Le transport consiste à relier les gens aux opportunités qui s'offrent à eux. Les marchés, par exemple, sont des opportunités vitales pour les communautés. Ce sont des lieux où les gens peuvent se procurer de la nourriture, travailler et nouer des liens sociaux. Pourtant, à Accra, 61 % de la population vit dans des zones où il est impossible de se rendre à pied dans un marché en moins de 30 minutes.

Globalement, environ 28 % de la population du Grand Accra éprouve des difficultés à vivre dans des zones où il est difficile d'accéder à l'un de ces services de base essentiels - marchés, établissements de soins de santé et écoles primaires -, en particulier à la périphérie. Il est essentiel de combler ces lacunes en matière d'accessibilité pour permettre aux habitants de profiter de l'ensemble des opportunités, des services et des réseaux sociaux que leur ville a à offrir.

Au cours des 35 dernières années, le Grand Accra a connu une croissance remarquable ; sa zone bâtie a augmenté de 400 %. La majeure partie de cette croissance s'est traduite par des développements résidentiels dans les zones périphériques. Cependant, cette expansion ne s'est pas accompagnée d'un regroupement des services essentiels dans ces zones résidentielles. Il en résulte des développements résidentiels périurbains denses situés loin des services, parfois à plus de neuf kilomètres. 

La proximité entre le lieu de résidence et l'emplacement des services peut améliorer l'accessibilité, mais elle nécessite une coordination efficace entre l'aménagement du territoire et la planification des transports afin de garantir une utilisation plus efficace de l'espace et des ressources urbaines.

Il est essentiel d'investir dans les infrastructures de transport en commun et les modes actifs, étant donné que 95 % de la population d'Accra dépendent principalement de la marche et des trotros pour leurs déplacements quotidiens. 

Dans un environnement bâti en pleine expansion, la plupart des routes de la périphérie ne sont pas asphaltées, ce qui rend difficile l'extension des systèmes de trotro et de transport en commun et limite les possibilités de se déplacer à pied. En outre, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les fortes pluies et la chaleur intense, peuvent avoir un impact significatif sur les routes non goudronnées, ce qui les rend difficiles à emprunter, quel que soit le mode de transport utilisé. D'autres infrastructures, telles que les trottoirs et l'éclairage, font également défaut.

La réaffectation de l'espace routier et l'amélioration des infrastructures pour mieux servir les modes de transport durables tels que les transports publics et les modes actifs permettent de déplacer plus de personnes et d'occuper beaucoup moins d'espace routier que les voitures.  Le vélo offre également un immense potentiel pour améliorer l'accessibilité si les infrastructures sont améliorées.

Les lacunes en matière d'accessibilité aux services affectent de manière disproportionnée différents segments de la société en fonction de facteurs tels que le sexe, le revenu, l'âge, le statut professionnel, le handicap et la classe sociale. Les femmes, en particulier celles qui appartiennent à des groupes à faibles revenus, dépendent des modes de transport qui offrent le moins d'accès aux services, à savoir la marche et les trotros.

Cela les empêche de remplir leurs rôles multiples dans la société, en tant que participantes actives au marché du travail et en tant qu'aidantes principales. Les déplacements liés aux soins, tels que l'accompagnement des enfants et les soins aux parents malades ou âgés, constituent une part importante des déplacements quotidiens des femmes. Pourtant, le système de transport n'est pas adapté aux besoins des aidants. Les femmes accompagnées d'enfants se voient souvent refuser l'accès aux trotros et doivent parcourir de longues distances à pied, payer des taxis ou utiliser des véhicules privés, ce qui aggrave les problèmes d'accessibilité.