8 |
11.9 |
35.523 |
36.464 |
36.59 |
39.82 |
Luxembourg |
539 |
531 |
0.99 |
1 |
1.7 |
1.5 |
8.2 |
4 |
-8.47 |
-3.849 |
43.33 |
46.26 |
Norvège |
4 673 |
5 161 |
0.93 |
0.86 |
2.5 |
1.8 |
5.7 |
4.5 |
-57.289 |
-68.41 |
38.51 |
40.44 |
Nouvelle-Zélande |
685 |
538 |
0.28 |
0.23 |
2.1 |
1 |
7.3 |
5.2 |
19.719 |
23.179 |
43.17 |
42.8 |
Pays-Bas |
5 288 |
6 471 |
0.52 |
0.67 |
4.3 |
0.8 |
12.2 |
8.5 |
39.731 |
39.461 |
44.56 |
44.97 |
Pologne |
984 |
3 378 |
0.15 |
0.51 |
4.5 |
0.9 |
14.2 |
10.8 |
36.634 |
37.746 |
44.107 |
46.287 |
Portugal |
459 |
505 |
0.18 |
0.23 |
6.7 |
1 |
8.3 |
6.6 |
109.558 |
106.193 |
45.7 |
44.88 |
République slovaque |
155 |
171 |
0.14 |
0.15 |
1.6 |
0.5 |
12 |
15.5 |
48.978 |
49.91 |
44.28 |
47.8 |
République tchèque |
366 |
987 |
0.13 |
0.36 |
2.4 |
-0.1 |
15.2 |
9.9 |
28.096 |
29.681 |
44.84 |
46.17 |
Royaume-Uni |
15 712 |
15 748 |
0.5 |
0.51 |
4 |
-0.2 |
9.1 |
6.7 |
91.859 |
95.089 |
45.14 |
44.98 |
Slovénie |
116 |
164 |
0.19 |
0.27 |
5 |
0.5 |
9.2 |
7.5 |
53.187 |
52.298 |
46.34 |
46.63 |
Suède |
5 934 |
5 456 |
0.91 |
0.9 |
2.9 |
-0.6 |
8.3 |
7 |
4.807 |
7.122 |
46.79 |
46.83 |
Suisse |
3 912 |
4 477 |
0.5 |
0.56 |
2.1 |
0.6 |
2.9 |
2.5 |
18.653 |
17.031 |
33.61 |
32.99 |
Note : tous les chiffres pour 2023 sont prévisionnels et sont susceptibles de changer.
Sources : niveaux d’APD et d’APD/RNB tirés des statistiques du CAD, chiffres du PIB et de l’inflation globale pour 2022 et prévisions pour 2023 calculés à partir des données de https://www.oecd.org/economic-outlook/november-2022/#gdp et https://www.oecd-ilibrary.org/economics/oecd-economic-outlook_16097408, dette nette des administrations publiques et dépenses totales des administrations publiques en % du PIB extraites de https://www.imf.org/external/datamapper/datasets/WEO in April 2023.
Membre du CAD |
Réfugiés en provenance d’Ukraine enregistrés dans le pays (avril 2023) |
Demandes d’asile 2021 |
Demandes d’asile 2022 (6 premiers mois) |
Proportion des demandes d’asile reçues les 6 premiers mois de 2022 par rapport à 2021 |
Coût des réfugiés sur le territoire notifié à l’OCDE, 2021 (m USD) |
Coût des réfugiés sur le territoire notifié à l’OCDE, 2022 (m USD) |
Coût des réfugiés sur le territoire notifié à l’OCDE, 2021 (% de l’APD totale) |
Coût des réfugiés sur le territoire notifié à l’OCDE, 2022 (% de l’APD totale) |
Augmentation de l’APD entre 2021 et 2022 = ou > à l’augmentation des coûts des réfugiés sur le territoire entre 2021 et 2022 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Australie |
5 000 |
28 326 |
14 023 |
0.50 |
0 |
0 |
0 % |
0 % |
S.O. |
Autriche |
95 993 |
39 905 |
31 043 |
0.78 |
63.1 |
371.7 |
4 % |
20 % |
OUI |
Belgique |
70 157 |
24 470 |
16 020 |
0.65 |
250.7 |
248.8 |
10 % |
9 % |
OUI |
Canada |
148 313 |
35 839 |
32 075 |
0.89 |
463.6 |
944.4 |
7 % |
12 % |
OUI |
République tchèque |
504 352 |
1 943 |
1 039 |
0.53 |
6.4 |
646 |
2 % |
65 % |
NON |
Danemark |
41 560 |
2 591 |
3 326 |
1.28 |
