Les investissements considérables consentis dans le domaine de l’éducation ont été au cœur de la remarquable transformation économique opérée par la Corée ces 60 dernières années.
Quel est l'enjeu ?
Alors qu’elle était l’un des pays les plus pauvres au monde, la Corée s’est transformée entre 1970 et 2000 pour devenir une véritable puissance économique. Au cours de cette période, le pays a mis en œuvre une stratégie visant à étoffer rapidement son offre de services d’éducation, avec à la clé des résultats impressionnants : le nombre moyen d’années de scolarisation a presque doublé, passant de 5.4 en 1970 à 10.6 en 2000, tandis que le taux d’analphabétisme a chuté, de 13 % en 1970 à 2 % en 1999. Consciente de la nécessité d’investir dans sa ressource la plus précieuse, à savoir son peuple, la Corée a accordé une priorité absolue à l’éducation.
L’adhésion de la Corée à l’OCDE en 1996 a marqué une étape importante. Conscientes que l’avenir serait plus mondial, plus numérique et davantage axé sur le savoir, la Corée et l’OCDE ont uni leurs forces pour étudier les besoins d’une nouvelle ère en matière d’éducation, et y répondre. Après avoir rejoint le Groupe de travail sur les indicateurs des systèmes d’enseignement de l’OCDE en 1994, la Corée a participé au premier cycle du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) en 2000, qui a reconnu le système éducatif coréen comme étant l’un des meilleurs au monde, tant sur le plan de la qualité que de l’équité.
Au fil du temps, les enquêtes PISA ont mis en lumière des axes d’amélioration, notamment la nécessité d’offrir un meilleur départ aux plus jeunes, ou encore des problèmes naissants en matière d’équité et de bien-être des élèves. D’autres domaines d’action ont été mis au jour, comme la nécessité d’adapter l’enseignement au 21e siècle, les déséquilibres en matière de compétences, le vieillissement démographique et le recul de la productivité de la main d’œuvre.
Quelles actions ?
Ces 25 dernières années, la Corée et l’OCDE ont travaillé main dans la main pour renforcer les systèmes éducatifs afin de les préparer à répondre aux besoins du 21e siècle. Son approche prospective et la participation active de ses institutions, comme le Korean Education Development Institute (KEDI), ont fait de la Corée un partenaire clé de l’OCDE. Plus récemment, la Corée a joué un rôle de premier plan dans les travaux menés sur les données intelligentes et les nouvelles technologies au service de l’éducation, sur la promotion et l’évaluation des compétences du 21e siècle dans l’enseignement supérieur, et sur l’adoption d’objectifs, de méthodes et de politiques communes en matière d’éducation en vue d’accélérer la transformation numérique dans les années à venir.
L’OCDE n’a quant à elle cessé d’apporter son concours aux réformes menées par la Corée dans le domaine des politiques d’éducation, notamment sur les questions relatives aux effectifs en classe, aux environnements scolaires et à la formation des enseignants. La Corée s’est appuyée sur sa participation aux travaux de l’OCDE pour concevoir de nouvelles politiques à l’appui de la formation continue, de l’éducation des jeunes enfants, de l’évaluation et des enseignants, entre autres.
Conférence internationale sur l'éducation organisée par la Corée et l’OCDE, 2019
Quel impact ?
L’adhésion de la Corée à l’OCDE lui a non seulement permis d’élargir son horizon mais aussi de se comparer à d’autres pays et d’apprendre d’eux. La Corée a par ailleurs beaucoup enrichi les travaux de l’OCDE, en partageant ses expériences et ses réalisations, et en montrant ce qui peut être accompli en peu de temps à condition de déployer les efforts nécessaires.
La crise du COVID-19 a eu d’importantes répercussions sur les systèmes éducatifs. L’OCDE continue de travailler avec ses pays membres à la fois pour faire avancer ses projets à long terme et pour relever les nouveaux défis mis au jour par la pandémie ; or la Corée joue un rôle majeur dans ces efforts. L’approche volontariste de la Corée a apporté de nouveaux éclairages sur l’action publique utiles à l’ensemble des Membres – notamment dans le cadre de son projet sur les 10 meilleures initiatives à l’appui de la transition vers l’avenir de l’éducation au lendemain de la crise du COVID-19, des débats tenus dans son comité sur l’avenir de l’éducation, du conseil consultatif pour l’enseignement à distance et du Dialogue en faveur d’une transition efficace vers l’éducation post-COVID-19. Cette feuille de route décrit, dans les grandes lignes, les initiatives menées pour repenser les programmes scolaires et le système de gestion des enseignants en Corée, ainsi que les projets de réforme du système d’enseignement et de formation professionnels (EFP) et de mise en œuvre d’une meilleure transition vers le numérique.
La Corée participe activement aux forums mondiaux, consciente que le chemin à parcourir pourrait être semé d’embûches et incertain, et qu’elle pourrait donc tirer avantage d’une coopération et d’un échange de bonnes pratiques à l’échelle mondiale. La Corée co-présidera la Réunion des ministres de l’Éducation de l’OCDE en 2022, et sa participation active permettra de produire des données concrètes et de bonnes pratiques qui aideront tous les pays à relever les nombreux défis qui se dessinent, comme la transformation numérique, le vieillissement des sociétés, le changement climatique et le déclin de la productivité. Elle contribuera en outre à s’assurer que les pays sont à même de répondre aux nouveaux besoins du 21e siècle en matière d’éducation.
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