Anthony Kiernan
Direction de la coopération pour le développement de l'OCDE
Lou Turroques
Direction de la coopération pour le développement de l'OCDE
Yasmin Ahmad
Direction de la coopération pour le développement de l'OCDE
Anthony Kiernan
Direction de la coopération pour le développement de l'OCDE
Lou Turroques
Direction de la coopération pour le développement de l'OCDE
Yasmin Ahmad
Direction de la coopération pour le développement de l'OCDE
Pour la cinquième année consécutive, l'aide publique au développement (APD) a atteint un nouveau sommet, principalement sous l'effet du soutien apporté à l'Ukraine et de l'aide humanitaire. Ce chapitre examine les tendances générales de l'APD dans le contexte des crises auxquelles sont actuellement confrontés les fournisseurs de coopération pour le développement, en se concentrant sur les membres du Comité d'aide au développement (CAD). Il propose une comparaison entre les différents pays ainsi qu'une analyse des tendances émergentes qui ressortent des profils pays du rapport Coopération pour le développement et des facteurs sous-jacents qui influent sur la répartition géographique et sectorielle de l’aide.
Ce chapitre a été élaboré sous la direction de Pilar Garrido, directrice de la Direction de la coopération pour le développement, de Rahul Malhotra, chef de division au sein de la Direction de la coopération pour le développement, et d'Ida Mc Donnell, cheffe de l'unité de recherche en coopération pour le développement. La révision et la relecture ont été effectuées par Susan Sachs.
Les auteurs remercient également Cyprien Fabre, Henri-Bernard Solignac Lecomte, Joelle Bassoul et Rachel Sberro-Kessler pour leurs contributions et leurs commentaires.
1. En 2023, pour la cinquième année consécutive, le volume de l'aide publique au développement (APD) a atteint un nouveau sommet, à 224 milliards USD, principalement sous l'effet de l'augmentation de l'aide à l'Ukraine et de l'assistance humanitaire. Toutefois, seuls cinq pays du Comité d'aide au développement (CAD) ont honoré leur engagement consistant à consacrer 0.7 % de leur revenu national brut (RNB) à l'APD.
2. Selon les données préliminaires relatives aux pays membres du CAD, les dotations d'APD ont augmenté dans 14 pays et diminué dans 17 autres.
3. Entre 2019 et 2022, l'aide humanitaire consentie par les pays du CAD et les dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donneurs ont augmenté respectivement de 37 % et de 184 %.
4. L'APD semble réactive face aux situations de crise et de conflit dans les pays en développement, comme l'a montré récemment le cas de l'Ukraine, même si cette réactivité n'est pas uniforme : les pays touchés par un conflit ou par une crise que sont par exemple Haïti, le Soudan, la Syrie ou le Yémen reçoivent moins d'APD.
En 2023, pour la cinquième année consécutive, les apports d’APD1 des pays membres du CAD ont atteint un nouveau sommet, totalisant 223.7 milliards USD et représentant 0.37 % de leur RNB combiné, soit une augmentation de 1.8 % en termes réels par rapport à 2022, qui s’explique principalement par l'aide à l'Ukraine, l'aide humanitaire et les contributions aux organisations internationales.
Selon les données préliminaires, en 2023, les dotations d'APD ont augmenté dans 14 pays membres du CAD et diminué dans 17 autres, pour certains en raison de la diminution du coût des réfugiés sur leur territoire ou de niveaux inférieurs de prêts concessionnels (Variation en pourcentage de l'APD des pays du Comité d'aide au développement, 2022-23). Parmi les pays membres du CAD, les États-Unis sont restés le principal fournisseur d’APD (66.0 milliards USD), comptant pour 30 % de l’APD totale du CAD ; ils sont suivis par l’Allemagne (36.7 milliards USD), le Japon (19.6 milliards USD), le Royaume-Uni (19.1 milliards USD) et la France (15.4 milliards USD). Plusieurs pays ont atteint ou dépassé le seuil de 0.70 % fixé par les Nations Unies pour le pourcentage du RNB consacré à l’APD, à savoir le Danemark (0.74 %), l’Allemagne (0.79 %), le Luxembourg (0.99 %), la Norvège (1.09 %) et la Suède (0.91 %)2.
