Des services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants (EAJE) de qualité offrent de formidables possibilités pour les enfants, les familles et la société, et jettent les bases de la réussite des générations futures. Plus précisément, les interactions quotidiennes des enfants dans les structures d’EAJE - avec les autres enfants, le personnel et les enseignants, l’espace et les éléments matériels, leur famille et la collectivité dans son ensemble - reflètent la qualité des services dont ils bénéficient. Globalement, ces interactions, souvent désignées par la « qualité des processus », constituent les moteurs les plus immédiats du développement, de l’apprentissage et du bien-être des enfants. Le présent rapport étudie la façon dont les politiques mises en place créent des conditions propres à favoriser, pour tous les enfants, des interactions enrichissantes dans le cadre de l’EAJE, et examine tout le potentiel de ces politiques, au‑delà de leur aspect réglementaire. Il fait valoir que la qualité, de par ses multiples facettes, exige des interventions pluridimensionnelles.
Un nombre croissant de responsables publics jugent important de garantir aux enfants des possibilités et des expériences équitables afin qu’ils puissent prendre un bon départ dans leur scolarité. Dans ce contexte, le taux de fréquentation des structures d’EAJE est en hausse et atteint quasiment 100 % dans plusieurs pays de l’OCDE parmi les enfants de 3 à 5 ans. Pour autant, les investissements dans ce secteur restent inférieurs aux dépenses publiques consacrées aux niveaux d’enseignement suivants, un facteur important qui pourrait nuire à l’accès aux services et à l’amélioration de leur qualité. En outre, bien que le taux de préscolarisation des enfants de moins de 3 ans soit en augmentation, il reste plus contrasté que celui des enfants plus âgés. La pandémie de coronavirus (COVID‑19) pourrait encore aggraver les inégalités d’accès, notamment parmi les enfants les plus jeunes, le risque étant que davantage d’enfants soient privés des avantages procurés par les structures d’EAJE.
Les comparaisons internationales des systèmes d’EAJE présentées dans Petite enfance, grands défis VI fournissent des données concrètes pour éclairer l’élaboration des politiques et répondre à la demande et aux attentes croissantes en matière de services d’EAJE. Les observations et les conséquences pour l’action publique présentées dans ce rapport proviennent de données recueillies dans 26 pays et 41 territoires ayant transmis des informations sur 56 programmes d’enseignement différents et 120 types de structures d’EAJE, mettant ainsi en lumière toute la complexité du secteur et la diversité des approches au sein des pays et entre eux.
Cinq instruments d’action sont jugés déterminants pour la mise en place de systèmes d’EAJE à même de favoriser la qualité des interactions quotidiennes des enfants. Il s’agit des instruments suivants : 1) normes de qualité, gouvernance et financement ; 2) programmes d’enseignement et pédagogie ; 3) développement professionnel du personnel ; 4) suivi et données ; et 5) participation des familles et de la collectivité.
Le présent rapport conceptualise les liens entre ces instruments d’action et la qualité des processus, en mettant particulièrement l’accent sur les programmes d’enseignement et la pédagogie ainsi que sur le développement professionnel du personnel, tout en notant le caractère transversal des instruments restants, principalement la participation des familles et de la collectivité.