Les autorités disposent d’amples marges de manœuvre pour modifier les dépenses fiscales, notamment les subventions inefficaces à des activités spécifiques et les régimes fiscaux spéciaux, et une réforme de l’emploi dans le secteur public pourrait permettre de réaliser des économies tout en améliorant l’administration publique. De nombreuses dépenses courantes ont augmenté à cause de la préaffectation de recettes, des planchers de dépenses obligatoires ou des mécanismes d’indexation, entraînant une insuffisance des dépenses dans les domaines où elles sont les plus nécessaires, notamment en matière d’investissement. Le Brésil devra nécessairement réformer les postes de dépenses obligatoires et les règles d’indexation pour pouvoir procéder à l’ajustement budgétaire indispensable sans enfreindre les règles budgétaires, ce qui mettrait à mal la confiance et pourrait faire dérailler la reprise.
Pour accroître l’efficience des dépenses publiques, il faudra nécessairement s’appuyer sur les progrès remarquables accomplis dans le passé en matière de lutte contre la corruption et la délinquance économique. Des organismes chargés de l’application des lois forts et autonomes peuvent servir cet objectif, pour autant que la législation rende crédibles les menaces de poursuites.
L’ampleur des inégalités dans plusieurs dimensions a aussi un impact sur le bien-être. Ainsi, les 10 % de la population les plus riches gagnent-ils plus de quatre fois plus que les quatre déciles inférieurs. Les inégalités et la pauvreté ont reculé au cours des deux dernières décennies, grâce à la vigueur de la croissance, aux progrès de l’éducation et à l’amélioration des transferts sociaux. Les prestations sociales, qui représentent plus de 15% du PIB, sont mal ciblées, près de la moitié des transferts étant destinés au quintile supérieur des revenus (Graphique 3).