L’aide humanitaire fournie par les membres du CAD a augmenté de 4.7 % en 2023, pour atteindre 29.2 milliards USD. En 2022, les apports des membres du CAD au titre de l’aide humanitaire se sont élevés à 26.9 milliards USD. Les États-Unis ont été le principal fournisseur, avec 12.3 milliards USD, soit 24 % du total de l'APD bilatérale de ce pays (Apports d’aide humanitaire des membres du CAD, 2022). L'aide humanitaire accordée par les membres du CAD à l'Ukraine a atteint 2.6 milliards USD en 2022, contre 138 millions USD en 2021. Les principaux fournisseurs d'aide humanitaire à l'Ukraine en 2022 étaient les États-Unis (346 millions USD), le Royaume-Uni (257 millions USD), le Canada (216 millions USD) et l'Allemagne (209 millions USD).
En excluant le coût des réfugiés dans les pays donneurs, en 2022, le total de l'APD fournie par les pays du CAD a progressé de 3.2 % en termes réels. Les dépenses consacrées aux réfugiés sur le territoire ont baissé de 6.2 % en 2023, pour atteindre 31 milliards USD. Cette même année, elles ont représenté plus d’un quart du total de l’APD pour sept pays du CAD3. En 2023, l'OCDE a mené une enquête visant à comprendre les méthodes utilisées par les membres du CAD pour comptabiliser le coût des réfugiés ukrainiens dans les pays donneurs4. La majorité des pays y ayant répondu ont indiqué que les ressources allouées en faveur des réfugiés d’origine ukrainienne venaient en sus de leur budget prévu de coopération pour le développement ou d’APD. Certains ont précisé que des mesures d’atténuation avaient été mises en place afin de préserver les fonds de développement.
En 2021, le coût des réfugiés dans les pays donneurs a représenté 6.9 % de l’APD totale des pays du CAD. En 2022, cette part a bondi à 14.7 %, en partie du fait de l'afflux de réfugiés en provenance d'Ukraine, avant de retomber à 13.8 % en 2023. Le fait que les dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donneurs ont représenté une part plus importante de l'APD totale en 2022 et 2023 pourrait signifier que les parts des autres types d'APD ont diminué entre 2021 et 2022, même si les volumes d'APD en valeur absolue n'ont pas évolué.
Les données préliminaires pour 2023 révèlent que l’APD bilatérale nette accordée par l'ensemble des membres du CAD à l’Ukraine a augmenté de 9 % en termes réels par rapport à 2022, s’élevant à 20 milliards USD, soit 9 % de l’APD nette totale. Cette même année, l'APD nette des institutions de l'Union européenne (UE) s'est chiffrée à 20.5 milliards USD. Ainsi, les institutions de l'UE et les États-Unis ont représenté 79 % du total des apports des membres du CAD à destination de l'Ukraine ; l'aide émanant des institutions de l'UE a principalement pris la forme de prêts hautement concessionnels visant à soutenir la stabilité macrofinancière de l'Ukraine (APD bilatérale nette accordée par les membres du CAD à l’Ukraine, 2022-23). D'après les données définitives pour 2022, les pays membres du CAD ont fourni 17.8 milliards USD à l'Ukraine au titre de l'APD bilatérale nette, soit 19 fois plus qu'en 2021 (où elle atteignait 918 millions USD). Les institutions de l'UE ont versé 10.6 milliards USD supplémentaires, faisant de l'Ukraine le premier bénéficiaire de l'aide du CAD en 2022, ce qui a également fait augmenter la part de l'APD destinée à l'Europe en tant que région (Apports nets d’APD bilatérale des membres du CAD par région et pour lesquels la répartition par pays n’était pas spécifiée, 2013-22 et Apports nets d’APD bilatérale des membres du CAD par région, 2013-22).
En 2022, 90 % des apports nets d'APD des membres du CAD en faveur de l'Ukraine étaient destinés au développement, les 10 % restants étant consacrés à l'aide humanitaire – ce rapport est une caractéristique essentielle de la réponse au conflit. À titre de comparaison, au cours des premières années de conflit violent en Syrie (2012) et au Yémen (2015), l'aide humanitaire avait représenté 82 % et 66 %, respectivement, du total de l'APD.
L'augmentation du volume de l'APD destinée à l'Ukraine en 2022 a entraîné une diminution de la part de l'APD allouée aux régions autres que l'Europe. Si l'on exclut les montants qui ne sont pas alloués par pays ou par région, l'APD nette à destination de l'Europe a bondi de 3.9 % de l'APD bilatérale totale en 2021 à 22.5 % en 2022, la part de l'APD nette a reculé, passant de 45.2 % de l'APD bilatérale en 2021 à 36.2 % en 2022 pour l'Afrique, de 10.7 % à 8.7 % pour les Amériques, de 37.4 % à 30.5 % pour l'Asie, et de 3.4 % à 2.1 % pour l'Océanie.
