La migration de main-d'œuvre est principalement un moyen de combler les lacunes du marché du travail dans un pays d'accueil, mais le choix des personnes à admettre est une question complexe qui dépend du contexte national spécifique. Il ne s'agit pas d'un processus que l'on peut activer ou désactiver à volonté, mais qui doit être adapté pour répondre à l'évolution des priorités.
Politiques migratoires, retours et attraction des talents
Les migrations de main-d'œuvre peuvent contribuer à remédier aux pénuries croissantes de main-d'œuvre dans les pays de l'OCDE. La concurrence mondiale pour les talents s'intensifie également, et de nombreux facteurs différents influencent le choix de la destination des migrants. Parallèlement, avec l'arrivée récente d'un grand nombre de demandeurs d'asile dans les pays de l'OCDE, la question du retour et de la réintégration de ceux dont la demande de protection a été rejetée est un sujet de préoccupation majeur pour les pouvoirs publics.
Messages clés
L'attrait d'un pays pour des travailleurs très recherchés dépend en grande partie de facteurs extérieurs à la politique migratoire. Cependant, des éléments tels que les conditions d'obtention des visas, la facilité avec laquelle il est possible de changer d'emploi et d'obtenir un permis de séjour permanent, et même les délais de traitement administratif, peuvent tous faire la différence. Comme le montrent les indicateurs de l'OCDE sur l'attractivité des talents, les changements de politique peuvent rendre les pays plus attrayants pour les meilleurs et les plus brillants.
Tous les migrants ne souhaitent pas ou n'ont pas le droit de rester indéfiniment, ce qui soulève la question du retour dans leur pays d'origine. La réussite des retours dépend d'une série de paramètres politiques, tels que l'existence d'un soutien à la réintégration. L'OCDE aide les pays membres à identifier les mesures appropriées pour améliorer la durabilité du système des retours dans le cadre de la gestion des migrations.
Contexte
Migration de la main-d'œuvre
Dans de nombreux pays, un nombre important et croissant de personnes entrant sur le marché du travail sont des migrants qui se déplacent pour travailler.
En Europe continentale, la part de la migration de main-d'œuvre gérée activement est souvent inférieure à celle des autres pays de l'OCDE, car la libre circulation des travailleurs des pays de l'UE et de l'AELE pour des raisons professionnelles a un impact significatif.
Outre les migrations de travail permanentes (qui concernent des personnes dont les conditions permettent de rester à long terme dans leur pays d'accueil), il existe également des migrations de travail temporaires, qui obligent les migrants à quitter le pays ou à changer de statut après une période déterminée. Les travailleurs temporaires, tels que les travailleurs agricoles saisonniers et les travailleurs hautement qualifiés transférés par les entreprises, représentent des millions de personnes chaque année.
Attirer les talents internationaux
Tous les pays de l'OCDE ont des atouts différents dans la compétition pour les talents mondiaux, mais aucun pays n'offre une entrée sans friction car il y a toujours des procédures administratives et des exigences à remplir. Cela dit, les pays considérés comme les plus attrayants pour les travailleurs étrangers talentueux ont de bonnes conditions économiques et une qualité de vie élevée. Des conditions de visa favorables y contribuent certainement, mais une série d'autres facteurs ont également un impact, tels que la politique fiscale du pays, les attitudes à l'égard des migrants, l'égalité entre les hommes et les femmes et les possibilités d'emploi à long terme.
Durée du séjour
La durée éventuelle du séjour des migrants est un paramètre clé pour les décideurs en matière de migration et d'intégration. Si de nombreux migrants s'installent initialement dans un pays d'accueil, tous n'y restent pas de manière permanente. La plupart des immigrants partent en fait peu de temps après leur arrivée dans le pays d'accueil, mais les taux de sortie après cinq ans de résidence varient considérablement. Les Pays-Bas et l'Allemagne ont les taux de sortie moyens estimés les plus élevés, avec respectivement 75 % et 67 % des immigrants qui quittent le pays dans les cinq ans. En revanche, la France présente le taux de sortie moyen le plus bas, avec 27 % sur la même période.
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Note politique21 août 2023