63.2 |
453.4 |
2 % |
16 % |
NON |
Finlande |
47 067 |
2 496 |
3 277 |
1.31 |
68.8 |
409.9 |
5 % |
25 % |
NON |
France |
118 994 |
171 323 |
90 499 |
0.53 |
1156.5 |
1487.4 |
7 % |
9 % |
OUI |
Allemagne |
1 056 628 |
253 688 |
136 241 |
0.54 |
2732.1 |
4495 |
8 % |
13 % |
OUI |
Grèce |
22 704 |
45 781 |
22 380 |
0.49 |
36.5 |
39.6 |
11 % |
13 % |
NON |
Hongrie |
35 030 |
30 |
10 |
0.33 |
1.4 |
1.1 |
0 % |
0 % |
NON |
Islande |
2 674 |
1 409 |
943 |
0.67 |
4.3 |
7.9 |
6 % |
8 % |
OUI |
Irlande |
80 540 |
3 320 |
6 825 |
2.06 |
50.3 |
1251.7 |
4 % |
51 % |
OUI |
Italie |
173 213 |
53 105 |
32 358 |
0.61 |
556.1 |
1479.8 |
9 % |
23 % |
NON |
Japon |
2 302 |
6 459 |
- |
- |
0.3 |
50.9 |
0 % |
0 % |
OUI |
Corée |
|
2 328 |
- |
- |
0.5 |
10.8 |
0 % |
0 % |
OUI |
Lituanie |
76 540 |
310 |
601 |
1.94 |
1.9 |
49.6 |
2 % |
25 % |
OUI |
Luxembourg |
6 756 |
1 360 |
903 |
0.66 |
0 |
0 |
0 % |
0 % |
S.O. |
Pays-Bas |
89 730 |
26 507 |
14 184 |
0.54 |
407.6 |
945.6 |
8 % |
15 % |
OUI |
Nouvelle-Zélande |
|
569 |
181 |
0.32 |
11.7 |
12.4 |
2 % |
2 % |
NON |
Norvège |
45 238 |
2 446 |
1 954 |
0.80 |
52.2 |
485.1 |
1 % |
9 % |
NON |
Pologne |
1 583 563 |
8 792 |
5 859 |
0.67 |
16.9 |
2181.1 |
2 % |
65 % |
OUI |
Portugal |
58 242 |
1 533 |
1 086 |
0.71 |
11.1 |
13.6 |
2 % |
3 % |
OUI |
République slovaque |
113 509 |
396 |
254 |
0.64 |
1.2 |
1.3 |
1 % |
1 % |
OUI |
Slovénie |
9 461 |
5 279 |
3 729 |
0.71 |
2.3 |
21.3 |
2 % |
13 % |
OUI |
Espagne |
173 829 |
65 384 |
57 694 |
0.88 |
232.1 |
850.5 |
6 % |
20 % |
OUI |
Suède |
53 957 |
19 998 |
11 754 |
0.59 |
87.9 |
384.4 |
1 % |
7 % |
NON |
Suisse |
65 763 |
14 885 |
8 477 |
0.57 |
368.4 |
1263.9 |
9 % |
28 % |
NON |
Royaume-Uni |
201 000 |
60 950 |
36 321 |
0.60 |
1447.4 |
4543.6 |
9 % |
29 % |
NON |
États‑Unis |
270 000 |
210 488 |
258 933 |
1.23 |
4745.2 |
6646.4 |
10 % |
12 % |
OUI |
Note : « - » signale qu’aucune donnée n’est disponible.
Sources : Réfugiés en provenance d’Ukraine enregistrés dans le pays – https://data.unhcr.org/en/situations/ukraine, consulté le 11 avril 2023, sauf pour : les États-Unis – déclaration du secrétaire à la Sécurité intérieure, 24 février 2023, https://www.dhs.gov/news/2023/02/24/statement-secretary-mayorkas-anniversary-russias-unprovoked-invasion-ukraine ; les chiffres du Canada, qui correspondent aux réfugiés ukrainiens arrivés dans le cadre de l’AVUCU jusqu’au 8 avril 2023, https://www.canada.ca/en/immigration-refugees-citizenship/services/immigrate-canada/ukraine-measures/key-figures.html ; le Japon – pour 2022, tel que notifié en 2022, https://www.japantimes.co.jp/news/2023/02/22/national/tokyo-refugee-policy/ ; l’Australie, jusqu’au 10 février 2023, https://www.homeaffairs.gov.au/help-and-support/ukraine-visa-support. Demandes d’asile, 2021 et première moitié de 2022 : données provenant de https://www.unhcr.org/refugee-statistics, consulté le 1er mai 2023. Coût des réfugiés sur le territoire : données tirées des statistiques du CAD.