Les apports d'APD entrant dans la catégorie des apports non ventilés par pays ou par région géographique, qui incluent le coût des réfugiés dans les pays donneurs, ont également fortement augmenté en 2022, après avoir progressé graduellement de 2014 à 2021. Toujours en 2022, les apports nets d'APD bilatérale des membres du CAD pour lesquels la répartition par pays n’était pas spécifiée ont atteint leur niveau le plus élevé, avec un total de 73.3 milliards USD (Apports nets d’APD bilatérale des membres du CAD par région et pour lesquels la répartition par pays n’était pas spécifiée, 2013-22).
Le volume de l'APD bilatérale nette en faveur de l'Europe s'est élevé à 33.6 milliards USD en 2022, soit une augmentation de 362.6 % en termes réels par rapport à 2021, sous l'effet des apports d'APD à destination de l'Ukraine. Toutes les régions autres que l'Europe ont reçu des volumes inférieurs d'APD bilatérale nette en 2022 par rapport à 2021.
En excluant les sommes non ventilées par région, l'Afrique reste le principal bénéficiaire des apports nets d'APD bilatérale fournis par les membres du CAD, avec 39.7 milliards USD en 2022, soit une diminution de 11.4 % en termes réels par rapport à 2021, qui s’explique en partie par la baisse des dépenses consacrées aux activités liées au COVID-19 (Apports nets d’APD bilatérale des membres du CAD par région, 2013-22).
Les dotations et la baisse globale de l'APD bilatérale nette fournie par les membres du CAD à destination de l'Afrique ont varié d'une sous-région à l'autre. Les apports nets d'APD bilatérale des pays du CAD dirigés vers l'Afrique subsaharienne se sont élevés à 29.7 milliards USD en 2022, soit une baisse de 8.9 % en termes réels par rapport à 2021. Si l'Afrique de l'Est a reçu le volume le plus élevé d'apports nets d'APD bilatérale en provenance des pays du CAD entre 2014 et 2022, les montants ont diminué, passant de 17.9 milliards USD en 2021 à 16.2 milliards USD en 2022, en raison de la baisse générale de l'APD bilatérale nette allouée à l'Afrique et d'une diminution de l'aide des États-Unis, le plus grand donneur dans la région (APD bilatérale nette accordée par les 10 principaux membres du CAD en termes de volume, par région, 2021-22).
Une baisse significative de l'APD bilatérale nette accordée à l'Afrique de l'Ouest a également été observée, là encore en raison de la diminution des apports en provenance des États-Unis ainsi que des institutions de l'UE, de l'Allemagne et du Royaume-Uni. En revanche, la France a accru ses apports nets d'APD destinés à l'Afrique de l'Ouest en 2022, même si cette augmentation n'a pas compensé les réductions opérées par d'autres donneurs. La baisse de l'aide a principalement concerné le Ghana, le Mali et le Nigéria. Les apports d'APD dirigés vers la Côte d'Ivoire, quant à eux, ont sensiblement augmenté en 2022 sous l'effet d'une importante opération d'allègement de la dette et de programmes de développement entrepris par la France, ainsi que d'un prêt octroyé par le Japon (Les dix premiers pays d'Afrique subsaharienne bénéficiaires de l'APD bilatérale nette des membres du CAD, 2013-22 et APD bilatérale nette accordée par les 10 principaux membres du CAD à l'Afrique subsaharienne, en termes de volume, 2013-22).
Selon les données préliminaires pour 2023, l'APD bilatérale accordée à l'Afrique subsaharienne pourrait amorcer un virage grâce à une augmentation de 5 % en termes réels par rapport à 2022, pour atteindre 36 milliards USD. Il s'agit d'une évolution positive après le recul de l'aide enregistré entre 2021 et 2022, et ce volume d’aide est plus élevé qu'en 2019, quand l'APD nette destinée à l'Afrique subsaharienne s'élevait à 29.2 milliards USD.
Dans l'ensemble, l'APD bilatérale nette a relativement bien su faire face aux crises et aux conflits dans les pays en développement, plus récemment en Ukraine, où l'APD a bondi de 918 millions USD en 2021 à 17.8 milliards USD en 2022. Cette forte augmentation témoigne de l'importance politique de l'APD. Dans le même temps, d'autres crises – comme le tremblement de terre de 2010 en Haïti, la crise actuelle au Soudan, la crise syrienne qui en est à sa 13e année ou la guerre qui dure depuis dix ans au Yémen, par exemple – ont mobilisé un volume plus faible d'APD, principalement sous la forme d'une assistance humanitaire. Selon des estimations préliminaires, l’APD bilatérale nette allouée à la Cisjordanie et à la bande de Gaza s’est élevée à 1.4 milliard USD en 2023, soit une hausse de 12 % par rapport à 2022 (Mobilisation des membres du CAD face aux crises et aux conflits dans les pays en développement).
