Les besoins en compétences et les déficits dans ce domaine varient en fonction du degré de diversification de l’activité économique d’un pays. Les compétences fondamentales et non techniques revêtent ainsi une plus grande importance dans les économies africaines plus diversifiées par rapport à celles où l’emploi agricole reste majoritaire. De leur côté, les compétences techniques sont essentielles pour soutenir la croissance des secteurs ayant un intérêt stratégique pour le pays, mais l’offre en la matière ne correspond souvent pas à la demande locale. L’acquisition de compétences commerciales de haut niveau par les travailleurs africains permettra aux entreprises du continent de se développer et d’améliorer leur productivité, tandis que les entrepreneurs du secteur informel doivent mieux maîtriser toute la palette des compétences nécessaires à la gestion de leur activité. 

Les travailleurs africains hautement qualifiés en quête de meilleures perspectives de carrière ont tendance à quitter le continent. En 2020, 74 % des travailleurs migrants hautement qualifiés ont décidé de s’installer sur un autre continent, la grande majorité d’entre eux (98 %) choisissant comme destination un pays à revenu élevé.

L’Afrique australe a développé des industries en aval de l’exploitation minière, comme la taille des diamants, la production d’acier, le raffinage du cobalt et la fabrication de véhicules électriques. Toutefois, le manque relatif de travailleurs qualifiés freine les efforts de développement, avec pour conséquence une sous-utilisation des capacités dans les activités manufacturières liées aux produits extractifs.

L’Afrique centrale possède d’importantes réserves de minerais stratégiques qui pourraient être exploitées pour répondre à la demande mondiale croissante. La région compte pour près de 70 % de la production mondiale de cobalt, 30 % de celle de tantale et 20 % de celle de manganèse. Le manque de main-d’œuvre qualifiée, d’infrastructures et de dispositifs de gouvernance efficaces limite la transformation locale des minerais et la création d’emplois.

Le développement rapide des compétences numériques en Afrique de l’Est, sous l’effet de la transformation numérique à l’œuvre dans les entreprises de la région, a permis d’améliorer la productivité dans de nombreux pays. Toutefois, les progrès sont très inégaux, l’offre et la demande de compétences intermédiaires et avancées étant actuellement limitées à des secteurs spécifiques tels que la finance, la santé, l’énergie, l’agriculture, les transports et les infrastructures.

Les énergies renouvelables pourraient créer 2.7 millions d’emplois en Afrique du Nord, la région disposant du plus grand potentiel du continent en matière d’énergies solaire et éolienne et pouvant devenir un exportateur majeur d’hydrogène vert d’ici à 2050, avec une valeur estimée à 110 milliards USD par an. Toutefois, la demande croissante de compétences n’est pas satisfaite.

Les emplois dans l’économie agroalimentaire de l’Afrique de l’Ouest se concentrent essentiellement dans l’agriculture (78 %) et sont exercés principalement en zone rurale (81 %), dont 15 % dans la transformation alimentaire, la commercialisation et la restauration hors domicile. Le développement des compétences nécessaires à la croissance du secteur agroalimentaire pourrait favoriser une meilleure intégration de la région dans les chaînes de valeur et permettre de tirer un meilleur parti de la mise en place de la Zone de libre‑échange continentale (ZLECAf).