Pays bénéficiaire |
APD reçue, 2021 (m USD) |
Risque de surendettement |
Produit intérieur brut, prix constants de 2022 |
Produit intérieur brut, prix constants de 2023 |
Inflation, prix moyens à la consommation (évolution annuelle en %) 2022 |
Inflation, prix moyens à la consommation (évolution annuelle en %) 2023 |
Droits de tirage max. sur la ligne de crédit croisé de la PBoC, année la plus récente (USD) |
Montant cumulé des prêts de sauvetage chinois (USD, nominal)* |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Afghanistan |
4 693.46 |
Élevé |
Pas de données |
Pas de données |
Pas de données |
Pas de données |
|
|
Albanie |
633.42 |
Ne figure pas sur la liste |
3.7 |
2.2 |
6.7 |
5 |
313 952 000 |
|
Algérie |
214.44 |
Ne figure pas sur la liste |
2.9 |
2.6 |
9.3 |
8.1 |
|
|
Angola |
248.82 |
Ne figure pas sur la liste |
2.8 |
3.5 |
21.4 |
11.7 |
|
6 900 000 000 |
Argentine |
155.21 |
Ne figure pas sur la liste |
5.2 |
0.2 |
72.4 |
98.6 |
20 406 880 000 |
|
Arménie |
162.39 |
Ne figure pas sur la liste |
12.6 |
5.5 |
8.7 |
7.1 |
145 921 000 |
|
Azerbaïdjan |
9.77 |
Ne figure pas sur la liste |
4.6 |
3 |
13.8 |
11.3 |
|
|
Bangladesh |
5 089.06 |
Faible |
7.1 |
5.5 |
6.1 |
8.6 |
|
|
Barbade |
|
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Bélarus |
-259.59 |
Ne figure pas sur la liste |
-4.7 |
0.7 |
14.8 |
7.5 |
1 098 832 000 |
500 930 500* |
Belize |
77.25 |
Ne figure pas sur la liste |
11.4 |
3 |
6.3 |
4.1 |
|
|
Bénin |
849.98 |
Modéré |
6 |
6 |
1.5 |
3 |
|
|
Bhoutan |
127.35 |
Modéré |
4.3 |
4.7 |
5.9 |
5.6 |
|
|
Bolivie |
506.82 |
Ne figure pas sur la liste |
3.2 |
1.8 |
1.7 |
4 |
|
|
Bosnie-Herzégovine |
564.42 |
Ne figure pas sur la liste |
3.8 |
2 |
14 |
6 |
|
|
Botswana |
96.43 |
Ne figure pas sur la liste |
6.4 |
3.7 |
12.2 |
6.5 |
|
|
Brésil |
1 114.46 |
Ne figure pas sur la liste |
2.9 |
0.9 |
9.3 |
5 |
27 338 910 000 |
|
Burkina Faso |
1 610.52 |
Modéré |
2.5 |
4.9 |
14.1 |
1.5 |
|
|
Burundi |
608.24 |
Élevé |
1.8 |
3.3 |
18.9 |
16 |
|
|
Cabo Verde |
145.24 |
Modéré |
10.5 |
4.4 |
7.9 |
4.5 |
|
|
Cambodge |
1 367.05 |
Faible |
5 |
5.8 |
5.3 |
3 |
|
|
Cameroun |
1 140.94 |
Élevé |
3.4 |
4.3 |
5.3 |
5.9 |
|
|
République centrafricaine |
659.27 |
Élevé |
0.4 |
2.5 |
5.8 |
6.3 |
|
|
Tchad |
730.44 |
Élevé |
2.5 |
3.5 |
5.3 |
3.4 |
|
|
Chine (République populaire de) |
-564.2 |
Ne figure pas sur la liste |
3 |
5.2 |
1.9 |
2 |
|
|
Colombie |
1 916.92 |
Ne figure pas sur la liste |
7.5 |
1 |
10.2 |
10.9 |
|
|
Comores |
153.64 |
Élevé |
2.4 |
3 |
12 |
8.1 |
|
|
Congo |
204.02 |
En situation de surendettement |
6.6 |
6.3 |
3.5 |
3.3 |
|
|
Costa Rica |
79.31 |
Ne figure pas sur la liste |
4.3 |
2.7 |
8.3 |
5.2 |
|
|
Côte d'Ivoire |
1 576.31 |
Modéré |
6.7 |
6.2 |
5.2 |
3.7 |
|
|
Cuba |
152.38 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
République populaire démocratique de Corée |
20.13 |
Ne figure pas sur la liste |
2.6 |
1.5 |
5.1 |
3.5 |
|
|
République démocratique du Congo |
3 610.19 |
Modéré |
6.6 |
6.3 |
9 |
10.8 |
|
|
Djibouti |
175.94 |
Élevé |
2.5 |
4 |
5.5 |
3.2 |
|
|
Dominique |
79.07 |
Élevé |
6 |
4.9 |
7.5 |
6.2 |
|
|
République dominicaine |
448.42 |
Ne figure pas sur la liste |
4.9 |
4.2 |
8.8 |
5.7 |
|
|
Équateur |
300.78 |
Ne figure pas sur la liste |
3 |
2.9 |
3.5 |
2.5 |
|
9 446 660 000 |
Égypte |
7 941.33 |
Ne figure pas sur la liste |
6.6 |
3.7 |
8.5 |
21.6 |
2 825 568 000 |
2 000 000 000 |
El Salvador |
213.24 |
Ne figure pas sur la liste |
2.8 |
2.4 |
7.2 |
4.1 |
|
|
Guinée équatoriale |
12.77 |
Ne figure pas sur la liste |
1.6 |
-1.8 |
5 |
5.7 |
|
|
Érythrée |
43.95 |
Ne figure pas sur la liste |
2.6 |
2.8 |
7.4 |
6.4 |
|
|
Eswatini |
125.03 |
Ne figure pas sur la liste |
0.5 |
2.8 |
4.8 |
5.4 |
|
|
Éthiopie |
4 070.61 |
Élevé |
6.4 |
6.1 |
33.9 |
31.4 |
|
|
Fidji |
609.37 |
Ne figure pas sur la liste |
14.5 |
7 |
4.5 |
3.5 |
|
|
Gabon |
98.55 |
Ne figure pas sur la liste |