Tout comme l'augmentation de l'APD non ventilée par pays ou par région géographique (voir ci-dessus), l'APD bilatérale non ventilée par pays au sein des groupes de revenu (par exemple, aide régionale, aide dont la répartition par pays n’est pas spécifiée ou coût des réfugiés dans les pays donneurs) est passée de 31 % du total en 2000 à 46 % en 2022, pour atteindre 87.4 milliards USD en 2022, contre 18.3 milliards USD en 2000 (Apports nets d’APD bilatérale des membres du CAD par groupe de revenu, 2000-22). Les apports nets d'APD bilatérale consentis par les membres du CAD aux pays à faible revenu se sont élevés à 49.5 milliards USD (y compris les 28.4 milliards USD destinés à l'Ukraine). Cela représente 26 % du total, soit une augmentation par rapport à la part de 17 % dirigée vers les pays à faible revenu en 2021.
Le volume de l'APD bilatérale destinée aux pays les moins avancés (PMA) a diminué en 2022, en partie du fait de la réduction de l'APD affectée aux activités liées au COVID-19 dans l’ensemble des pays en développement. Cette aide s’est chiffrée à 14.4 milliards USD en 2022, soit une baisse de 36 % par rapport à 2021. Dans les PMA en particulier, l'APD destinée à ces activités a chuté, passant de 3.2 milliards USD en 2021 à 2.5 milliards USD en 2022. L'APD bilatérale nette des membres du CAD en faveur des PMA s’est établie à 34.4 milliards USD en 2022, soit une baisse de 6.2 % par rapport à 2021. Les États-Unis, l'Allemagne, le Japon, la France et le Canada ont été les principaux fournisseurs d’aide (APD bilatérale nette par groupe de revenu et pour les 10 principaux donneurs du CAD, en termes de volume, 2022).
Les données préliminaires de 2023 montrent que les apports nets d’APD bilatérale fournis par les membres du CAD aux PMA se sont élevés à 37 milliards USD, soit une hausse de 3 % en termes réels par rapport à 2022. Cette augmentation s’explique en grande partie par une hausse de 20 % de l'APD bilatérale des États-Unis en direction des PMA5. L'APD bilatérale nette totale des membres du CAD destinée aux PMA en 2023 était également plus élevée qu'en 2019, où elle avait atteint 33.9 milliards USD.
Pour faire face à la pandémie de COVID-19, les membres du CAD ont augmenté leurs apports d'APD destinés au secteur de la santé de 85 % entre 2019 et 2021. Toutefois, la tendance est peut-être en train de s'inverser. Si l'APD allouée au secteur de la santé sur la période quadriennale 2019-2022 a progressé de 35 %, elle a reculé de 27 % en 2022 par rapport à 2021. Il semble que l'APD fournie pour faire face à la guerre en Ukraine soit actuellement à l'origine d'augmentations dans d'autres secteurs, notamment à l’appui d’activités de soutien à la société civile et à la bonne gouvernance (Engagements des membres du CAD au titre de l'APD par secteur). L'éducation a enregistré la perte comparativement la plus importante depuis la pandémie, puisque la part qui lui est destinée était plus faible en 2022 qu'en 2019.
Parmi les membres du CAD, ce sont les États-Unis qui fournissent l'aide la plus importante au secteur de la santé. En 2019, les engagements de ce pays dans ce secteur représentaient 50 % de l'APD totale des membres du CAD. En 2020, les États-Unis ont augmenté de près de 60 % l'APD destinée au secteur de la santé dans les pays en développement pour faire face à la pandémie de COVID-19, portant à 51 % leur part de l'aide totale à ce secteur. En 2021, ils ont versé près de cinq fois plus (12.2 milliards USD) que le deuxième plus grand donneur, à savoir l'Allemagne (3.3 milliards USD). Les engagements des États-Unis dans le secteur de la santé ont considérablement diminué en 2022, pour atteindre 7.6 milliards USD, et ceux de l'Allemagne sont tombés à 2.4 milliards USD. Ensemble, ces deux donneurs ont donc fourni 53 % de l'APD totale accordée par les membres du CAD à la santé en 2022.
