Cette note présente deux scénarios pour les niveaux futurs de financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés pour 2021-25. Ces scénarios sont fondés sur une analyse détaillée de l'OCDE des informations prospectives sur le financement climatique public soumises par les pays développés et les BMD dans le cadre du Plan d'action des pays développés.
Ces informations prospectives sur les niveaux futurs du financement climatique public varient considérablement en termes de précision, de détail et d'hypothèses implicites. Ainsi, comme expliqué dans la section Sources de données et hypothèses, un certain nombre d'étapes analytiques et d'hypothèses supplémentaires ont été nécessaires pour que l'OCDE puisse standardiser - dans la mesure du possible - les informations et les rendre compatibles avec le cadre comptable et le périmètre de l'objectif de 100 milliards de dollars, notamment pour éviter le double comptage.
Un très large éventail de facteurs aura un impact, positif ou négatif, sur les niveaux futurs du financement climatique public fourni par les pays développés. Certains de ces facteurs sont en partie sous le contrôle des fournisseurs de financement climatique public climat (par exemple, les processus législatifs d'approbation des dépenses budgétaires) ; beaucoup le sont moins (par exemple, les conditions macroéconomiques, les pipelines de projets dans les pays partenaires). Il est important de noter que les informations sur les financements publics des pays sur des périodes plus longues que les cycles budgétaires ou électoraux sont aussi intrinsèquement incertaines. Pour les BMD, leurs ressources propres dépendent des recapitalisations futures ainsi que, dans certains cas importants, de leur capacité à lever des fonds supplémentaires sur les marchés des capitaux, ce qui, en retour, dépend des actifs en capital de chaque BMD et sera affecté par les conditions financières mondiales.
En outre, les niveaux futurs du financement climatique dépendent de la capacité des interventions financières publiques à mobiliser des financements privés, et donc des caractéristiques du financement public, par exemple en termes de répartition thématique, de destination géographique et d'instrument financier. Les informations sur la composition future des portefeuilles des fournisseurs sont au mieux qualitatives et indicatives, dans de nombreux cas inconnues et difficiles à prévoir au-delà du cycle budgétaire actuel des pays et des pipelines de projets existants des institutions de financement du développement.
Les niveaux futurs de financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés sont donc intrinsèquement incertains, et cette incertitude est susceptible de s'accroître avec le temps. Étant donné la nature de cet exercice, il n'est pas possible d'attribuer des probabilités significatives à ces incertitudes à un niveau agrégé. Les scénarios reflétant ces incertitudes, plutôt que des estimations probabilistes, sont donc le moyen approprié d'analyser l'éventail des résultats futurs possibles. Les deux scénarios utilisés dans cette analyse sont résumés dans le Tableau 1. Ils fournissent deux scénarios distincts pour les niveaux futurs des financements publics et privés mobilisés. S'ils illustrent un éventail plausible de résultats possibles, ils ne rendent pas nécessairement compte de l'ensemble des possibilités, que ce soit à la hausse ou à la baisse.
Le Scénario 1 suppose que les financements publics augmentent conformément aux informations fournies par les pays et les BMD, sous réserve de l'analyse et des hypothèses de l'OCDE, notamment pour éviter le double comptage (voir Sources de données et hypothèses). Ce scénario utilise ensuite le ratio minimum de financement privé mobilisé par rapport au financement public observé au cours d’une année de la période 2016-2019 pour estimer les niveaux correspondants de financements privés mobilisés, en maintenant ce ratio constant sur la période 2021-2025.
Le Scénario 2 vise à illustrer l'impact conjoint de plusieurs facteurs susceptibles d'entraîner des niveaux de financement climatique inférieurs aux intentions. Il s'agit notamment de : (i) risques macroéconomiques potentiels à court terme auxquels sont actuellement confrontés de nombreux pays en développement ; (ii) contraintes potentielles de capacité concernant la croissance des pipelines de projets, exacerbées par la pandémie ; et (iii) changements prévus dans la composition des portefeuilles des fournisseurs de financements publics. Par rapport au Scénario 1, ce scénario combine des niveaux de financement climatique public relativement plus bas avec un ratio de financements privés mobilisés par les financements publics diminuant progressivement, comme expliqué dans la section Sources de données et hypothèses.