Yasmin Ahmad
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Eleanor Carey
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Yasmin Ahmad
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
Eleanor Carey
Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE
L’aide publique au développement (APD) déployée en 2022 s’inscrit dans un contexte en perpétuelle évolution. En 2020-21, les fournisseurs de coopération pour le développement ont connu une hausse des demandes de soutien en raison de la pandémie de COVID-19, en vue de faire face aux incidences croissantes en termes de pauvreté, de faim, de conflit et de situation économique. À cela s’ajoute la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, qui vient aujourd’hui freiner la reprise mondiale, entraînant une hausse de l’inflation et provoquant des crises en cascade sur l’ensemble de la planète, y compris dans les pays en développement. Ce document dresse le bilan de la façon dont la pandémie de COVID-19 a orienté les dépenses d’APD en 2020-21, en s’appuyant sur des données détaillées relatives à l’APD disponibles pour la première fois. Il analyse également comment la crise pluridimensionnelle provoquée par la guerre en Ukraine pourrait avoir des retombées sur l’APD en 2022 et au-delà.
Ce document a été élaboré sous la direction de Mayumi Endoh, Directrice adjointe de la Direction de la coopération pour le développement ; Rahul Malhotra, Chef de division, Direction de la coopération pour le développement ; et Ida Mc Donnell, responsable de l’équipe chargée du rapport Coopération pour le développement. Misha Pinkhasov s’est chargé de la révision du document et de la relecture des épreuves.
Des remerciements particuliers vont à Jonas Wilcks pour son concours et son assistance en recherche.
Les auteures remercient également, pour leurs contributions et retours d’information, Joelle Bassoul, Elena Bernaldo de Quiros, Emily Bosch, Stephanie Coic, Ana Fernandes, Anthony Kiernan, Anita King, Frederik Matthys, Nestor Pelecha Aigues, Santhosh Persaud, Katharina Satzinger, Haje Schütte, Rolf Schwarz, Rachel Scott, Jenna Smith Kouassi, Henri-Bernard Solignac Lecomte et Jessica Voorhees.
Face à la crise du COVID-19, les volumes d’aide publique au développement (APD) ont augmenté de 35 milliards USD en 2020 et 2021, tandis que la part du revenu national brut (RNB) consacrée à l’APD est restée stable. Malgré ces volumes record, la hausse de l’APD est loin d’être suffisante pour faire face aux besoins supplémentaires créés par la crise du COVID-19. De plus, cette hausse globale cache des différences importantes au niveau de la structure des dépenses. L’augmentation des apports d’APD de certains fournisseurs compense la baisse de ceux d’autres fournisseurs. En excluant le coût des vaccins contre le COVID-19 en 2021, l’APD a légèrement augmenté, à hauteur de 0.6 % en termes réels, par rapport à 2020 ; toutefois, si l’on exclue les budgets supplémentaires liés à la pandémie de COVID-19, l’APD brute totale a régressé en 2020 pour tous les groupes de revenu, à l’exception des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. La part du RNB consacrée à l’APD est restée stable au cours des deux dernières années, s’établissant à 0.33 % pour l’ensemble des pays du CAD – un chiffre loin de l’objectif de 0.7 % fixé par les Nations Unies, que la plupart des pays du CAD se sont engagés à respecter.
Alors que la phase aiguë de la pandémie s’atténuait vers la fin de 2021, la reprise mondiale, quoiqu’en progression, est devenue inégale sous l’effet de tensions inflationnistes et de contraintes sur l’offre. Les pays en développement ont dû faire face à cette nouvelle situation en plus de faibles taux de vaccination contre le COVID-19, de la pauvreté et de la faim croissantes, et d’une capacité budgétaire très limitée pour soutenir leurs populations. De nombreux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont également dû reprendre le remboursement de leur dette lorsque les initiatives de suspension de la dette (convenues à titre de mesures d’urgence pendant la crise du COVID-19) ont pris fin. En raison de ces tensions conjuguées, en 2021, année qui s’est pourtant clôturée sur un volume global d’APD élevé, la pression s’est faite toujours plus forte pour répondre à l’accroissement des besoins.
À la mi-2022, les conséquences de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine se faisaient sentir dans le monde entier (OCDE, 2022[1]), modifiant également le contexte de la prise de décisions relatives aux budgets et aux dépenses d’APD. Les données de l’OCDE montrent que dans la plupart des pays fournisseurs d’APD, le PIB continue de croître en 2022, mais à des niveaux inférieurs aux prévisions d’avant-guerre. Si les plans de relance post-pandémie en cours dans certains pays fournisseurs d’APD et les profits engrangés grâce aux niveaux record des prix de l’énergie dans d’autres pourraient aider ces pays à supporter des dépenses plus élevées à l’échelon national, les budgets nationaux, y compris pour l’APD, sont mis à rude épreuve en cette période d’incertitude économique. Parallèlement, la forte inflation dégrade le pouvoir d’achat de l’APD et les États sont sous pression au niveau interne pour gérer et atténuer les répercussions de l’inflation et d’autres tendances macroéconomiques sur leurs propres populations.
Pour autant, la demande d’APD augmente. Outre la nécessité de répondre aux besoins urgents de l’Ukraine et de ses citoyens (présents dans le pays ou réfugiés), les crises alimentaire et énergétique connexes qui touchent d’autres pays en développement entraînent une hausse de la pauvreté et des besoins. Les niveaux élevés d’endettement de nombreux pays en développement pourraient entraîner une demande encore plus forte d’APD. La persistance d’un endettement non soutenable a notamment pour conséquence indirecte d’accroître les besoins dans le domaine humanitaire ou du développement, et les pays pourraient se tourner vers l’APD pour y remédier. Il convient également de garder à l’esprit les objectifs de développement à long terme – le Programme de développement durable à l’horizon 2030 –, qui n’ont jamais été aussi aussi loin de portée depuis vingt ans.
Ce chapitre examine comment ces crises concomitantes vont remodeler les budgets d’APD. Par le passé, celle-ci s’est révélée être une source fiable de financement extérieur du développement en temps de crise ; elle commence généralement par augmenter pour répondre à des besoins accrus, avant de diminuer, généralement deux ou trois ans après le début d’une crise (Apports d’APD pour faire face aux crises précédentes). Le choc pétrolier et alimentaire des années 70 a d’abord provoqué une baisse de 13 % de l’APD entre 1972 et 1973, puis une hausse de cette dernière de 16 % en 1974 et une nouvelle hausse de 5 % en 1975. L’APD a augmenté de 1 % pendant le choc pétrolier de 1979, puis de nouveau de 11 % en 1980, avant de chuter en 1981. Pendant la crise alimentaire de 2007-08, l’APD a régressé de 8 % en 2007, avant de rebondir de 12 % en 2008. Elle a poursuivi sa progression en 2009 (1.5 %) et 2010 (5.6 %), malgré la crise financière, puis a diminué de 0.9 % en 2011.
Plusieurs fournisseurs intensifient leur soutien en apportant des formes nouvelles ou complémentaires d’aide à l’Ukraine et pour faire face à la crise des réfugiés ukrainiens, ainsi que pour atténuer l’aggravation de l’insécurité alimentaire, de la faim et de l’extrême pauvreté dans le monde. Si l’absence de système de partage d’information en temps réel sur les décision de financement liées à l’APD, conjuguée à la nature évolutive des réponses apportées face à des crises mondiales multiples et interdépendantes, font qu’il est impossible de prédire le niveau de l’APD totale pour l’année 2022, les budgets supplémentaires mobilisés à ce jour porteront probablement les volumes d’APD à la hausse en 2022. Globalement, les engagements de soutien financier et humanitaire pris publiquement par les membres du CAD pour faire face à la guerre en Ukraine semblent être supérieurs à l’APD mobilisée pour lutter contre la pandémie de COVID-19, avec un montant estimé de 46 milliards USD (Dépenses consacrées par les membres du CAD au coût des réfugiés sur leur territoire, nombre de réfugiés ukrainiens, coûts anticipés, % de l’APD pour 2021). Parallèlement, il est également probable que l’utilisation des budgets d’APD et leurs destinations évoluent, avec une part plus importante consacrée aux dépenses humanitaires. La réaffectation des fonds au profit des engagements en faveur de l’Ukraine pourrait aussi se traduire par une contraction des ressources disponibles pour l’aide-pays programmable destinée à d’autres régions.
Plusieurs fournisseurs intensifient leur soutien en apportant des formes nouvelles ou complémentaires d’aide à l’Ukraine et pour faire face à la crise des réfugiés ukrainiens, ainsi que pour atténuer l’aggravation de l’insécurité alimentaire, de la faim et de l’extrême pauvreté dans le monde.
La crise climatique continue elle aussi de requérir notre attention, et les engagements de dépenses dans ce domaine pourraient modifier la disponibilité des financements concessionnels afin d’atteindre d’autres objectifs de développement, en particulier si les budgets n’augmentent pas.
Les données et calculs figurant dans ce document s’appuient sur les données disponibles au 16 juin 2022.
L’APD nette a enregistré une hausse de 118 % en termes réels depuis 2000 en raison des engagements politiques (Ahmad et al., 2020[3]) ainsi qu’une hausse de 20 % depuis que les Objectifs de développement durable (ODD) ont été adoptés, en 2015 (Apports nets d’aide publique au développement des pays membres du CAD, 2000-21). Elle constitue depuis longtemps une source stable de financement du développement et a servi à atténuer l’impact des crises financières précédentes (par exemple, la crise de la dette au Mexique dans les années 80, la récession des années 90 et la crise financière de 2008). Malgré les pertes économiques subies par les membres du CAD en 2020, leur APD a augmenté pour atteindre 162.2 milliards USD, soit une hausse de 4 % en termes réels par rapport à 2019. Les autres grands apports de ressources extérieures aux pays en développement ont tous régressé en 2020 : le financement extérieur privé total à destination des pays en développement a reculé de 13 % ; les échanges ont diminué de 8.5 % ; l’investissement direct étranger a enregistré une baisse de 19 % ; et les envois de fonds des travailleurs à l’étranger ont régressé de 1 % (OCDE, 2020[4]). La nouvelle hausse de l’APD en 2021 montre qu’elle reste une source de financement stable.
