Les espaces verts fournissent des services écosystémiques essentiels, allant de la lutte contre la pollution au refroidissement et au soutien de la biodiversité. C'est pourquoi les autorités régionales, nationales et locales africaines reconnaissent davantage l'urgence d'améliorer la disponibilité et l'accessibilité de ces espaces vitaux. Cependant, l'urbanisation rapide exerce une pression croissante sur ces espaces. Pour relever efficacement ce défi, il est urgent d'améliorer la collecte et l'utilisation des données spatiales. Ces données améliorées sont essentielles pour permettre aux acteurs locaux de suivre l'évolution des espaces verts dans le temps, ce qui permet aux villes d'évaluer le rôle potentiel de ces zones, par exemple en tant que solutions naturelles pour lutter contre la chaleur. Il est important de relever que des villes ayant des niveaux absolus similaires d'espaces verts peuvent connaître d’importantes différences concernant la proximité de leurs populations à ces zones. Ainsi, une meilleure compréhension des dynamiques spatiales peut aider à développer des stratégies ciblées pour préserver et utiliser les espaces verts face à l'urbanisation rapide et au changement climatique.
Villes, climat et développement
Les aléas climatiques ont toujours affecté les territoires africains, mais le changement climatique accroît aujourd'hui leur variabilité et la vulnérabilité du continent. Avec la croissance démographique et l'urbanisation rapide, les villes africaines doivent anticiper ces changements afin d’améliorer leur préparation. Positionnées à l'avant-garde de la réponse au changement climatique, les villes africaines ont un rôle clé à jouer pour assurer la viabilité, la résilience et la durabilité futures de ces territoires.
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Messages clés
Alors que l'Afrique s'urbanise rapidement, les systèmes de transport urbain peinent souvent à suivre le rythme. Il en résulte souvent un accès réduit aux services essentiels et aux opportunités au sein des villes, en particulier pour la majorité des personnes qui dépendent de la marche à pied et des transports publics. Face à ces défis, le nombre de personnes dotées de moyens financiers et qui choisissent de se déplacer en voiture ne cesse de croître. La combinaison de ces phénomènes entraîne des embouteillages chroniques aux heures de pointe, une augmentation de la pollution et des émissions, ainsi qu'une hausse des accidents de la route. Le bilan est le suivant : dégradation de l'environnement, détérioration de la santé publique et de la qualité de vie. Il est essentiel d'améliorer l'accessibilité des villes africaines afin de promouvoir des systèmes de transport plus durables et inclusifs.
Face à l'urbanisation sans précédent de l'Afrique et aux défis posés par le changement climatique, une opportunité particulière se présente : une époque de libre accès à un nombre sans précédent de nombreuses données. . Cette confluence offre une occasion unique d'utiliser ces données pour donner aux décideurs les moyens de planifier, d'attirer des financements et d'évaluer les stratégies potentielles d'atténuation et d'adaptation. Au niveau local, les parties prenantes peuvent utiliser ces données pour façonner les politiques foncières et le financement, en fournissant des informations précieuses aux gouvernements pour organiser des projets d'infrastructure, entre autres. Cette convergence de l'urbanisation, du changement climatique et de la disponibilité des données souligne les défis mais également le potentiel de transformation pour une prise de décision éclairée, créant ainsi une voie pour un développement durable et résilient à travers le paysage africain.
Alors que l’urbanisation des villes africaines continue de croître, le besoin d'accueillir une population croissante se fait de plus en plus sentir. De ce fait, les villes s'étendent de plus en plus, mais la manière dont cette croissance se déploie a de profondes implications sur l'efficacité spatiale - aussi bien en périphérie que dans les centres urbains. Les conséquences sont cruciales concernant la durabilité future et affectent des variables telles que l'utilisation de l'énergie dans les transports, les émissions et l'accessibilité globale. Un des constats les plus importantes réside dans le fait que les très grandes villes d'Afrique, en particulier celles de de plus de quatre millions d'habitants, ont tendance à être plus compactes que les villes plus petites et à utiliser l'espace de manière plus efficace. Cette tendance n'est pas une coïncidence : elle peut être attribuée aux contraintes accrues de l'expansion urbaine vers l'extérieur des villes, à l’origine de pénalités perceptibles telles que des temps de déplacement plus longs. L'interaction entre la taille de la ville et la dynamique spatiale devient un facteur déterminant dans le façonnement des paysages urbains et, par conséquent, de la durabilité et de la qualité de vie.
Contexte
La disponibilité d'espaces verts dans les villes africaines n'est pas la même que la proximité. Disponibilité et proximité aux espaces verts sont deux facteurs différents dans les villes africaines
Même dans les villes ayant des niveaux similaires d'espaces verts, comme à Abuja et à Accra, où environ 20 % de l'agglomération urbaine en est couverte. Une proportion beaucoup plus importante de la population d'Abuja (55 %) vit à moins de 300 mètres d'un arbre, contre seulement 16 % à Accra. La proximité est plus grande à Abuja, du fait d’une meilleure dispersion des espaces verts dans le tissu urbain, ce qui signifie qu'une plus grande partie de la population peut bénéficier de leurs effets rafraîchissants, agissant potentiellement comme une solution naturelle à la chaleur.
Les villes africaines de plus de quatre millions d'habitants utilisent l'espace de manière plus efficace.
En Afrique, les villes suivent un modèle reconnaissable : les villes plus compactes sont construites avec des centres plus remplis (c'est-à-dire que les 1 km autour du point le plus construit sont dotés de plus de bâtiments), tandis que les villes tentaculaires sont construites avec des centres plus vides. Ce phénomène est particulièrement prononcé dans les très grandes villes du continent (plus de 4 millions d'habitants), où la simple densité de la population entraîne une tendance à la compacité, motivée par la nécessité d'optimiser l'espace et les pénalités en termes de temps de déplacement et de coûts associées à l'expansion extérieure de la ville.
Des systèmes de transport plus accessibles vont de pair avec des systèmes plus durables et plus inclusifs.
Près de 66% de la population du Grand Accra pourrait accéder à plus de deux écoles primaires en moins de 30 minutes en étendant le réseau de transport public et en localisant les services plus près des lieux de résidence. Dans le système actuel, seuls près de 14 % de la population ont accès à plus de deux écoles primaires, tandis que 44 % de la population n'est même pas desservie par le réseau de transports publics.
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