L’Autriche a été confrontée à plusieurs vagues successives de pandémie, d’intensité variable. Le coût humain a été très lourd, malgré l’importance des ressources de la santé. La campagne de vaccination avait atteint 66 % de la population adulte à la mi-novembre 2021. Il est possible que l’insuffisance de connaissances en matière de santé ait freiné la campagne de vaccination, confirmant ainsi l’importance de la stratégie de 2015 pour la littératie en santé. Les restrictions à la mobilité ont, d’une manière générale, entraîné des baisses significatives de l’activité économique, qui s’est ensuite vigoureusement redressée au cours de l’été 2021 (Graphique 1). Cela tient, surtout à certaines périodes de l’année, à la part importante qu’y représente le tourisme, ce qui explique aussi les différences régionales observées dans l’impact de la pandémie.
Études économiques de l'OCDE : Autriche 2021 (version abrégée)
Résumé
La reprise a été vigoureuse jusqu’à la résurgence de la pandémie
Les autorités ont pris des mesures économiques énergiques face au choc provoqué par la pandémie. Elles ont utilisé la marge de manœuvre budgétaire qu’avait permis de dégager la gestion prudente des finances publiques dans le passé pour mettre en place un train complet de mesures de soutien. De fait, les transferts budgétaires directs effectués en Autriche depuis le début de la pandémie, y compris les mesures prévues jusqu’en 2023, atteindront 15 % du PIB, soit un niveau supérieur aux moyennes de l’OCDE et des pays comparables (Graphique 2). Les prêts et garanties publics ont été mobilisés avec davantage de parcimonie. Cette approche a permis d’atténuer la poursuite de la hausse de la dette des entreprises et de préserver leur capacité à investir. La mise en place d’un dispositif de chômage partiel généreux a permis de sauvegarder jusqu’à 1.2 million d’emplois, soit à peu près 20 % du total de l’emploi privé.
L’accélération des taux de vaccination et la levée des restrictions ont permis une très forte reprise en 2021, jusqu’à l’apparition d’une quatrième vague de grande ampleur à la fin de l’automne. Le PIB a dépassé son niveau d’avant la pandémie au troisième trimestre de 2021. L’investissement des entreprises bénéficie d’un important soutien budgétaire, notamment grâce aux fonds accordés dans le cadre du plan de relance « Next Generation EU » (Tableau 1). La consommation privée augmente à mesure que les ménages réduisent leur taux d’épargne. Le marché du travail est tendu et les taux de vacances d’emploi sont en augmentation. Sans les perturbations graves observées dans les chaînes d’approvisionnement et sans les pénuries de main-d’œuvre, la reprise aurait été encore plus forte. Dans ce contexte, l’inflation mesurée par les prix à la consommation a augmenté pour dépasser 3 % depuis août. L’intensification de la quatrième vague pendant l’automne et le confinement des personnes non vaccinées à la mi-novembre devraient cependant ralentir l’activité économique.
Les prix des logements ont fortement augmenté, exacerbant les risques financiers. Le stock de prêts immobiliers reste modeste en comparaison internationale, mais il augmente rapidement. Les orientations formulées par le Conseil de stabilité des marchés financiers en vue d’une gestion prudente n’ont été que partiellement suivies d’effet.
Tableau 1. Une reprise vigoureuse
(Taux de croissance annuel, en %) |
2019 |
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
Produit intérieur brut |
1.5 |
-6.8 |
3.7 |
4.9 |
2.5 |
Consommation privée |
0.6 |
-8.4 |
3.3 |
5.8 |
2.6 |
Consommation publique |
1.5 |
-0.4 |
3.1 |
0.2 |
0.6 |
Formation brute de capital fixe |
4.8 |
-5.0 |
7.4 |
4.9 |
3.1 |
Exportations |
3.3 |
-11.5 |
10.4 |
8.5 |
5.6 |
Importations |
1.8 |
-9.3 |
11.6 |
6.9 |
5.3 |
Taux de chômage (%) |
4.5 |
5.4 |
5.1 |
4.7 |
4.5 |
Indice des prix à la consommation (IPC) |
1.5 |
1.4 |
2.7 |
3.2 |
2.4 |
Solde des paiements courants (% du PIB) |
2.1 |
1.9 |
-0.2 |
0.3 |
0.5 |
Solde budgétaire des administrations publiques (% du PIB) |
0.6 |
-8.3 |
-6.3 |
-2.3 |
-1.1 |
Source : OCDE, base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, n° 110.