En 2021, l'APD totale a augmenté de 4.4 % en termes réels par rapport à 2020, atteignant ainsi le plus haut niveau jamais enregistré. Les apports d’APD des membres du CAD se sont élevés à 178.9 milliards USD, soit 0.33 % du RNB combiné des membres du CAD (niveau inchangé par rapport à 2020), seuls cinq membres du CAD atteignant l’objectif de 0.7 % pour ce qui est de la part de leur RNB consacrée à l’APD. Lorsque la pandémie s’est déclarée en 2020, la plupart des donneurs avaient déjà adopté leurs budgets d’APD et maintenu leurs engagements, certains mobilisant des financements supplémentaires pour aider les pays en développement confrontés à une situation exceptionnelle. L’augmentation enregistrée en 2021 s’explique pour l’essentiel par le soutien apporté par les membres du CAD aux mesures de lutte contre le COVID‑19, en particulier les dons destinés à faire face aux inégalités mondiales en matière de vaccins1. En excluant le coût des vaccins, l’APD a augmenté de 0.6 % en 2021 par rapport à 2020, principalement en raison de l’augmentation des financements multilatéraux.
En 2021, l’APD a augmenté en volume dans 23 pays du CAD (une hausse souvent due au soutien aux mesures de lutte contre le COVID-19) et a diminué dans six autres (Variation du volume d’APD en glissement annuel, 2020-21). Si l’APD était restée stable dans les pays où elle a diminué, elle aurait augmenté de 8 % en termes réels pour atteindre 185 milliards USD, soit 6.1 milliards USD de plus que le chiffre effectif de l’APD pour 2021.
Alors que la reprise économique mondiale après la crise du COVID-19 a été inégale en 2021, le PIB de l’ensemble des membres du CAD a augmenté, sans toutefois renouer avec ses niveaux d’avant-crise (Variation de l’APD et du PIB en glissement annuel, 2020-21). La Grèce, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont été les seuls pays à enregistrer une baisse de l’APD à la fois en 2020 et en 2021. En 2021, pour la première fois depuis 2013, le Royaume-Uni a consacré 0.5 % de son RNB à l’APD au lieu de 0.7 % (House of Commons Library, 2021[5]). Si ce pourcentage avait été de 0.7 %, l’APD britannique aurait été supérieure de 6 milliards USD.
Les contributions aux organisations internationales éligibles à l’APD se sont accrues de 9.4 % en termes réels par rapport à 2020 et à 2021, ce qui s’explique par une hausse substantielle des contributions à des fonds verticaux. L’APD bilatérale consacrée à des programmes, des projets et des travaux d’assistance technique (hors coût des réfugiés dans les pays donneurs et dons de vaccins) a chuté de 3.3 %, en partie en raison d'un recul des prêts souverains bilatéraux. Les prêts octroyés par les pays du CAD à d’autres pays (prêts souverains bilatéraux calculés sur la base de l’équivalent-don), qui avaient progressé de 35 % en termes réels entre 2018 et 2020, ont baissé de 4.6 % en 2021 et ont représenté 10 % de l’APD bilatérale. En revanche, les prêts souverains consentis par les institutions de l’UE ont enregistré une hausse de 2 % et ont représenté 15 % de leur APD bilatérale. Les contributions nettes d’APD pour les instruments du secteur privé (mesurées sur la base des flux financiers) ont régressé de 4 %.
À l’instar des années précédentes, l’allègement net de la dette est resté faible, à 545 millions USD.
En 2020 et 2021, les pays du CAD ont mobilisé environ 35 milliards USD de financements pour faire face à la crise du COVID-19, dont la majeure partie en sus de leurs budgets d’APD d’avant-crise.
En 2021, sur leur APD totale, les pays du CAD ont consacré 18.7 milliards USD à des mesures de lutte contre la crise du COVID-19 (données préliminaires)2, ce qui représente 10.5 % de leur APD nette combinée (Dotations d’APD bilatérale des membres du CAD à l’appui de la lutte contre le COVID-19, 2020-21). Les dons de vaccins contre le COVID‑19 au titre de l’APD ont représenté 6.3 milliards USD (soit 3.5 % de l’APD totale) et correspondaient à 857 millions de doses au profit des pays en développement. Sur ce montant total, 2.3 milliards USD (soit 1.3 % de l’APD totale) se rapportaient à des dons de doses excédentaires3 (soit près de 357 millions de doses), 3.5 milliards USD à des dons de doses achetées pour les pays en développement, et 0.5 milliard USD à des coûts connexes.
En 2020, les apports d’aide bilatérale des pays membres du CAD à l’appui de la riposte au COVID-19 (Dotations d’APD bilatérale des membres du CAD à l’appui de la lutte contre le COVID-19, 2020-21) se sont élevés à 16.2 milliards USD, ceux des organisations multilatérales à 8.9 milliards USD et ceux des autres fournisseurs à 0.5 milliard USD. En moyenne, les deux tiers de l’aide liée au COVID-19 fournie par l’ensemble des donneurs ont pris la forme de dons et un tiers de cette aide a été consentie sous forme de prêts ou d’autres types de financement hors dons, la France (1.4 milliard USD), l’Allemagne (1.7 milliard USD) et le Japon (1.9 milliard USD) étant les principaux fournisseurs de prêts d’APD. Parmi les autres fournisseurs, l’Arabie saoudite (0.3 milliard USD) figurait au premier rang.
En 2020, les apports des fondations et des organisations philanthropiques liés à la crise du COVID-19 se sont élevés à 2 milliards USD, la Fondation Microfinance BBVA (0.9 milliard USD) et la Fondation Bill & Melinda Gates (0.4 milliard USD) étant les principaux fournisseurs d’aide, et la Colombie, la République dominicaine et le Pérou les principaux pays bénéficiaires.
D’autres engagements de financements à l’appui de la lutte contre le COVID-19 ont été pris en 2022 (Les engagements montrent que les dépenses d’APD allouées à la réponse au COVID-19 vont se poursuivre en 2022, même si d’importants déficits de financement subsistent) et certaines dépenses au titre de cette catégorie figureront probablement dans les chiffres de l’APD de 2022.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 14.9 millions le nombre de décès supplémentaires liés à la pandémie de COVID-19 en 2020-21, concentrés en Asie du Sud-Est, Europe et sur le continent américain, ainsi que dans les pays à revenu intermédiaire (OMS, 2022[6]). Fin 2021, Gavi a recommandé d’atteindre une couverture vaccinale mondiale contre le COVID-19 de 70 % d’ici la mi-2022 (OMS, 2021[7]). En juin 2022, 66.3 % de la population mondiale avaient reçu au moins une dose de vaccin contre le COVID-19, contre seulement 17.8 % dans les pays à faible revenu (Our World in Data, 2022[8]).
Lors du deuxième Sommet mondial sur le COVID-19 qui s’est tenu en mai 2022 (coorganisé par les États-Unis, Belize, l’Allemagne, l’Indonésie et le Sénégal), des engagements d’un montant de 3.2 milliards USD ont été annoncés - venant s’ajouter à ceux de 2022 en lien avec la réponse au COVID-19 - dont 712 millions USD qui serviront de financement initial à un nouveau fonds de la Banque mondial pour la préparation aux pandémies et la sécurité sanitaire mondiale (White House, 2022[9]).
En dépit de ces engagements, l’Accélérateur ACT affichait au 13 juin 2022 un manque de financement de 13 milliards USD pour 2021-22 (OMS, 2022[10]). COVAX est le premier mécanisme de fourniture de vaccins contre le COVID-19 en Afrique subsaharienne (UNICEF, 2022[11]). Le nombre des vaccins livrés à la région, tous dispositifs confondus, décroit cependant tous les mois depuis décembre 2021, à l’exception de mai 2022 où il a légèrement augmenté (UNICEF, 2022[11]). La demande de vaccins dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire a par ailleurs commencé à diminuer au cours du premier semestre de 2022 (Financial Times, 2022[12] ; Devex, 2022[13]).
Les membres du CAD se sont entendus pour appliquer un prix de 6.72 USD aux dons de doses excédentaires de vaccin contre le COVID-19 (à savoir, les doses qui n’ont pas été spécifiquement achetées pour les pays en développement). D’après le COVAX, après une forte augmentation de l’offre de vaccins en 2021, les dons se poursuivent à un niveau inférieur. Une évolution est également survenue au niveau du portefeuille de produits, dans lequel les vaccins plus onéreux représentent une plus grande proportion qu’en 2021. Au cours du deuxième semestre de 2022, le CAD examinera s’il convient de mettre à jour le prix moyen par dose de vaccin.
Note : Gavi procède à des examens réguliers de l’initiative mondiale en faveur de l’accès aux vaccins contre le COVID-19 (COVAX), l’axe de travail sur les vaccins de l’Accélérateur d’accès aux outils de lutte contre le COVID-19 (ACT) de l’OMS, une collaboration internationale visant à accélérer le développement et la production des tests, des traitements et des vaccins, et à en assurer un accès équitable.
En 2020, l’APD bilatérale brute versée par les membres du CAD à tous les groupes de revenu a augmenté de la façon suivante : 6 % pour les pays moins avancés ; 4 % pour les autres pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure ; et 18 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Toutefois, si l'on exclut l’aide en lien avec le COVID-19, l’APD bilatérale brute a diminué pour tous les pays à l’exception de ceux à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (cellules surlignées au APD par groupe de revenu avec/sans aide en lien avec le COVID-19, 2019-20).
Les sorties de fonds concessionnels des organisations multilatérales ont fortement augmenté dans tous les groupes de revenu, sous l’effet des dépenses du Fonds mondial, de la Banque africaine de développement, de la Banque asiatique de développement et des institutions de l’UE. Par groupe de revenu, ce sont les pays les moins avancés qui ont bénéficié de la plus forte proportion de financements en lien avec le COVID-19, tous fournisseurs confondus (30 %), suivis des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (28 %), des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (13 %) et des autres pays à faible revenu (1 %). L’APD non ventilée par région représentait 27 % du total.
Groupes de pays bénéficiaires |
Membres du CAD, APD bilatérale |
Organismes multilatéraux, sorties |
||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2019 |
2020 |
2019-20 |
2019 |
2020 |
2019-20 |
|||||
Total |
Total |
Hors COVID-19 |
Total |
Hors COVID-19 |
Total |
Total |
Hors COVID-19 |
Total |
Hors COVID-19 |
|
En milliards USD constants de 2020 |
Variation en % |
En milliards USD constants de 2020 |
Variation en % |
|||||||
PMA |
29.6 |
31.5 |
27.9 |
6 |
-6 |
25.7 |
35.1 |
30.9 |
37 |
20 |
Autres pays à faible revenu |
0.6 |
0.6 |
0.5 |
4 |
-9 |
0.4 |
0.5 |
0.3 |
21 |
-30 |
Pays à faible revenu |
29.9 |
31.3 |
26.2 |
4 |
-12 |
19.6 |
29.1 |
26.9 |
48 |
37 |
Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure |
13.5 |
16.0 |
14.5 |
18 |
7 |
6.2 |
8.5 |
6.8 |
37 |
10 |
Note : Les cellules surlignées mettent en évidence les diminutions lorsque l'on exclut les financements en lien avec le COVID-19.
