Les mesures prises pour endiguer la pandémie de COVID-19 ont modifié en profondeur la relation aux technologies numériques des pays de l’OCDE. Jamais auparavant la dépendance mondiale à l’égard des technologies numériques n’avait à ce point concerné tous les aspects de la société – de l’éducation jusqu’à la santé. Le télétravail, l’apprentissage à distance et le commerce électronique ont explosé dans l’ensemble de la zone OCDE, tout comme l’adoption des outils numériques au sein des entreprises. Pouvoirs publics, entreprises et milieux universitaires ont été prompts à mettre à profit le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) pour lutter contre la crise et répondre aux besoins d’accès rapide, sûr et fiable aux données, à l’échelle nationale et par-delà les frontières. Le partage des données de la recherche et la collaboration au plan international ont atteint des niveaux sans précédent.
Pour autant, ces activités fondées sur l’Internet et gourmandes en bande passante requièrent une connexion de qualité et exposent au grand jour les fractures numériques existantes, renforçant la nécessité d’aborder la transformation numérique selon une approche plus inclusive. Avec l’accélération du recours au télétravail et au commerce électronique, la pandémie de COVID-19 a également créé des conditions propices aux cybercriminels. Les agences de sécurité numérique de la zone OCDE ont réagi sans délai en tirant la sonnette d’alarme et en apportant leur appui aux opérateurs d’activités critiques, en particulier dans le secteur de la santé. Elles ont été nombreuses à formuler des orientations pour la collecte, le traitement et le partage des données à caractère personnel dans le cadre du traçage des cas contacts et autres mesures mises en place.
Il est encore trop tôt pour prendre la pleine mesure des effets à plus long terme de la pandémie sur la transformation numérique. Cette étude offre un aperçu de la situation de l’économie numérique et du contexte dans lequel s’inscrit l’action des pouvoirs publics, afin de jeter des bases sur lesquelles les décideurs pourront s’appuyer pour façonner un avenir numérique plus solide et plus inclusif.