Les autorités devraient continuer d’affiner progressivement le ciblage des aides budgétaires afin de remédier aux goulets d’étranglement au niveau de l’offre et de favoriser les évolutions structurelles après la pandémie. Les autorités ont commencé à adapter le programme de soutien à compter de la mi-2021 en retirant les mesures dans les domaines où la situation est en cours de normalisation. L’aide au revenu a été redirigée vers la protection sociale standard. Certaines aides aux entreprises sont progressivement supprimées. Un important projet de réforme fiscale « éco-sociale » combinant une trajectoire de tarification du carbone à l’horizon 2022-25, des transferts sociaux et des baisses des taux de l’impôt sur le revenu et sur les bénéfices a été soumis au Parlement.
Un renforcement de leur base de fonds propres améliorerait la capacité des entreprises à investir. Le levier d’endettement a augmenté dans plusieurs secteurs, en particulier dans les entreprises du tourisme. Le tourisme a un poids important dans l’économie et contribue de manière significative à l’emploi et au revenu dans les zones isolées. Les entreprises du secteur devraient retrouver leur capacité d’investissement de façon à pouvoir saisir les nouvelles occasions de croissance qui vont se faire jour après la pandémie.
Il ne faudrait pas que la préférence des entreprises pour les financements sous forme de bénéfices non distribués et de prêts bancaires fasse obstacle à l’investissement. Prévoir dans le système fiscal des mécanismes incitant les entreprises à se financer par apport de fonds propres externes permettrait de compléter un modèle bancaire par ailleurs satisfaisant. Le renforcement des bilans des entreprises faciliterait les investissements à long terme ainsi que les restructurations technologiques et industrielles après la pandémie.
Des pénuries de main-d’œuvre et de compétences freinent la reprise. Ces pénuries se sont amplifiées car certains travailleurs immigrés ont regagné de manière durable leur pays d’origine pendant la pandémie. Elles appellent à de nouvelles initiatives de la part des pouvoirs publics et du secteur privé pour mieux mobiliser l’important vivier de main-d’œuvre de l’Autriche, notamment les proportions élevées de femmes et de travailleurs âgés en situation d’inactivité partielle ou totale. Les pouvoirs publics continuent de fournir des aides en faveur du renforcement des compétences et de l’emploi des travailleurs peu qualifiés, ainsi que des secteurs du tourisme et de l’hébergement, qui ont été affectés par la quatrième vague.
Les cadres de l’action publique et les pratiques des entreprises qui limitent le taux d’activité de la majorité des femmes et des personnes âgées en bonne santé pèsent aussi sur la croissance potentielle à long terme. Le vieillissement de la population va se traduire par une baisse de la part de la population d’âge actif, qui passera de quelque 76 % de la population totale en 2020 à 69 % en 2060, intensifiant les tensions sur les marchés du travail. Faciliter la participation des femmes et des travailleurs âgés, notamment en favorisant des modes d’organisation et des environnements de travail plus attrayants, contribuerait à étoffer l’offre de main-d’œuvre.
Les besoins de formation et d’investissement à l’appui de la transition climatique et de la transformation numérique, ajoutés au vieillissement de la population, mettront sous tensions les finances publiques. La part des dépenses publiques dans le PIB est déjà élevée. Les besoins supplémentaires en investissements et dépenses publics nécessiteront la mise en place de nouvelles procédures de hiérarchisation des priorités afin de préserver la viabilité des finances publiques, notamment au moyen d’un cadre de dépenses à moyen terme renforcé au niveau des administrations publiques.