2.8 |
3 |
4.3 |
3.4 |
|
|
Gambie |
247.9 |
Élevé |
4.4 |
5.6 |
11.5 |
11.3 |
|
|
Géorgie |
769.18 |
Ne figure pas sur la liste |
10.1 |
4 |
11.9 |
5.9 |
|
|
Ghana |
1 238.47 |
Élevé |
3.2 |
1.6 |
31.9 |
45.4 |
|
|
Grenade |
68.14 |
En situation de surendettement |
6 |
3.7 |
2.7 |
3.2 |
|
|
Guatemala |
512.55 |
Ne figure pas sur la liste |
4 |
3.4 |
6.9 |
7.4 |
|
|
Guinée |
592.09 |
Modéré |
4.3 |
5.6 |
10.5 |
8.1 |
|
|
Guinée-Bissau |
169.1 |
Élevé |
3.5 |
4.5 |
7.9 |
5 |
|
|
Guyana |
138.81 |
Modéré |
62.3 |
37.2 |
6.5 |
6.6 |
|
|
Haïti |
951.48 |
Élevé |
-1.7 |
0.3 |
27.6 |
44.5 |
|
|
Honduras |
617.31 |
Faible |
4 |
3.7 |
9.1 |
6.9 |
|
|
Inde |
3 135.10 |
Ne figure pas sur la liste |
6.8 |
5.9 |
6.7 |
4.9 |
|
|
Indonésie |
625.9 |
Ne figure pas sur la liste |
5.3 |
5 |
4.2 |
4.4 |
31 395 200 000 |
|
Iran |
303.77 |
Ne figure pas sur la liste |
2.5 |
2 |
49 |
42.5 |
|
|
Iraq |
1 810.69 |
Ne figure pas sur la liste |
8.1 |
3.7 |
5 |
6.6 |
|
|
Jamaïque |
58.58 |
Ne figure pas sur la liste |
4 |
2.2 |
9.5 |
7 |
|
|
Jordanie |
3 447.15 |
Ne figure pas sur la liste |
2.7 |
2.7 |
4.2 |
3.8 |
|
|
Kazakhstan |
57.55 |
Ne figure pas sur la liste |
3.2 |
4.3 |
15 |
14.8 |
1 098 832 000 |
|
Kenya |
3 176.86 |
Élevé |
5.4 |
5.3 |
7.6 |
7.8 |
|
600 000 000 |
Kiribati |
72.86 |
Élevé |
1.2 |
2.5 |
5.3 |
8.6 |
|
|
Kosovo |
453.5 |
Ne figure pas sur la liste |
2.7 |
3.5 |
11.7 |
5.5 |
|
|
Kirghizistan |
478.54 |
Modéré |
7 |
3.5 |
13.9 |
11.3 |
|
|
République démocratique populaire lao |
575.68 |
Élevé |
2.3 |
4 |
23 |
15.1 |
941 856 000 |
|
Liban |
1 399.29 |
Ne figure pas sur la liste |
Pas de données |
Pas de données |
Pas de données |
Pas de données |
|
|
Lesotho |
179.2 |
Modéré |
2.1 |
2.2 |
8.2 |
6.8 |
|
|
Libéria |
606.33 |
Modéré |
4.8 |
4.3 |
7.6 |
6.9 |
|
|
Libye |
343.59 |
Ne figure pas sur la liste |
-12.8 |
17.5 |
4.5 |
3.4 |
|
|
Madagascar |
1 068.26 |
Modéré |
4.2 |
4.2 |
8.2 |
9.5 |
|
|
Malawi |
1 178.16 |
En situation de surendettement |
0.8 |
2.4 |
20.8 |
24.7 |
|
|
Malaisie |
14.38 |
Ne figure pas sur la liste |
8.7 |
4.5 |
3.4 |
2.9 |
28 255 680 000 |
|
Maldives |
112.41 |
Élevé |
12.3 |
7.2 |
2.6 |
5.2 |
|
|
Mali |
1 435.72 |
Modéré |
3.7 |
5 |
10.1 |
5 |
|
|
Îles Marshall |
107.12 |
Élevé |
1.3 |
3 |
6.2 |
2.2 |
|
|
Mauritanie |
429.24 |
Modéré |
5 |
4.4 |
9.6 |
9.5 |
|
|
Maurice |
293.2 |
Ne figure pas sur la liste |
8.3 |
4.6 |
10.8 |
9.5 |
|
|
Mexique |
563.63 |
Ne figure pas sur la liste |
3.1 |
1.8 |
7.9 |
6.3 |
|
|
Micronésie |
130.76 |
Élevé |
-0.6 |
2.8 |
5 |
4.7 |
|
|
Moldova |
596.22 |
Faible |
-5.6 |
2 |
28.6 |
13.8 |
|
|
Mongolie |
282.03 |
Ne figure pas sur la liste |
4.8 |
4.5 |
15.2 |
11.2 |
2 354 640 000 |
|
Monténégro |
133.15 |
Ne figure pas sur la liste |
6.4 |
3.2 |
13 |
9.7 |
|
|
Montserrat |
39.78 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Maroc |
966.16 |
Ne figure pas sur la liste |
1.1 |
3 |
6.6 |
4.6 |
1 431 230 000 |
|
Mozambique |
2 282.83 |
En situation de surendettement |
4.1 |
5 |
9.8 |
7.4 |
|
|
Myanmar |
1 506.56 |
Faible |
2 |
2.6 |
16.2 |
14.2 |
|
|
Namibie |
182.59 |
Ne figure pas sur la liste |
3.8 |
2.8 |
6.1 |
5 |
|
|
Nauru |
33.76 |
Ne figure pas sur la liste |
3 |
1 |
2.6 |
4.2 |
|
|
Népal |
1 598.49 |
Faible |
5.8 |
4.4 |
6.3 |
7.8 |
|
|
Nicaragua |
753.96 |
Modéré |
4 |
3 |
10.4 |
8.5 |
|
|
Niger |
1 807.44 |
Modéré |
11.1 |
6.1 |
4.2 |
2.8 |
|
|
Nigéria |
3 527.59 |
Ne figure pas sur la liste |
3.3 |
3.2 |
18.8 |
20.1 |
2 354 640 000 |
|
Niue |
28.03 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Macédoine du Nord |
338.22 |
Ne figure pas sur la liste |
2.2 |
1.4 |
14.2 |
9.2 |
|
|
Pakistan |
2 922.78 |
Ne figure pas sur la liste |
6 |
0.5 |
12.1 |
27.1 |
4 709 280 000 |
28 567 400 000 |
Palaos |
50.51 |
Ne figure pas sur la liste |
-2.9 |
8.7 |
8.7 |
7.9 |
|
|
Panama |
91.37 |
Ne figure pas sur la liste |
10 |
5 |
2.9 |
2.2 |
|
|
Papouasie-Nouvelle-Guinée |