Les autorités devraient continuer d’affiner progressivement le ciblage des aides budgétaires afin de remédier aux goulets d’étranglement au niveau de l’offre et de favoriser les évolutions structurelles après la pandémie. Les autorités ont commencé à adapter le programme de soutien à compter de la mi-2021 en retirant les mesures dans les domaines où la situation est en cours de normalisation. L’aide au revenu a été redirigée vers la protection sociale standard. Certaines aides aux entreprises sont progressivement supprimées. Un important projet de réforme fiscale « éco-sociale » combinant une trajectoire de tarification du carbone à l’horizon 2022-25, des transferts sociaux et des baisses des taux de l’impôt sur le revenu et sur les bénéfices a été soumis au Parlement.
Un renforcement de leur base de fonds propres améliorerait la capacité des entreprises à investir. Le levier d’endettement a augmenté dans plusieurs secteurs, en particulier dans les entreprises du tourisme. Le tourisme a un poids important dans l’économie et contribue de manière significative à l’emploi et au revenu dans les zones isolées. Les entreprises du secteur devraient retrouver leur capacité d’investissement de façon à pouvoir saisir les nouvelles occasions de croissance qui vont se faire jour après la pandémie.
Il ne faudrait pas que la préférence des entreprises pour les financements sous forme de bénéfices non distribués et de prêts bancaires fasse obstacle à l’investissement. Prévoir dans le système fiscal des mécanismes incitant les entreprises à se financer par apport de fonds propres externes permettrait de compléter un modèle bancaire par ailleurs satisfaisant. Le renforcement des bilans des entreprises faciliterait les investissements à long terme ainsi que les restructurations technologiques et industrielles après la pandémie.
Des pénuries de main-d’œuvre et de compétences freinent la reprise. Ces pénuries se sont amplifiées car certains travailleurs immigrés ont regagné de manière durable leur pays d’origine pendant la pandémie. Elles appellent à de nouvelles initiatives de la part des pouvoirs publics et du secteur privé pour mieux mobiliser l’important vivier de main-d’œuvre de l’Autriche, notamment les proportions élevées de femmes et de travailleurs âgés en situation d’inactivité partielle ou totale. Les pouvoirs publics continuent de fournir des aides en faveur du renforcement des compétences et de l’emploi des travailleurs peu qualifiés, ainsi que des secteurs du tourisme et de l’hébergement, qui ont été affectés par la quatrième vague.
Les cadres de l’action publique et les pratiques des entreprises qui limitent le taux d’activité de la majorité des femmes et des personnes âgées en bonne santé pèsent aussi sur la croissance potentielle à long terme. Le vieillissement de la population va se traduire par une baisse de la part de la population d’âge actif, qui passera de quelque 76 % de la population totale en 2020 à 69 % en 2060, intensifiant les tensions sur les marchés du travail. Faciliter la participation des femmes et des travailleurs âgés, notamment en favorisant des modes d’organisation et des environnements de travail plus attrayants, contribuerait à étoffer l’offre de main-d’œuvre.
Les besoins de formation et d’investissement à l’appui de la transition climatique et de la transformation numérique, ajoutés au vieillissement de la population, mettront sous tensions les finances publiques. La part des dépenses publiques dans le PIB est déjà élevée. Les besoins supplémentaires en investissements et dépenses publics nécessiteront la mise en place de nouvelles procédures de hiérarchisation des priorités afin de préserver la viabilité des finances publiques, notamment au moyen d’un cadre de dépenses à moyen terme renforcé au niveau des administrations publiques.
Opérer la transition vers une économie plus verte
Une action déterminée s’impose pour réduire l’intensité carbone de l’économie, qui n’a pas diminué ces dernières années, et progresser vers l’objectif de zéro émission nette d’ici 2040. Les plans visant à introduire progressivement une tarification du carbone à compter de 2022 sont les bienvenus. L’objectif ambitieux fixé pour 2040, soit dix ans plus tôt que la date retenue par l’UE, sera néanmoins difficile à atteindre si les politiques actuelles restent inchangées. Des réductions supplémentaires des émissions de gaz à effet de serre seront nécessaires dans tous les secteurs. Le potentiel de réduction est particulièrement important dans le transport, la construction et les processus industriels. Il faudra adopter de nouvelles réglementations des émissions, relever et harmoniser davantage les prix du carbone et stimuler la R-D en faveur d’innovations permettant de réduire les émissions.
Des politiques climatiques plus rigoureuses auraient des impacts redistributifs considérables. Les utilisateurs de biens et services à forte intensité de carbone (y compris véhicules à carburants fossiles et logements mal isolés) seraient fortement affectés. Outre l’adoption de mesures de compensation à destination des foyers à faible revenu, il faudrait annoncer à l’avance les évolutions de la réglementation et des prix prévues après 2025, de manière à améliorer la prévisibilité à moyen terme et à aider les entreprises et les ménages à s’adapter bien à l’avance.
