Selon les projections, le déficit budgétaire des administrations publiques devrait augmenter de 6.5 % du PIB en 2020 et la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à des injections massives de liquidités et a soutenu l’accroissement des activités de prêts bancaires. Cependant, certaines de ces mesures risquent de réduire la capacité des banques à assumer des risques L’activité reviendra graduellement à son niveau pré‑COVID‑19 d’ici 2022.
Les trois‑quarts des 3.5 % de PIB consacrés aux mesures discrétionnaires qui ont creusé le déficit budgétaire en 2020 ont été débloqués en réponse au COVID‑19. Avec la suppression progressive des mesures de soutien et la reprise de l’économie, le déficit budgétaire devrait être ramené à 3.5 % du PIB en 2022, les stabilisateurs automatiques contribuant à hauteur de 40 % à cette baisse. La dette des administrations publiques grimpera en flèche en 2020 puis moins rapidement ensuite.
Pour compléter la politique monétaire expansionniste, la BCE a allégé les exigences de fonds propres imposées aux banques, a assoupli les modalités de traitement des prêts non performants par les banques et a réduit les exigences en matière de solvabilité et de garanties, autorisant les établissements bancaires à accepter des garanties de moindre qualité. Si elles ont accru les capacités de prêts intérieures, ces mesures risquent de limiter la capacité des banques à assumer les risques.
Les autorités prennent des mesures pour ralentir la croissance de la dette des ménages, composée à 70 % de prêts immobiliers (notamment les prêts en rapide expansion aux sociétés de logement, qui constituent in fine un passif lié aux ménages) Cela étant, la récente réduction des ratios prêts/valeur du bien a été inversée cette année pour soutenir la reprise après la crise du COVID‑19.
Le PIB réel devrait reculer d’environ 4 % en 2020 et se redresser lentement, en particulier compte tenu de la deuxième vague de la pandémie (tableau 1). La reprise sera tirée par la consommation privée et les exportations. Le chômage et le nombre de faillites vont sans doute s’amplifier à court terme, avec la suppression des mesures d’aide fin 2020. Les tensions inflationnistes seront faibles, en raison de l’importance de l’écart de production et du volant de ressources en main‑d’œuvre inutilisées.