1 185.42 |
Élevé |
4.5 |
3.7 |
6.6 |
5.4 |
|
|
Paraguay |
175.14 |
Ne figure pas sur la liste |
0.2 |
4.5 |
9.8 |
5.2 |
|
|
Pérou |
303.65 |
Ne figure pas sur la liste |
2.7 |
2.4 |
7.9 |
5.7 |
|
|
Philippines |
1 633.86 |
Ne figure pas sur la liste |
7.6 |
6 |
5.8 |
6.3 |
|
|
Rwanda |
1 330.32 |
Modéré |
6.8 |
6.2 |
13.9 |
8.2 |
|
|
Sainte-Hélène |
53.95 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Sainte-Lucie |
99.95 |
Modéré |
14.9 |
3 |
6.7 |
4.9 |
|
|
Saint-Vincent-et-les-Grenadines |
126.32 |
Élevé |
5.3 |
6 |
5.7 |
3.5 |
|
|
Samoa |
84.42 |
Élevé |
-6 |
5 |
8.7 |
10 |
|
|
Sao Tomé-et-Principe |
72.16 |
En situation de surendettement |
0.9 |
2 |
18 |
17.9 |
|
|
Sénégal |
1 389.40 |
Modéré |
4.7 |
8.3 |
9.7 |
5 |
|
|
Serbie |
453.5 |
Ne figure pas sur la liste |
2.3 |
2 |
12 |
12.2 |
214 684 500 |
|
Serbie et Kosovo : S/RES/1244 (1999) |
906.99 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Sierra Leone |
709.66 |
Élevé |
2.8 |
3.1 |
27.2 |
37.8 |
|
|
Îles Salomon |
264.71 |
Modéré |
-4.1 |
2.5 |
5.5 |
4.8 |
|
|
Somalie |
2 407.34 |
En situation de surendettement |
1.7 |
2.8 |
6.8 |
4.2 |
|
|
Afrique du Sud |
1 041.55 |
Ne figure pas sur la liste |
2 |
0.1 |
6.9 |
5.8 |
4 709 280 000 |
|
Soudan du Sud |
2 119.21 |
Élevé |
6.6 |
5.6 |
17.6 |
27.8 |
|
1 400 000 000 |
Sri Lanka |
154.11 |
Ne figure pas sur la liste |
-8.7 |
-3 |
46.4 |
28.5 |
1 569 760 000 |
2 300 000 000 |
Soudan |
3 821.50 |
En situation de surendettement |
-2.5 |
1.2 |
138.8 |
71.6 |
|
1 545 000 000 |
Suriname |
28.78 |
Ne figure pas sur la liste |
1.3 |
2.3 |
52.5 |
42.7 |
156 976 000 |
|
République arabe syrienne |
9 692.98 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Tadjikistan |
551.1 |
Élevé |
{§1} |
5 |
6.6 |
5.4 |
437 763 000 |
|
Tanzanie |
2 618.02 |
Modéré |
4.7 |
5.2 |
4.4 |
4.9 |
|
300 000 000 |
Thaïlande |
132.39 |
Ne figure pas sur la liste |
2.6 |
3.4 |
6.1 |
2.8 |
10 988 320 000 |
|
Timor-Leste |
255.34 |
Modéré |
3.3 |
2.2 |
7 |
4 |
|
|
Togo |
350.79 |
Modéré |
5.4 |
5.5 |
7.6 |
5.3 |
|
|
Tokélaou |
15.07 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Tonga |
113.07 |
Élevé |
-2 |
2.5 |
8.5 |
9.7 |
|
|
Tunisie |
1 093.55 |
Ne figure pas sur la liste |
2.5 |
1.3 |
8.3 |
10.9 |
|
|
Türkiye |
1 057.08 |
Ne figure pas sur la liste |
5.6 |
2.7 |
72.3 |
50.6 |
5 494 160 000 |
|
Turkménistan |
28.71 |
Ne figure pas sur la liste |
1.8 |
2.3 |
11.5 |
6.7 |
|
|
Tuvalu |
36.01 |
Élevé |
0.7 |
4.3 |
11.5 |
5.9 |
|
|
Ouganda |
2 564.06 |
Modéré |
4.9 |
5.7 |
6.8 |
7.6 |
|
|
Ukraine |
2 214.54 |
Ne figure pas sur la liste |
-30.3 |
-3 |
20.2 |
21.1 |
2 354 640 000 |
|
Ouzbékistan |
1 161.94 |
Faible |
5.7 |
5.3 |
11.4 |
11.8 |
114 397 500 |
|
Vanuatu |
166.9 |
Modéré |
1.9 |
3.5 |
4.6 |
3.5 |
|
|
Venezuela |
273.15 |
Ne figure pas sur la liste |
{§1} |
5 |
200.9 |
400 |
|
10 000 000 000 |
Viet Nam |
526.49 |
Ne figure pas sur la liste |
{§1} |
5.8 |
3.2 |
5 |
|
|
Wallis-et-Futuna |
110.52 |
Ne figure pas sur la liste |
|
|
|
|
|
|
Cisjordanie et bande de Gaza |
2 160.29 |
Ne figure pas sur la liste |
4 |
3.5 |
3.7 |
3.2 |
|
|
Yémen |
3 889.74 |
Modéré |
1.5 |
-0.5 |
29.1 |
16.8 |
|
|
Zambie |
1 087.64 |
En situation de surendettement |
3.4 |
4 |
11 |
8.9 |
|
|
Zimbabwe |
985.77 |
En situation de surendettement |
3 |
2.5 |
193.4 |
172.2 |
|
|
Note : Le niveau de risque de surendettement est correct au 30 avril 2023 ; les pourcentages annuels du PIB à prix constants sont les variations en glissement annuel, et l’année de référence dépend du pays ; les chiffres pour 2023 sont prévisionnels et sont susceptibles de changer ; les pourcentages annuels des prix moyens à la consommation sont les variations en glissement annuel. Le montant cumulé des prêts de sauvetage chinois est la somme de tous les montants nominaux depuis 2000. * Tous en USD, sauf pour le Bélarus, pour lequel la monnaie est le renminbi (RMB).