Source : Statistiques du CAD de l’OCDE (OCDE, 2022[2])
Dans les pays les moins avancés, près de la moitié des versements d’APD ont été alloués aux conséquences immédiates de la pandémie, et consacrés à la santé, au soutien budgétaire et à l'aide humanitaire. Dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et de la tranche supérieure, les apports d'aide ont été affectés avec une plus grande dispersion (Ciblage de l’APD au sein de chaque groupe de revenu, 2020). Le soutien budgétaire était particulièrement répandu dans les pays les moins avancés et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Groupes de pays bénéficiaires |
Aide en lien avec le COVID-19 allouée à la santé |
Dont lutte contre le COVID-19 |
Soutien budgétaire |
Aide humanitaire |
Autres secteurs |
Total |
---|---|---|---|---|---|---|
PMA |
31% |
20% |
18% |
15% |
37% |
100% |
Autres pays à faible revenu |
15% |
14% |
0% |
44% |
41% |
100% |
Pays à faible revenu |
17% |
11% |
23% |
4% |
56% |
100% |
Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure |
29% |
21% |
4% |
8% |
60% |
100% |
Non ventilée |
43% |
35% |
0% |
16% |
41% |
100% |
Note : La lutte contre le COVID-19 comprend la prévention, les traitements et les soins.
Source : Statistiques du CAD de l’OCDE (OCDE, 2022[2])
Si l'on exclut les dépenses en lien avec la réponse au COVID-19, l’APD allouée par les organisations multilatérales aux contextes fragiles4 a augmenté de 20 %, alors que celle versée par les membres du CAD a diminué de 5 %, et celle émanant des autres fournisseurs bilatéraux a baissé de 7 %.
Les dix principaux pays bénéficiaires ont représenté 26 % de l'aide en lien avec le COVID-19, tous fournisseurs confondus (calcul réalisé sur base du Principaux bénéficiaires de l’aide en lien avec le COVID-19, 2020). L'aide non affectée à des bénéficiaires spécifiques s’est élevée à 5.3 milliards USD, dont près de la moitié a été acheminée par le canal des organisation des Nations Unies (1.6 milliard USD) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, ou CEPI (800 millions USD). En termes d’affectations régionales, l’Asie a été la principale région bénéficiaire des dépenses en lien avec le COVID-19 (8.5 milliards USD) en 2020, suivie par l’Afrique (8 milliards USD), les Amériques (1.8 milliard USD), et l’Europe et l’Océanie (1 milliard USD chacune).
En millions USD
Bénéficiaires |
Pays membres du CAD |
Organisations multilatérales |
Autres fournisseurs bilatéraux |
Total |
Variation en pourcentage par rapport à 2019 (en termes réels) |
Pour mémoire : total des recettes d’APD |
---|---|---|---|---|---|---|
Indonésie |
923 |
88 |
0 |
1011 |
119% |
3 471 |
Bangladesh |
616 |
367 |
3 |
986 |
17% |
6 486 |
Philippines |
709 |
63 |
0 |
772 |
32% |
2 051 |
Myanmar |
443 |
221 |
0 |
664 |
36% |
2 918 |
Maroc |
486 |
120 |
0 |
606 |
63% |
2 810 |
Inde |
564 |
14 |
0 |
578 |
-13% |
5 348 |
Géorgie |
531 |
10 |
1 |
542 |
66% |
1 250 |
Bélarus |
16 |
512 |
1 |
528 |
279% |
828 |
Éthiopie |
314 |
130 |
1 |
445 |
10% |
5 465 |
Panama |
8 |
401 |
0 |
409 |
395% |
458 |
Sous-total des dix premiers bénéficiaires |
4 610 |
1 926 |
6 |
6 542 |
26% |
31 085 |
Autres bénéficiaires |
6 907 |
6 600 |
229 |
13 735 |
13% |
193 703 |
Non ventilée |
4 696 |
377 |
257 |
5 331 |
3% |
44 639 |
Aide totale en lien avec le COVID-19 |
16 213 |
8 903 |
492 |
25 608 |
- |
- |
Source : Statistiques du CAD de l’OCDE (OCDE, 2022[2])
Cinq pays en situation de fragilité ont reçu près du tiers de l’APD en lien avec le COVID-19 : le Bangladesh (10 %), le Myanmar (7 %), l’Éthiopie (5 %), le Cambodge (4 %) et le Mozambique (4 %). Près de la moitié de l’APD totale consacrée aux contextes fragiles a été allouée au soutien du secteur de la santé, et près d'un cinquième a été versée sous forme d’aide humanitaire.
Dans l’ensemble, les données de 2020 ne révèlent qu'un faible niveau de réaffectations entre les secteurs, et la totalité de ces derniers ont perçu des dotations supplémentaires émanant des dépenses en lien avec le COVID-19. Toutefois, du fait que les budgets pour 2020 ont été définis préalablement à la pandémie, les données détaillées de 2021, année pour laquelle les dépenses en lien avec le COVID-19 étaient prises en compte dès le début du cycle budgétaire, pourraient mettre au jour des réaffectations5.
En 2020, une proportion importante d’APD en lien avec le COVID-19, tous fournisseurs confondus, a été allouée au secteur de la santé (10.2 milliards USD) et était axée sur la lutte contre le COVID-19. Ainsi, 4.4 milliards USD ont été alloués à des campagnes d'information, d’éducation et de communication ; aux tests ; à la prévention ; et à la vaccination, aux traitements et aux soins. Les dépenses d’APD en lien avec le COVID-19 allouées à l'aide humanitaire se sont élevées à 3.2 milliards USD, et l'aide programme, y compris le soutien budgétaire, représentait 2.5 milliards USD.
L’APD bilatérale des pays membres du CAD par secteur, 2019-20 illustre les répercussions, entre 2019 et 2020, des dépenses en lien avec le COVID-19 sur les dotations sectorielles bilatérales des pays membres du CAD, à savoir une hausse de 13 % des dépenses allouées aux secteurs sociaux en 2020 - en particulier à la santé et la population, dont les dépenses ont augmenté de près de 60 % en termes réels par rapport à 2019, avec près de trois quarts de cette hausse consacrée à la prise en charge des besoins sanitaires immédiats dus à la pandémie. Les dépenses allouées aux programmes de protection sociale ont augmenté de 162 % par rapport à 2019 pour atteindre près de 2 milliards USD, dont 1.3 milliard USD peuvent être attribués à la pandémie. L’APD bilatérale en direction des secteurs de production a augmenté de 16 % sous l’effet du soutien pour le secteur agricole alloué dans le contexte du COVID-19. L'aide programme, soutien budgétaire compris, et l'aide humanitaire ont augmenté de respectivement 56 % et 2 %. L'aide plurisectorielle a augmenté de 8 % afin de faire face aux multiples dimensions de la pandémie.
Les dépenses allouées aux programmes de protection sociale ont augmenté de 162 % par rapport à 2019 pour atteindre près de 2 milliards USD, dont 1.3 milliard USD peuvent être attribués à la pandémie.
Les graves perturbations qu'a subi le secteur éducatif dans les pays du monde entier ont suscité des inquiétudes quant à l'apprentissage et au bien-être des enfants, aux pertes de capital humain sur le long terme et à réaffectation de l’APD à la réponse sanitaire aux dépens de l’éducation. L’APD totale allouée par les membres du CAD et les organisations multilatérales à l’éducation est restée stable à près de 14 milliards USD par an en 2019 et 2020 ; le secteur de la santé a perçu 390 millions USD de financements en lien avec le COVID-19 émanant des membres du CAD (APD bilatérale des pays membres du CAD par secteur, 2019-20). La proportion de l’APD allouée à l’éducation a toutefois diminué, pour passer de 8 % des versements totaux en 2019 à 7 % en 2020. L’APD allouée à l’enseignement primaire et secondaire a reculé de 2 % dans chacun de ces secteurs, tandis que celle affectée à l’enseignement post-secondaire est restée stable. L’APD consentie par les membres du CAD aux bourses d’études ou à la formation dans le pays donneur a elle aussi diminué de 2 %.
La plus grosse partie (40 %) de l’APD bilatérale allouée par les membres du CAD dans le cadre de la réponse au COVID-19 a été acheminée directement via les gouvernements des pays bénéficiaires (Les canaux de l’APD bilatérale allouée à la réponse au COVID-19, 2020). Environ 30 % ont transité par les organisations multilatérales, dont 20 % par les organisations des Nations Unies. Près de deux tiers de l’APD bilatérale acheminée par le biais des organisations des Nations Unies ont transité par l’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et le Programme alimentaire mondial. Le reste de l’APD bilatérale a été acheminé par les gouvernements des donneurs eux-mêmes, la société civile, les partenariats ou réseaux public-privé, ou d'autres organisations internationales.
Entre 2019 et 2020, l’APD bilatérale mise en oeuvre par le biais d'organisations multilatérales a augmenté de 15 %. Les contributions au budget de base (c’est-à-dire les fonds non préaffectés) des organisations multilatérales ont augmenté de 6.7 % en 2020 par rapport à 2019. Les institutions de l’UE (16.3 milliards USD), le Groupe de la Banque mondiale (8.6 milliards USD) et les Nations Unies (8.0 milliards USD) ont été les organisations multilatérales qui ont reçu les apports d’APD les plus élevés des pays membres du CAD.
En dépit de la hausse des niveaux d’APD enregistrée en 2020 et 2021, les grands appels lancés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les Nations Unies et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), par exemple, ont souffert d'un manque de financement d’environ 9 milliards USD (Appels à financement et manques de financement dans le cadre de la réponse au COVID-19).
Organisation |
Appel |
Financement demandé |
Manque de financement |
---|---|---|---|
Organisation mondiale de la santé |
Plan stratégique de préparation et de riposte, et appel de 2022 dans le cadre du COVID-19 |
5.3 milliards USD |
1.8 milliard USD |
Nations Unies |
Plan mondial de réponse humanitaire |
10.3 milliards USD |
6.3 milliards USD |
Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge |
Réponse d'urgence à l’appel lancé dans le cadre de la réponse au COVID-19 |
670 millions CHF |
272 millions CHF |
Note : Les données de l’OMS résultent de l’agrégation des PSPR de 2020 et 2021 et de l’appel lancé dans le cadre de la réponse au COVID-19
Source : OMS (2020[14] ; 2020[15] ; 2021[16] ; 2022[17] ; 2022[18]), Nations Unies (2020[19] ; 2020[20] ; 2021[21]) et IFRC (s.d.[22])
En plus du manque de financements dont ont souffert les appels en lien avec le COVID-19, la fin de 2021 et le début de 2022 ont vu se renforcer la concurrence émanant de crises nouvelles (section suivante), ce qui signifie que si 2021 s’est clôturée sur des volumes massifs d’APD en termes agrégés, les ressources devaient déjà répondre à des besoins en pleine expansion.
