La guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine a assombri les perspectives économiques à court terme de la Finlande et a rendu plus urgente la transition vers l'abandon des énergies fossiles. L'économie finlandaise devrait se contracter au cours des prochains trimestres, sous l'effet d'une inflation élevée, d'un resserrement des conditions monétaires et de la réduction des livraisons de gaz russe aux économies partenaires, mais elle devrait se redresser en 2024 lorsque ces vents contraires auront disparu. La guerre a également détérioré les finances publiques, retardant les mesures d'assainissement nécessaires pour reconstituer les réserves permettant de faire face aux chocs futurs et de placer les finances publiques sur une trajectoire durable. Si la Finlande est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions brutes de gaz à effet de serre, il est possible de diminuer son coût, notamment en remplaçant les mesures inefficaces par une taxe carbone globale dans le secteur du partage de l'effort. De nouvelles mesures seront également nécessaires pour atteindre les objectifs en matière de sylviculture et d'utilisation des sols, qui sont très ambitieux. Le redémarrage des écosystèmes d'innovation permettrait d'augmenter la faible croissance de la productivité en Finlande. Il faudra pour cela non seulement augmenter les dépenses de R&D, mais aussi mettre en place une politique d'innovation axée sur les missions et un écosystème d'innovation plus diversifié, renforcer les synergies entre la promotion des exportations et l'innovation et, surtout, accroître l'offre de travailleurs qualifiés.
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