En 2019, le Luxembourg a accueilli 23 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 4.6 % de plus par rapport à 2018. Ce chiffre comprend 75.7 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 10.1 % de travailleurs immigrés, 10.1 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 3.5 % de migrants humanitaires. Environ 400 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 300 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 53 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2019, soit une hausse de 45 % par rapport à 2018. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
La France, le Portugal et l’Italie comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2019. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Portugal a enregistré la plus forte hausse (+300) et la Pologne la plus forte baisse (‑64) en termes de flux d’entrées au Luxembourg par rapport à l’année précédente.
En 2020, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile au Luxembourg a diminué de 41.1 %, pour s’établir à 1 300 environ. La majorité des demandeurs viennent de Syrie (400), d’Érythrée (300) et d’Afghanistan (100). La plus forte hausse depuis 2019 concerne les ressortissants du Sri Lanka (+5) et le recul le plus marqué les ressortissants de l’Érythrée (‑300). Sur les 1 200 décisions prises en 2020, 64.4 % étaient positives.
En 2019, le Luxembourg a introduit des visas de long séjour qui simplifient l’entrée et le séjour des ressortissants de pays tiers. Ces derniers n’ont plus besoin de faire une demande de permis de séjour. Quatre lois clarifiant le statut des ressortissants du Royaume-Uni résidant au Luxembourg ont été votées pour garantir le statut juridique des citoyens britanniques, présents en grande partie dans les secteurs de la banque et des services. La loi sur l’immigration a été modifiée pour mieux lutter contre l’immigration clandestine et pour assurer la détention et le rapatriement plus efficaces des ressortissants de pays tiers en situation irrégulière.
Le 1er janvier 2020, le Luxembourg a créé l’Office national de l’accueil (ONA) en redistribuant les compétences de l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI). L’ONA, qui relève du Secrétariat général du ministère des Affaires étrangères et européennes, est chargé d’organiser l’accueil des demandeurs de protection internationale et de créer et gérer des hébergements réservés à l’accueil temporaire des demandeurs de protection internationale et des bénéficiaires de protection subsidiaire.
Un nouveau Département de l’intégration a été créé sous l’égide du ministère des Affaires familiales, de l’Intégration et à la Grande Région. Il est chargé de toutes les questions relatives à l’intégration des ressortissants étrangers, comme le Contrat d’accueil et d’intégration (CAI) et le Parcours d’intégration accompagné (PIA). Le Département de l’intégration assure en outre la coordination du Plan d’action national d’intégration (PAN intégration) pluriannuel et la mise en œuvre des Plans communaux intégration (PCI). En 2020, 13 projets en soutien d’initiatives sociales, culturelles et économiques visant à donner des moyens d’agir aux communautés et groupes ont été engagés dans le cadre du PAN. Ces projets étaient axés sur les jeunes, mais aussi sur l’élaboration de stratégies d’intégration efficaces. Un nouvel appel à propositions pour 2021 a été lancé à la fin de 2020.
Par le biais de la coopération intramunicipale et régionale, de plus en plus de projets locaux d’intégration ont été mis sur pied, qui ont permis de s’adapter à la réalité de l’intégration dans les banlieues et les zones rurales. La coopération entre les communautés a été au cœur des échanges de bonnes pratiques dans le cadre des sessions de 2019 du Groupe d’échange et de soutien en matière d’intégration au niveau Local (GRESIL).
Compte tenu de la situation tendue du logement, l’ONA a redoublé d’efforts pour encourager les villes et les communes à fournir des logements adéquats et accessibles aux bénéficiaires de la protection internationale, même une fois la durée maximum de séjour en centre d’accueil dépassée.
En janvier 2019, le revenu d’inclusion sociale (REVIS) a remplacé le revenu minimum garanti (RMG). La nouvelle législation précise que tous les bénéficiaires de la protection internationale âgés de plus de 25 ans et les personnes à leur charge ont droit au REVIS. Les demandeurs d’asile ne bénéficient pas du REVIS.
Le Luxembourg a conclu des accords bilatéraux avec ses voisins assurant la libre circulation des travailleurs transfrontaliers pendant la période de fermeture de ses frontières. Un grand nombre de travailleurs transfrontaliers exerçant leur activité dans le secteur de la santé et assurent le bon fonctionnement du système de santé.
Le Luxembourg a renouvelé tous les permis de séjour et les visas de court séjour des ressortissants de pays tiers qui auraient expiré à la fin de l’état de crise, outre les certificats de demandeur d’asile. L’ONA a ouvert huit nouveaux centres d’accueil de demandeurs d’asile en 2019‑20. Le Luxembourg a autorisé les ressortissants de pays tiers en situation irrégulière à accéder aux épiceries sociales et aux ressources médicales pour le COVID‑19. Les rapatriements et les transferts Dublin ont été suspendus pendant la crise.
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