Le contexte global de l’offre d’APD en 2022 s’inscrit dans des dynamiques à l'œuvre à l’échelle macroéconomique, telles que le ralentissement de la croissance mondiale et la hausse de l'inflation. Parallèlement, les décisions qui ont été prises de répondre aux besoins grandissants nés des répercussions directes et indirectes de la guerre d'agression menée par la Russie contre l’Ukraine pourraient contribuer à une hausse des volumes d’APD cette année, dès lors que les pays seront en mesure de mobiliser des ressources supplémentaires. Une évolution de la structure des dépenses est en outre également probable. Ainsi, la hausse de la proportion d’APD allouée à la gestion des crises alimentaires ou à la prise en charge d'autres besoins fondamentaux en Ukraine et dans d’autres pays pourrait entrainer une réduction des budgets affectés à l'aide-pays programmable. L'afflux de réfugiés ukrainiens tirera vers le haut les dépenses liées aux coûts des réfugiés dans les pays donneurs, qui sont comptabilisables dans l’APD, même si ses impacts sur les niveaux d’APD des membres du CAD seront inégaux. Par ailleurs, les fournisseurs de coopération pour le développement doivent impérativement honorer d'autres engagements, notamment dans le domaine de la réponse face au changement climatique et du maintien du soutien aux pays qui en ont le plus besoin. Combinés, ces impératifs pourraient entraver la capacité des fournisseurs à répondre à d'autres crises et à investir dans des objectifs de développement à long terme si des financements supplémentaires considérables ne sont pas mobilisés.
Bien que l’Ukraine soit un pays éligible à l’APD, le soutien apporté au titre de la prise en charge des besoins directs et indirects créés par la guerre ne pourra pas être intégralement comptabilisé dans l’APD (aide militaire, par exemple), laquelle serait loin de pouvoir, à elle seule, faire face à l’ampleur de la demande. L'impact des dépenses d’APD sera en définitive déterminé par un ensemble de décisions individuelles croisées prises par des gouvernements, des organismes régionaux et multilatéraux et d'autres acteurs du système de coopération pour le développement.
Bien que l’Ukraine soit un pays éligible à l’APD, le soutien apporté au titre de la prise en charge des besoins directs et indirects créés par la guerre ne pourra pas être intégralement comptabilisé dans l’APD (aide militaire, par exemple), laquelle serait loin de pouvoir, à elle seule, faire face à l’ampleur de la demande.
Par le passé, les règles de notification de l’APD ont été revues ou clarifiées à la suite de crises et d’évolutions d’autres natures, conformément à des procédures convenues et à l'issue de négociations entre les membres du CAD (Historique des modifications de la classification dans l’APD et des règles de notification). Toute modification du concept d’APD considérée comme nécessaire face à l’évolution des dépenses due à la guerre en Ukraine devrait être soumise aux mêmes longues procédures et préserver l’intégrité de l’APD, sur laquelle elle ne devrait par conséquent pas avoir d'impact en 2022.
Le CAD modifie en permanence la méthodologie de l’APD depuis que le concept a été défini en 1969, afin d’assurer le maintien de la pertinence de ses recueils statistiques et de tenir compte des nouvelles formes d'aide. Le tableau ci-dessous met en lumière les principaux changements apportés à la définition de l’APD au cours des 50 dernières années.
1970 |
Inclusion de l’aide publique directe versée aux ONG à des fins de développement dans l’APD. |
1972 |
Restriction du champ de la définition de l’APD : afin d’être comptabilisables dans l’APD, les prêts du secteur public doivent comporter un élément de libéralité de 25 % calculé sur la base d'un taux d'actualisation de 10 %. |
1988 |
Adoption des règles portant sur la comptabilisation dans l’APD des coûts relatifs à la prise en charge des réfugiés en provenance de pays en développement dans les pays donneurs pour la première année uniquement. |
1992 |
Exclusion de l’APD des remises de dettes au titre de prêts consentis à des fins militaires. |
2004 |
Accord sur l'obligation de déduire de l’APD la valeur marchande des unités de réduction certifiée des émissions (URCE) créditées à un pays donneur en lien avec les émissions de CO2 non produites par une activité d’APD. |
2004-05 |
Accord sur la comptabilisation dans l’APD de postes de dépense spécifiques dans le domaine des conflits, de la paix et de la sécurité. |
2007 |
Accord sur la non comptabilisation dans l’APD de la décote obtenue par un pays en développement lors d'un rachat de dette. |
À compter de 2014 |
Plusieurs décisions prises par le CAD pour moderniser les statistiques de l’APD. |
2016 |
Accord sur la mise à jour des règles d’éligibilité des dépenses relatives à la paix et à la sécurité afin de reconnaître le rôle parfois joué par les acteurs militaires dans le développement. |
2017 |
Précision des règles de comptabilisation dans l’APD afin de déterminer les éléments des coûts des réfugiés dans les pays donneurs pouvant être comptabilisés dans l’APD. |
2018 |
Le système de l’équivalent-don d’APD devient la norme pour calculer les chiffres globaux de l’APD ; durcissement des règles concernant la concessionnalité (en dépit de l’absence d'accord sur la comptabilisation des opérations d'allègement de la dette et des instruments du secteur privé, qui se poursuit sur la base des flux financiers). |
2020 |
Accord sur le traitement de l’allègement de la dette sur la base de l’équivalent-don |
Source : Synthèse de l’auteur sur la base de (OCDE, s.d.[23]), (OCDE, 2021[24]), et (OCDE, 2011[25]).
Si l'on tient compte des récentes révisions à la baisse de la croissance du PIB, et dans l’hypothèse où les ratios APD/RNB de l’ensemble des pays du CAD se maintiendraient en 2022 à leurs niveaux de 2021, l’APD devrait atteindre 184 milliards USD, soit une augmentation de 5 milliards USD par rapport à 20216. Avant que la guerre en Ukraine n’éclate, il était prévu que la reprise mondiale post-pandémie de COVID-19 se poursuive en 2022 et que la croissance renoue en 2023 avec ses niveaux antérieurs à la pandémie. Les Perspectives économiques de l’OCDE de décembre 2021 faisaient état de projections d’une croissance du PIB mondial de 4.5 % pour 2022 (OCDE, 2021[26]). En juin 2022, l’OCDE a revu à la baisse ses estimations de croissance pour la quasi-totalité des pays, et annoncé des prévisions de croissance du PIB mondial de 3.02 % en 2022, et de 2.62 % pour les pays de la zone euro. Si ce ralentissement peut influer sur les décisions relatives aux budgets d’APD, la croissance reste positive et de nombreux grands fournisseurs de coopération pour le développement continuent de bénéficier de mesures de relance qui amortissent les contraintes budgétaires et pourraient contribuer à mettre les budgets d’APD à l’abri de réductions (White House, 2021[27]) (Commission européenne, 2022[28]).
Le ralentissement de la croissance se poursuit dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire sous l’effet de la guerre. Selon les estimations de la Banque mondiale, la croissance en Afrique atteindra 3.6 % en 2022, en baisse par rapport à 4 % en 2021. Bien que les pays exportateurs de pétrole bénéficient de la hausse des prix du pétrole, la marge de manœuvre budgétaire reste limitée dans la plupart des pays d’Afrique (Girma Abreha et al., 2022[29]), ce qui pourrait accroître la demande d’APD et les niveaux de dépendance à son égard, au moins à court terme.
Une augmentation de l’APD de 8-10 milliards USD supplémentaires serait nécessaire pour compenser la hausse de l'inflation. Les pays de l’OCDE ont entamé 2022 avec une inflation élevée. Ils devraient enregistrer en 2022 une hausse moyenne des taux d'inflation de 8.77 % en glissement annuel, soit près du double des prévisions établies en décembre 2021 (OCDE, 2022[30]). En avril 2022, les prix de l’énergie et des produits alimentaires dans les pays de l’OCDE ont augmenté de respectivement 32.7 % et 11.5 % par rapport à 2021 (OCDE, 2022[31]).
En plus de saper la confiance des consommateurs, l’inflation met sous pression les budgets nationaux en raison de la hausse des coûts qu’elle entraine et de la nécessité d'atténuer les effets des augmentations de prix soudaines de produits de consommation courante tels que les denrées alimentaires et les combustibles sur les populations vulnérables. Ces pressions surviennent à l'issue d'une période au cours de laquelle la plupart des pays de l’OCDE avaient déjà augmenté leurs dépenses publiques entre 2019 et 2020 (OCDE, 2022[32]) en réponse à la pandémie de COVID-19. L'inflation peut également entrainer une dévaluation d'une devise par rapport aux autres, et renchérir le prix des biens et des services acquis afin de soutenir les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, mettant ainsi à mal le pouvoir d'achat des budgets d’APD. Le Programme alimentaire mondial indique ainsi que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 30 % par rapport à 2019 sous l’effet de la guerre en Ukraine.
En Afrique subsaharienne, l’inflation des denrées alimentaires et des produits non alimentaires, en hausse depuis 2020, devrait se stabiliser à 12.2 % en 2022 avant de tomber à 9.6 % en 2023 (FMI, 2022[33]). Le Fonds monétaire international (FMI) alerte sur le fait que les risques qui obscurcissent les perspectives en termes d’inflation demeurent d’actualité, notamment la longue guerre que la Russie mène contre l’Ukraine et les tensions sur les taux de change (FMI, 2022[33]). À mesure que les prix grimpent, la pauvreté gagne du terrain, venant ainsi exacerber les tensions sur l’APD. L’inflation touche davantage les ménages pauvres, du fait que ceux-ci sont dépendants des salaires, consacrent une plus forte proportion de leurs revenus à des biens tels que l’alimentation et l’énergie, et qu’ils ont moins accès à des produits et services financiers, lesquels sont susceptibles d’atténuer les répercussions de l’inflation (Gill et Nagle, 2022[34]). Selon les prévisions de la Banque mondiale, sous l’effet combiné de la crise du COVID‑19, des tensions inflationnistes et de la guerre en Ukraine, le nombre de personnes qui vont basculer dans la pauvreté en 2022 sera de 75 à 95 millions plus élevé que selon les projections qu’elle avait établies avant la pandémie (Banque mondiale, 2022[35]).
