En 2019, le Portugal a accueilli 88 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 37 % de plus qu’en 2018. Ce chiffre comprend 31.1 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 39.5 % de travailleurs immigrés, 34.3 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 0.2 % de migrants humanitaires. Environ 13 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 400 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 50 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2019, soit une hausse de 74 % par rapport à 2018. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
Le Brésil, le Royaume-Uni et l’Italie comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2019. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Brésil a enregistré la plus forte hausse (+21 000) et la France la plus forte baisse (‑900) en termes de flux d’entrées au Portugal par rapport à l’année précédente.
En 2020, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a diminué de 48.1 %, pour s’établir à 900 environ. La majorité des demandeurs viennent de Gambie (200), d’Angola (100), et de Guinée-Bissau (90). La plus forte hausse depuis 2019 concerne les ressortissants du Maroc (+50) et le recul le plus marqué, les ressortissants d’Angola (‑200). Sur les 400 décisions prises en 2020, 22.6 % sont positives.
L’émigration des ressortissants portugais vers les pays de l’OCDE a augmenté de 9 % pour s’établir à 64 000 personnes. Environ 27 % d’entre elles ont émigré au Royaume-Uni, 14 % en Espagne et 13 % en Suisse.
La loi sur la nationalité portugaise a été révisée en novembre 2020 pour élargir l’accès à la citoyenneté aux enfants nés au Portugal de parents immigrés. Les enfants nés au Portugal de parents de nationalité étrangère bénéficient désormais systématiquement de la citoyenneté portugaise si au moins l’un des parents réside légalement dans le pays, indépendamment de la durée du séjour, ou vit au Portugal depuis au moins un an, indépendamment de son statut juridique dans le pays. La loi avait déjà été révisée en 2018 pour réduire durée du séjour légal au Portugal de l’un des parents avant la naissance de l’enfant de cinq à deux ans.
En 2020, le Portugal a continué de participer au Programme de réinstallation volontaire coordonné par l’UNHCR et la CE, en vertu duquel le pays s’est engagé à accueillir 1 010 personnes de Turquie et d’Égypte en 2018‑19. En août 2020, 41 réfugiés réinstallés sont arrivés de Turquie et 25 mineurs demandeurs d’asile non accompagnés sont venus de Grèce au Portugal en juillet 2020. En septembre 2020, l’OIM et le Service portugais des étrangers et des frontières (SEF) ont conclu un accord-cadre sur la réinstallation de réfugiés au Portugal pour 2020‑22.
En 2015, le Portugal a mis en place un programme d’intégration décentralisé dans l’objectif d’accueillir des demandeurs d’asile relocalisés d’Italie et de Grèce. Ce programme donne aux communes et à la société civile un rôle fondamental à jouer. Il a coexisté avec un système d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile et réfugiés « spontanés » déjà en place. Un nouveau cadre unifié pour l’accueil et l’intégration de tous les demandeurs et bénéficiaires de la protection internationale a été établi par résolution du Conseil des ministres en novembre 2020.
Afin d’apporter une réponse adéquate au nombre grandissant d’immigrantes faisant appel au Réseau national d’aide aux victimes de violence domestique pendant la pandémie, la Haute Commission pour les migrations et la Commission pour la citoyenneté et l’égalité de genre ont lancé un nouveau service dans les Centres nationaux à guichet unique d’aide à l’intégration des migrants, à Lisbonne (novembre 2020) et Porto (février 2021). Il a pour mission d’aider les victimes de violence domestique ou de pratiques traditionnelles néfastes.
En 2020, le gouvernement portugais a renouvelé les mesures exceptionnelles prises pour faire en sorte que tous les immigrés dont la procédure d’immigration ou d’asile est en suspens auprès du Service portugais des étrangers et des frontières aient pleinement accès au système national de santé pendant la crise du COVID‑19. Tous les immigrés ayant déposé leur demande entre le 18 mars 2020 et le 30 avril 2021 sont temporairement en situation régulière sur le territoire national ; ils ont ainsi pleinement accès au système national de santé, mais aussi aux services sociaux, au marché locatif et au marché du travail, aux services financiers et aux services publics essentiels. Des procédures simplifiées ont également été mises en place pour l’attribution de permis de séjours sans demande préalable de visa et pour le renouvellement des permis de séjour. Les visas et permis de séjour ayant expiré après le 24 février 2020 ont été prolongés jusqu’au 31 décembre 2021 et continueront d’être acceptés aux mêmes conditions après cette date si le titulaire est en mesure de prouver que le renouvellement était prévu. Tous les immigrants, indépendamment de leur statut migratoire, ont accès aux soins de santé liés au COVID‑19, y compris aux vaccins et aux tests.
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