Le gouvernement a commencé à retirer les mesures d’urgence en faveur de l’emploi, tout en mettant en œuvre de nouvelles mesures au titre du Plan pour l’emploi (Plan for Jobs) afin d'aider les travailleurs à faible revenu et les jeunes. Le dispositif de maintien dans l’emploi (Coronavirus Job Retention Scheme) a contribué à empêcher des licenciements massifs pendant le confinement. Il est en cours de suppression progressive et sera complètement abandonné à la fin du mois d’octobre. À ce moment-là, il est possible que des mesures ciblées soient nécessaires pour soutenir les travailleurs dans certains secteurs. Une prime a été mise en place pour encourager les entreprises à continuer d’employer les travailleurs en chômage technique jusqu'en 2021. Bien que les prestations de chômage restent peu élevées par rapport à celles observées dans d’autres pays, l'augmentation temporaire des versements au titre du dispositif de « crédit universel » (Universal Credit) et celle du crédit d’impôt sur les revenus du travail (Working Tax Credit) a permis de soutenir les revenus pour faire face à la crise. Par ailleurs, un dispositif temporaire de subventions salariales, Kickstart scheme, a été mis en place pour encourager l’embauche des jeunes. Des ressources supplémentaires ont été allouées en juillet pour les aides à la recherche d'emploi et la formation. Parallèlement à des mesures visant à améliorer la formation des adultes, les nouvelles dépenses consacrées aux mesures d'activation du marché du travail sont les bienvenues, et leur augmentation permettra d’accompagner les chômeurs dans leur recherche d’emploi et de faciliter l’ajustement aux nouveaux modes d’organisation du travail.
Développer dès maintenant les efforts pour offrir aux travailleurs peu qualifiés des formations de qualité dans le domaine des TIC permettrait de s’adapter à l’évolution du marché du travail, tout en stimulant la croissance de la productivité et en réduisant les inégalités. La proportion de travailleurs sous-qualifiés est l’une des plus élevées de tous les pays de l’OCDE. Les dépenses publiques et privées consacrées à la formation des adultes ont diminué, de même que la participation à la formation continue. Des mesures supplémentaires d'aide à la recherche d’emploi, de développement des compétences et de soutien à l’apprentissage ont été prises en juillet 2020. Il conviendrait de mettre en place en priorité d'autres dispositifs destinés à développer les compétences numériques, en les ouvrant davantage aux travailleurs faiblement rémunérés et peu qualifiés. Un meilleur ciblage du système d’apprentissage serait également utile.
Les ménages à très faible revenu sont principalement constitués de personnes sans emplois ou de parents isolés, autant de catégories particulièrement touchées par la crise. Le salaire minimum a augmenté rapidement pour atteindre l’un des niveaux les plus élevés de la zone OCDE. Alors que les augmentations passées avaient eu un impact négligeable sur l’emploi, une poursuite de l’envolée du salaire minimum pourrait désormais avoir des conséquences dommageables sur les jeunes et les travailleurs peu qualifiés. Les prestations liées à l’exercice d’un emploi et les crédits d’impôt sont des outils plus efficaces pour aider les ménages à faible revenu, car ils peuvent être ciblés sans peser sur l’emploi.
La crise du COVID-19 a sans doute exacerbé les inégalités entre les sexes. Avant la crise, la proportion de femmes actives avait augmenté, mais restait nettement inférieure à celle des hommes. Du fait de la forte proportion de femmes occupant un emploi à temps partiel, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est important. La précarité de l’emploi féminin est en outre souvent associée à la pauvreté des enfants. Renforcer l’offre de structures de garde d’enfants de qualité aiderait les femmes à occuper des emplois à temps plein.
La crise offre l’occasion de promouvoir une croissance plus respectueuse de l’environnement En 2019, le Royaume-Uni a été le premier pays du G7 à légiférer en vue d’atteindre un objectif de zéro émission nette d’ici à 2050. Cependant, malgré une décélération des émissions de carbone plus rapide que dans d'autres pays de l’OCDE, le pays n’est pas encore en passe d’atteindre son objectif. Le Plan pour l'emploi (Plan for Jobs) contient des mesures visant à améliorer l’efficacité carbone du secteur public et du logement social, et prévoit des subventions destinées à améliorer l’isolation des habitations, en complément des mesures déjà prises au fil des années. D'autres mesures concrètes s’imposent pour réduire les émissions dans le secteur des transports. Il serait possible d’améliorer la cohérence de l’action publique en équilibrant mieux la tarification du carbone entre les différents secteurs et carburants et en mettant fin aux incitations à l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz, tout en prenant des mesures pour lutter contre la précarité énergétique.