La crise du coût de la vie affectant nombre des ménages les plus pauvres, les fournisseurs de coopération pour le développement pourraient être appelés à apporter un soutien à l’accroissement des dépenses de protection sociale destiné à atténuer les tensions. Les brusques hausses du coût des biens de consommation courante sont souvent liées à une instabilité grandissante, susceptible d’accroître les besoins humanitaires. Face à la crise liée au COVID‑19, l’APD ciblant la protection sociale, tous fournisseurs confondus, a augmenté, passant de 2.61 milliards USD en 2019 à 7.76 milliards USD en 2020. Nombre des mesures de protection sociale mises en place en 2020 et 2021 pourraient être utilisées pour soutenir les populations dont les besoins sont immédiats.
On estime que, lorsque les prix des produits alimentaires ont augmenté de 11.3 % entre 2010 et 2011 (FAO, 2022[36]), la pauvreté mondiale a augmenté de 1 % (Ha, Ayhan Kose et Ohnsorge, 2019[37]). Les prix des denrées alimentaires devraient s’accroître de 17.7 % en 2022, alors qu’ils avaient déjà sensiblement augmenté en 20217. Les conséquences en termes de pauvreté et de faim, déjà à des niveaux historiquement élevés en raison du COVID-19 et du changement climatique, pourraient être catastrophiques. Avant la guerre en Ukraine, 811 millions de personnes souffraient de la faim sur la planète (PAM, 2022[38]). Au moment de l’invasion par la Russie, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pronostiqué que 47 millions de personnes viendraient s’ajouter aux 276 millions souffrant déjà de faim aiguë (PAM, 2022[38]). Il anticipait que l’Afrique de l’Ouest enregistrerait l’augmentation la plus marquée (24 %) de la faim aiguë, suivie par l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe (PAM, 2022[39]). Le PAM appelle à la fourniture de 21.5 milliards USD d’aide cette année (PAM, 2022[38]). En 2020, les fournisseurs d’APD ont alloué environ un quart de cette somme, soit 5.87 milliards USD, à l’assistance alimentaire d’urgence. Fin juin 2022, le G7 s’est engagé à apporter 4.5 milliards USD supplémentaires pour soutenir la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde (G7, 2022[40]).
En outre, la hausse des coûts des semis et plantations due à la pénurie d’engrais devrait affecter les prix des produits alimentaires sur le long terme dans le monde entier. La Russie est un exportateur majeur des trois principaux groupes d’engrais – azote, phosphore et potassium (Kennes, 2022[41]). Elle figure également parmi les principaux producteurs de potasse et d’urée, dont on se sert pour fabriquer de l’ammonium (FAO, 2019[42]). Le prix de l’urée a plus que doublé entre septembre 2021 et mars 2022 (AIE, 2022[43]). Ces prix élevés des intrants risquent de peser sur la production intérieure de produits agroalimentaires en raison de rendements plus faibles et d’une hausse des prix dans les pays en développement, qui pourraient devoir durer (Banque mondiale, 2022[44]). Ce sont les petits exploitants qui risquent d’être le plus durement touchés.
Le rythme des progrès sur la voie de l’Objectif de développement durable relatif à l’accès à l’énergie (ODD 7) avait déjà ralenti sous l’effet des perturbations dues au COVID‑19, et l’Afrique reste la région la moins électrifiée au monde, avec 568 millions de personnes sans accès à l’électricité (Banque mondiale, 2022[45]). Les coûts de l’énergie augmentaient déjà en 2021 et début 2022, lorsque l’invasion de l’Ukraine a entraîné des bouleversements majeurs sur le marché des combustibles fossiles, en redéfinissant les relations commerciales et en coupant certaines voies d’approvisionnement. D’aucuns s’inquiètent aujourd’hui de ce que les pays en développement pourraient se tourner vers des formes d’énergie plus polluantes, en particulier le charbon, pour répondre à leurs besoins (Banque mondiale, 2022[44]). D’autres, à l’inverse, estiment que le durcissement du marché mondial de l’énergie pourrait déboucher sur des innovations dans le domaine des énergies propres, comme cela s’est produit après la crise énergétique des années 70 (AIE, 2022[46]). La baisse du coût des technologies (Schwerhoff et Sy, 2020[47]) et le fait que les énergies renouvelables ne ressentent pas les effets de la volatilité des marchés des combustibles fossiles (IRENA, 2020[48]) pourraient accélérer ce changement. Il est nécessaire de déployer un soutien si l’on veut que les transitions vertes restent sur la bonne voie pour concrétiser l’Accord de Paris.
Ainsi, il faut, chaque année, 1 200 milliards USD d’investissements publics à l’échelle mondiale pour réaliser le scénario à zéro émissions nettes d’ici à 2050 (AIE, 2021[49]), tandis que garantir l’accès universel à l’énergie coûterait 51 milliards USD par an (SE4All, 2019[50]). À la COP 26 de Glasgow, en 2021, il est ressorti des projections et des engagements que l’objectif consistant, pour les pays développés, à mobiliser 100 milliards USD par an aux fins de l’action climatique dans les pays en développement serait atteint d’ici à 2023 et serait majoritairement financé par des sources publiques (UKCOP26, 2021[51]). En amont de la COP 26, les membres du CAD se sont engagés à aligner la coopération pour le développement sur les objectifs de l’Accord de Paris (OCDE, 2021[52]). En 2020, les donneurs publics ont consacré, au total, 11.8 milliards USD à l’APD ciblant le secteur de l’énergie (APD allouée au secteur de l’énergie, 2011‑20), soit 9 % de l’APD fournie aux pays en développement cette année-là. Pour accélérer la transition vers les énergies propres, il faudrait répondre à des besoins de fonds propres plus élevés en réorientant significativement les financements (AIE, 2021[49]).
En millions USD, à prix constants de 2020
Donneurs |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pays du CAD |
4 353 |
4 562 |
4 562 |
4 545 |
5 629 |
5 843 |
6 422 |
6 098 |
6 614 |
6 159 |
Organismes multilatéraux |
2 937 |
3 542 |
3 718 |
4 697 |
4 172 |
3 994 |
4 846 |
4 623 |
4 814 |
5 475 |
Autres pays fournisseurs |
179 |
276 |
104 |
203 |
594 |
467 |
425 |
928 |
290 |
150 |
Total donneurs publics |
7 469 |
8 379 |
8 384 |
9 445 |
10 395 |
10 304 |
11 692 |
11 650 |
11 721 |
11 784 |
Note : Versements bruts à prix constants.
Source : Statistiques du CAD de l’OCDE (OCDE, 2022[2]).
Les fournisseurs de coopération pour le développement ne faisant pas partie du CAD, par leur actions et leurs décisions de financement, pourraient jouer un rôle dans l’atténuation des pressions en termes de coûts et renforcer les financements à l’appui des transitions énergétiques. Face à l’envolée des cours depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont débloqué 60 millions de barils de leurs réserves d’urgence le 1er mars 2022 et 120 millions de barils le 1er avril 2022 (AIE, 2022[53]) – ce sont là deux des cinq fois seulement dans l’histoire de l’Agence où ils ont pris des mesures collectives. Les capacités pétrolières actuellement disponibles sont concentrées en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis8, qui tous deux tirent profit de la hausse des cours du pétrole (OCDE, 2022[30]). L’Arabie saoudite est l’un des rares pays dont la croissance du PIB a été révisée à la hausse entre décembre 2021 et juin 2022 (OCDE, 2022[30]). Ces retombées positives de la hausse des cours du pétrole contrastent avec le recul de l’APD fournie par ces deux pays ces dernières années : entre 2018 et 2021, la part de son RNB que l’Arabie saoudite a consacrée à l’APD est tombée de 0.56 % de 0.30 %, tandis que pour les Émirats, ce ratio a chuté de 0.93 % à 0.40 %. Les volumes d’APD ont également considérablement diminué ces dernières années9.
En 2020, l’Ukraine a reçu 2.55 milliards USD en apports d’APD de la part de l’ensemble des donneurs publics, dont 1.74 milliard USD provenant d’organisations multilatérales (APD provenant des pays du CAD et des organisations multilatérales à destination de l’Ukraine, 2012-20). Concernant les dépenses multilatérales, 79 % de ces dernières correspondaient à des prêts ordinaires octroyés par les institutions de l’Union européenne (UE) au Gouvernement central, principalement au titre d’un soutien budgétaire général et d’investissements dans les infrastructures à l’appui de l’énergie, des transports publics et de la modernisation des chaînes de valeur de l’industrie agroalimentaire. En 2020, les États-Unis et l’Allemagne étaient les premiers fournisseurs d’APD à l’Ukraine parmi les pays du CAD, l’augmentation globale de l’APD étant imputable aux dépenses de l’UE. Le volume des versements des pays du CAD à l’Ukraine a atteint son maximum en 2015 (à la suite de l’annexion de la Crimée en 2014, et les fonds provenant principalement de l’Allemagne et des États-Unis).
Les coûts liés aux pertes économiques, aux destructions et à la reconstruction en Ukraine sont d’un ordre de grandeur significativement plus élevé que l’APD reçue ces dernières années. Les pouvoirs publics ukrainiens ont récemment annoncé avoir besoin de 7 milliards USD par mois pour compenser les pertes économiques causées par la guerre (Reuters, 2022[54]), ajoutant que les coûts resteraient élevés et imprévisibles tant que la Russie poursuivrait son agression contre leur pays. Au 16 juin 2022, les engagements des membres du CAD en matière d’aide financière et humanitaire à l’Ukraine s’élevaient à 46 milliards USD (Engagements d'aide financière et humanitaire des membres du CAD à l’appui de l'Ukraine et équivalent en pourcentage de l’APD de 2021). Toutes les activités ne seront pas éligibles à l’APD, mais dans la mesure où cette somme représente 25.7 % du montant total de l’APD pour l’année 2021, la réaffectation de budgets pour couvrir ne serait-ce qu’une part de ce montant aurait un effet dévastateur sur les autres pays bénéficiaires et pour les autres crises appelant un soutien. Les États-Unis apportent près de la moitié du soutien total, fourni dans le cadre de la loi supplémentaire d’ouverture de crédits additionnels pour l’Ukraine (Additional Ukraine Supplemental Appropriations Act) (U.S. Department of State, 2022[55]), et ce soutien constituera donc probablement un budget supplémentaire plutôt qu’une réaffectation. Les organisations multilatérales renforcent elles aussi leur soutien. La Banque mondiale a mobilisé un dispositif de soutien d’un montant de 4 milliards USD en faveur de l’Ukraine (Banque mondiale, 2022[56]) et le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un compte administré multi-donneurs pour l’Ukraine (FMI, 2022[57]). La moitié des engagements d’aide financière sont des prêts, 36 % sont des dons, et le reste est constitué de garanties et de lignes d'échange de devises entre banques centrales (Kiel Institute for the World Economy, 2022[58]). En juin 2022, les prêts provenant d’institutions de l’UE occupaient la première place dans l’aide financière octroyée à l’Ukraine (12.2 milliards EUR) (Kiel Institute for the World Economy, 2022[58]). Les chiffres présentés dans cette section correspondent à des engagements et non des versements. Conformément à la Recommandation du CAD sur les bonnes pratiques pour la prise d’engagements, les membres s’engagent à s’efforcer d’observer les principes de clarté, de comparabilité, de réalisme, de mesurabilité, de responsabilité et de transparence (OCDE, 2011[59]), et cet instrument devrait fournir des orientations utiles pour les intevrentions des membres dans le contexte actuel. L’OCDE travaillera avec les membres pour les aider à suivre les principes énoncés dans cette Recommandation.