Le coût des réfugiés dans les pays donneurs fait grimper l'APD non ventilée par secteur : elle a presque triplé, passant de 9.4 milliards USD en 2021 à 28.5 milliards USD en 2022.
Selon les chiffres préliminaires pour 2023, les prêts souverains bilatéraux consentis par les pays membres du CAD se sont élevés, sur la base de l’équivalent-don, à 13.4 milliards USD, et ont représenté 8 % de l’APD bilatérale. Depuis 2019, le volume de l'APD bilatérale sous forme de prêts calculé sur la base de l’équivalent-don a globalement augmenté de 53 % du fait de certains prêts exceptionnels à l'appui de la lutte contre la pandémie de COVID-19 ainsi que de prêts à l'Ukraine en 2022.
Les engagements de prêts sont passés de 31.4 milliards USD en 2021 à 46.34 milliards USD en 2022, en partie sous l'effet d'une augmentation des prêts consentis à l'Ukraine (Engagements des membres du CAD en matière de prêts d'APD bilatérale, par pays bénéficiaire). En 2022, ces derniers ont également entraîné une hausse du volume total et de la part des prêts d'APD bilatérale. Les prêts d'APD bilatérale accordés à l'Ukraine ont progressé, passant de 1.06 milliard USD en 2021 à 12.15 milliards USD en 2022, et les prêts accordés à l’ensemble des autres bénéficiaires ont eux aussi augmenté, passant de 30.34 milliards USD en 2021 à 34.19 milliards USD en 2022. Parmi les membres du CAD, les institutions de l'UE ont été les principaux fournisseurs de prêts à l'Ukraine en 2022 (8.95 milliards USD), suivies par le Canada (1.88 milliard USD).
Engagements en milliards USD, à prix constants de 2022 |
|||
---|---|---|---|
Pays bénéficiaire |
2021 |
2022 |
Écart |
Ukraine |
1.06 |
12.15 |
11.09 |
Inde |
3.65 |
5.25 |
1.61 |
Philippines |
0.41 |
2.57 |
2.16 |
Égypte |
2.47 |
2.25 |
-0.22 |
Bangladesh |
3.07 |
2.02 |
-1.05 |
Pays en développement, non spécifié |
0.86 |
1.55 |
0.69 |
Indonésie |
1.88 |
1.39 |
-0.49 |
Côte d’Ivoire |
0.49 |
1.20 |
0.72 |
Cambodge |
0.39 |
1.06 |
0.67 |
Autres bénéficiaires |
17.1 |
16.9 |
-0.26 |
Total des engagements de prêts bilatéraux |
31.4 |
46.3 |
14.9 |
Les conditions des prêts accordés à l'Ukraine par les membres du CAD ont considérablement évolué ces dernières années. Le taux d'intérêt moyen est passé de 0.06 % en 2019 à 2.24 % en 2022. La maturité moyenne des prêts d'APD a également diminué, passant de 36 ans en 2019 à 20 ans en 2022. Cette évolution a réduit l'élément de libéralité moyen des prêts en général, qui est passé de 75 % en 2019 à 43 % en 2022. Il convient de noter qu'entre 2009 et 2022, l'élément de libéralité des prêts à l'Ukraine était de 50 % en moyenne, leur maturité de 21.58 ans en moyenne et le taux d'intérêt moyen de 1.01 %.
← 1. Ce chapitre se concentre sur les seuls apports bilatéraux – les apports que les fournisseurs contrôlent et sur lesquels ils ont le plus d'influence– puisque les chiffres préliminaires de l'APD disponibles pour 2023 tiennent uniquement compte des données relatives aux membres du CAD et à certains fournisseurs non membres du CAD qui ont communiqué leurs données à l'OCDE. Néanmoins, les apports provenant des organisations multilatérales sont tout aussi importants et, en mobilisant en particulier de nouveaux instruments, peuvent exercer un effet de levier décisif sur les autres ressources.
← 2. Les membres du CAD ne se sont pas tous fixé un objectif national en matière de pourcentage du RNB consacré à l’APD.
← 3. Ces sept pays sont l'Estonie, l'Irlande, l'Italie, la Pologne, la Tchéquie, le Royaume-Uni et la Suisse.
← 4. Une analyse des résultats de l'enquête est disponible à l'adresse suivante : [DCD/DAC/STAT(2024)5/REV1].
← 5. La publication de l'OCDE intitulée Global Outlook on Financing for Sustainable Development 2023 examine les obstacles au financement des Objectifs de développement durable dans les PMA.