Cette version abrégée est la traduction partielle de la version anglaise de l’édition 2020 des Perspectives de l’économie numérique de l’OCDE. Elle contient le résumé de l’ouvrage ainsi que le chapitre 2 où sont analysées les évolutions récentes des stratégies numériques nationales et les principales évolutions liées aux politiques centrées sur la connectivité, l’utilisation du numérique, la gouvernance des données, la sécurité, la protection de la vie privée, l’innovation, le travail et des technologies clés telles que l’intelligence artificielle (IA), la technologie du « blockchain » et l’informatique quantique.
Perspectives de l’économie numérique de l’OCDE 2020 (Version abrégée)
Résumé
Synthèse
La pandémie de COVID-19 a amplifié tous les aspects de la transformation numérique
Copier le lien de La pandémie de COVID-19 a amplifié tous les aspects de la transformation numériqueLes mesures prises pour endiguer la pandémie de COVID-19 ont modifié en profondeur la relation aux technologies numériques des pays de l’OCDE. Jamais auparavant la dépendance mondiale à l’égard des technologies numériques n’avait à ce point concerné tous les aspects de la société – de l’éducation jusqu’à la santé. Le télétravail, l’apprentissage à distance et le commerce électronique ont explosé dans l’ensemble de la zone OCDE, tout comme l’adoption des outils numériques au sein des entreprises. Pouvoirs publics, entreprises et milieux universitaires ont été prompts à mettre à profit le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) pour lutter contre la crise et répondre aux besoins d’accès rapide, sûr et fiable aux données, à l’échelle nationale et par-delà les frontières. Le partage des données de la recherche et la collaboration au plan international ont atteint des niveaux sans précédent.
Pour autant, ces activités fondées sur l’Internet et gourmandes en bande passante requièrent une connexion de qualité et exposent au grand jour les fractures numériques existantes, renforçant la nécessité d’aborder la transformation numérique selon une approche plus inclusive. Avec l’accélération du recours au télétravail et au commerce électronique, la pandémie de COVID-19 a également créé des conditions propices aux cybercriminels. Les agences de sécurité numérique de la zone OCDE ont réagi sans délai en tirant la sonnette d’alarme et en apportant leur appui aux opérateurs d’activités critiques, en particulier dans le secteur de la santé. Elles ont été nombreuses à formuler des orientations pour la collecte, le traitement et le partage des données à caractère personnel dans le cadre du traçage des cas contacts et autres mesures mises en place.
Il est encore trop tôt pour prendre la pleine mesure des effets à plus long terme de la pandémie sur la transformation numérique. Cette étude offre un aperçu de la situation de l’économie numérique et du contexte dans lequel s’inscrit l’action des pouvoirs publics, afin de jeter des bases sur lesquelles les décideurs pourront s’appuyer pour façonner un avenir numérique plus solide et plus inclusif.
Les pays de l’OCDE renforcent leur approche stratégique de l’action publique en faveur de la transformation numérique
Copier le lien de Les pays de l’OCDE renforcent leur approche stratégique de l’action publique en faveur de la transformation numériqueLa transformation numérique a des effets complexes et interdépendants sur les économies et les sociétés et appelle par conséquent des approches plus stratégiques. Trente-quatre pays de l’OCDE se sont dotés d’une stratégie numérique nationale afin de renforcer la coordination de l’action publique aux plus hauts niveaux de l’État, le plus souvent au niveau du premier ministre ou de la chancellerie, ou disposent d’un ministère ou d’un organisme dédié. Cette approche stratégique est particulièrement manifeste dans le domaine des technologies émergentes : mi-2020, 24 pays de l’OCDE avaient défini une stratégie nationale en matière d’IA, l’accent étant mis sur l’adoption de l’IA et le développement des compétences connexes. Depuis 2017, de nombreux pays de l’OCDE ont mis au point des stratégies nationales en matière de 5G. De plus, la plupart disposent de stratégies de sécurité numérique complètes, bien qu’elles soient souvent séparées des plans numériques nationaux et rarement assorties d’un budget indépendant et d’outils d’évaluation.