Au 16 juin 2022, les engagements des membres du CAD en matière d’aide financière et humanitaire à l’Ukraine s’élevaient à 46 milliards USD.
Des discussions visant à déterminer comment répondre aux besoins de l’Ukraine en matière de reconstruction sont en cours. Les estimations varient (Estimation du coût de la reconstruction et de la reprise en Ukraine), mais les avis convergent généralement sur le fait que la compensation des pertes économiques et le financement de la reconstruction et de la modernisation du pays s’établiront à plusieurs centaines, voire milliers, de milliards de dollars. Les appels en faveur d’un « Plan Marshall pour l’Ukraine » mettent en relief la nécessité d’innover dans la mise en œuvre de mécanismes de financement et de versement groupés, comme au sortir de la Seconde Guerre mondiale (Eichengreen, 2022[60]). Les pouvoirs publics ukrainiens ont créé un Conseil national pour le redressement de l’Ukraine après la guerre, qui élabore actuellement un plan de redressement. La reconstruction constituera une tâche considérable, qui devra s’appuyer sur le concours et l’expertise du secteur privé. Des voix s’élèvent également pour demander à ce que les actifs russes saisis ou des indemnités de réparation soient utilisés à cette fin.
Les pertes et destructions subies à ce jour atteignent des proportions dévastatrices. Cependant, la trajectoire et la durée de la guerre en Ukraine seront les principaux facteurs qui détermineront le coût de la reconstruction et de la reprise.
La guerre en Ukraine a engendré des pertes économiques considérables. La Banque mondiale prévoit une contraction de l’économie ukrainienne de 45 % en 2022 en raison de la guerre (Banque mondiale, 2022[61]). D’après des estimations de la Kyiv School of Economics (école d’économie de Kyiv) (2022[62]), les pertes économiques totales représentaient entre 564 et 600 milliards USD au 3 mai 2022. Des dommages aux infrastructures à hauteur de 92 milliards USD ont été documentés, dont une perte de 33 millions de m2 d’habitations et de 23 800 km de routes (Kyiv School of Economics, 2022[62]).
S’il est trop tôt pour déterminer le coût de la reconstruction, en particulier alors que les perspectives d’évolution de l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine sont incertaines, des estimations ont été faites. Certaines d’entre elles, à partir d’une agrégation du stock de capital par habitant, situent ce coût dans une fourchette comprise entre 330 et 550 milliards USD (Becker et al., 2022[63]). D’autres, se fondant sur les efforts de guerre, le coût de la reconstruction des infrastructures, les pertes civiles (par exemple les habitations) et la perte de revenus actuels et futurs, obtiennent un chiffre compris entre 500 et 1 000 milliards USD (Becker et al., 2022[63]).
La construction de fondations sur lesquelles s’établiront la croissance et la modernisation constitue un pilier central des plans de l’Ukraine pour sa reconstruction, alors que le pays travaille à son adhésion à l’UE. Des possibilités s’offrent de moderniser la capacité de production de l’Ukraine en s’appuyant sur les avancées technologiques, la reconstruction des infrastructures et la formation, et en axant les efforts sur le capital humain (Becker et al., 2022[63]). Les efforts de modernisation peuvent également s’étendre à l’infrastructure générale et aux secteurs du logement et de l’énergie, en vue de promouvoir un pays plus vert.
Les financements humanitaires se sont maintenus à un niveau relativement stable, représentant environ 10 % de l’APD totale depuis 2014. À ce jour, les engagements humanitaires des membres du CAD pour la seule Ukraine sont équivalents à 7 % de l’APD totale de 2021. En partant du principe que les fournisseurs de coopération pour le développement ont affecté une proportion similaire de l’APD aux réserves humanitaires en 2022, les ressources restantes disponibles pour répondre aux crises humanitaires frappant d’autres régions sont sévèrement diminuées. En mai 2022, 303 millions de personnes dans 69 pays ont eu besoin de protection et d’aide humanitaire, soit 29 millions de plus qu’en décembre 2021 (ONU Infos, 2022[64]). Les besoins humanitaires dans la région du Sahel central ont augmenté en 2021, mais seuls 41 % des besoins de financement ont été comblés entre 2020 et 2021 (OCHA, 2022[65]). Début 2022, les Nations Unies ont lancé ce qui était alors le plus grand appel à l’aide internationale jamais lancé pour un seul pays, afin de mobiliser 5 milliards USD en faveur de l’Afghanistan (ONU, 2022[66]) ; à ce jour, 31.9 % de cette somme ont été réunis (OCHA, 2022[67]). Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que le Yémen et la Syrie nécessiteront environ 4 milliards USD chacun en 2022, dont un quart sont financés actuellement (OCHA, 2022[67]). La taille des rations attribuées aux familles en Syrie et au Yémen a été réduite en raison de déficits de financement (PAM, 2022[68]). Des déficits de financement de taille persistent aussi dans le cadre de la réponse au COVID‑19.
Faute d’une hausse simultanée de toutes les composantes de l’APD, la réorientation des dépenses dans le but de concentrer l’APD de 2022 sur la crise en Ukraine aurait des impacts négatifs importants ailleurs dans le monde et réduirait une source de soutien traditionnellement fiable alors que les pays et les ménages font face à des problèmes économiques graves et à des privations sévères.
Les fournisseurs de coopération pour le développement doivent choisir comment couvrir les coûts de prise en charge des besoins des réfugiés ukrainiens. Au 16 juin 2022, l’Europe comptait environ 5 millions de réfugiés en provenance d’Ukraine (HCR, 2022[69]), dont 65 % se trouvaient dans des pays du CAD (Dépenses consacrées par les membres du CAD au coût des réfugiés sur leur territoire, nombre de réfugiés ukrainiens, coûts anticipés, % de l’APD pour 2021). Comme le montre Demandeurs d’asile en UE, 2010-20, et réfugiés ukrainiens en Europe, juin 2022, cet afflux dépasse largement ceux de la décennie précédente, lorsque les pays de l’UE géraient des nombres record de demandeurs d’asile en 2015 et 2016 (respectivement 1.28 million et 1.22 million) (UE, 2022[70]). En 2016, le coût des réfugiés dans les pays donneurs s’est élevé à 16 milliards USD, représentant 11.0 % de l’APD totale.
La situation en 2015-16 et le contexte actuel ne sont pas directement analogues. En vertu du régime de protection temporaire de l’UE, les Ukrainiens qui entrent sur le territoire de cette dernière n’ont pas besoin de déposer une demande d’asile et obtiennent automatiquement le droit d’y vivre et d’y travailler (UE, 2022[71]). En outre, le Conseil de la Banque européenne d’investissement (BEI) a approuvé une ligne de crédit de 4 milliards EUR pour soutenir l’intégration des réfugiés ukrainiens dans les pays de l’UE (UE, 2022[72]). Cependant, en termes d’impact de l’APD, il est utile de noter qu’en 2015-16, les membres du CAD ont adopté des approches variées pour faire face au coût des réfugiés dans les pays donneurs : certains n’ont pas considéré qu’ils relevaient de l’APD, d'autres ont utilisé des budgets différents pour couvrir les coûts. La Suède a instauré un plafond pour les dépenses consacrées aux réfugiés sur son territoire, fixé à 30 % de son budget d’APD. D’autres donneurs ont mis en place davantage de flexibilité dans l’utilisation des crédits budgétaires pluriannuels.
En 2021, le coût des réfugiés dans les pays donneurs s’est élevé à 9.3 milliards USD, soit un niveau pratiquement inchangé en termes réels par rapport à 2020 et qui représente 5.2 % de l’APD totale des pays du CAD. Les estimations fondées sur une méthode d’établissement des coûts de base montrent que la prise en charge du coût anticipé des seuls réfugiés ukrainiens dans les pays du CAD mobiliserait 10.9 % de l’APD totale de ces derniers si les niveaux restaient les mêmes qu’en 202110 (Dépenses consacrées par les membres du CAD au coût des réfugiés sur leur territoire, nombre de réfugiés ukrainiens, coûts anticipés, % de l’APD pour 2021). Les coûts relatifs aux réfugiés provenant d’autres pays s’ajouteraient à ces chiffres. L’impact ne sera pas égal d’un pays à l’autre. La Pologne a accueilli le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens (1.1 million), suivie de l’Allemagne, de la République tchèque, de la Türkiye et de l’Italie, chacune en ayant accueilli moins d’un million (Coût des réfugiés dans les pays donneurs et coût anticipé (3 mois) des réfugiés ukrainiens dans une sélection de pays en 2020). L’Allemagne a mobilisé un budget supplémentaire pour équilibrer le coût des réfugiés sur son territoire, tandis que la Pologne et la République tchèque font face à des coûts largement supérieurs à leur budget d’APD total pour l’année 2021. Ces deux pays font également partie des 10 pays où l’on prévoit les plus fortes hausses en matière d’inflation, ce qui rend le coût des réfugiés encore plus difficile à financer (OCDE, 2022[30]). En revanche, le coût anticipé des réfugiés ukrainiens pour trois mois en Allemagne, en Türkiye et en Italie représente une part relativement faible du budget d’APD de ces pays.
L’Allemagne a mobilisé un budget supplémentaire pour équilibrer le coût des réfugiés sur son territoire, tandis que la Pologne et la République tchèque font face à des coûts largement supérieurs à leur budget d’APD total pour l’année 2021.
Les pays ayant annoncé des plans de réorientation de l’APD pour couvrir le coût des réfugiés sur leur territoire (Danemark, Pays-Bas, Suède, Norvège) ont accueilli un nombre de réfugiés ukrainiens comparativement plus bas, bien que supérieur au nombre de demandes d’asile reçues en 2021 (Coût des réfugiés dans les pays donneurs et coût anticipé (3 mois) des réfugiés ukrainiens dans une sélection de pays en 2020). La Norvège, qui avait initialement annoncé des plans de réaffectation de 4 milliards NOK (417 millions USD) au profit des dépenses consacrées aux réfugiés sur son territoire (Gouvernement de la Norvège, 2022[73]), a annulé une partie de cette réaffectation à la mi-juin 2022 (Donor Tracker, 2022[74]). Des préoccupations ont été soulevées quant à l’impact des réaffectations sur les autres bénéficiaires de l’APD (Chadwick, 2022[75]).