Source : APD reçue pour 2021, Système de notification des pays créanciers de l’OCDE https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=crs1 ; risque de surendettement : https://www.imf.org/external/pubs/ft/dsa/dsalist.pdf ; données sur le PIB et l’inflation tirées de la base de données des Perspectives de l’économie mondiale du FMI d’avril 2023 : https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2023/April/download-entire-database ; données sur l’activité de prêt de la Chine tirées de :
[3] Ahmad, Y. et al. (2020), « Six décennies d’APD : éclairages et perspectives dans le contexte de la crise du COVID-19 », dans Les profils de coopération au développement, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/cb89577f-fr.
[1] Ahmad, Y. et E. Carey (2022), « Comment le COVID-19 et la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine remodèlent l’aide publique au développement (APD) », dans Les profils de coopération au développement, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/54b7b8bf-fr.
[2] Ahmad, Y. et E. Carey (2021), « Development co-operation during the COVID-19 pandemic: An analysis of 2020 figures and 2021 trends to watch », dans Les profils de coopération au développement, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/e4b3142a-en.
[45] AIE (2022), Africa Energy Outlook 2022, https://www.iea.org/reports/africa-energy-outlook-2022/key-findings (consulté le 16 mai 2023).
[77] Association Européenne des Entreprises (2023), The German Government provides guarantees for new German investments in Ukraine - European Business Association, https://eba.com.ua/en/nimetskyj-uryad-nadaye-garantiyi-dlya-novyh-nimetskyh-investytsij-v-ukrayinu/ (consulté le 3 mai 2023).
[31] AUEA (2023), Almost 1 million asylum applications in EU+ in 2022, https://euaa.europa.eu/news-events/almost-1-million-asylum-applications-eu-2022#:~:text=New%20analysis%20released%20by%20the,were%20lodged%20in%20EU%2B%20countries.
[52] Banque mondiale (2023), Macro Poverty Outlook for Nigeria: April 2023, Groupe de la Banque mondiale, Washington, D.C., https://documents.worldbank.org/en/publication/documents-reports/documentdetail/099501404132315331/idu08940d9ab02ff10476e0bde30902ced1fb59f.
[88] Banque mondiale (2023), Slowing debt accumulation, growing risks: Unveiling the complexities of Sub-Saharan Africa’s debt burdens, https://blogs.worldbank.org/opendata/slowing-debt-accumulation-growing-risks-unveiling-complexities-sub-saharan-africas-debt (consulté le 3 mai 2023).
[69] Banque mondiale (2023), Ukraine rapid damage and needs assessment: February 2022- February 2023, https://documents.worldbank.org/en/publication/documents-reports/documentdetail/099184503212328877/p1801740d1177f03c0ab180057556615497.
[44] Banque mondiale (2023), Weak Growth, High Inflation, and a Cost of Living Crisis: Europe and Central Asia Economic Update, Groupe de la Banque mondiale, Washington, D.C., https://www.worldbank.org/en/region/eca/publication/europe-and-central-asia-economic-update.
[26] Banque mondiale (2023), World Bank Country and Lending Groups, Groupe de la Banque mondiale, Washington, D.C., https://datahelpdesk.worldbank.org/knowledgebase/articles/906519-world-bank-country-and-lending-groups.
[14] Carey, E. et H. Desai (2023), Tirer le meilleur parti possible de l’aide publique au développement, Éditions OCDE, Paris, https://www.oecd-ilibrary.org/sites/5e97d207-fr/index.html?itemId=/content/component/5e97d207-fr.
[68] CCNUCC (2022), La COP 27 parvient à un accord décisif sur un nouveau fonds« pertes et préjudices » pour les pays vulnérables, https://unfccc.int/fr/news/la-cop-27-parvient-a-un-accord-decisif-sur-un-nouveau-fonds-pertes-et-prejudices-pour-les-pays (consulté le 17 mai 2023).
