L’adoption de la technologie varie considérablement selon les entreprises. À mesure que la numérisation remodèle nos économies, des différences significatives apparaissent dans le rythme de la transformation numérique en fonction du secteur, de la taille de l’entreprise et de l’âge.

En se concentrant spécifiquement sur l’intelligence artificielle, des données récentes recueillies avant l’essor de l’IA générative montrent que les technologies de l’information et des communications (TIC) et les services professionnels sont les secteurs où l’utilisation de l’IA est la plus élevée. Cela suggère que l’IA n’est pas encore adoptée de la même manière dans tous les secteurs.

L’IA est plus largement utilisée dans les grandes entreprises. Cela peut être dû à plusieurs raisons, notamment les coûts fixes associés à la mise en œuvre de l'IA, la plus grande quantité de données pour exploiter les applications d'IA, la diminution des contraintes financières et une plus grande capacité ou ressources à utiliser des actifs incorporels et autres actifs complémentaires. Les entreprises plus jeunes, y compris les start-ups, affichent également une plus forte tendance à utiliser l’IA. Les start-ups sont souvent à l’avant-garde des innovations révolutionnaires, notamment lors de l’émergence de nouveaux paradigmes technologiques comme l’IA.

Des analyses empiriques de différentes sources de microdonnées dans différents pays montrent qu’une série de facteurs complémentaires influencent l’adoption de l’IA et la transformation numérique dans les entreprises. Ces facteurs englobent les compétences, les actifs incorporels, les capacités numériques et l'infrastructure numérique.

Le capital humain est particulièrement vital pour maximiser les rendements de la transformation numérique. Au-delà de la maîtrise de la programmation et de l’apprentissage automatique, les meilleurs employeurs en IA donnent la priorité à un ensemble de compétences diversifiées, notamment en matière de leadership, de gestion, d’innovation et de résolution de problèmes. Cette tendance se reflète également dans les qualifications recherchées pour les postes de gestion de l'IA, qui nécessitent une combinaison de sens des affaires, d'expertise technique, d'innovation, de résolution de problèmes, de mathématiques et de conscience éthique.

Les entreprises qui utilisent l’IA, et en particulier les plus grandes, ont tendance à être plus productives que celles qui ne l’utilisent pas. Cet avantage en matière de productivité est étroitement lié aux capacités et compétences numériques, ce qui suggère que les entreprises les plus compétitives sont plus susceptibles d’adopter l’IA en premier lieu.

L’adoption concentrée de l’IA par les grandes entreprises, ainsi que le potentiel de l’IA à renforcer davantage leurs avantages concurrentiels, suggèrent que le fossé existant entre les grandes entreprises et les autres pourrait se creuser à l’avenir. Cette tendance pourrait avoir des implications significatives pour le caractère inclusif de la croissance économique.

Un ensemble complet de politiques exploitant les synergies entre différents domaines est nécessaire pour favoriser une transformation numérique inclusive à l’ère de l’IA. Cette approche devrait englober des mesures visant à sensibiliser aux nouvelles technologies, à renforcer la capacité des entreprises à absorber de nouvelles connaissances, à promouvoir la concurrence, à fournir des outils financiers appropriés, à stimuler la création et le partage des connaissances, à relever les nouveaux défis réglementaires de l'économie numérique et à renforcer l'infrastructure et le partage numériques. compétences.

La mise en œuvre de telles politiques pourrait contribuer à étendre plus largement les avantages de l’IA et des technologies numériques, non seulement à différentes entreprises mais également à divers secteurs, avec des avantages à la fois économiques et sociaux.