Pays |
Demandes d’asile reçues, 2021 |
Coût des réfugiés sur le territoire, 2021 (m USD) |
Coût des réfugiés sur le territoire, 2021, en % de l’APD de 2021 |
Réfugiés ukrainiens au 14 juin 2022 |
Coût anticipé pour 3 mois (m USD) |
Coût anticipé en % de l’APD de 2021 (pour comparaison) |
Ajustements potentiels des budgets d’APD, 2022 (selon les annonces) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
5 pays accueillant le plus de réfugiés |
|||||||
Pologne |
7 698 |
16.9 |
1.8 |
1 169 497 |
1 863.7 |
195.7 |
|
Allemagne |
190 816 |
2 689.6 |
8.3 |
780 000 |
1 243.0 |
3.9 |
Financements complémentaires éventuels provenant du budget supplémentaire de 1 milliard EUR (en attente de décision) |
République tchèque |
1 050 |
6.3 |
1.7 |
373 965 |
595.9 |
164.7 |
|
Türkiye |
29 256 |
Inconnu |
Inconnu |
145 000 |
231.1 |
2.9 |
|
Italie |
56 388 |
556.1 |
9.2 |
129 623 |
206.6 |
3.4 |
|
Pays ayant annoncé une réaffectation des budgets d’APD (classés par nombre de réfugiés ukrainiens enregistrés) |
|||||||
Pays-Bas |
26 507 |
410 |
7.8 |
64 480 |
102.8 |
1.9 |
Réaffectation de 150 millions EUR |
Suède |
19 998 |
87.9 |
1.5 |
39 769 |
63.7 |
1.1 |
Réaffectation de 1 milliard USD (10.3 milliards SEK) |
Danemark |
2 591 |
51.6 |
1.8 |
30 286 |
48.3 |
1.7 |
Réaffectation de 280 millions USD |
Norvège |
2 446 |
52.3 |
1.1 |
18 511 |
29.5 |
0.6 |
Une réaffectation initiale de 4 milliards NOK a été en partie annulée |
Note : Le coût anticipé se fonde sur le coût de référence du Kiel Institute, soit 500 EUR par réfugié et par mois pendant 3 mois, avec un taux de change de 1 EUR = 1.0624 USD. Figurent uniquement les cinq pays accueillant le plus grand nombre de réfugiés et les membres du CAD ayant annoncé des modifications de leur budget d’APD concernant le coût des réfugiés sur leur territoire. La situation des réfugiés évolue rapidement et les données de ce tableau sont exactes en date de la mi-juin 2022. Les calculs de la part de l’APD de 2021 que représente le coût anticipé des réfugiés sur le territoire pour les réfugiés ukrainiens sont présentés à titre de comparaison uniquement.
Source : Coût des réfugiés sur dans les pays donneurs en 2021 tirés du Tableau CAD1, versements nets (OCDE, 2022[2]). Nombre de demandes d’asile reçues, 2021 (HCR, 2022[76]). Nombre de réfugiés ukrainiens accueillis tiré de (HCR, 2022[69]) et coût anticipé de (Kiel Institute for the World Economy, 2022[58]). Ajustements annoncés des budgets d’APD : (BMZ, 2022[77]) ; (Gouvernement des Pays-Bas, 2022[78]) ; (Government Offices of Sweden, 2022[79]) ; (Ministère des Affaires étrangères (Denmark), 2022[80]) ; (Gouvernement de la Norvège, 2022[73]) ; (Donor Tracker, 2022[74]).
En avril 2022, huit pays étaient en situation de surendettement et 30 autres présentaient un risque élevé en la matière (FMI, 2022[81]). La dette publique en Afrique s’accroît depuis 2011 et à un rythme plus rapide depuis 2020 du fait des emprunts contractés par les États pour financer leurs mesures de lutte contre le COVID‑19 (Girma Abreha et al., 2022[29]). La dette au Moyen-Orient et en Asie centrale a grimpé de trois points de pourcentage du PIB en 2021, après une augmentation en 2020 déjà (FMI, 2022[82]). L’accroissement des coûts d’emprunt affecte la capacité des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de financer la dette sur les marchés internationaux et complique la gestion des niveaux d’endettement élevés, par exemple en Amérique latine et dans les Caraïbes (FMI, 2022[83]). La nécessité de faire face aux conséquences directes et indirectes de la guerre en Ukraine sans aggraver la vulnérabilité de la dette représente désormais un enjeu pour la plupart des responsables publics (FMI, 2022[33]).
Les restructurations, suspensions ou remises de dette sont aujourd’hui plus complexes que par le passé. La composition de la dette, en particulier en Afrique, a changé de façon significative au cours des dernières décennies, en raison de créanciers privés plus nombreux, de créanciers bilatéraux provenant de pays non membres du Club de Paris (principalement la Chine) et d’une transition vers une dette publique intérieure (FMI, 2022[33]). Le Cadre commun du G20 pour les traitements de dette, qui a succédé à l’Initiative de suspension du service de la dette décidée pendant la crise du COVID‑19, a fait l’objet de critiques de la part du FMI (Georgieva et Pazarbasioglu, 2021[84]) et de la Banque mondiale (Malpass, 2021[85]), et le G20 lui-même a appelé à faire en sorte que les prochaines étapes se déroulent « dans de meilleurs délais et de façon plus ordonnée et prévisible » (Bretton Woods Project, 2022[86]). Dans le cas où les traitements de dette au titre du Cadre commun deviendraient plus fréquents en 2022, l’APD enregistrée au titre des opérations d’allégement de dette pourrait augmenter, en fonction du type de dette et des décisions relatives à son traitement.
La réallocation potentielle des droits de tirage spéciaux (DTS) pourrait constituer un instrument supplémentaire pour les allégements de dette. En août 2021, l’équivalent de 650 milliards USD en DTS du FMI sont entrés en vigueur proportionnellement à la quote-part des pays membres (FMI, 2021[87]). Le FMI étudie désormais différentes possibilités de réaffectation ou d’acheminement des DTS d’économies avancées percevant une part plus importante en raison du système de quote-part vers des économies plus vulnérables. Les solutions étudiées comprennent l’augmentation de la taille du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Fonds fiduciaire RPC), l’acheminement via le Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité ou l’acheminement de DTS vers d’autres organisations détentrices de DTS, notamment la Banque mondiale (Pazarbasioglu et Ramakrishnan, 2021[88]). Des discussions au sujet de l’éligibilité à l’APD de la réaffectation de DTS sont en cours.
Pour la seule année 2022, les pays à faible revenu devront effectuer des paiements au titre du service de la dette à hauteur de 53 milliards USD (Banque mondiale, 2022[89]), ce qui pourrait peser sur les dépenses intérieures et favoriser la dépendance à l’APD.
S’il est impossible de prédire le niveau de l’APD totale pour l’année 2022, les membres de l’OCDE intensifient leur soutien en apportant des formes nouvelles ou complémentaires d’aide à l’Ukraine et pour faire face à la crise des réfugiés ukrainiens, ainsi que pour atténuer l’aggravation de l’insécurité alimentaire, de la faim et de l’extrême pauvreté dans le monde. Honorer ces engagements ainsi que d’autres engagements en matière de développement portera à la hausse les niveaux d’APD en 2022. Cependant, la communauté internationale devra gérer avec attention les risques pour faire en sorte que les budgets et les programmes destinés aux pays où les besoins sont les plus grands et à la réalisation des ODD ne soient pas évincés par les urgences et les crises actuelles. Les autres apports de financement à l’appui du développement, notamment les financements privés, les autres apports du secteur public et les ressources à l’appui du développement provenant de fournisseurs hors CAD, doivent également s’accroître pour répondre à l’ampleur des besoins. Les crises multiples que le monde traverse actuellement et celles qui pourraient survenir à l’avenir soulèvent des questions quant à la manière de concilier les demandes d’intervention d’urgence et les engagements vis-à-vis des crises de longue date et des objectifs de développement à long terme. L’APD est une ressource précieuse pour les plus défavorisés et doit être affectée là où les besoins sont les plus grands.
Membre du CAD |
Aide financière, (m USD) |
Équivalent en pourcentage de l’APD de 2021 représenté par l’engagement financier (à des fins de comparaison uniquement) |
Aide humanitaire (m USD) |
Équivalent en pourcentage de l’APD de 2021 représenté par l’engagement humanitaire (à des fins de comparaison uniquement) |
Engagement financier et humanitaire total (m USD) |
Équivalent en pourcentage de l’APD de 2021 représenté par l’engagement financier et humanitaire total (à des fins de comparaison uniquement) |
---|---|---|---|---|---|---|
États‑Unis |
10 506.00 |
24.8 |
9 381.10 |
22.2 |
19 887.10 |
47.0 |
Institutions de l’UE |
13 091.42 |
68.8 |
1 290.82 |
6.8 |
14 382.24 |
75.6 |
Royaume-Uni |
2 221.78 |
14.0 |
399.15 |
2.5 |
2 620.93 |
16.6 |
France |
1 912.32 |
12.4 |
126.77 |
0.8 |
2 039.09 |
13.2 |
Allemagne |
1 221.76 |
3.8 |
796.80 |
2.5 |
2 018.56 |
6.3 |
Canada |
1 370.08 |
21.8 |
158.15 |
2.5 |
1 528.23 |
24.4 |
Pologne |
1 006.90 |
105.7 |
109.24 |
11.5 |
1 116.14 |
117.2 |
Japon |
600.00 |
3.4 |
2.30 |
0.0 |
602.30 |
3.4 |
Italie |
329.34 |
5.5 |
32.54 |
0.5 |
361.88 |
6.0 |
Portugal |
265.60 |
59.1 |
1.27 |
0.3 |
266.87 |
59.4 |
Suède |
96.75 |
1.6 |
90.98 |
1.5 |
187.73 |
3.2 |
Belgique |
0.00 |
0.0 |
123.66 |
4.8 |
123.66 |
4.8 |
Pays-Bas |
84.99 |
1.6 |
28.60 |
0.5 |
113.59 |
2.1 |
République tchèque |
0.00 |
0.0 |
110.40 |
30.5 |
110.40 |
30.5 |
Finlande |
79.68 |
5.5 |
2.56 |
0.2 |
82.24 |
5.7 |
Norvège |
36.51 |
0.8 |
38.07 |
0.8 |
74.58 |
1.6 |
Irlande |
0.00 |
0.0 |
69.57 |
6.0 |
69.57 |
6.0 |
Suisse |
0.00 |
0.0 |
61.50 |
1.6 |
61.50 |
1.6 |
Danemark |
21.25 |
0.7 |
39.70 |
1.4 |
60.94 |
2.1 |
Autriche |
10.62 |
0.7 |
47.90 |
3.3 |
58.52 |
4.0 |
Australie |
0.00 |
0.0 |
50.65 |
1.5 |
50.65 |
1.5 |
Hongrie |
0.00 |
0.0 |
48.19 |
10.6 |
48.19 |
10.6 |
Espagne |
0.00 |
0.0 |
46.50 |
1.3 |
46.50 |
1.3 |
République slovaque |
0.00 |
0.0 |
5.31 |
3.5 |
5.31 |
3.5 |
Luxembourg |
0.00 |
0.0 |
4.25 |
0.8 |
4.25 |
0.8 |
Slovénie |
0.00 |
0.0 |
2.21 |
1.9 |
2.21 |
1.9 |
Nouvelle-Zélande |
0.00 |
0.0 |
1.28 |
0.2 |
1.28 |
0.2 |
Grèce |
0.00 |
0.0 |
0.00 |
0.0 |
0.00 |
0.0 |
Islande |
0.00 |
0.0 |
0.00 |
0.0 |
0.00 |
0.0 |
Corée |
0.00 |
0.0 |
0.00 |
0.0 |
0.00 |
0.0 |
Total CAD |
32 855.00 |
18.4 |
13 069.48 |
7.3 |
45 924.48 |
25.7 |
Note : Les données sont correctes à la date du 16 juin 2022. Les données relatives à l’APD de 2021 sont préliminaires. Le tableau est classé par ordre décroissant des engagements totaux. Les calculs de la part équivalente de l’APD 2021 représentée par les engagements sont fournis à titre de comparaison uniquement. Les engagements ne sont pas équivalents aux versements.