[15] CNUCED (2022), Ukraine war risks further cuts to development finance, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, https://unctad.org/news/ukraine-war-risks-further-cuts-development-finance.
[97] CNUCED (2022), World Investment Report: Regional trends Africa, https://unctad.org/system/files/non-official-document/WIR2022-Regional_trends_Africa_en.pdf (consulté le 10 mai 2023).
[72] Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine (2022), Lugano Declaration, https://decentralization.gov.ua/uploads/attachment/document/1060/Lugano_Declaration_URC2022-1.pdf (consulté le 4 mai 2023).
[47] Conseil de l’Union européenne (2023), Comment l’invasion de l’Ukraine par la Russie exacerbe la crise alimentaire mondiale, https://www.consilium.europa.eu/fr/infographics/how-the-russian-invasion-of-ukraine-has-further-aggravated-the-global-food-crisis/ (consulté le 15 mai 2023).
[71] Conseil national pour la relance (2022), Ukraine’s national recovery plan, https://uploads-ssl.webflow.com/621f88db25fbf24758792dd8/62c166751fcf41105380a733_NRC%20Ukraine%27s%20Recovery%20Plan%20blueprint_ENG.pdf.
[39] Cour des comptes des Pays-Bas (2023), Budget for asylum reception structurally too low | News item | Cour des comptes des Pays-Bas, https://english.rekenkamer.nl/latest/news/2023/01/18/budget-for-asylum-reception-structurally-too-low (consulté le 2 mai 2023).
[32] Département d’État américain (2023), Strengthening the USRAP, https://www.state.gov/refugee-admissions/strengthening-the-usrap/ (consulté le 20 avril 2023).
[30] Eurostat (2023), Demandeurs d’asile par type de demandeur, nationalité, âge et sexe - données mensuelles, https://ec.europa.eu/eurostat/databrowser/view/migr_asyappctzm/default/table?lang=fr (consulté le 5 mai 2023).
[46] FAO (2022), Indice FAO des prix des produits alimentaires | Situation alimentaire mondiale | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, https://www.fao.org/worldfoodsituation/foodpricesindex/fr/ (consulté le 24 mai 2022).
[87] FinDevLab (2023), African perspectives on the current debt situation and ways to move forward - FinDevLab, https://findevlab.org/african-perspectives-on-the-current-debt-situation-and-ways-to-move-forward/ (consulté le 4 mai 2023).
[74] FMI (2023), FAQ, https://www.imf.org/en/About/FAQ/ukraine#Q5.%20Is%20it%20the%20first%20time%20that%20the%20IMF%20is%20lending%20to%20a%20country%20in%20active%20conflict?.
[82] FMI (2023), Global Financial Stability Report, avril 2023, https://www.imf.org/en/Publications/GFSR/Issues/2023/04/11/global-financial-stability-report-april-2023?cid=bl-com-spring2023flagships-GFSREA2023001 (consulté le 9 mai 2023).
[94] FMI (2023), Global Sovereign Debt Roundtable Co-Chairs Press Statement, https://www.imf.org/en/News/Articles/2023/04/12/pr23117-imf-executive-board-approves-establishment-of-the-rst (consulté le 17 mai 2023).
[83] FMI (2023), Le maintien des taux d’intérêt américains à un niveau élevé pèse sur les monnaies africaines, https://www.imf.org/fr/Blogs/Articles/2023/05/15/african-currencies-are-under-pressure-amid-higher-for-longer-us-interest-rates.
[80] FMI (2023), List of LIC DSAs for PRGT-Eligible Countries, as of February 28, 2023, https://www.imf.org/external/pubs/ft/dsa/dsalist.pdf (consulté le 3 mai 2023).
[11] FMI (2023), Lutter contre l’inflation sans basculer en récession : le fragile équilibre de l’Europe, https://www.imf.org/fr/Blogs/Articles/2023/04/28/europes-knifeedge-path-toward-beating-inflation-without-a-recession (consulté le 2 mai 2023).
[13] FMI (2023), Perspectives de l’économie mondiale, avril 2023: Une reprise cahoteuse, https://www.imf.org/fr/Publications/WEO/Issues/2023/04/11/world-economic-outlook-april-2023 (consulté le 2 mai 2023).
[51] FMI (2023), Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne, avril 2023, Fonds monétaire international, Washington D.C., https://www.imf.org/fr/Publications/REO/SSA/Issues/2023/04/14/regional-economic-outlook-for-sub-saharan-africa-april-2023.
[17] FMI (2022), Macroeconomic developments and prospects in low-income countries - 2022, Fonds monétaire international, Washington D.C., https://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2022/12/07/Macroeconomic-Developments-and-Prospects-in-Low-Income-Countries-2022-526738.
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← 1. Sauf en Australie (‑13.1 %), en raison de différences entre son rapport sur l’exercice budgétaire et la date de ses dépenses liées au COVID‑19 par rapport à 2021 ; en Grèce (‑6.6 %), en raison d’une baisse de son APD bilatérale et multilatérale ; en Hongrie (‑1.7 %), en raison d’une diminution de ses contributions aux organisations multilatérales en 2022 ; en Nouvelle-Zélande (‑17.2 %), en raison d’un ralentissement temporaire de ses versements dans le cadre de son cycle budgétaire triennal. https://www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/APD-2022-donnees-preliminaires.pdf
← 2. La Finlande, ‑0.3 % ; la République tchèque, ‑0.1 % ; le Royaume-Uni, ‑0.2 % ; la Suède, ‑0.6 %. https://www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/APD-2022-donnees-preliminaires.pdf
← 3. Le rebond de l’IDE en Afrique subsaharienne enregistré en 2021 s’explique par une unique transaction en Afrique du Sud (CNUCED, 2022[97]).