La connectivité continue de s’améliorer dans les pays de l’OCDE
Copier le lien de La connectivité continue de s’améliorer dans les pays de l’OCDELa transformation numérique ne saurait se faire sans un accès fiable à l’Internet, qui facilite les interactions entre les individus, les organisations et les machines. Les abonnements aux services de télécommunications continuent de progresser à un rythme soutenu : au cours des huit dernières années, la part de la fibre dans les abonnements au haut débit fixe a plus que doublé dans la zone OCDE, et représentait pas moins de 50 % dans neuf pays membres. Au niveau des entreprises, les écarts en termes d’accès entre petites et grandes entreprises se sont resserrés partout dans la zone l’OCDE – 93 % des entreprises disposaient d’un accès haut débit en 2019. L’utilisation moyenne de données mobiles par abonnement a quant à elle quadruplé en quatre ans. Elle a atteint 4.6 Go par mois en 2018, tandis que les prix des forfaits haut débit mobile assortis d’un niveau d’utilisation élevé ont chuté d’environ 60 % entre 2013 et 2019. Enfin, en juin 2020, des services commerciaux 5G étaient disponibles dans certaines zones, dans 22 pays de l’OCDE. Pour continuer d’élargir l’accès au très haut débit à un prix abordable, les pays de l’OCDE prennent des mesures politiques et réglementaires destinées à garantir une gestion efficiente du spectre, faciliter le déploiement et l’accessibilité des réseaux de collecte et des réseaux dorsaux, et encourager les nouvelles formes de partage d’infrastructures.
L’utilisation de l’Internet a progressé, mais le fossé numérique demeure
Copier le lien de L’utilisation de l’Internet a progressé, mais le fossé numérique demeureL’adoption de l’Internet, par les individus comme les entreprises, continue de gagner du terrain, bien que des écarts subsistent en termes de capacités et d’utilisation efficace. En 2019, dans les pays de l’OCDE, 70 % à 95 % des adultes utilisaient l’Internet ; pour ce faire, le smartphone est devenu l’appareil de prédilection. Par ailleurs, les individus passent plus de temps dans le cyberespace, l’utilisation quotidienne dans la zone OCDE ayant progressé en moyenne de 30 minutes au cours de la période 2014-19. En revanche, les différences d’utilisation selon les classes d’âge ou le niveau d’instruction subsistent. Par exemple, seuls 58 % des personnes âgées de 55 à 74 ans utilisaient l’Internet fréquemment en 2019 – contre 30 % en 2010 –, soit un taux très inférieur à celui des 16-24 ans, qui étaient près de 95 % à accéder quotidiennement à l’Internet.
En 2018, seuls 40 % des adultes des pays de l’OCDE présentant un niveau d’instruction faible ou n’ayant pas bénéficié d’un enseignement structuré utilisaient l’Internet pour interagir avec les administrations publiques, contre 80 % de ceux qui ont suivi des études supérieures.
Des écarts demeurent également entre les petites et les grandes entreprises. Par exemple, en 2019, le commerce électronique représentait 24 % du chiffre d’affaires des grandes entreprises, mais seulement 10 % de celui des structures de petite taille.
Les données massives créent certes de nouvelles opportunités pour les entreprises et les consommateurs, mais posent également de nouveaux défis en termes de sécurité et de protection de la vie privée
Copier le lien de Les données massives créent certes de nouvelles opportunités pour les entreprises et les consommateurs, mais posent également de nouveaux défis en termes de sécurité et de protection de la vie privéeL’utilisation des données, qu’elles soient vendues à des tierces parties ou utilisées par les entreprises pour promouvoir ou adapter leurs propres produits, fait désormais partie intégrante des modèles économiques. En moyenne 12 % des entreprises de la zone OCDE avaient recours à l’analytique des données massives en 2017 – ce taux grimpe à 33 % dans les grandes entreprises. Les médias sociaux étaient la principale source des données utilisées par la moitié des entreprises concernées.
Les technologies à forte intensité de données, telles l’IA et l’Internet des objets (IdO), permettent d’offrir un plus large choix aux consommateurs et des possibilités de personnalisation. Dans le même temps, elles créent de nouveaux risques en termes de sûreté, de sécurité et de protection de la vie privée, et pourraient pénaliser les groupes défavorisés (notamment les femmes et les minorités ethniques). En 2019 déjà, plus de 80 % des pays de l’OCDE considéraient l’IA et l’analytique des données massives comme les principales sources de difficultés liées à la protection de la vie privée et des données à caractère personnel, suivies de près par l’IdO et la biométrie.
Dans ce contexte, les pouvoirs publics prennent des mesures pour mieux faire connaître les cadres de protection de la vie privée et des données et renforcer le contrôle de leur mise en œuvre, tout en promouvant la transparence des responsables du traitement des données. Les pays de l’OCDE cherchent par ailleurs des solutions pour gérer les questions de sécurité numérique et favoriser l’adoption de bonnes pratiques dans ce domaine. Ces efforts revêtent une importance d’autant plus cruciale que les économies et les sociétés se tournent massivement vers l’environnement numérique.
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