Les lignes directrices constituent le premier accord international demandant aux entreprises d'aligner leurs émissions de gaz à effet de serre sur des objectifs de température convenus au niveau international. Plus de 50 pays représentant les deux tiers du commerce mondial et 80 % des investissements directs étrangers en font aujourd'hui une attente de base. Concrètement, ces gouvernements recommandent aux entreprises de mettre en œuvre des plans de transition qui répondent à certains critères de base, comme  des objectifs de réduction absolue à court, moyen et long terme fondés sur des données scientifiques. Ces recommandations s'appuient sur les pratiques de pointe d'un nombre croissant d'entreprises qui s'efforcent d'atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici à 2050 ou avant.  Elles demandent également aux entreprises de faire preuve d'une diligence raisonnable fondée sur les risques afin de prévenir, d'atténuer et de traiter les incidences climatiques liées à leurs activités.

S'il existe un nombre impressionnant de normes et de cadres axés sur les mesures d'atténuation du changement climatique prises par les entreprises, la grande majorité d'entre eux se concentrent sur l'établissement de rapports, la fixation d'objectifs et la mesure des émissions.  Beaucoup moins nombreuses sont celles qui traitent des attentes en matière de pilotage ou de coordination des actions visant à lutter contre l'impact sur le climat, et très peu, voire aucune, n'abordent la question de la responsabilité de l'atténuation de l'impact sur le climat.  À cet égard, les lignes directrices peuvent servir de point de référence important pour encourager les entreprises à prendre des mesures positives non seulement pour mesurer les émissions, mais aussi pour les prévenir ou remédier à leur impact.

L'abandon d'une économie à forte intensité de carbone et le respect des engagements de réduction nette à zéro peuvent entraîner des perturbations dues à la restructuration économique, à la réaffectation des capitaux et des flux financiers, au déplacement de la main-d'œuvre et à la modification de l'utilisation des sols affectant les communautés, ainsi qu'à l'accessibilité financière et à la disponibilité des biens et des services.  De même, la transition vers des industries ou des technologies plus vertes peut également présenter des risques importants. Par exemple, pour atteindre les objectifs d'atténuation du climat de l'Accord de Paris, il faudra quadrupler l'approvisionnement en minerais pour l'énergie propre d'ici 2040. Pour fournir ces matériaux en volumes suffisants, il sera important de s'approvisionner dans des zones touchées par des conflits ou à haut risque. La production de minerais essentiels est fortement concentrée dans quelques pays, y compris dans des régions où les droits de l'Homme, le travail et les risques environnementaux sont prévalents.