Le soutien total au secteur agricole dans les 54 pays pris en compte dans le rapport s’est monté à 842 milliards USD par an en moyenne sur la période 2021-23. Les transferts au secteur ont diminué en 2022 et 2023 par rapport au niveau record de 2021, mais ils restent nettement plus élevés qu’à la veille de la pandémie de COVID-19.
Soutien du gouvernement à l'agriculture
Le soutien apporté par les pouvoirs publics mêle paiements aux agriculteurs, action sur les prix des produits agricoles de base et autres aides au secteur. Ces mesures peuvent répondre à des objectifs propres, d’ordre agricole, alimentaire, social ou environnemental, que l’OCDE s’attache à suivre et à évaluer pour aider les administrations à les atteindre sans entraîner d’effets préjudiciables.
Messages clés
Les agriculteurs ont reçu un soutien égal à environ 9 % de leur revenu en moyenne dans les 54 pays couverts en 2021-2023. Les agriculteurs norvégiens reçoivent environ la moitié de leurs recettes agricoles brutes (RAB) du soutien gouvernemental, tandis qu’en Inde, les politiques de baisse des prix alimentaires ont réduit les revenus des agriculteurs de plus de 15 % de leur RAB.
La nécessité d’atténuer le changement climatique et de s’y adapter et l’importance de l’innovation suscitent beaucoup d’attention. Pour autant, les modalités du soutien à l’agriculture n’ont guère évolué au cours de la dernière décennie. Ainsi, 2.9 % seulement du soutien fourni est destiné à encourager les systèmes de connaissances et d’innovation agricoles, et cette proportion suit une tendance baissière. La définition d’objectifs mesurables peut aider les décideurs politiques à concentrer leurs efforts, à évaluer les progrès accomplis et à moduler le soutien apporté de manière à répondre aux besoins essentiels.
Contexte
Le centre de gravité du soutien agricole s’est déplacé vers certaines économies émergentes
La Chine (37 % du total) et l’Inde (14 %) apportent désormais un soutien important aux agriculteurs, animées par la volonté d’accroître leur production et d’atteindre l’autosuffisance. Ailleurs, les prix alimentaires mondiaux élevés et les réformes politiques ont contribué à réduire les niveaux de soutien, notamment là où les politiques et les paiements dépendent des prix auxquels les agriculteurs sont confrontés sur le marché. Les États‑Unis et l’Union européenne, qui, au début des années 2000, représentaient à eux seuls près de la moitié de l’aide apportée à l’agriculture sur le plan mondial, n’en représentent plus que 15 et 13 %, respectivement.
Les gouvernements disposent de nombreux leviers pour faire progresser la productivité agricole de façon durable
Bien que les priorités et les définitions exactes diffèrent, les gouvernements ont pris des mesures pour promouvoir une croissance durable de la productivité en élaborant des stratégies et des cadres, en investissant dans la recherche et le développement (R-D), les institutions et les systèmes de connaissances et d’innovation agricoles, et en mettant en place, à destination des producteurs, des incitations à développer et à adopter de nouvelles méthodes de production.