La cohésion sociale nécessite une action déterminée de la part des pouvoirs publics
La pandémie accentue les vulnérabilités sur le marché du travail. Le chômage de longue durée, partant il est vrai d’un taux relativement faible, a explosé pendant la pandémie avant de refluer partiellement. Les déséquilibres entre l’offre et la demande de compétences se sont accentués dans toutes les régions. L’accélération en cours et attendue de l’automatisation amplifie les enjeux de l’employabilité. Le relèvement des compétences des personnes peu qualifiées et des chômeurs de longue durée devrait être une priorité centrale pour éviter que la crise ne laisse des traces durables sur les marchés du travail. Il est possible d’améliorer la qualité et l’adéquation au marché du travail des programmes de formation tout au long de la vie.
La pandémie a amplifié les inégalités hommes-femmes. La double charge imposée par le travail et les responsabilités familiales a pesé davantage sur les femmes, en particulier celles qui télétravaillent depuis leur domicile, que sur les hommes. Les secteurs les plus durement touchés sont aussi ceux qui emploient la plus forte proportion de femmes, si bien que leurs heures de travail et leurs revenus ont diminué plus brutalement. Les services d’accueil de jeunes enfants doivent être améliorés, en nombre et en qualité, pour permettre aux mères de travailler à plein temps. Des mesures visant à adapter les modes d’organisation du travail et à rééquilibrer les congés parentaux entre les pères et les mères aideraient à transformer le modèle encore profondément enraciné du soutien de famille masculin. De récentes réformes favorisant l’équilibre hommes-femmes dans le secteur public pourraient faire progresser davantage la situation dans le secteur privé.
Les travailleurs sous contrat de travail atypique sont ceux qui ont le plus souffert pendant la pandémie. Les travailleurs à leur compte et les indépendants ont subi de graves pertes de revenu. Leur protection contre les chocs systémiques a montré qu’elle n’était pas à la hauteur des normes de protection sociale en vigueur par ailleurs en Autriche. Promouvoir le travail indépendant permettrait de stimuler la dynamique des entreprises, la création d’emplois et la formation d’apprentis.
Favoriser les gains de productivité
Si le niveau de la productivité est élevé en Autriche, sa croissance est décevante depuis la crise financière mondiale, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays de l’OCDE. Dans le secteur des services, les gains de productivité ont été parmi les plus faibles de toute la zone OCDE durant la dernière décennie. Si le maintien de normes élevées de prestation et de sécurité des consommateurs doit rester une priorité, favoriser la concurrence dans toutes les activités de services aiderait à accélérer les gains de productivité hautement nécessaires.
Une réallocation des ressources entre les entreprises et entre les secteurs sera indispensable pour stimuler la productivité. Dans le passé, l’Autriche a pu afficher un niveau de productivité élevé attribuable en grande partie à des gains inter-entreprises et inter-sectoriels plutôt qu’à des réaffectations entre activités favorables à la productivité. Les taux d’entrée d’entreprises nouvelles sont orientés à la hausse, mais la faiblesse relative de la dynamique globale des entreprises a ralenti la diffusion des nouvelles technologies et a pesé sur la croissance de la productivité. La part des jeunes entreprises dans l’emploi total reste modeste. Outre qu’une réglementation des marchés des produits favorable à l’entrepreneuriat s’impose, un approfondissement des marchés du capital-risque et des fonds propres offrirait un terreau plus propice aux start-ups et aux jeunes entreprises.
Les activités d’innovation ne sont pas suffisamment diversifiées entre les secteurs. L’Autriche a réussi à hisser ses dépenses nationales de R-D au-dessus de 3 % du PIB. Comparativement à d’autres pays de l’OCDE, l’intensité de R-D est plus forte dans les secteurs traditionnels et déjà concurrentiels, mais dans les secteurs de la haute technologie, l’Autriche accuse un retard par rapport aux pays les plus performants en matière d’innovation. L’aide publique à la R-D dans le secteur privé est généreuse par rapport à celle d’autres pays de l’OCDE, et prend principalement la forme d’incitations fiscales. Des subventions à la R-D permettraient de mieux soutenir les investissements risqués et à plus long terme. Une structure de soutien plus équilibrée contribuerait à dynamiser le portefeuille d’activité de l’Autriche.