← 4. Sur la base des statistiques préliminaires.
← 5. Les statistiques préliminaires sur l’APD de 2022 ne contiennent que des informations sur les apports bilatéraux des pays fournisseurs. Les statistiques finales sur l’APD de 2022 donneront des informations plus détaillées sur les apports versés par les organisations multilatérales qui reçoivent des contributions à leur budget central de la part des pays du CAD, qui sont comptabilisées dans l’APD en tout ou partie.
← 6. Un tel calcul est préliminaire et ne prend pas nécessairement en compte les contraintes qui pourraient peser sur les ressources des organisations multilatérales.
← 7. Pour de plus amples informations sur le financement du développement par les pays non membres du CAD, voir https://www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/themes-financement-developpement/non-membres-cad-notification.htm.
← 8. Les estimations de l’aide à la République arabe syrienne en provenance d’autres apporteurs publics comprennent des volumes importants d’APD que la Türkiye a notifiés à l’OCDE en 2021, consistant essentiellement en un soutien aux réfugiés syriens sur son territoire.
← 9. Soit, par ordre décroissant, l’Inde (3.5 milliards USD), le Bangladesh (3.4 milliards USD), l’Afghanistan (3.4 milliards USD), l’Éthiopie (2.5 milliards USD) et la République arabe syrienne (2.3 milliards USD).
← 10. D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en date du 4 avril 2023, on comptait 8.2 millions de réfugiés en provenance d’Ukraine, 5.5 millions en provenance de Syrie, 2 millions en provenance d’Afghanistan et 100 000 en provenance du Yémen.
← 11. L’outil de suivi du soutien apporté à l’Ukraine (Ukraine Support Tracker) élaboré par l’Institut Kiel et dont sont tirées les données relatives aux engagements fait l’objet de mises à jour dynamiques périodiques et les versions antérieures ne peuvent pas être consultées. Le montant des engagements annoncés entre fin 2022 (fin de la période couverte par les données de l’APD) et le 24 février 2023 s’élevait à 12.96 milliards EUR.
← 12. Les estimations de l’OCDE concernant l’APD humanitaire à destination de l’Ukraine sont incomplètes, les membres ayant pour l’heure communiqué des données provisoires. Par conséquent, l’analyse effectuée dans ce paragraphe s’appuie sur les informations disponibles tirées de l’outil de suivi du soutien à l’Ukraine de l’Institut Kiel pour mieux cerner la répartition entre soutien humanitaire et soutien financier.
← 13. Lorsque le coût des réfugiés dans les pays donneurs a atteint son précédent niveau record, en 2016, il s’élevait à 16 milliards USD (soit 18 milliards USD aux prix courants de 2022) et représentait 11.0 % de l’APD totale.
← 14. Voir l’Annexe C pour une vue d’ensemble de différentes mesures des besoins au niveau des pays.
← 15. Selon la définition de l’extrême pauvreté établie par la Banque mondiale, toute personne qui dispose de moins de 2.15 dollars par jour est considérée comme vivant dans l’extrême pauvreté.
← 16. En 2020, tous secteurs confondus (c’est-à-dire pour faire face aux dimensions sanitaire, humanitaire et macroéconomique de la pandémie), le montant total des dépenses brutes en lien avec le COVID‑19 s’est élevé à 25.4 milliards USD, dont 16.2 milliards USD ont été apportés par des membres du CAD, 0.5 milliard USD par des fournisseurs non membres du CAD qui notifient leur APD à l’OCDE, et 8.7 milliards USD par des organisations multilatérales. En 2021, le montant total des dépenses en lien avec le COVID‑19 a progressé pour atteindre 37.4 milliards USD, dont 21.9 milliards USD ont été apportés par des membres du CAD, 0.5 milliard USD par des fournisseurs non membres du CAD, et 15.2 milliards USD par des organisations multilatérales.
← 17. La recommandation couvre à ce jour 66 pays admissibles au bénéfice de l’APD, et en 2020 41.2 % de l’ensemble de l’APD bilatérale ont bénéficié à 76 pays non couverts par la Recommandation (OCDE, 2023[53]).
← 18. Le recours aux lignes d’échange de devises entre banques centrales prend de l’ampleur depuis quelques années. Les membres du CAD qui disposent également de lignes d’échange de devises entre banques centrales avec la Chine englobent l’Australie, la Banque centrale européenne, le Canada, la Corée, la Hongrie, l’Islande, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la Suisse.
← 19. Année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles sur la plateforme commune sur les statistiques de la dette extérieure du FMI, de l’OCDE et de la Banque des règlements internationaux.
← 20. 24 pays d’Afrique subsaharienne ont émis des obligations en 2022 : Afrique du Sud, Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Eswatini, Gabon, Ghana, Guinée-Bissau, Kenya, Malawi, Mali, Maurice, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, République du Congo, Sénégal, Seychelles, Tanzanie, Togo et Zambie. L’absence d’émission de titres de créance parmi certains pays peut s’expliquer par un manque d’accès au marché ou par une préférence pour d’autres formes de financement.