La proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil établissant des exigences harmonisées dans le marché intérieur en matière de transparence de la représentation d’intérêts exercée pour le compte de pays tiers, annoncée en décembre 2023 dans le cadre du Paquet européen pour la défense de la démocratie, prévoit d’établir des exigences de transparence communes au travers de registres nationaux pour les entités exerçant de telles activités d’intérêts pour le compte de pays tiers, quel que soit leur statut juridique (Commission européenne, 2023[1]). Elle vise donc au rapprochement des législations des États membres en assurant un niveau commun de transparence dans l’ensemble de l’Union. L’exposé des motifs indique que, dans la mesure où les activités de représentation d’intérêts sont « généralement assurées contre rémunération », la Directive s’appuie, sur l’article 57 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui définit la notion de « services et prestations fournies normalement contre rémunération », ainsi que sur l’article 114, qui prévoit l’adoption de mesures ayant pour objet l’établissement et le fonctionnement du marché intérieur.
La proposition a été préparée sur la base de consultations avec les parties intéressées en 2022 et 2023, y compris les autorités des États membres, des entités commerciales, des entités exerçant des activités de représentation d’intérêts et des organismes de la société civile. Une consultation publique a également été organisée en février-avril 2023, et une analyse d’impact réalisée.
Comme pour les systèmes en vigueur en Australie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, la proposition différencie clairement l’influence provenant de pays tiers, présentée comme pouvant « contribuer positivement au débat public », des situations d’ingérence, caractérisée lorsque l’influence est menée de manière dissimulée. La proposition cherche en particulier à éviter toute stigmatisation ou conséquences négatives qui découleraient des obligations de transparence. De même, elle ne vise pas à empêcher les pays tiers de promouvoir leurs opinions mais à veiller à ce que cela soit fait de manière transparente et responsable. Elle n’exige pas l’enregistrement obligatoire sur la base seule d’un financement étranger sans lien avec les activités de représentation d’intérêts menées pour le compte de pays tiers.