Une communication publique efficace est à la fois un moyen d’action et un élément phare d’une politique d’ouverture de l’administration. Au niveau local, nouer un dialogue avec les citoyens peut aider les municipalités à asseoir leur rôle et à mieux répondre aux besoins des habitants. En Tunisie, un effort historique visant à donner plus de pouvoirs aux administrations locales est en marche depuis l’adoption de la Constitution de 2014 et du Code des collectivités locales en 2018, qui ont attribué d’importantes prérogatives aux communes. Cette démarche contribue largement à la réussite du processus de transition vers une gouvernance démocratique engagé dans le pays depuis la révolution de 2011.
De fait, les collectivités locales jouent un grand rôle dans la perception que les citoyens ont de l’administration de leur pays en termes de transparence et de capacité à rendre des comptes. Leur contribution est également essentielle pour faciliter la participation des parties prenantes à la vie publique. Parallèlement, le paysage médiatique tunisien a évolué, tant au niveau national que local, avec notamment une explosion des médias sociaux. En raison même de ces changements, il est plus que jamais essentiel de maintenir une communication ouverte et efficace entre les collectivités locales et un large éventail de parties prenantes.
Ce Scan de l’OCDE livre une analyse de l’organisation de la communication publique et des initiatives prises en la matière au niveau local en Tunisie. Il montre qu’il existe de réelles possibilités de donner une dimension plus stratégique à cette fonction et ce faisant de soutenir les efforts ambitieux déployés par les municipalités, sur l’ensemble du territoire tunisien, notamment au travers de leur participation au 3e Plan d’action du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) (2018-2020).
Les onze communes qui ont participé à ce projet peuvent tirer profit des recommandations formulées dans ce rapport pour renforcer et optimiser leur capacité de dialogue avec les citoyens. Pour cela, il leur faudra établir des processus, mettre en place une organisation et définir les responsabilités ; élaborer des stratégies claires et des plans pour guider leur action ; et s’appuyer sur les canaux les plus adaptés pour atteindre les différents publics, notamment via un usage des médias sociaux plus approprié à la finalité recherchée. Ce document fournit en outre des orientations sur la marche à suivre pour renforcer les interactions avec les journalistes afin de mieux rendre compte de l’action menée.
Depuis la « révolution de jasmin » de 2011, la Tunisie a pris d’importantes mesures visant à ancrer plus fermement les principes de transparence, d’intégrité, de redevabilité et d’association des parties prenantes, en s’appuyant sur un examen de l’OCDE consacré à l’ouverture de l’administration tunisienne et sur trois plans d’action nationaux déployés dans le cadre du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO). En 2019, le rapport de l’OCDE intitulé Voix Citoyenne en Tunisie : le rôle de la communication et des médias pour un gouvernement plus ouvert, a apporté des éléments à l’appui du programme de réalisations global du pays en formulant des recommandations pratiques préconisant un renforcement des services de communication au sein du centre de gouvernement et des ministères. En élargissant ces efforts au niveau local, la Tunisie fait un grand pas qui la rapproche de « l’État ouvert » évoqué dans la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur le Gouvernement Ouvert, à laquelle la Tunisie a adhéré en 2019.