Améliorer l’environnement des entreprises donnerait un coup de pouce à la croissance et à l’internationalisation de nombreuses petites entreprises. Les coûts de la discipline fiscale restent élevés et les modifications réglementaires et fiscales sont fréquentes. Les dépenses fiscales et les dérogations à la réglementation accordées aux petites entreprises permettent d’abaisser ces coûts mais risquent de créer des « effets falaise » fiscaux et réglementaires qui pourraient nuire à leur expansion. Continuer de promouvoir l’utilisation des outils numériques par l’administration fiscale et de lisser les seuils fiscaux et administratifs permettrait d’accompagner la croissance des entreprises. Mettre en place des procédures efficaces de consultation et d’évaluation lors de la conception des taxes et des réglementations favoriserait aussi le développement et l’investissement des entreprises. Enfin, le renforcement de l’indépendance judiciaire est indispensable à la confiance des entreprises, notamment pour les investisseurs étrangers ; à ce titre, il faudrait limiter l’implication potentielle du pouvoir exécutif dans les procédures applicables aux juges.
L’état des infrastructures numériques et des infrastructures de transport continue de bloquer l’innovation et l’allocation des ressources. L’absorption des fonds de l’UE destinés aux grandes infrastructures de transport a permis de réduire les lacunes dans ce domaine, même si ces financements ont été consacrés pour l’essentiel à la construction de nouvelles routes. Mettre davantage l’accent sur les transports publics locaux et sur l’entretien des routes locales permettrait de réduire les encombrements, la pollution et le coût des échanges. Le développement du réseau à très haut débit et des plateformes de données, par exemple dans le secteur de la santé, permettrait aussi de stimuler la productivité. Mettre en place un organisme d’évaluation indépendant chargé de procéder à des analyses coûts-avantages ex ante permettrait une meilleure gestion des grands projets locaux. Charger cet organisme de recueillir des données sur les résultats ex post des projets permettrait de disposer de davantage de données probantes pour hiérarchiser les priorités de dépenses.
Assurer une offre de compétences adéquates permettrait de stimuler la création d’emplois et la productivité. Les résultats des élèves de 15 ans se sont améliorés de manière impressionnante, mais les retards dans les compétences de base des adultes (à l’exception des plus jeunes) limitent les possibilités d’emploi. Les petites entreprises sont peu engagées dans les stratégies de revalorisation des compétences, ce qui freine la diffusion des nouvelles technologies et nuit à leur productivité et à leur internationalisation. Le projet de stratégie intégrée pour les compétences devrait contenir des orientations plus précises à l’intention des PME recherchant des salariés et encourager la création de consortiums de PME pour la formation. L’évaluation et la montée en gamme de programmes efficaces de formation et de conseil pour la diffusion des technologies numériques dans les PME favoriseraient le redéploiement de la main-d’œuvre et doperaient la productivité.
Une élévation de qualité de l’emploi est indispensable à une reprise inclusive. Les augmentations du salaire minimum en 2020-21 pourraient peser à terme sur le redressement du marché du travail et contribuer au développement de certaines formes atypiques d’emploi. Il sera essentiel, pour les travailleurs à bas revenu et les PME, de renforcer les incitations à offrir des contrats à durée indéterminée, y compris en faisant appliquer la législation du travail. Élaborer rapidement une stratégie bien conçue en matière de migrations internationales permettrait également d’élargir les perspectives d’emploi des travailleurs migrants.
Renforcer les politiques actives du marché du travail et rendre le marché du logement plus efficient amélioreraient l’accès à l’emploi. Les chômeurs et les travailleurs faiblement qualifiés ont peu recours à la formation et il faudrait développer les informations sur la qualité des formations. Les nouveaux dispositifs visant à développer le marché locatif devraient aller de pair avec une augmentation des bons de mobilité professionnelle pour les travailleurs à faible revenu. Le renforcement de l’aménagement urbain mettrait un frein à l’étalement urbain et limiterait les risques de concentration de la pauvreté et les conséquences négatives en termes d’embouteillages et de pollution qu’il implique.