Avant la pandémie, la transformation numérique était moins avancée en Autriche que dans des pays comparables. Les taux d’entrée dans les services liés aux TIC étaient parmi les plus faibles de l’OCDE. La pandémie a provoqué une montée en puissance du numérique dans les entreprises commerciales, du télétravail et des interactions numériques, y compris avec les organismes publics. Les autorités devraient en profiter pour amplifier encore cette évolution.
La couverture haut débit est inférieure à celle de la plupart des autres pays européens. Il semble que les bénéfices les plus évidents du déploiement du haut débit aient déjà été exploités. Les technologies mobiles à haute capacité peuvent constituer une solution de rechange par rapport aux infrastructures de réseaux fibre dans les régions rurales et montagneuses à faible densité, mais elles ne sont pas encore arrivées complètement à maturité. Il faut saluer l’engagement pris par les autorités d’offrir à tous les foyers autrichiens une connectivité gigabit d’ici 2030, y compris au moyen de partenariats public-privé dans les zones géographiques où les incitations commerciales sont insuffisantes.
PRINCIPAUX RÉSULTATS |
RECOMMANDATIONS |
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Mesures sanitaires |
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Environ un tiers de la population semble ne pas vouloir se faire vacciner contre le COVID-19. Les adultes non vaccinés ont été confinés à compter de la mi-novembre 2021. |
Surveiller l’impact du confinement sur la vaccination. Encourager celle-ci au moyen d’une campagne de sensibilisation convaincante en s’appuyant sur la stratégie nationale pour la littératie en santé. |
Politiques macroéconomiques |
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Le redressement post-pandémie a été vigoureux, mais de nombreuses activités sont freinées par des pénuries de main-d’œuvre et de compétences et par d’autres pénuries affectant l’offre. Dans certains secteurs, la demande continue de pâtir de la faiblesse de la mobilité au plan national comme international. |
Veiller à ce que les aides publiques contribuent surtout à combler les pénuries d’offre et à soutenir les activités comme le tourisme qui continuent d’être temporairement freinées. |
La dette publique a atteint un niveau élevé par rapport à la norme nationale, en raison des aides économiques et sociales de grande ampleur qui ont été accordées durant la pandémie. |
Rendre obligatoire le respect des orientations prudentielles du Conseil de stabilité des marchés financiers concernant les prêts hypothécaires. Élaborer une stratégie d’assainissement budgétaire à moyen terme tout en laissant une marge de manœuvre pour mettre en place, s’il y a lieu, des mesures de soutien ciblées à l’offre et à la demande. Mettre en œuvre cette stratégie lorsque la reprise pourra entièrement s’auto-entretenir. |
Croissance verte |
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L’intensité carbone de l’économie diminue trop lentement au regard de l’ambitieux objectif de neutralité climatique du pays à l’horizon 2040. La réforme fiscale éco-sociale prévue en 2022 est très opportune, mais des mesures supplémentaires seront indispensables. |
Élaborer et mettre en place des cadres réglementaires parallèlement à des programmes d’investissement dans les technologies de réduction des émissions en vue d’aligner la trajectoire des émissions sur les objectifs fixés. |
La tarification et la fiscalité du carbone resteront vraisemblablement pendant un certain temps plus basses et moins homogènes que dans des pays comparables. |
Continuer de relever et d’harmoniser les prix du carbone après 2025 en intégrant la plus grande part d’émissions possible dans les systèmes d’échange de quotas d’émission de l’Autriche et de l’UE. Supprimer l’écart de taxe entre l’essence et le gazole. |
Les ménages à faible revenu utilisant très fréquemment des biens et services à forte intensité de carbone seront lourdement touchés par des hausses du prix du carbone. |
Définir des méthodes et des métriques permettant d’identifier les ménages les plus vulnérables et de leur proposer des compensations des hausses prévues et attendues des prix du carbone durant la période 2022-25 et après l’harmonisation des systèmes d’échange de quotas d’émission de l’Autriche et de l’UE. |
Dynamique des entreprises, transformation numérique et productivité |
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Dans les services, de nombreux secteurs échappent depuis longtemps au libre jeu de la concurrence du fait de l’existence de réglementations ou d’autoréglementations et de mesures de protection des échanges et de l’investissement. |
Réduire les obstacles réglementaires à l’entrée dans les services marchands sans remettre en question les normes applicables en matière de qualité et de compétences. |
La faible disponibilité de capital-risque privé fait obstacle à la dynamique des entreprises. |
Rendre plus efficaces les instruments de financement de la création et du développement des entreprises, en évitant les mécanismes trop complexes, en développant les financements à l’étape ultérieure et en améliorant le contexte permettant à des investisseurs institutionnels d’investir dans le capital-risque. |