Source : Engagement financier et humanitaire fourni par le (Kiel Institute for the World Economy, 2022[58]) ; % de l’APD calculé à partir de statistiques de l’OCDE.
Pays |
Coût des réfugiés sur le territoire, 2021 (m USD) |
Coût des réfugiés sur le territoire 2021, en pourcentage de l’APD de 2021 |
Réfugiés ukrainiens au 14 juin 2022 |
Coût anticipé pour 3 mois (m USD) |
Coût potentiel en % de l’APD de 2021 (pour comparaison) |
---|---|---|---|---|---|
Pologne |
16.88 |
1.77 |
1 169 497 |
1 863.7 |
195.7 |
Allemagne |
2 689.59 |
8.34 |
780 000 |
1 243.0 |
3.9 |
République tchèque |
6.30 |
1.74 |
373 965 |
596.0 |
164.7 |
Italie |
556.10 |
9.24 |
129 623 |
206.6 |
3.4 |
Espagne |
223.23 |
6.30 |
119 820 |
190.9 |
5.4 |
France |
1 151.39 |
7.45 |
87 972 |
140.2 |
0.9 |
République slovaque |
1.06 |
0.70 |
78 302 |
124.8 |
82.8 |
Autriche |
63.12 |
4.32 |
71 422 |
113.8 |
7.8 |
Royaume-Uni |
1 234.74 |
7.81 |
70 500 |
112.3 |
0.7 |
Pays-Bas |
410.39 |
7.76 |
64 480 |
102.8 |
1.9 |
Suisse |
368.35 |
9.38 |
55 921 |
89.1 |
2.3 |
Belgique |
250.71 |
9.75 |
47 477 |
75.7 |
2.9 |
Portugal |
9.31 |
2.07 |
42 246 |
67.3 |
15.0 |
Suède |
87.91 |
1.48 |
39 769 |
63.4 |
1.1 |
Irlande |
50.29 |
4.30 |
35 675 |
56.9 |
4.9 |
Danemark |
51.59 |
1.79 |
30 286 |
48.3 |
1.7 |
Finlande |
68.77 |
4.79 |
26 629 |
42.4 |
3.0 |
Hongrie |
1.38 |
0.30 |
24 452 |
39.0 |
8.6 |
Norvège |
52.25 |
1.12 |
18 511 |
29.5 |
0.6 |
Grèce |
1.09 |
0.41 |
14 887 |
23.7 |
9.0 |
Slovénie |
2.33 |
2.03 |
7 097 |
11.3 |
9.9 |
Luxembourg |
0.00 |
0.00 |
5 245 |
8.4 |
1.6 |
Islande |
8.76 |
12.18 |
997 |
1.6 |
2.2 |
Australie |
0.00 |
0.00 |
0 |
0.0 |
0.0 |
Canada |
463.60 |
7.39 |
0 |
0.0 |
0.0 |
Japon |
0.27 |
0.00 |
0 |
0.0 |
0.0 |
Corée |
0.53 |
0.02 |
0 |
0.0 |
0.0 |
Nouvelle-Zélande |
8.91 |
1.31 |
0 |
0.0 |
0.0 |
États‑Unis |
1 506.49 |
3.56 |
0 |
0.0 |
0.0 |
Total CAD |
9 285.30 |
5.2 |
3 294 773 |
5 250.6 |
3.3 |
Les données relatives à l’APD de 2021 sont préliminaires. Nombre de réfugiés ukrainiens au 14 juin 2022. Note : Le coût anticipé se fonde sur le coût de référence du Kiel Institute s’élevant à 500 EUR par réfugié et par mois pendant 3 mois, avec un taux de change de 1 EUR = 1.0624 USD. Les calculs de la part de l’APD pour 2021 représentée par le coût anticipé des réfugiés sur le territoire pour les réfugiés ukrainiens sont présentés à titre de comparaison uniquement.
Source : Coût des réfugiés sur le territoire en 2021 tirés du tableau CAD1, versements nets (OCDE, 2022[2]). Nombre de réfugiés ukrainiens : (HCR, 2022[69]) ; coût anticipé : (Kiel Institute for the World Economy, 2022[58]).
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[54] Reuters (2022), Zelenskiy says Ukraine needs $7 billion per month to make up for losses caused by invasion | Reuters, https://www.reuters.com/world/zelenskiy-says-ukraine-needs-7-bln-per-month-make-up-losses-caused-by-invasion-2022-04-21/ (consulté le 24 mai 2022).
[47] Schwerhoff, G. et M. Sy (2020), « Where the sun shines », https://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/2020/03/pdf/powering-Africa-with-solar-energy-sy.pdf (consulté le 1 juin 2022).
[50] SE4All (2019), Energizing Finance: Understanding the Landscape 2019 | Sustainable Energy for All, https://www.seforall.org/publications/energizing-finance-understanding-the-landscape-2019 (consulté le 15 juin 2022).
[55] U.S. Department of State (2022), $700 Million Drawdown of New U.S. Military Assistance for Ukraine - United States Department of State, https://www.state.gov/700-million-drawdown-of-new-u-s-military-assistance-for-ukraine/ (consulté le 8 juin 2022).
[94] U.S. Department of State (2022), Welcoming Saudi Arabia and the UAE’s Economic and Humanitarian Support for Yemen - United States Department of State, https://www.state.gov/welcoming-saudi-arabia-and-the-uaes-economic-and-humanitarian-support-for-yemen/ (consulté le 24 juin 2022).
[72] UE (2022), €4 billion credit line to support Ukrainian refugees, https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/IP_22_3202 (consulté le 24 mai 2022).
[70] UE (2022), Infographie - Arrivées irrégulières dans l’UE (2008‑2022) -Consilium, https://www.consilium.europa.eu/fr/infographics/irregular-arrivals-since-2008/ (consulté le 24 mai 2022).
[71] UE (2022), Informations destinées aux personnes fuyant la guerre en Ukraine | Commission européenne, https://eu-solidarity-ukraine.ec.europa.eu/information-people-fleeing-war-ukraine_fr#your-rights-in-the-eu (consulté le 24 mai 2022).
[51] UKCOP26 (2021), Climate finance delivery plan: Meeting the US$100 billion goal, https://ukcop26.org/wp-content/uploads/2021/10/Climate-Finance-Delivery-Plan-1.pdf (consulté le 17 juin 2022).
[11] UNICEF (2022), « COVID-19 Vaccine Market Dashboard (page web) », https://www.unicef.org/supply/covid-19-vaccine-market-dashboard (consulté le 14 janvier 2021).
[9] White House (2022), 2nd Global COVID-19 Summit Commitments, https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2022/05/12/2nd-global-covid-19-summit-commitments/ (consulté le 20 mai 2022).
[27] White House (2021), President Biden Announces American Rescue Plan | The White House, https://www.whitehouse.gov/briefing-room/legislation/2021/01/20/president-biden-announces-american-rescue-plan/ (consulté le 17 juin 2022).
← 1. Les dons de doses de vaccin excédentaires sont considérées comme une forme d’aide en nature et peuvent donc être comptabilisées par les donneurs au titre de l'APD, conformément aux règles de notification.
← 2. Les chiffres relatifs aux activités liées à la pandémie de COVID-19 menées en 2021 sont encore préliminaires et incomplets, dans la mesure où le processus de collecte d’informations par les donneurs est toujours en cours, notamment en ce qui concerne les données spécifiques aux secteurs.
← 3. Pour de plus amples informations sur le prix des vaccins, voir (Comité d’aide au développement, Groupe de travail du CAD sur les statistiques du financement du développement, 2022[93]). Ce chiffre correspond au prix moyen pondéré aligné sur le mécanisme COVAX, le mécanisme multilatéral mis en place pour fournir des vaccins aux pays en développement.
← 4. Pour de plus amples informations sur les contextes fragiles, voir (OCDE, s.d.[92]).
← 5. Ces données seront disponibles en décembre 2022.
← 6. En prix constants 2021.
← 7. Le calcul de la hausse des prix des denrées alimentaires en 2022 se fonde sur l’indice FAO des prix des produits alimentaires, https://www.fao.org/worldfoodsituation/foodpricesindex/fr/.
← 8. Ces deux pays ont, au sein du CAD, le statut d’observateurs. Les profils individuels du rapport Coopération pour le développement sont disponibles pour l’Arabie saoudite (OCDE, 2022[90]) et pour les Émirats arabes unis (OCDE, 2022[91]).
← 9. Les récents engagements de financements à destination du Yémen, pris par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (U.S. Department of State, 2022[94]) pourraient être comptabilisés dans l’APD de 2022.
← 10. Calcul basé sur le nombre de réfugiés ukrainiens enregistrés dans les pays du CAD au 14 juin 2022. Le coût anticipé se fonde sur le coût de référence du Kiel Institute, soit 500 EUR par réfugié et par mois, extrapolé à 10 mois (de mars à décembre 2022) avec un taux de change de 1 EUR = 1.0624 USD. L’APD des pays du CAD n’inclut pas l’APD des institutions de l’UE.