Les consommateurs sont limités par la quantité d’informations qu’ils peuvent traiter et sont influencés par divers biais cognitifs et comportementaux. Ces préjugés incluent l’aversion aux pertes, l’excès de confiance ou la myopie dans la prise de décision. De plus, la manière dont les informations sont encadrées ou présentées au moyen de techniques telles que les effets d’ancrage, de cadrage ou d’amorçage façonne considérablement les choix des consommateurs. En conséquence, les consommateurs prennent souvent des décisions qui peuvent ne pas être dans leur meilleur intérêt, ce qui souligne la nécessité de politiques qui tiennent compte de ces modèles comportementaux complexes.

Les premières applications des analyses comportementales dans la politique des consommateurs ont mis en évidence la nécessité de transparence et de réduction des coûts de changement dans des secteurs aux pratiques de tarification complexes, tels que les télécommunications, l’énergie et la finance.

Depuis la publication en 2010 du Guide pour le développement des politiques des consommation, l’importance des analyses comportementales dans la politique des consommateurs a été largement reconnue dans les orientations de l’OCDE. Les applications clés incluent l’amélioration de la divulgation d’informations, la lutte contre les pratiques commerciales déloyales et l’autonomisation des consommateurs pour faire des choix meilleurs et plus durables. Les analyses comportementales jouent désormais un rôle crucial dans la politique des consommateurs et dans des domaines connexes tels que la concurrence, la protection des données, la finance et la santé.

Même si les autorités de protection des consommateurs de la plupart des pays de l’OCDE reconnaissent désormais l’importance des analyses comportementales, de nombreux cadres juridiques et judiciaires doivent encore s’adapter pleinement à ce paradigme en évolution. Cet écart est en partie dû à la rareté des recherches empiriques sur le comportement des consommateurs, qui pourraient considérablement renforcer l’efficacité des décisions politiques et de leur application. Il est donc urgent de lancer des initiatives de recherche plus approfondies, notamment des enquêtes transnationales et des expériences comportementales, afin de mieux informer et soutenir les efforts de protection des consommateurs.