La couverture en haut débit fixe, en particulier dans les catégories de débit les plus élevées, est inférieure à celle de la plupart des autres pays européens. |
Élargir l’accès à un internet de haute qualité dans l’ensemble du pays et atteindre l’objectif national et européen de connectivité gigabit pour tous les foyers d’ici 2030. |
Les Autrichiens, quel que soit leur niveau d’études, participent moins à la formation tout au long de la vie que les citoyens de pays comparables. La formation interne dans les entreprises est également moins développée. |
Rendre plus visibles les retombées des différents programmes de formation tout au long de la vie en termes d’emploi et de revenu. Inciter les travailleurs à tous les niveaux à participer à des programmes de haute qualité, y compris à l’aide de comptes individuels d’apprentissage. |
Dans le secteur de la haute technologie, la part de la R-D des entreprises est modeste et inférieure à celle observée dans les pays champions de l’innovation. L’aide publique à la R-D prend principalement la forme d’incitations fiscales. |
Envisager de mettre en place des subventions directes à la R-D judicieusement conçues pour soutenir les projets de recherche plus risqués et s’inscrivant dans la durée. |
Cohésion sociale |
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Le taux du chômage de longue durée, traditionnellement faible, semble orienté structurellement à la hausse, en particulier chez les personnes peu qualifiées, malgré des améliorations pendant le redressement post-pandémie. |
Relever le niveau de qualification des chômeurs de longue durée, en mettant l’accent sur des dispositifs relevant des employeurs. |
Les coûts de l’emploi sont gonflés par le niveau toujours élevé du coin fiscal sur le travail. La demande de main-d’œuvre peu qualifiée est pénalisée. |
Continuer de réduire le coût d’emploi des chômeurs de longue durée. Adapter le programme d’aide à l’emploi « Sprungbrett » (tremplin), qui a fait ses preuves, pour l’appliquer au chômage de longue durée. |
La protection sociale des créateurs d’entreprises et des travailleurs indépendants est comparativement moins bonne que celle des salariés, et ils ont bénéficié de transferts inférieurs en lien avec le COVID-19. |
Améliorer la protection sociale des créateurs d’entreprises et des travailleurs indépendants, en s’appuyant sur les consultations en cours entre les partenaires sociaux. |
Les insuffisances, en nombre et en qualité, des structures d’accueil des jeunes enfants pèsent sur les choix de vie de femmes et sur leur participation à l’activité économique. |
Accroître l’offre et la qualité des services d’accueil des jeunes enfants sur l’ensemble du territoire, en particulier dans les zones rurales. |
Le régime de congé parental actuellement en vigueur contribue à perpétuer une répartition sexuée des rôles. Les dispositions visant à encourager un partage du congé parental entre la mère et le père sont toutefois peu mises en pratique. Les anticipations relatives au taux d’activité à temps plein des femmes, une plus grande mobilité géographique des jeunes cohortes et l’incidence accrue des pathologies liées à l’âge exigent des ajustements des dispositifs de garde et de prise en charge de longue durée. |
Encourager une répartition équilibrée du congé parental entre la mère et le père pour promouvoir un partage plus égal du travail rémunéré et non rémunéré entre les parents. Élaborer un plan stratégique pour la prise en charge à long terme des personnes âgées dépendantes, en tenant compte des coûts et des avantages d’autres dispositifs sur les plans individuel et social et en tirant parti des progrès technologiques en matière de prestation de soins. |
Réformes des finances publiques à long terme et du secteur public |
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Le vieillissement de la population met sous tension les finances publiques. Les travailleurs âgés sont nombreux à prendre leur retraite avant l’âge officiel. |
Assurer la viabilité du système de retraite à long terme, par exemple en liant l’âge de départ à la retraite à l’espérance de vie. Réduire les voies d’accès anticipé à la retraite en continuant de réformer les conditions d’accès à une pension d’invalidité, en améliorant les mesures de prévention et de réadaptation, et en renforçant les incitations à continuer de travailler à un âge avancé, tout en assurant de bonnes conditions de travail. |
Il existe des possibilités d’économies, d’amélioration de qualité et de réallocation de ressources dans les services et transferts publics sous leur forme actuelle. |
Continuer d’améliorer la qualité des examens des dépenses publiques et de renforcer la mise en œuvre des recommandations formulées. |
Les écarts perçus par rapport à des pays comparables dans la qualité de la gouvernance publique n’ont pas disparu. |
Poursuivre les efforts pour réduire les écarts perçus dans la qualité de la gouvernance publique, y compris s’agissant de la lutte contre la corruption. |